Danny Boyle, Saigneur des anneaux des Jeux Olympiques

Posté par vincy, le 28 juillet 2012

Orchestrée par le réalisateur Danny Boyle, assisté par Stephen Daldry, la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Londres n'a pas fait dans la demi-mesure : des stars, 10 000 figurants, 23 000 costumes et un budget total évalué à 34,5 millions d'euros.

Baptisé "Isle of Wonder", le spectacle n'avait pourtant rien de merveilleux. Gros barnum patriotique où les anachronismes (et oublis de l'histoire digne d'un révisionnisme positif) en faisait une pièce montée (certes verdoyante et plantée de drapeaux) souvent indigeste, le show devait être difficile à comprendre pour les spectateurs du stade. Pour les téléspectateurs (à qui ce divertissement était destiné), entre films pré-tournés, reconstitution en "live" et rituels obligatoires (le défilé des athlètes a bien plombé l'ambiance), c'était surtout très long...

Ce que l'on peut reprocher à Boyle, c'est d'avoir fait côtoyer le pire avec le meilleur, sans avoir fait le tri. La trame sonore est sans doute ce qu'il y a eu de mieux : un régal jouissif pour les oreilles. Insufflant du punk, du rock, de la pop, du hip-hop, le cinéaste était dans son élément. D'ailleurs, on reste bien plus convaincu par ses virgules audiovisuelles que par sa mise en scène pesante comme un pudding congelé. L'histoire du pays s'est ainsi transformée en foire kitsch médiévale avant de basculer dans l'ère industrielle en fer fondu. Ces anneaux incandescents dans le ciel était sans doute l'idée la moins inspirée et la plus banale qui soit. Un peu plus et on nous plaçait les sponsors au détour d'une séquence subliminale...

Toute la première partie, déroulée par un Kenneth Branagh tempêtant hors-jeu, a démontré que le Royaume Uni avec des chansons, des comédiens, mais aucun sens du bon goût artistique. Heureusement, ils ont aussi de l'humour. Rowan Atkinson, alias Mister Bean, jouant du Vangélis (Les chariots de feu) façon David Guetta (une note, toujours la même), nous a amuéé avec un sketche où la triche est autorisée. Au second degré, il y a aussi David Beckham en pilote de hors-bord sur la Tamise, style James Bond avec sa belle ou pub de parfum cheveux au vent - on hésite tellement c'était peu crédible et assez risible. Mais le summum est évidemment l'arrivée en taxi au Palais de Buckingham de 007, le "vrai", c'est-à-dire Daniel Craig. Pour la première fois, la Reine d'Angleterre a accepté d'apparaître dans une (courte) oeuvre de fiction, escortée par l'espion au service d'elle-même, sa Majesté. Une façon peu royale d'arriver au stade : un saut en parachute d'un hélicoptère. Insolite, classe et drôle.

En réutilisant tous les mythes britanniques, Boyle a montré que la culture de son pays était universelle, de Shakespeare à J.K. Rowling (présente en personne, accompagnée d'un Voldemort gigantesque) en passant par "Alice au pays des merveilles" et Mary Poppins. La séquence "enfance" n'était pas réellement séduisante ni dynamique. Boyle fut plus inspiré avec celle sur la jeunesse, avec les réseaux sociaux, la télévision et la musique en valeurs étalon. Fouillis mais pêchu.

On peut regretter que son hommage au cinéma ait été si bâclée (Chaplin, 4 mariages et un enterrement, une auto-citation avec Trainspotting), que la comédie musicale ait été oubliée. Que l'ensemble était finalement assez laid ou trop niais, selon les tableaux. Cette cérémonie boursouflée s'est cependant achevée avec une véritable belle idée : des pétales enflammés s'élevant à l'unisson vers le ciel d'un stade prêt à déclencher son feu d'artifice pour ne former qu'une seule torche, gigantesque. Révérence et référence à Mordor et Tolkien.

Hélas après trois heures de spectacle et de défilé, le téléspectateur n'avait plus le courage de s'enflammer. Comme un gros blockbuster aussi vite vu qu'oublié, Boyle nous aura plus ennuyé qu'excité.

Jack Ryan nouvelle cible de Kenneth Branagh ?

Posté par vincy, le 30 mars 2012

Paramount a vite fait de remplacer Jack Bender (Lost, Les Sopranos, Alcatraz). Celui-ci vient en effet d'abandonner le projet de réaliser le nouvel épisode de la franchise Jack Ryan - officiellement pour conflit de planning -  en développement depuis quelques années (voir aussi notre article Jack Ryan mérite-t-il d’être ressuscité?).

