2013 : les films préférés de nos lecteurs

Posté par vincy, le 31 décembre 2013

Les mieux notés

1. Hijacking
2. Djeca, Enfants de Sarajevo
3. Elefante Blanco
4. Mud
5. Frances Ha
6. Grand Central
7. Un château en Italie
8. Les garçons et Guillaume, à table!
9. La vie d'Adèle
10. Inside Llewyn Davis

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Les plus consultés

1. La vie d'Adèle
2. Iron Man 3
3. Frances Ha
4. Moi, moche et méchant 2
5. Man of Steel
6. Oh boy
7. World War Z
8. Cloud Atlas
9. Before Midnight
10. Au bout du conte

Prix Lumières 2014 : Quai d’Orsay en tête des nominations

Posté par vincy, le 18 décembre 2013

Quai d'Orsay est en tête des nominations avec 5 citations mais 4 des 5 autres films cités dans la catégorie du meilleur film pour les Prix Lumières de l'an prochain se partagent 4 citations chacun. Autant dire que le jeu est ouvert entre La vie d'Adèle, 9 mois ferme, Grand Central et Renoir.

Les prix seront décernés le 20 janvier prochain.

MEILLEUR FILM

9 mois ferme de Albert DUPONTEL
Grand Central de Rebecca ZLOTOWSKI
La vie d’Adèle – Chapitres 1 et 2 de Abdellatif KECHICHE
L’Ecume des jours de Michel GONDRY
Quai d’Orsay de Bertrand TAVERNIER
Renoir de Gilles BOURDOS

MEILLEUR REALISATEUR

Gilles BOURDOS
Albert DUPONTEL
Michel GONDRY
Abdellatif KECHICHE
Bertrand TAVERNIER
Rebecca ZLOTOWSKI

MEILLEUR SCENARIO ORIGINAL ou ADAPTATION

Le passé de Asghar FARHADI
Quai d’Orsay de Bertrand TAVERNIER
9 mois ferme Albert DUPONTEL
La Marche de Nabil BEN YADIR
La Vénus à la fourrure de Roman POLANSKI
Arrêtez-moi de Jean-Paul LILIENFELD

MEILLEURE ACTRICE

Juliette BINOCHE dans Camille Claudel, 1915 de Bruno DUMONT
Catherine DENEUVE dans Elle s’en va d’Emmanuelle BERCOT
Sandrine KIBERLAIN dans 9 mois ferme de Albert DUPONTEL
Emmanuelle SEIGNER dans La Vénus à la fourrure de Roman POLANSKI
Christa THERET dans Renoir de Gilles BOURDOS
Léa SEYDOUX dans Grand Central de Rebecca ZLOTOWSKI et La vie d’Adèle – Chapitres 1 et 2 de Abdellatif KECHICHE

MEILLEUR ACTEUR

Michel BOUQUET dans Renoir de Gilles BOURDOS
Guillaume CANET dans Jappeloup de Christian DUGUAY
Romain DURIS dans L’Ecume des jours de Michel GONDRY
Guillaume GALIENNE dans Garçons et Guillaume à table de Guillaume GALIENNE
Thierry LHERMITTE dans Quai d’Orsay de Bertrand TAVERNIER
Tahar RAHIM dans Grand Central de Rebecca ZLOTOWSKI

REVELATION FEMININE DE L’ANNEE

Pauline ETIENNE dans La Religieuse de Guillaume NICLOUX (France, Allemagne, Belgique)
Adèle EXARCHOPOULOS dans La vie d’Adèle – Chapitres 1 et 2 de Abdellatif KECHICHE
Alice de LENCQUESAING dans La tête la première d’Amélie van ELMBT
Candy MING dans Henri de Yolande MOREAU
Vimala PONS dans La fille du 14 juillet de Antonin PERETJATKO
Marine VACTH dans Jeune & Jolie de François OZON

REVELATION MASCULINE DE L’ANNEE

Pierre DELADONCHAMPS dans L’Inconnu du lac de Alain GUIRAUDIE
Paul HAMY dans Suzanne de Katell QUILLEVERE
Tewfik JALLAB dans La Marche de Nabil BEN YADIR
Vincent MACAIGNE dans La fille du 14 juillet de Antonin PERETJATKO
Raphaël PERSONNAZ dans Quai d’Orsay de Bertrand TAVERNIER et Marius de Daniel AUTEUIL
Niels SCHNEIDER dans Désordres d’Etienne FAURE

