Venise 2017 : Lion d’or pour Robert Redford et Jane Fonda

Posté par kristofy, le 3 septembre 2017

Leurs deux noms réunis ensemble convoquent tout un pan de l’histoire du cinéma américain: Robert Redford et Jane Fonda ont reçu chacun un Lion d’or d’honneur pour leur carrière à cette 74e Mostra de Venise. Ils sont venus à Venise présenter leur 4ème film tourné ensemble : Nos âmes la nuit (Our Souls at Night) de Ritesh Batra.

Redford avec ses 81 ans est acteur depuis les années 60, magnifié par Robert Mulligan, Sidney J. Furie, Peter Yates, Alan J. Pakula, Richard Attenborough, Barry Levinson, Ivan Reitman, Adrian Lyne, Tony Scott, Lasse Hallström, J. C. Chandor…

Jane Fonda et ses 79 printemps est aussi sur les écrans depuis les années 60 sublimée par George Cukor, René Clément, Roger Vadim, Otto Preminger, Alan J. Pakula, Joseph Losey, Jean-Luc Godard, Hal Ashby, Delphine Seyrig, Norman Jewison, Sidney Lumet, Garry Marshall, Lee Daniels, Paolo Sorrentino…

Ils avaient déjà formé un couple de cinéma trois fois, dans La Poursuite impitoyable d’Arthur Penn 1966, Pieds nus dans le parc de Gene Saks en 1967, et Le Cavalier électrique de Sydney Pollack en 1979.

Jane Fonda, qui a d’ailleurs vécu et tourné en France, représente aussi une certaine contestation politique aux Etats-Unis en manifestant contre la guerre du Vietnam, pour les droits civiques des noirs, contre la guerre en Irak. De même Redford est connu pour avoir été un écologiste précoce et avoir créé Festival de Sundance pour valoriser le cinéma indépendant. Cette récompense d'un Lion d'or d'honneur peut également être vue comme un symbole anti-Trump... Mais ne cherchons pas du sens à tout. Redford et Fonda, ce sont avant tout deux monstres sacrés, multiprimés et oscarisés, en tête d'affiche de gros succès et de films devenus des classiques.

Ainsi Redford était dans Captain America: The Winter Solder, Proposition indécente, Out of Africa, L'arnaque, Butch Cassidy et le Kid, Les hommes du Président, L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux. Jane Fonda a aligné des hits comme Le retour, Le syndrome chinois, Comment se débarrasser de son patron, La maison du lac, Sa mère ou moi!, Le Majordome...

C’est Robert Redford qui a initié la production de Our Souls at Night, à la fois pour reformer avec Jane Fonda un couple à l’écran (environ 38 ans après leur dernière collaboration), mais aussi pour proposer un film destiné aux seniors car il considère que c’est un public désormais presque oublié par les studios (avec la submersion de films destinés qu'aux jeunes).

Le scénario est très classique, c'est en fait l'adaptation d'un roman de Kent Haruf, pour un film dans la lignée de Ainsi va la vie de Rob Reiner (Michael Douglas et Diane Keaton). Redford et Fonda sont tout deux voisins, veufs et seuls. Elle lui propose de venir dormir chez elle juste pour parler avant la nuit, et progressivement ils vont se découvrir des sentiments envers l’autre. Le début est amusant puisqu’il évoque avec légèreté un regain de désir amoureux à leur âge et la crainte du qu'en-dira-t-on. Ensuite il s’agit de partager ses fêlures intimes (adultère, décès, enfants trop loin…) jusqu’à essayer de recomposer un semblant de famille en gardant quelques temps un petit-fils (c'est d'ailleurs Matthias Schoenaerts qui joue le fils de Jane Fonda). Le film joue avec les personnalités des acteurs: comme dans la vie Jane Fonda est une femme volontaire qui ne craint pas de s'affirmer face aux autres et Robert Redford a une penderie de chemise à carreau tout en regrettant la bonne époque du passé...

D'ailleurs à ce propos le film ne sortira pas au cinéma : il sera diffusé sur Netflix. Vieux mais modernes.