Kenneth Branagh reprendrait le projet. Le "switch" s'est fait en une semaine.

Est-ce que cela relance ce projet en gestation depuis des années? Assurément, mais pour quand? Chris Pine est pour l'instant celui qui a été choisi pour être le prochain Jack Ryan. Or, l'acteur tourne Star Trek 2 à partir de septembre. Le scénario n'étant pas complètement convainquant (selon Variety, David Koepp l'a retravaillé), le prochain Ryan se tournerait au mieux début 2013.

Le Shakespearien Branagh, qui confirmerait ainsi son entrée dans le monde des blockbusters en tant que cinéaste, est un choix logique pour le studio qui avait misé sa confiance sur l'acteur-réalisateur pour Thor, énorme budget et gros box office.

4 films ont déjà été réalisés avec 3 acteurs différents dans le rôle de Ryan : Alec Baldwin (A la poursuite d'Octobre rouge, 1990), Harrison Ford (Jeux de guerre, 1992, et Danger immédiat, 1994) et Ben Affleck (La somme de toutes les peurs, 2002). Ils ont respectivement amassé 200 millions de $, 178 millions de $, 216 millions de $ et 194 millions de $ dans le monde.

Mais Paramount, qui possède les droits d'adaptation, sait également qu'il y a eu 15 livres de Tom Clancy autour de Ryan depuis Octobre rouge (1984) jusqu'à Ligne de mire (2011). Jeux de guerre correspond au 2e volume de la série, Danger immédiat au 4e, La somme de toutes les peurs au 5e. Il manque donc Le cardinal du Kremlin (3e tome de la saga) pour compléter les premiers épisodes.

Pour corser le tout, aucun de ces livres (et donc de ces films) n'est dans l'ordre chronologique du personnage. Ainsi Jeux de guerre se déroule avant Octobre rouge, et suit un autre roman, Sans aucun remords, 6e dans l'ordre de publication.

Tom Clancy a toujours fait quelques allers-retour dans le temps puisqu'entre Jeux de Guerre (1987) et Octobre rouge (1984), il y a aussi Red Rabbit, 11e tome de la série publié en 2003... On ne connaît pas encore le livre qui sera adapté...

Philippe Hellmman : le Grand Rex, UGC et Walt Disney endeuillés

Posté par vincy, le 21 novembre 2010

raiponce pleure philippe hellmannAvec 5 458 entrées mercredi dans la seule salle du Grand Rex, Raiponce est arrivée en deuxième place du box office premier jour de Paris et Banlieue, devant six films disposant d'une combinaison de 10 salles et plus.

C'est à la fois la magie du Disney de Noël mais aussi celle de la grande salle de 2 700 fauteuils du Grand Rex, classé monument historique (depuis 1981). Ce lieu mythique  accueille depuis des années le traditionnel film familial des fêtes, deux semaines avant sa sortie nationale.

Le Grand Rex est pourtant en deuil. Philippe Hellmann, son propriétaire, est mort à l'âge de 68 ans d'une maladie foudroyante, samedi 13 novembre. Il a été inhumé jeudi 18 novembre en présence de nombreuses personnalités du cinéma. Ce "Monsieur Cinéma" avait hérité de cette salle mythique à 24 ans, quand son père était décédé. Jean Hellmann gérait depuis 1939 cette salle construite sept ans plus tôt.

Le Grand Rex est un des rares grands cinémas indépendants de la capitale. Il en fut souvent le plus innovant. Pour exemple, en 1988, il inaugure son écran le Grand Large (21 x 11 mètres), à l'époque le plus grand d'Europe, avec le film de Luc Besson, Le Grand Bleu.

Hellmann a tout transformé au fil des années, jusqu'à lui annexer le Rex Club à la fois boîte de nuit et salle de concert. Au Grand Rex, on peut voir des comédies musicales familiales (Franklin) et générationnelles (Joe Dassin). Une centaine d'artistes se produisent chaque année, de Jacques Higelin à Jeff Mills. Dans les sous-sols du Rex Club ou dans la grande salle, il peut accueillir des artistes "underground" majeurs ou des vedettes du pop et du rock, et même du One Man Show. Il avait, en effet, diversifié son offre bien avant qu'on ne diffuse de l'opéra et du football dans les salles de cinéma, en 3D.  Il voulait reprendre une autre tradition, celle du Music-Hall, à quelques stations de métro de l'Olympia. "A l'origine, c'était le Théâtre Rex. Dans les années 1930, il y avait ici à demeure un orchestre de 80 musiciens et 30 girls qui donnaient un spectacle avant chaque séance", expliquait en mars dernier au journal Le Parisien ce propriétaire jamais à court d'idées.

