Colin Firth et Cameron Diaz dans un remake écrit par les Frères Coen

Posté par vincy, le 7 février 2011

Le remake d'Un Hold-Up extraordinaire (Gambit) créera un duo inédit : l'Oscarisable Colin Firth (Le discours d'un roi) et l'hollywoodienne Cameron Diaz, reprendront les rôles de Michael Caine et Shirley McLaine . Le tournage démarrera au printemps à Londres sous la direction de Michael Hoffman. Ce scénario écrit par les frères Coen raconte l'histoire d'un vendeur de tableaux, qui, allié à une championne de rodéo, va essayer d'arnaquer un collectionneur en lui faisant acheter un faux Monet.

Dans le film de 1966, signé Ronald Neame, Shirley McLaine était enrôlée pour le casse car elle était le sosie parfait de la défunte femme du collectionneur, dont il ne reste qu'un précieux buste, objet de convoitise du voleur. Le trouble de la ressemblance perturbe le veuf, milliardaire reclus, inconsolable mais pas dupe.

IPCRESS – Danger immédiat (The IPCRESS file) : l’anti-James Bond

Posté par Claire Fayau, le 20 octobre 2010

Synopsis : Un prestigieux scientifique britannique, le docteur Radcliffe, disparaît subitement en montant dans un train, et son garde du corps est retrouvé mort non loin de là. Pour remplacer ce dernier, le turbulent Harry Palmer est transféré des services secrets militaires au service du contre-espionnage. Placé sous les ordres du major Dalby, un homme aussi intransigeant que laconique, Palmer est chargé de retrouver la trace de Radcliffe. Ses recherches l’orientent vers un dangereux malfrat d’origine albanaise et un dossier secret portant la mention « IPCRESS »…

Reprise : Tourné en 1965, IPCRESS (Induction of Psychoneuroses by Conditioned Reflex Under Stress) est le produit de son époque. Il possède le charme du film policier d'une période accro au modernisme, avec un Palmer dont le style fait penser à la fois à Colombo, Dirty Harry, et bien sûr à James Bond (notamment pour son goût pour les jolies femmes).

Premier d'une série de trois films d'espionnage dans lesquels Michael Caine incarne l'espion Harry Palmer, Ipcress est un film policier qui diffère des autres pour sa mise en scène avant-gardiste le singularisant des polars habituels. Avec son scénario plutôt bien ficelé, où le suspens est intact jusqu'au bout, le sentiment de trahison comme menace permanente (et fantôme), le film se distingue aussi par l'interprétation de son comédien, qui, on ne le dira jamais assez, est l'une des plus grands acteurs de ces 50 dernières années.

Son personnage, créé par le romancier britannique Len Deighton, se caractérise par son flegme, son humour et son côté rebelle. Un homme qui dit ce qu'il pense dans un milieu d'espions, ça donne un contraste et des paradoxes qui font leur effet. Anti-James Bond diront certains, ce personnage unique en son genre est à jamais attaché à son interprète. Amusant car cool, touchant sous le poids des enjeux, il est "payé pour ça" quand il risque de mourir.

Sidney J. Furie a réussit un film où l'atmosphère n'est pas en reste. Il détestait le script (auquel il mit feu devant toute l'équipe le premier jour de tournage). Entre réalisme froid et glamour chic très britannique. De voir Palmer, issu des classes laborieuses, se frotter aux élites, ajoute un piquant dans la trame policière. Ce sergent mélomane à lunettes (une première pour un espion au cinéma) dénote presque dans son environnement. Jamais à sa place, même quand il est torturé dans une ambiance psychédélique typique des années 60. The Ipcress File ce n'est jamais qu'une accusation politique et sociale d'une Angleterre qui ne comprend pas la décolonisation et qui sort de décennies conservatrices et étouffantes. Cette subversion est sans doute l'angle le plus intéressant. Caine n'est alors qu'un justicier moral et humble cherchant à équilibrer les forces.

