Comme une ombre : un film singulier qui hante

Posté par elodie, le 8 décembre 2010

L'histoire : Claudia, trente ans, travaille dans une agence de voyages et prend des cours de russe le soir. Claudia mène une vie tranquille et monotone et elle est habituée à sa routine quotidienne. Un soir, un nouveau prof de russe arrive. Il s'appelle Boris, d'origine ukrainienne, il est beau et intelligent. Peu à peu, Boris et Claudia se sentent attirés l'un par l'autre. Au début de l'été, les cours se terminent. Boris réapparaît et demande à Claudia de loger Olga, sa cousine ukrainienne. Lorsque cette dernière disparait, Claudia se met en tête de la retrouver coûte que coûte.

Notre avis : Le film tourné en 2006 est la belle surprise de la semaine. Malgré une image un peu granuleuse (ça change des films HD qui peuplent les écrans de cinémas), on ne veut surtout pas perdre une miette de cette histoire originale qui fait découvrir une autre facette des sentiments humains ou comment une personne solitaire et renfermée peut s’attacher à une inconnue qui disparait mystérieusement, et tout faire pour la retrouver.

La réalisatrice italienne, Marina Spada, réussit à faire vivre cette histoire et à accrocher le spectateur avec très peu de dialogues entre les différents personnages. Une technique peu courante. Mais Marina Spada relève le défi haut la main en permettant aux spectateurs de comprendre l’histoire à travers sa seule mise en scène. Elle fait travailler l’imagination et grâce à aux différents plans, elle fait passer un message sur les sentiments de chaque personnage, toujours avec un minimum de dialogues et un maximum d’images.

Même si l’on trouve dans l'histoire plusieurs personnages comme le professeur ukrainien, Boris, ou encore la sœur et la mère de Claudia, c’est surtout autour de Claudia et Olga (la jeune cousine ukrainienne de Boris) que va se reporter toute l’attention. Il y a plusieurs scènes qui expriment cette volonté. La première, lorsque Olga offre un cadeau à Olga. Cette scène montre la belle relation qui s’est liée entre les deux jeunes femmes en quelques jours. Autre moment important du film, la disparition d’Olga. On la voit errant dans un quartier qu’elle ne connait pas comme si elle était à la recherche de son chemin. Le plan d’après, elle a disparu, Marina Spada ne montre que les immeubles lointains, avec une rue sans aucun signe de vie. Elle prépare alors le spectateur à la disparition d’Olga.

Il faut aussi souligner le jeu de l’actrice Anita Kravos alias Claudia. L’histoire repose sur ses épaules et elle a su transformer son personnage, en passant d’une femme solitaire à quelqu’un d’ouvert aux autres. On ressent, toujours malgré le peu de dialogues, que la disparition d’Olga l’a fait souffrir et que cette période lui a permis de changer de caractère. Un peu comme une chrysalide qui devient papillon.