Seul échec majeur du propriétaire : il avait perdu la bataille de l'agrandissement de son lieu. La mairie du IIe arrondissement, seule mairie d'arrondissement dirigée par un élu Vert, lui refuse le principe d'un parking, ce qui fait sombrer le projet global : 14 salles, un jardin, trois restaurants. Une erreur majeure de la municipalité face à la désaffection des cinémas du quartier Opéra-Grands Boulevards.

Sa structure UGC Ph a financé les premiers films de Christopher Nolan et Ang Lee

Au début de sa carrière, Philippe Hellmann avait intégré UGC , touchant ainsi à tous les métiers du cinéma. À l'époque, le groupe n'avait que 52 salles, il en possède aujourd'hui 400. Puis il avait créé une structure spécifique : le distributeur/producteur UGC Ph (Philippe Hellmann) à qui l'on doit Memento (Christopher Nolan), les meilleurs films de Kenneth Branagh (Les amis de Peter, Beaucoup de bruit pour rien) et les oeuvres d'Ang Lee (de Garçon d'honneur au Secret de Brockeback Mountain). Des textes de Nolan et Lee furent d'ailleurs lus lors des funérailles. UGC Ph a aussi distribué Gilliam, Cronenberg, un documentaire de Cameron et Almodovar, entre autres.

Walt Disney n'a pas manqué de rendre hommage à celui qui a lancé de nombreux dessins animés dans sa salle, avec le triomphe que l'on sait. En plus d'une pleine page dans le journal professionnel Le Film Français où il a été demandé au superviseur de l'animation de Raiponce, Glen Keane, de dessiner l'héroïne pleurant un "ami" perdu. "Je me souviens de l'incroyable succès d'Aladdin ou du Roi Lion. Ce dernier a en effet vu défiler 130 000 spectateurs alors qu'il était seul à l'affiche du Grand Rex" déclare Jean-François Camilleri P-DG de Walt Disney Pictures France. Un record qui tient toujours.

En 2007, Philippe Hellmann avait racheté les murs du Grand Rex aux Galeries Lafayette, qui les possédaient. Depuis Le Grand Rex organise aussi des  avant-premières nationales, comme L'Arnacœur, au printemps, ou Salt, en août. Des festivals (Chéris-Chéries, Pariscience, Jules Verne) s'y déroulent.
Le Grand Rex est aujourd'hui composé de 7 salles, pouvant accueillir 4 200 spectateurs simultanément. Il est dirigé depuis plus de vingt ans par Bruno Blanckaert.

Anthony Hopkins s’attaque à deux mythes : Odin et Hemingway

Posté par vincy, le 6 novembre 2009

Sir Anthony Hopkins a rejoint le casting de Thor, nouveau superhéros hollywoodien. Le tournage commence cet hiver et il incarnera Odin, le père de Thor et de Loki, alias Chris Hemsworth et Tom Hiddleston. Natalie Portman jouera les amoureuses de Thor. Et Kenneth Branagh réalise le film de Paramount, dont la sortie est prévue le 20 mai 2011.

Son agent n'a pas démérité puisque le comédie a aussi signé pour interpréter l'écrivain Ernest Hemingway dans Hemingway and Fuentes. le film retrace la vie cubaine de l'auteur, avec son ami Gregorio Fuentes et notamment leurs parties de pêche.. Le scénario est écrit par la petite-fille d'Hemingway, Hillary. L'acteur Andy Garcia réalisera et sera Fuentes. La troisième femme d'Hemingway aura les traits d'Annette Bening.

D'ici là on verra Hopkins aux côtés de Benicio del Toro dans The Wolfman.

Chris Hemsworth, de Star Trek à Thor

Posté par vincy, le 18 mai 2009

chrishemsworth.jpgPremier à tirer toutes les heureuses conséquences du succès de Star Trek : l'acteur Chris Hemworth, où il joue le père de James T. Kirk. C'est donc un Australien au physique de surfeur qui va incarner le super-héros Thor, Dieu Viking. Le tournage doit commencer dès cet été.

Le film est une nouvelle franchise de Marvel et doit sortir en 2011. Josh Harnett dans le rôle du méchant et Natalie Portman sont également pressentis. La réalisation sera assurée par Kenneth Branagh, qui n' a pourtant pas réalisé de films convaincants depuis 1993 !