Cannes 2013 : Qui est Adèle Exarchopoulos ?

Posté par MpM, le 24 mai 2013

Adèle ExarchopoulosDe son propre aveu, Adèle Exarchopoulos "ne [rêvait] pas" de cinéma… Heureusement, le cinéma, lui, rêvait d’elle. La toute jeune fille, inscrite dans un cours de théâtre, passe sa première audition par hasard, après avoir été repérée par une directrice de casting. Elle n’est pas retenue pour le rôle (dans Le cou de la girafe de Safy Nebbou) mais a la satisfaction d’avoir passé plusieurs tours qualificatifs… et surtout d’avoir essayé.

Très vite, une autre opportunité se présente, et cette fois ce sera la bonne. Elle est la "Martha" du moyen métrage éponyme de Jean-Charles Hue, puis enchaîne avec Boxes de Jane Birkin. Elle a 11 ans et le cinéma devient une évidence dans sa vie.

En 2007, elle est à l’affiche des Enfants de Timpelbach de Nicolas Bary, où elle incarne l’une des "meneuses" du groupe d’enfants qui dispute le contrôle du village à un autre clan. Joli succès public.

Suivent Tête de turc de Pascal Elbé (qui lui vaut une pré- nomination au César du meilleur espoir féminin), Chez Gino de Samuel Benchetrit (où elle joue la fille de José Garcia et Anna Mouglalis) et Carré blanc de Jean-Baptiste Leonetti (dans lequel elle interprète le personnage de Julie Gayet jeune).

Mais c’est surtout sa prestation dans La rafle de Roselyne Bosch qui marque les esprits, puisqu’elle y est la petite Anna Traube, l’une des rares survivantes du Vel d’Hiv.

Peu à peu, elle multiplie les rôles et les expériences. Cette année, on l’a ainsi découverte en ado caméra au poing dans Des morceaux de moi de Nolwenn Lemesle avant de la retrouver dans I used to be Darker de Matthew Porterfield (sélectionné à Berlin) et surtout dans La vie d’Adèle de Abdellatif Kechiche, l’adaptation de la bande dessinée Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh. La voici plongée dans la compétition cannoise avec un des cinéastes les plus réputés du cinéma français.

La jeune actrice y incarne une adolescente d’une quinzaine d’années qui ressent une attirance violente pour une jeune femme aux cheveux bleus interprétée par… Léa Seydoux. Vu le talent de Kechiche pour révéler et lancer les jeunes comédiennes avec lesquelles il travaille (Sara Forestier, Hafsia Herzi), il y a fort à parier que 2013 soit définitivement l’année d’Adèle Exarchopoulos. Avec une pluie de prix d’interprétation à la clef ?

Cannes 2013 : quand les livres se font films

Posté par vincy, le 15 mai 2013

Adaptation livre au cinéma Si Cannes a toujours été littérature (jusqu'à des présidents et membres de jury écrivains) et si son Président a un amour immodéré pour la lecture, les sélections ont souvent flirté avec l'écrit, grâce aux multiples adaptations : le livre demeure un matériau de choix pour l'inspiration des cinéastes.

Cette année, dès l'ouverture, le ton est donné avec Gatsby le Magnifique, quatrième version du roman de Francis Scott Fitzgerald (incarné par Tom Hiddleston dans Minuit à Paris), à qui l'on doit déjà Benjamin Button. A noter : Fitzgerald écrivit les passages les plus bouleversants du roman à Saint-Raphaël, à quelques brasses de Cannes.

Cependant ce n'est pas le seul grand écrivain qui sera présent sur les écrans. Ainsi, James Franco, après avoir interprété Alain Ginsberg dans Howl, le voici à Un certain regard avec As I Lay Dying, transposition du roman de William Faulkner, autre grand fantôme de l'entre deux guerres. Faulkner, scénariste de Ford et Hawks, a souvent été adapté (Sirk, Ritt), y compris par Franco (Red Leaves en 2009).

Lucia Puenzo quant à elle a opté pour son propre roman, Wakolda, qui vient de paraître chez Stock. Elle avait déjà adapté son livre El Nino Pez. Et toujours à Un certain regard, Valeria Golino, pour son premier film en tant que réalisatrice, a choisi de mettre en images le roman d'Angela del Fabbro, Vi Perdono, pour en faire Miele.

Arnaud des Pallières a choisi un livre allemand d'Heinrich von Kleist pour Michael Kolhaas, déjà adapté par Volker Schlöndorff en 1969. Et Jérôme Salle, qui avait déjà adapté des Largo Winch, s'est plongé dans le roman Zulu de Caryl Férey.

Côté Quinzaine, l'événement est bien entendu du côté du film d'ouverture, The Congress, d'Ari Folman, d'après le roman culte Le Congrès de futurologie (lire notre actualité) de Stanislas Lem (Solaris).

Mais il n'y a pas que la littérature puisque Roman Polanski a préféré adapté la pièce La Vénus à la fourrure de David Ives, qui est adaptée du roman éponyme de Leopold Sacher-Masoch (comme masochisme). Arnaud Desplechin s'est basé sur un essai de l'ethnopsychanalyste Georges Devereux, Psychothérapie d'un Indien des plaines pour Jimmy P. ; avec Blood Ties, Guillaume Canet a réalisé le remake des Liens du sang de Jacques Maillot, qui est à l'origine une biographie, Les liens du sang : deux frères flic et truand.

Et encore plus surprenant, Abdellatif Kechiche a trouvé l'inspiration dans une BD de Julie Maroh, Le bleu est une couleur chaude, devenue un film en deux parties (3 heures au total pour un album de 160 pages), La Vie d'Adèle (lire notre actualité). Ce n'est pas le seul à avoir été séduit par le 9e art puisque Takashi Miike a transposé Be-Bop High School du mangaka Kazuhiro Kiuchi pour son film Wara No Tate.

Abdellatif Kechiche adapte un roman graphique lesbien

Posté par vincy, le 29 mars 2012

Le réalisateur Abdellatif Kechiche adapte le roman graphique de Julie Maroh, Le bleu est une couleur chaude, paru chez Glénat il y a deux ans.

L'héroïne sera interprétée par Léa Seydoux, qui, par conséquent, abandonne sa participation au film de Michel Gondry, L'écume des jours dont le tournage commence dans deux semaines. Seydoux sera remplacée par la québécoise Charlotte Le Bon, ex-Miss Météo loufoque de Canal + (Le grand journal). Face à Seydoux, c'est Adèle Exarchopoulos qui donnera la réplique.

Le bleu est une couleur chaude est l'histoire de Clémentine dont la vie bascule lorsqu'elle rencontre Emma, jeune fille aux cheveux bleus qui lui fait découvrir toutes les facettes du désir. Grâce à Emma, Clémentine va pouvoir, enfin, affronter le regard des autres.

Ce roman graphique autour de l'homosexualité féminine, sensible et touchant, a reçu plusieurs prix : celui du public au Festival d'Angoulême l'an dernier, le prix Jeune Auteur au Salon de la BD et des Arts Graphiques de Roubaix en 2010, le Prix Conseil Régional au festival de Blois en 2010 et le prix BD des lycéens de la Guadeloupe.

Il s'est pour l'instant vendu à près de 20 000 exemplaires.