Venise 2017: avec Suburbicon, George Clooney explose l’American Dream

Posté par kristofy, le 2 septembre 2017

Quel est le point commun entre George Clooney et les frères Joel & Ethan Coen ? Certes ils ont tourné quatre films ensemble. Mais ils ont aussi un même sens de l’humour sarcastique pour des (anti)héros pris dans une spirale criminelle, et surtout: ils sont amis et ils ont les même amis… C’est ainsi qu’est né le générique de Suburbicon, en compétition au 74e festival de Venise: au scénario, les frères Coen et George Clooney (et son co-scénariste Grant Heslov), et à l’écran Matt Damon, Julianne Moore, Oscar Isaac (qui ont d’ailleurs tous été dirigés par les Coen), mais aussi Alexandre Desplat pour la musique. Soit une dream team prête à tout pour le 6ème film de George Clooney derrière la caméra. Et c’est jouissif!

Suburbicon est le nom d’une ville idéale des Etats-Unis vers la fin des années 50. C’est même l’incarnation idyllique du rêve américain de cette époque, quand on découvrait le consumérisme, l'électro-ménager et la télévision. Le facteur et bientôt tout le voisinage vont se rendre compte d’un événement déplaisant pour eux : dans une maison vient d’arriver une nouvelle famille pas comme les autres, avec la peau noire. Tout le monde y va de son commentaire négatif et raciste… La maison juste à côté est celle de Matt Damon avec sa femme Julianne Moore (blonde), leur fils et la sœur de son épouse, toujours incarnée par Julianne Moore (mais rousse). Chez eux tout va basculer le temps d’une nuit : deux malfaiteurs se sont introduits chez eux, ils ont été immobilisés et brutalisés, et malheureusement la femme est décédée. Après l’épreuve des funérailles Matt Damon et sa belle-sœur Julianne Moore (la rousse si vous suivez) sont convoqués par la police pour une séance d’identification de suspects arrêtés : ils ne reconnaissent aucun de leurs agresseurs. On ne procède par conséquent à aucune arrestation. Mais leur fils est persuadé que les coupables étaient bien là, devant eux…

Ce début pétaradant va être le point de départ pour une implosion de la famille: mensonges et manipulations vont s’ensuivre à un rythme effréné. Les apparences ne sont pas seulement trompeuses, elles vont être mortelles. On y reconnaît bien l’humour noir particulier des frères Coen, en particulier le ton de leurs films Fargo et Burn After Reading. Alors qu’une machination dérape de pire en pire, pour la maison voisine, celle de la famille noire, les évènements empirent aussi : un mur est construit autour comme clôture, des dizaines de gens viennent les importuner en faisant du vacarme, puis une centaine de ‘citoyens’ fanatiques l'encercle…

Le contexte de la ségrégation raciale a particulièrement retenu l’attention puisque la présentation du film arrive quelques semaines après la dramatique actualité de Charlottesville, où le KKK, les néo-nazis, les suprémacistes blancs et autres groupuscules d'extrême-droite se sont confrontés à des antiracistes, notamment issus du mouvement Black Lives Matter, causant la mort d'une entre eux (Heather Heyer) et en blessant 19 autres.

George Clooney a dû évidemment apporter à Venise un commentaire politique : "Le slogan de Trump ‘Make America Great Again’ est tourné vers l’Amérique de Eisenhower, il s’adresse uniquement à un homme, blanc, hétérosexuel. Il a fallu environ deux ans pour mettre en route la production de ce film et le terminer, on ne se doutait pas que Suburbicon allait être autant en phase avec l’actualité. Oui, c’est un film de colère. Il y a beaucoup d’américains en colère aujourd’hui contre la façon dont le pays est dirigé."

Venise 2017 : Guillermo del Toro et les monstres de The Shape of Water

Posté par kristofy, le 1 septembre 2017

Avec The Shape of Water, Guillermo del Toro a retrouvé son génie de conteur d'histoire, qui semblait perdu depuis Le Labyrinthe de Pan, en mélangeant une fois de plus monstre de légende, innocence de l’enfance et cruauté de la guerre. C’était il y a déjà dix ans, depuis les films qui ont suivis, - Hellboy 2, Pacific Rim, Crimson Peak - ont manqué de cette recette magique qui nous plaisait tant. The Shape of Water, en compétition à Venise, renoue avec cette forme de conte merveilleux. On y retrouve une créature légendaire, la bonté de petites gens et la sauvagerie des puissants, avec en prime une romance.