Depuis de nombreuses séries, dont Mission : Impossible, furent influencées par le style du film, qui, par ailleurs, avait reçu 3 prix BAFTA (Oscars britanniques) : meilleur film anglais, meilleure image, meilleure direction artistique, en plus de ses deux nominations (acteur, scénario anglais).

A noter que, des années plus tard, Michael Caine s'autoparodiera en jouant le père d'Austin Powers. Le film ressort le 20 octobre dans certaines salles.

Inception : le teaser est en ligne

Posté par vincy, le 27 août 2009

A peine le tournage terminé, un an ou presque, avant sa sortie, Warner Bros diffuse le premier teaser de Inception. le nouveau film de Christopher Nolan mélange thriller et science-fiction. Il sortira le 16 juillet 2010 aux USA et le 4 août en France, quasiment les mêmes dates que celles de Batman The Dark Knight, l'énorme hit du cinéaste.

Le budget, évalué à 200 millions de $, en fera l'un des blockbusters les plus attendus de la prochaine saison estivale. Tourné en partie à Paris, mais aussi à Tokyo, Los Angeles, au Canada et en Angleterre, le scénario reste le plus secret possible.

Le film met en vedette Leonardo DiCaprio, Marion Cotillard, Ellen Page, Michael Caine, Joseph Gordon-Levitt, Ken Watanabe, Tom Berenger  et Lukas Haas.

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Teaser sur notre portail YouTube

BIFFF 2009, du sang pour bébé et des femmes pour Coffin Joe

Posté par denis, le 16 avril 2009

zedocaixo.jpgAprès un week-end plein de cauchemars, de course poursuite, de stoïcisme et d’échardes pour les non invités du Festival du film fantastique de Bruxelles, ce début de semaine nous a convié à quelques beaux morceaux de bidoches prénatales et post-natales, pour terminer dans la progéniture d’un vieux maître du grand guignol.
Un des grands problèmes du cinéma de genre, tout comme le cinéma en général d’ailleurs, est de parvenir à faire du neuf avec du vieux sans que cela sente trop le réchauffé. Et même si le talent est là, que la photographie est travaillée et que la caméra se met au service de l’histoire, la sensation d’avoir déjà vu ce film prédomine sans qu’il soit possible de s’en détacher. Ainsi de No-Do, très beau film espagnol autour d’une maison hantée, d’une femme hystérique et d’un complot catholique, surfant sur une esthétique proche de celle de L’orphelinat et des films de Guillermo del Toro. Mélange habile d’épouvante old school et d’effets numériques dernier cri, No-do ne parvient pas toutefois à se détacher de ses modèles malgré un gros travail sur l’image, mention toute particulière aux « images d’archive » saisissantes et nauséeuses. Le spectateur est pris à sursauter, mais l’histoire a déjà été rabattue maintes fois. Bref, encore un film qui aurait du voir le jour il y a dix ans. Même problème d’originalité mais pour des raisons différentes avec Visions de Luici Cecinelli.

Visions sans grâce et Grace bien vu 

Commençant comme un film d’action pour verser dans le thriller psychologique, Visions souffre d’un mélange trop voyant de Seven pour l’aspect profiler et de Saw pour l’idée des tortures. Le problème est encore plus accentué quand il pompe sans vergogne le twist de L’étrangleur de Boston, tandis que l’on peut découvrir l’identité du tueur au bout de 20 minutes.
On passera rapidement sur The stranger, film où il ne se passe rien, sur Outlander, gentil divertissement d’héroic-fantasy, et sur Red, adaptation éponyme du roman de Jack Ketchum calibré malheureusement pour la télévision, pour s’attarder sur ce qui reste les pelloches les plus intéressantes du festival jusqu’à aujourd’hui. Premier film avec un très petit budget filmé en bêta, Grace, réalisé par Paul Solet, brille par son histoire à fleur de peau d’une mère se cloîtrant dans sa maison afin de nourrir son enfant a priori mort-né. Minimaliste dans son traitement, le réalisateur se focalise sur son héroïne et raréfie les scènes sanglantes pour d’autant plus d’efficacité, Grace instaure un malaise palpable comparable à celui éprouvé à la vision de Dans ma peau. Par son ambiance post-traumatique, sa thématique organique et sa radicalité, on ne révélera pas la manière qu’à la mère de nourrir son enfant, ce long métrage tient le haut du pavé et prouve encore une fois qu’une bonne histoire et un savoir-faire sont les deux ingrédients pour un film réussi.

