Arras 2013 : des avants-premières, une compétition européenne inédite et Patrice Leconte, Philippe Lioret et Yolande Moreau en invités d’honneur

Posté par MpM, le 9 octobre 2013

arras 2013On ne présente plus l'Arras Film Festival qui met à l'honneur chaque année en novembre le meilleur du cinéma contemporain tout en proposant des rétrospectives thématiques originales et passionnantes.

Pour cette 14e édition, trois invités d'honneur se succéderont devant le public arrageois pour des leçons de cinéma ouvertes à tous : le réalisateur Philippe Lioret (qui avait ouvert le festival en 2011 avec Toutes mes envies), l'actrice Yolande Moreau (qui présentera son deuxième film en tant que réalisatrice, Henri, découvert à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes) et le cinéaste Patrice Leconte (qui accompagnera son nouveau long métrage, Une promesse).

Une sélection des films de chacun sera également proposée au public, ainsi qu'une carte blanche offerte à Yolande Moreau et composée de La strada de Federico Fellini, La fille aux allumettes d'Aki Kaurismaki et Raining stones de Ken Loach.

Les avants-premières constitueront également l'un des temps fort de la manifestation, avec des oeuvres attendues comme Cartel de Ridley Scott, The immigrant de James Gray, La Vénus à la fourrure de Roman Polanski, Mandela : long walk to freedom de Justin Chadwick ou encore le formidable Suzanne de Katell Quillévéré.

Le "jeune cinéma européen" ne sera pas en reste avec la présentation de quelques films qui ont déjà fait parler d'eux dans d'autres festivals, à l'image du Géant égoïste de Clio Barnard (acclamé à Dinard), de 2 automnes, 3 hivers de Sébastien Betbeder (remarqué à l'ACID) et de Joy d'Elias Yannakakis (présenté à Karlovy Vary), sans oublier la désormais incontournable compétition européenne qui met neuf films en lice pour l'Atlas d'or. Cette année, c'est Philippe Faucon qui présidera le jury chargé de distinguer les lauréats.

La section Visions de l'Est présente par ailleurs, et comme son nom l'indique, un autre panorama du cinéma est-européen (dont l'Ours d'or 2013, Child's pose - Mère et fils - de Calin Peter Netzer) tandis que la section Cinémas du monde invite quelques œuvres internationales remarquées principalement à Cannes et à Berlin comme Gloria de Sebastian Lelio, Tel père, tel fils de Kore-eda Hirokazu et A touch of sin de Jia Zhang-Ke.

Et ce n'est pas tout ! S'il reste un peu de temps dans le planning (surchargé) des festivaliers, ils pourront profiter des rétrospectives thématiques "Nord contre Sud" (avec notamment Autant en emporte le vent de Victor Flemming et Les cavaliers de John Ford) et "Drôles d'espions des sixties" (avec l'incontournable Monocle rit jaune de Georges Lautner, chef d’œuvre parodique à réhabiliter immédiatement) ; rajeunir avec le "festival des enfants" et même continuer de travailler avec les différentes journées professionnelles dont les Arras days (qui font la promotion des coproductions internationales) et les rencontres cinématographiques réservées aux exploitants.

Du 8 au 17 novembre prochains, tous les cinémas se donnent donc rendez-vous à Arras, carrefour désormais incontournable d'une cinéphilie à la fois populaire et de qualité, où se retrouvent durant dix jours les films les plus attendus des six mois à venir. Ecran Noir, partenaire du festival depuis 2008, ne pouvait bien entendu pas louper ça, et vous fera partager ici même et au jour le jour les temps forts de la manifestation  !

Cannes 2013 : La bordélique Quinzaine des réalisateurs délivre un palmarès consensuel

Posté par redaction, le 24 mai 2013
La Qunzaine vu par Kak dans Le film français

La Quinzaine vue par Kak dans Le film français

Si quelques films de la Quinzaine des réalisateurs ont fait parler d'eux cette année à Cannes, on a surtout évoqué, festivaliers comme professionnels, la désastreuse organisation de cette éminente sélection parallèle. Une heure trente d'attente en moyenne (parfois deux heures donc) sous la pluie parfois, pour aller voir des films qui débutaient en retard. Quand ce n'était pas un réalisateur qui faisait des caprices sur la technique, c'était la copie qui s'arrêtait à 5 minutes de la fin (Henri, ce midi, le film de Yolande Moreau, qui a constaté le carnage). Les longues files d'attente ne se désengorgeaient parfois qu'à 5 minutes du début de la séance ; arbitrairement, la Quinzaine ne laissait plus rentrer personne (journalistes, acheteurs, cinéphiles) même s'il restait dix, vingt, trente places dans la salle (c'était le cas avec la soirée d'ouverture comme avec la projection du soir du film de Gallienne). On imagine la frustration de festivaliers qui patientaient pour voir un film et se retrouvaient face à des barrières alors que le distributeur tentait de les faire rentrer...

Tout cela ne donnait pas vraiment envie de traverser la foule de la Croisette pour aller perdre son précieux temps à attendre, avec le risque d'être refoulé. On a vu mieux comme façon de "promouvoir" et faire découvrir des films. On pourrait ajouter enfin que cette Quinzaine des réalisateurs a un sérieux problème de sécurité. Si le Palais est devenu un bunker, au règlement variable selon les jours, le Marriott qui héberge la sélection parallèle ne prend aucune précaution (comment le pourrait-on en faisant rentrer au dernier moment des centaines de spectateurs?). De manière surréaliste, on a ainsi vu chaque soir les badauds de la Croisette marcher sur la rue, où circulaient des voitures, faute de pouvoir utiliser le trottoir, bondé par la queue qui s'étendait devant l'entrée d'un palace accueillant des artistes de la compétition : les limousines manquaient à chaque fois d'écraser des pieds ou de heurter des popotins pour aller chercher les vedettes...

Non, franchement cela montre un amateurisme qui donne plutôt envie de voir les films au Forum des images à Paris... On suggère que les organisateurs prévoient désormais des projections séparées pour les professionnels et les cinéphiles (qui sont les premières victimes) et revoient leur façon d'occuper l'espace public (ou de réguler les flux, par exemple en utilisant les grands vestibules à l'entrée de la salle).

Les garçons et Guillaume, à table !En attendant, la Quinzaine des réalisateurs a révélé son palmarès ce soir. Les films primés seront projetés demain (on vous conseille un gros pavé à lire et un litre d'eau pour patienter). Cette année, c'est la comédie française du moment qui a raflé les deux prix principaux. Les garçons et Guillaume, à table!, premier film de l'hétérosexuel le plus gay, Guillaume Gallienne, a reçu le prix Art Cinema Award de la Confédération Internationale des Cinémas d'Art et d'Essai (CICAE) et le prix SACD. Pas de prise de risque formelle, ni même de volonté d'explorer un cinéma plus aventureux. Ce qui ne retire rien aux qualités du film qui, selon la Gaumont, pourrait être l'un des gros succès de fin d'année.

Notons que le loufoque Tip Top de Serge Bozon, plus audacieux mais plus bancal également, a reçu une mention spéciale dans le cadre du prix SACD.

Par ailleurs, le film britannique Le géant égoïste (The Selfish Giant), une histoire tendue entre deux ados signée Clio Barnard, s'est vu honoré du prix Label Europa Cinemas.

Côté courts métrages, le prix Illy a été attribué à Gambozinos de João Nicolau et une mention spéciale a été décernée à Un peu plus d'un mois de André Novais Oliveira.