Le film (qui sort en France le 17 janvier 2018) débute avec une longue séquence d’exposition pour nous présenter son héroïne (jouée par la fabuleuse Sally Hawkins) depuis son réveil jusqu’à son lieux de travail : elle vit toute seule, son appartement est au dessus d’une salle de cinéma, elle regarde des comédies musicales à la télévision, et elle est femme de ménage dans un centre de recherche scientifique. On va découvrir qu’elle est muette (une handicapée donc), qu’elle n’a pour seuls amis que son voisin âgé et tout aussi solitaire (Richard Jenkins) - il dessine des affiches dont on ne veut plus (un vieux donc) - et sa collègue (Octavia Spencer) femme de ménage comme elle (noire donc). Soit trois personnes qui sont victimes d’un manque de considération autour d’eux. Le film se déroule en fait aux Etats-Unis de 1962 : il faut être conquérant et avoir comme voiture une Cadillac. C’est l’époque de la ségrégation raciale mais aussi d'une homophobie culturelle (un gérant de restaurant le fera bien remarquer), et surtout c’est la guerre froide entre les américains et les communistes russes…

Guillermo del Toro accroche son récit dans un contexte historique (tout comme Le Labyrinthe de Pan ou L'Échine du Diable qui évoquaient la guerre d’Espagne), un ancrage bien réel pour donner une plus grande force de véracité à son histoire de monstre.

Cette histoire se déroule un jour où notre héroïne doit nettoyer un labo avec des traces de sang au sol et même deux doigts arrachés… Les militaires ont capturé un monstre qui est gardé ici dans le plus grand secret : il s’agit d’une grande créature amphibienne qui vit dans l’eau, avec une tête de reptile et des membres palmés (en fait très proche de L'Etrange créature du lac noir de Jack Arnold). Avec autant de curiosité que de naïveté, elle va proposer à la créature un œuf dur de son déjeuner, puis d’autres avec les gestes de son langage de muette. Elle lui fera même écouter des disques de jazz avec un électrophone... Elle est la seule à considérer la créature comme un être différent, et non pas comme un monstre à étudier comme les militaires. Parmi eux il y a le redoutable Michael Shannon qui après avoir torturé (une pratique de l’armée américaine controversée encore aujourd’hui…) le monstre à plusieurs reprises doit obéir à un général : l’ordre est donner de la tuer pour la faire disparaître. Cependant dans l’ombre œuvre un espion russe dont le réseau est intéressé par les capacités inconnues de la créature (on cherche comment envoyer un homme dans la Lune) et qui voudrait l’étudier de manière plus approfondie : cette femme de ménage muette arrive à communiquer avec le monstre ? La créature devient un enjeu de rivalité entre militaires américains et espions russes, mais en secret, elle devient surtout un séduisant ami pour la femme de ménage… Tandis que le monstre s’humanise progressivement au contact de la bonté de la femme, les hommes autour vont devenir des monstres ennemis prêt à tout.

On pourra bien faire quelques reproches à Guillermo del Toro, en premier celui étonnant d’être ici trop francophile avec un début au look un peu trop Amélie Poulain ou une scène de danse avec claquettes en noir et blanc beaucoup trop The Artist (le seul moment en trop qui aurait dû être coupé), mais bien peu en rapport avec ses nouvelles accentuations : il y a ici un peu de pastiche de film noir, un peu d’érotisme, et même un peu d’humour. The Shape of Water se révèle être une fable de monstre en surface qui révèle en fait la monstruosité de l'Homme en profondeur. C'est surtout un plaidoyer pour la différence, pour ceux qui ne sont pas comme les autres. Les Freaks tiennent ici leur revanche.