La dernière perle en date jusqu’aux prochaines projections est à chercher du coté du Brésil avec le retour à peine croyable de José Mojica Marins et son personnage de Coffin Joe, tueur-sorcier illuminé torturant et baisant à tout va. Quarante après Cette nuit ton âme m’appartiendra, le brésilien remet le couvert pour son plus grand plaisir avec Embodiment of evil, endossant sans complexe et sans se préoccuper de son grand âge le même déguisement pour terroriser la population. A mi-chemin entre Jodorowsky pour le mysticisme, Clive Barker pour le sadisme et Jess Franco pour les magnifiques créatures dénudées et torturées, JMM donne dans le surréalisme sauvage avec une joie communicative. Ce nouvel opus devrait sans nul doute rejoindre le statut culte de ses précédentes œuvres. En attendant son prochain retour dans quarante ans !

Vont arriver ces jours prochains le nouveau Star Trek, grand ratage, Flawless avec le grand Michael Caine, et le remake de La dernière maison sur la gauche. A suivre…

Les 50 ans du cinéma marocain : Marrakech (1)

Posté par vincy, le 21 septembre 2008

marrakech.jpgLe cinéma marocain est né en 1958. Nous reviendrons sur les grands noms de son histoire, mais aussi sur l'affirmation de plus en plus nette d'un cinéma qui est devenu l'une des trois cinématographies les plus importantes en Afrique.

Mais le Maroc c'est aussi, et depuis longtemps, une terre d'accueil pour les tournages hollywoodiens et même français. Nous y reviendrons lors de l'étape à Ouarzazate.

Même si Casablanca a donné son nom à l'un des films les plus emblématiques de l'histoire du 7e Art, ce sont Tanger et Marrakech qui ont servi le plus souvent de décors aux réalisateurs occidentaux fascinés par ce monde arabe riche en couleurs.

Marrakech a ainsi été rendue célèbre par Alfred Hitchcock en 1955. Sur la place Jemaâ El Fna, Daniel Gélin se fait planter un couteau dans le dos et meurt dans les bras de James Stewart dans L'homme qui en savait trop.

Mais Marrakech a aussi été à l'image de nombreux films lorsque le Maroc était sous protectorat français. Notamment en 1934, Jacques Feyder, sur un scénario de Marcel Carné, y réalise Le grand jeu, avec Charles Vanel, Françoise Rosay et Marie Bell.

C'est aussi à Marrakech qu'une partie des plans de Shéhérazade (avec Anna Karina), du Grand Escroc (de Jean-Luc Godard, avec Jean Seberg), de 100 000 dollars au Soleil (de Henri Verneuil, avec Jean-Paul Belmondo et Lino Ventura), de L'homme qui voulait être roi (de John Huston, avec Sean Connery et Michael Caine) furent tournés, ou détournés. Dans les années 90, on notera juste le film "flower power" Hideous Kinky (Marrakech express), avec Kate Winslet.

C'est enfin à Marrakech que se tient le seul grand festival international de films du Maroc. Outil marketing pour attirer stars, touristes, investisseurs et donner une image glamour et jet-set à une ville globalement pauvre.

Mais, hormis Hitchcock, personne ne fut tenté par l'idée d'utiliser le labyrinthe de la Médina comme prétexte à scénario. Des films d'auteur confidentiels s'y tourneront. Mais l'essentiel des productions migrera vers Ouarzazate, dotée de studios d'envergure internationale. Etonnant pour une ville si cinégénique. Pas un James Bond. Juste une mention dans les périples d'Indiana Jones. Et un passage furtif dans Mamma Mia !, où Stellan Skarsgard traverse, à moto, la place Jemaâ El Fna. Toujours la même (en photo).

crédit photo : Marrakech (c) vincy thomas