Et si vous laissiez le merveilleux envahir votre vie ?

Posté par MpM, le 30 juin 2011

festival international du film merveilleux

A cette saison, c'est vrai, les occasions de sortir ne manquent pas. Pourtant, celles de s'émerveiller sont trop rares pour négliger la 2e édition d'un festival parisien atypique et prometteur, le festival international du film merveilleux. Une manifestation qui s'ouvre aujourd'hui pour trois jours consacrés au rêve, à l'imaginaire, à la magie, mais aussi aux mythes, légendes, fables, contes et autres science fiction et jeux vidéo qui contribuent à rendre notre quotidien plus beau et plus digne d'être vécu.

En plus d'apporter un peu de fantaisie et de poésie à l'existence, le merveilleux réconcilie toutes les cultures (toutes ont en effet leur part de rêve),  toutes les époques et tous les arts. Le cinéma, bien sûr, est loin d'être en reste. Il est même peut-être celui qui a fait le meilleur usage du merveilleux en offrant à nos yeux fatigués des images animées, réelles ou fantasmées, en 3D ou en noir et blanc.

C'est pourquoi le 7e art sera-t-il à l'honneur pendant ces trois merveilleuses journées avec une compétition de courts métrages venus du monde entier,  une sélection hors compétition anglaise et une autre américaine. Des lectures de conte et des jeux viendront également compléter le programme, forcément merveilleux ! Une telle occasion de s'offrir une petite pause poétique et magique est vraiment trop belle pour la laisser passer.

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2e festival international du film merveilleux
Du 30 juin au 2 juillet
Entrée libre
Theatre Douze /centre d’animation Ravel
6 avenue Maurice Ravel
75012 PARIS
Programme et horaires sur le site de la manifestation

Deux Boorman sinon rien

Posté par geoffroy, le 19 novembre 2008

excalibur.jpgJohn Boorman est à l’honneur dans les salles obscures françaises ! Réjouissons nous, à quinze jours d’intervalle, de pouvoir découvrir (pour les plus jeunes) et redécouvrir (pour les autres) dans l’incroyable filmographie du maître anglais, deux de ces films les plus emblématiques : Excalibur (1981, photo) et Zardoz (1973).

Le premier, en salles mercredi 19 novembre, raconte dans un foisonnement aussi bien visuel qu’onirique, l’histoire ô combien célèbre des chevaliers de la table ronde. Adaptation fidèle du Morte d’Arthur de Sir Thomas Malory (1485), Excalibur est un récit d’aventures aux enluminures somptueuses sans doute plus proche du romanesque que du symbolique. Par la force narrative d’une mise en scène brillante, John Boorman donne vie à la légende, humanise chaque personnage et nous plonge dans une époque fantasmée par le souffle du dragon.

Long-métrage tampon, il symbolise l’existence de deux cinémas. Celui, nostalgique, d’un âge d’or hollywoodien foisonnant et celui, réaliste, d’un modernisme formel annonciateur des futurs Conan. Les scènes découpées en tableaux, l’utilisation parfaite de morceaux musicaux empruntés au registre classique (Tristan et Isolde et la marche funèbre de Siegfried pour Wagner, O Fortuna dans la désormais célèbre cantate scénique Carmina Burana de Carl Off), le lyrisme des passions et les réflexions sur les hommes au travers du sexe, de la guerre et de la religion, finissent de célébrer une œuvre puissante qui nous aura donné, par l’interprétation d’un Nicol Willamson inspiré, le meilleur Merlin du cinéma à ce jour.

Zardoz, en salles le 3 décembre prochain, est devenu au fil des ans ce que l’on appel communément un film culte. Culte de part son histoire, son époque, son acteur (Sir Sean Connery vraiment impeccable) et son genre cinématographique. Long-métrage d’anticipation post apocalyptique plus formel qu’il n’est vraiment psychologique, Zardoz véhicule à coups sûr des thématiques-symboles très ancrés dans son époque (liberté sexuelle, famine, structuration sociale, environnement, immortalité, manipulation génétique…) et trouve sa place parmi des œuvres comme l’Ange exterminateur (Buñuel), le Soleil vert (Fleisher) et Orange mécanique (Kubrick). Ode au désir et à la vie, Zardoz est une réflexion contre le sectarisme, la religion comme moyen de domination et l’avilissement des êtres. Si le film a vieilli (décors et costumes kitch) la mise en scène, quant à elle, fascine par sa capacité à nous offrir un jeu aux multiples ouvertures.

Deux films, deux œuvres phares. A ne pas manquer pour tous les amoureux du 7e art.