Venise 2017 : William Friedkin et Paul Schrader en crise de Foi

Posté par kristofy, le 31 août 2017

Pour sa première journée, la 74e Mostra de Venise présente deux films qui interrogent la religion : en compétition First Reformed de Paul Schrader ou avoir vraiment la Foi en Dieu devient incompatible avec la folie des hommes ; et hors-compétition The Devil and Father Amorth de William Friedkin où nos croyances sont défiées, qu'on soit d'un côté ou de l'autre... Dans les deux films la religion est soit un boulier soit une béquille face aux faiblesses de l'Homme, mais il s'agit surtout des deux dernières oeuvres de cinéastes cultes...

First Reformed, de Paul Schrader :
Ethan Hawke est un homme d’église qui décide d’écrire un journal intime pendant un an. Il voudra détruire cette forme très personnelle de prière, peut-être parce qu’il sait que sa santé n’est plus bonne. Un jour à l’église Amanda Seyfried, enceinte, lui demande de passer à la maison pour parler avec son mari : un activiste écologiste très pessimiste à propos de l’avenir et des conséquences des changements climatiques, au point de ne pas vraiment souhaiter qu’un enfant naisse pour grandir sans espoir… Le révérend essaie de le réconforter "le courage est la solution au désespoir, la raison n’apporte pas de solution". Le film est composé jusque là uniquement de plans fixes avec deux personnages qui dialoguent ou avec seulement une voix-off. On se demande où tout cela va conduire mais il faut attendre la suite... First Reformed est le dernier film écrit et réalisé par Paul Schrader, célèbre comme scénariste (Raging BullLa dernière tentation du ChristÀ tombeau ouvert, et surtout Taxi driver) et en tant que réalisateur de films poisseux comme Hardcore où l’année dernière Dog eat dog (à Cannes). On s'attend à ce que First Reformed, surtout centré sur la religion dans sa première partie, glisse vers une forme de violence, et c’est ce qui va suivre. Plusieurs éléments vont conduire le révérend de l’église vers une réflexion extrême, la forme du film même évolue avec des plans en mouvements (dont une séquence mystique) et peu à peu c’est un plan mortel qui se met en place… Si les voies de Dieu sont impénétrables, le révérend va vouloir provoquer un choc parmi sa communauté. Pour Paul Schrader : "Une éducation catholique sous-entend que l'on peut être lavé de ses pêchés dans le sang : c'est intéressant ce concept pour un film. L'humanité est certainement un problème pour la planète, peut-être en particulier ma génération." Même si le festival de Venise ne fait que commencer, Ethan Hawke est déjà parmi les favoris à un prix d'interprétation.

The Devil and Father Amorth, de William Friedkin :
William Friedkin réalise là un documentaire sur la pratique de l’exorcisme, une quarantaine d’années après son grand succès  L'Exorciste qui était l’adaptation d’un roman inspiré d’un possible cas en 1949... Lui-même n’avait jamais assisté à ce rituel, et comme il paraît qu’environ 500000 personnes y ont recours chaque année en Italie, William Friedkin y est allé : pour filmer un exorcisme pratiqué par le prêtre Amorth sur une dame qui a fait appel à lui, pour la neuvième fois ! La femme bien que maintenue par des proches s’agite vivement avec un ‘jamais’ d’une voix gutturale quand le prêtre avec sa prière demande à Satan de quitter ce corps... La séquence est longue, trop longue et pénible, et on se demande si Friedkin a l’intention de convertir ses spectateurs avant que sa démarche ne trouve son intérêt dans la seconde moitié de son documentaire : il montre les images filmées de cet exorcisme à différents médecins (neurologue, psychiatre) pour leur demander leur avis : si une tumeur pourrait expliquer un état de délirium, si une éducation religieuse incite à croire qu’on puisse être victime d’une possession démoniaque… William Friedkin a directement interrogé la salle : "C'est tellement facile d'être sceptique. Est-ce que quelqu'un ici est certain qu'il n'y a pas de Dieu ?"
Un bien étrange documentaire dont le contenu autant que la durée (68 minutes) en ferait un élément de bonus pour une nouvelle édition vidéo de L'Exorciste...