PRIX HEIKE HURST du MEILLEUR PREMIER FILM

Au-delà du sang de Guillaume TAUVERON (France, Japon)
Comme un lion de Samuel COLLARDAY
En solitaire de Christophe OFFENSTEIN
Guillaume et les garçons à table de Guillaume GALIENNE
La tête la première d’Amélie van ELMBT (France, Belgique)
Nous irons vivre ailleurs de Nicolas KAROLSZYK

MEILLEUR FILM FRANCOPHONE HORS DE France

Aujourd’hui de Alain GOMIS (France, Sénégal)
Les Chevaux de Dieu de Nabil AYOUCH (France, Maroc, Belgique)
Le Démantèlement de Sébastien PILOTE (Québec)
Dead Man Talking de Patrick RIDREMONT (Belgique, France, Luxembourg)
Gabrielle de Louise ARCHAMBAULT (Québec)
Le Repenti de Merzak ALLOUACHE (Algérie, France)

Cannes 2013 : Steven Spielberg et son jury succombent aux désirs d’Adèle et d’Emma

Posté par vincy, le 26 mai 2013

abdellatif kechiche adele exarchopoulos lea seydoux

Le palmarès cannois aurait pu être pire. Même si, pour nous, il manque des films dont l'esthétisme (voire le formalisme) et le propos nous ont davantage séduits, reconnaissons à Steven Spielberg et son jury d'avoir eu du cran : Une Palme pour Adèle, fallait oser. Lui Président a décidé de provoquer un acte culturel (et donc politique) majeur en remettant l'un des plus grands prix du 7e art à un film dont certaines séquences (sexualité frontale, nudité, homosexualité)  l'empêcheront d'être vu dans de nombreux pays (y compris les USA) et dont la durée limitera l'intérêt des exploitants. Avec ce prix, il oblige les exploitants à s'adapter à une création hors-normes...

La Palme d'or à La vie d'Adèle, malgré nos quelques réserves sur le film, est largement justifiée tant l'oeuvre (3h) est captivante et émouvante. Hymne à l'amour et sà la liberté, l'adaptation de la BD "Le bleu est une couleur chaude" aura enthousiasmé journalistes, festivaliers, professionnels. Steven Spielberg n'a pas oublié de décerner la Palme aux deux actrices Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos. "Nous avons été privilégiés de voir ce film, et non gênés" explique le cinéaste en conférence de presse. "C'est l'histoire d'un amour profond, magnifique. Le réalisateur n'a pas du tout bridé le récit. Nous étions sous le charme du film, avec des actrices formidables. Le réalisateur a permis aux personnages de prendre réellement vie" a-t-il poursuivi.

Lorsqu'il a reçu son prix, Abdellatif Kechiche a dédié son prix "à cette belle jeunesse de France qui m'a beaucoup appris sur l'esprit de liberté", "le vivre-ensemble". Ce film est pour "une autre jeunesse, de la révolution tunisienne, pour leur aspiration à vivre eux aussi librement, et aimer librement", a déclaré le cinéaste.

Le suspens pour les César 2014 est mort ce soir.

le jury du 66e festival de cannes 2013 spielbergExceptions culturelles

Défendant l'exception culturelle, Steven Spielberg en a fait la ligne directrice de son palmarès : des films iranien (avec une actrice d'origine argentine), chinois, japonais, américains et mexicain. Le jury a privilégié des mélodrames, et tous les films primés ont de belles qualités. Jia Zhang-ke a offert cette année sa production la plus ambitieuse, entre vengeance personnelle sanglante et tragédie humaine ; Kore-eda Hirokazu n'a peut-être pas réalisé son plus grand film mais l'histoire filiale ne pouvait que séduire des cinéastes comme Spielberg et Lee qui en on fait des thèmes récurrents dans le cinéma ; le grand Bruce Dern permet à le très bon Nebraska de ne pas repartir les mains vides grâce à un personnage mémorable de vieux lunatique et taiseux ; les Coen ont manqué de peu la double Palme d'or mais leur film, l'un des chouchous des festivaliers, ont confirmé leur grand retour grâce à un blues musical qui ne manque pas de dérision : Nebraska comme Inside Llewyn Davis devraient refaire parler d'eux aux prochains Oscars ; enfin, plus surprenant, le jury a préféré un jeune metteur en scène mexicain, Amat Escalante avec son essai très soigné et plutôt réussi (quoique déjà vu) sur la violence, Heli, pour le prix de la mise en scène : c'est la deuxième fois consécutive qu'un mexicain remporte ce prix. Concluons avec le prix d'interprétation féminine pour la franco-argentine Bérénice Bejo : deux ans après la projection de The Artist (prix d'interprétation masculine), la comédienne césarisée est désormais consacrée pour son rôle dramatique dans Le passé. Ironiquement, son personnage devait être incarné par Marion Cotillard, qui doit s'en mordre les doigts.

