Katsuhiro Otomo, Grand prix de la Ville d’Angoulême

Posté par vincy, le 29 janvier 2015

Le créateur d'Akira a reçu ce soir l'un des plus prestigieux prix de la bande dessinée dans le monde. C'est le premier mangaka à être récompensé par le Grand Prix de la Ville d'Angoulêms en 42 éditions.

Outre Dômu et Akira, ses deux mangas les plus célèbres, Katsuhiro Otomo, 60 ans, a réalisé plusieurs films: une adaptation animée d'Akira en 1988, une comédie horrifique qui révéla SABU, World Apartment Horror, un segment du film animé Memories en 1995, le film d'animation Steamboy en 2004, un des meilleurs "mangas" au cinéma de ces 20 dernières années et logiquement primé à Sitges et Tokyo, et le film fantastique Mushishi en 2006, en compétition au Festival de Venise. Récemment, il a réalisé un segment de Short Peace (2013). Il travaille actuellement sur un film en prises de vues réelles, qui pourrait être l'adaptation de Dômu (Rêves d'enfant), le manga qui le révéla il y a plus de 30 ans.

Plusieurs de ses mangas (en tant que dessinateur ou simple scénariste) ont été publiés en France après le succès d'Akira au début des années 90, qui lança la grande mode de la BD japonais.Mais c'ets bien le cinéma qui le passionne depuis 20 ans, davantage que la BD où il est plus rare. Véritable référence en matière de bande dessinée futuriste et de science-fiction, Katsuhiro Otomo a réagit par vidéo en pour recevoir son prix "extraordinaire": "Recevoir un prix de France, d'Angoulême, j'ai encore du mal à y croire."

Satoshi Kon, mort d’un anim’ Godfather (1963-2010)

Posté par MpM, le 25 août 2010

satoshi konLe mangaka et réalisateur japonais Satoshi Kon s'est éteint le 24 août 2010. Disciple de Katsuhiro Otomo (Akira), il était l'un des grands maîtres de l'animation japonaise contemporaine, révélé au grand public en 1998 avec Perfect blue, son premier long métrage. Depuis, il avait enchaîné les succès au cinéma : Millenium Actress, Tokyo Godfathers, Paprika... et à la télévision (Paranoia agent).

Sa carrière avait commencé par le manga (il a notamment collaboré à Akira, tout en publiant Toriko, son propre projet) puis par des collaborations sur les films des autres, en tant notamment que concepteur des décors. On le retrouve par exemple sur Patlabor 2 de Mamoru Oshi ou Memories de Katsuhiro Otomo. C'est d'ailleurs sur ce film qu'il utilise pour la première fois la notion de "réalité subjective" (qui va ensuite hanter une grand partie de son oeuvre) dans une scène où elle n'était pas prévue au départ.

Après le succès de Perfect blue, tiré d'un roman de Yoshikazu Takeuchi qu'il avait lui-même considérablement remanié,   Satoshi Kon enchaîne avec Millenium actress qui joue sur le concept de trompe-l'oeil, puis avec Tokyo Godfathers qui aborde des thématiques plus sociales. Son quatrième long métrage, Paprika, est réalisé à la demande de l'auteur, Yasutaka Tsutsui, qui avait été impressionné par le travail du cinéaste. Le film, qui met en scène l'univers des rêves et ses interconnexions avec le réel, est d'une impressionnante virtuosité graphique.

Fort d'un univers extrêmement personnel, Satoshi Kon avait apporté sa propre vision à l'animation japonaise, influençant durablement ses contemporains, et créant une oeuvre certes courte, mais dense. Il travaillait au moment de sa mort sur un cinquième long métrage, Yumemiru kikai, qui risque désormais de ne jamais voir le jour.