Venise 2017 : lever de rideau

Posté par kristofy, le 30 août 2017

Le soleil est déjà chaud sur la lagune, les membres des différents jurys sont arrivés sur le Lido, tout est prêt pour l’ouverture de cette 74e édition du Festival de Venise.

On se pose les questions qui sont dans l'air du temps, comme par exemple la présence dans un festival de films produits par Netflix ou d'épisodes d'une série télé... ou encore la représentation en compétition de films réalisés par une femme. A ce sujet, la présidente du jury Annette Bening n'est pas pour que ça soit un critère dans une sélection : «Je ne suis pas intéressée par une étiquette "film de femme" dans un festival, ce qui compte c'est qu'un femme réalisatrice puisse faire son film, et que ce film parle à un grand nombre de spectateurs.»

John Landis a lui la charge de présider le jury de sélection réalité virtuelle, inaugurée cette année : «Avec le cinéma tel qu'on le connaît c'est le réalisateur qui guide votre regard et décide de ce que vous voyez avec le montage. Dans un film en réalité virtuelle le spectateur peut aller regarder un peu partout autour de lui, c'est très différent. Je veux apprendre comment on peut jouer avec ça pour la narration d'une histoire.»

Les films en compétition :
L’Italie est présente avec 4 films : Ammore e Malavita de Antonio et Marco Manetti, Una famiglia de Sebastiano Riso (avec la présence de Patrick Bruel !), Hannah de Andrea Pallaoro (avec Charlotte Rampling et André Wilms) et The Leisure Seeker de Paolo Virzì  avec une dimension plus internationale puisque qu’il réunit Helen Mirren et Donald Sutherland.

Pour la France, c’est aussi 3 films qui d’ailleurs étaient prêts pour Cannes mais sans être retenus pour différentes raisons : La Villa de Robert Guédiguian (avec ses habitués Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Jacques Boudet, Anaïs Demoustier…), Mektoub is Mektoub de Abdellatif Kechiche très attendu après sa palme d’or, et Jusqu'à la garde de Xavier Legrand (avec Denis Ménochet et Léa Drucker) encore auréolé de sa nomination à l'Oscar 2014 pour son court-métrage…

Hormis Three Billboards Outside Ebbing, Missouri de Martin McDonagh et Lean on Pete Andrew Haigh pour représenter le Royaume-Uni (mais avec des acteurs américains…), aucun autre pays européen ne figure en compétition. Ce qui laisse de la place pour par exemple L'Insulte de Ziad Doueiri et The Third Murder de Hirokazu Kore-eda.

Grosse présence américaine également avec notamment Downsizing de Alexander Payne (en ouverture), Bienvenue à Suburbicon de George Clooney, First Reformed de Paul Schrader, The Shape of Water de Guillermo Del Toro et Mother! de Darren Aronofsky…, et donc la présence attendue sur le tapis rouge de Matt Damon, Julianne Moore, Jennifer Lawrence, Javier Bardem, Ethan Hawke, Amanda Seyfried, Woody Harrelson… Il y aura 21 films en compétition, pas d’animation mais à noter la présence de 2 documentaires.

Des film hors-compétition de prestige :
Robert Redford et  Jane Fonda vont recevoir chacun un Lion d'Or pour l'ensemble de leur carrière en venant pour Our Souls at Night, et le réalisateur Stephen Frears recevra le prix ‘Glory to the Filmmaker’ en présentant Confident Royal (Victoria & Abdul). Il y aura également The Devil and Father Amorth de William Friedkin, The Private Life of a Modern Woman de James Toback, Zama de Lucrecia Martel, Piazza Vittorio de Abel Ferrara, le documentaire Jim & Andy: The Great Beyond : the story of Jim Carrey & Andy Kaufman… Ainsi que Le Fidèle de Michaël R. Roskam avec Matthias Schoenaerts et Adèle Exarchopoulos (déjà le film choisi par la Belgique aux Oscar), et le retour de Takeshi Kitano avec Outrage Coda.