Après avoir vu tous ses films primés, constatons que l'image, les cadrages et la musique y sont souvent sublimes. Du drame intimiste au film de genre, tout le cinéma est représenté, illustrant une 66e édition prônant haut et fort le souci de la diversité et l'envie de séduction. Mais à voir la liste, c'est surtout un certain cinéma "vérité" qui a été honoré : un regard franc sur le monde, nostalgique ou cruel.

Cannes 2013 : une Queer Palm militante pour L’inconnu du lac d’Alain Guiraudie

Posté par vincy, le 26 mai 2013

queer palm pour l'inconnu du lac

Avec La Vie d'Adèle, prix Fipresci de la critique internationale et favori des festivaliers, on pouvait s'attendre à ce que Abdellatif Kechiche soit le premier à remporter la Queer Palm pour une histoire amoureuse entre deux femmes. Dans cette sélection il y avait aussi un hétéro qui aime porter des talons hauts, une sprinteuse qui préfère les shorts aux belles robes, un chanteur et son amant vivant dans l'opulence et le déni, un metteur en scène qui finit déguiser et maquiller comme une femme ou une gouvernante travestie...

Que nenni. Les effeuilleuses de Tournée ont remis le prix à L'inconnu du lac, d'Alain Guiraudie. Le cinéaste venait de recevoir deux heures auparavant le prix de la mise en scène à Un certain regard. C'est, par ailleurs la troisième fois (consécutive) qu'un film de cette sélection obtient le prix "LGBT" du festival.

Beaucoup y verront un contre-point politique aux manifestations anti-mariage pour tous. Perché sur ses talons aiguilles, le maître de cérémonie Patrick Fabre, directeur artistique du Festival des jeunes réalisateurs à Saint-Jean-de-Luz, a d'ailleurs souligné que cette Queer Palm n'était pas comme les autres puisque la France était désormais dans la liste des 14 pays permettant le mariage aux homosexuels : "On est très fiers de faire partie de la communauté LGBT (Lesbiennes, gays, bi et trans), car cette année, il y a une avancée des droits et de l'égalité dans notre pays ! Je ne sais pas pour vous, mais moi, je vais pouvoir me marier !"

Guiraudie, ouvertement homosexuel, filme frontalement les relations homosexuelles. Cette Queer Palm était aussi artistique que militante, sacrant un grand défenseur de la cause. Sur la scène (trop petite) de la Terrazza Martini, alors que la plage était transformée en "backroom" mixte (hétéros, gays, lesbiennes, les hommes sandwich de La Baronne, jeunes minets, vieux de la vieille...), le jury, les organisateurs et le gagnant (accompagné de ses deux comédiens) savouraient une édition qui n'a jamais été aussi populaire et médiatisée. Fragile financièrement, peu aidée (sponsors frileux, subventions annulées), la Queer Palm a prouvé qu'elle était un événement en soi.

soirée queer palmSi Dolan a refusé de venir la chercher l'an dernier, le jouisseur Guiraudie a assumé sans complexes son prix. Son film, beau et audacieux, est à l'image de son oeuvre : transgressive, fantaisiste et même paysagiste. Il est dans la lignée des Eustache, Moullet et autres Larrieu. Avec L'inconnu du lac, la critique est dithyrambique. La nudité choque à peine. La métaphysique séduit. Il mélange sexualité et nature. Sensuel en diable. Ça ne pouvait que plaire à un jury activiste et exigeant, présidé par Joao Pedro Rodrigues. Le cinéaste portugais ne pouvait qu'aimer cette histoire d'amours et de morts, cette mise en abime du désir. La poésie de l'image et l'impudeur des plans ont fait le reste.

Le plus étonnant fut finalement que, chez Kechiche comme chez Guiraudie, les scènes de sexe étaient explicites. Deux films d'auteurs reconnus exhibaient ce qui, habituellement, était réservé aux films "undergrounds" ou "expérimentaux". Deux films qui imposent l'égalité amoureuse et émotionnelle sans se soucier de l'orientation sexuelle.

L'inconnu du lac, qui sera interdit aux moins de 16 ans au moment de sa sortie en salles le 12 juin, a été vendu à un distributeur américain durant le Festival.