L’instant Court : Un peu de retenue réalisé par Sylvain Gillet, avec Julien Giomar et Jean-Claude Dreyfus.

Posté par kristofy, le 17 décembre 2010

Un peu de retenueComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après The black hole réalisé par Diamond Dogs, voici l’instant Court n° 11.

Quand la main désigne le but, l'innocent regarde la main.

Ce proverbe sera illustré avec en quelque sorte un "anti court-métrage" surréaliste ou une parodie loufoque, c’est selon. … Deux hommes ont des dialogues absurdes dans une histoire sans queue ni tête mais avec un compte-à-rebours, les techniques du suspens ou de la voix-off sont même expliquées au spectateur…

Voila donc le court-métrage Un peu de retenue réalisé par Sylvain Gillet, avec Julien Giomar et Jean-Claude Dreyfus. Si ce dernier est peut-être plus connu pour jouer de son visage jovial et de sa voix grave, ce film est aussi l’occasion de rendre un hommage à l’acteur Julien Giomar qui est décédé le 22 novembre dernier.

Avant de participer avec générosité à cette farce de court-métrage, il avait marqué de sa présence de nombreux films, et autant de téléfilms et pièces de théâtre (avec Jean Vilar). Il avait joué devant les caméras de Costa Gavras, Jean-Paul Rappeneau, Nelly Kaplan, Jacques Deray, Louis Malle, Claude Zidi, André Téchiné, Georges Lautner…

Julien Guiomar, second rôle tragi-comique, est mort (1928-2010)

Posté par vincy, le 23 novembre 2010

Avec sa voix grave, sa rondeur et sa gueule, Julien Guiomar, était un second-rôle idéal pour un cinéma de dialogues, pouvant donner une tonalité tragique ou désespérée à des dialogues comiques comme ceux d'Audiard qu'il a souvent mis en bouche. Décédé en Dordogne d'un malaise cardiaque lundi 22 novembre à l'âge de 82 ans, il a pourtant une trajectoire plus variée qu'on ne le croit.

Ainsi Guiomar, de 1966 à 2003, a tourné chez les plus grands : Louis Malle (Les voleurs), Nelly Kaplan (Duc inoubliable dans La fiancée du pirate), Luis Bunuel (curé espagnol dans La voix lactée), Jacques Deray (Borsalino), Jean-Paul Rappeneau (Les mariés de l'An II), André Téchiné (Souvenirs d'en France, Barocco), Claude Sautet (Mado). Il joue même Dieu le père chez Arthur Joffé (Que la lumière soi!) et tourne sous l'oeil de Serge Gainsbourg (Equateur). Capable de jouer le désespoir comme la monstruosité, il a ce talent de faire passer l'horreur de manière douce, la colère avec désespoir, à la manière d'un Marielle, George Wilson, Michel Galabru ou d'un Pierre Brasseur. Il peut tenir tête aux monstres sacrés.

C'est évidemment Costa-Gavras qui lui offre son plus beau rôle, celui d'un colonel dans Z. Ils se retrouveront dans Section spéciale 6 ans plus tard.

Mais sa filmographie se remplira aussi des comédies à succès de Claude Zidi et Philippe de Broca, où il incarnera avec délectation des personnages truculents. On le croise ainsi, familièrement dans La moutarde me monte au nez, L'incorrigible (film culte où il est démesuré face à son complice Belmondo), L'aile ou la cuisse, L'animal, La zizanie, Inspecteur la Bavure, ou encore Les Ripoux, en patron de flics hilarant à force d'être cocaïné. Des films du dimanche soir.

Mais ce breton s'est aussi expatrié. Outre Bunuel, on le voit chez Elio Petri, Dino Risi, et dans le Carmen de Francesco Rosi.

La télévision ne sera pas en reste, passant de Molière à Capitaine Fracasse, tout comme le théâtre l'a longtemps comblé. L'aventure avait commencé rue Blanche puis continué avec Jean Vilar en Avignon avec Shakespeare, Strindberg et Brecht.

Finalement son premier rôle au cinéma le définissait bien. Le Roi de coeur (De Broca) est une histoire de fou, de rêveur sur la Grande Guerre. Un tragédie né qui avait marqué les esprits avec sa faconde et son burlesque. Un clown, pas toujours triste, apte à jouer Corneille, Racine et fanfaronnant chez Jean-Marie Poiré.