Des sections parallèles curieuses :
Le cinéma français sera bien représenté à Venise avec dans l’une ou l’autre des différentes sections M de Sara Forestier, Les garçons sauvages de Bertrand Mandico, Espèces Menacées de Gilles Bourdos, Marvin d' Anne Fontaine… On pourra aussi y découvrir le nouveau film de Pen-ek Ratanaruang Samui Song et un portrait de la chanteuse du Velvet Underground dans Nico, 1988 de Susanna Nicchiarelli. Et donc cette année Venise lance une nouvelle section compétitive ’Venice Virtual Reality’ pour les films en réalité virtuelle.

Sam Mendes président du jury du 73e Festival de Venise

Posté par vincy, le 27 avril 2016


C'est le réalisateur de James Bond (mais pas que) qui présidera le jury de la 73e Mostra de Venise du 31 août au 10 septembre. Sam Mendes, 50 ans, réalisateur d'American Beauty, Les Sentiers de la perdition, Jarhead, Les Noces rebelles, Away We Go, Skyfall et 007 Spectre, sera, avec son jury, en charge de choisir le futur Lion d'or.

Metteur en scène de pièces classiques et renommées à West End et New York, Sam Mendes a été oscarisé (meilleur réalisateur pour American Beauty), mais rarement sélectionné dans les grands festivals, hormis celui de Venise (Les sentiers de la perdition). "Honoré" par le demande d'Alberto Barbera, le directeur du Festival, le cinéaste et metteur en scène a été choisi pour son talent à réoncilier les critiques et le grand public.

Son prochain film devrait être l'adaptation du roman de Gay Talese, The Voyeur's Motel.

Venise 2015 : glory to Brian de Palma

Posté par MpM, le 14 août 2015

brian de palma

Le cinéaste américain Brian De Palma sera honoré pendant le 72e Festival de Venise qui se tient du 2 au 12 septembre.

Le réalisateur de Scarface et Carrie recevra le prix Glory To the Filmmaker 2015 décerné en partenariat avec la marque Jaeger-LeCoultre aux "personnalités qui ont contribué de manière particulièrement originale au cinéma contemporain".

Il succède ainsi à James Franco (2014), Ettore Scola (2013) ou encore Spike Lee (2012).

Par ailleurs, Brian de Palma accompagnera un documentaire qui lui est consacré : De Palma par Noah Baumbach (While we're young, Frances Ha) et Jake Paltrow (Young ones) qui reprend la conversation entre les trois réalisateurs sur dix ans.

Venise 2015 : deux films d’Orson Welles en préambule

Posté par MpM, le 11 août 2015

orson wellesA Venise, avant le festival, c'est déjà le festival ! Mardi 1er septembre, soit la veille de l'ouverture officielle avec Everest de Baltasar Kormakur, sera ainsi rendu un hommage à Orson Welles, dont on célèbre cette année le centenaire de la naissance. A cette occasion, deux films restaurés, d’inspiration shakespearienne et liés à la ville de Venise, seront projetés.

D'une part, Le marchand de Venise qui a longtemps été considéré comme perdu. L'Orchestre classique d’Alexandrie interprétera en direct la bande originale qui n'a jamais été publiée mais retranscrite à partir du seul enregistrement fait à l’époque.

D'autre part, la fameuse version d'Othello réalisée par Welles en 1951 qui aurait dû être présentée en compétition à Venise à l'époque. Le réalisateur l'avait retirée au dernier moment parce qu'il considérait que la copie n'était pas prête. De ce fait, le film avait été projeté à Cannes l'année suivante, dans une version plus courte qui lui avait valu le Grand prix du jury.

L'hommage à Orson Welles se poursuivra quelques jours plus tard à Deauville dans le cadre du 41e festival de cinéma américain.

Venise 2015: Alfonso Cuaron, président du jury

Posté par vincy, le 11 mai 2015

alfonso cuaron

Le réalisateur mexicain Alfonso Cuaron sera le prochain président du jury du 72e Festival de Venise (2-12 septembre).  Oscar du meilleur réalisateur et du meilleur montage pour Gravity, Cuaron est un habitué de la lagune puisque quelques uns de ses films ont fait leur avant-première mondiale à la Mostra: Y tu mamà tambien (prix du meilleur scénario et prix Marcello Mastroianni pour ses deux acteurs), Les fils de l'homme (prix de la meilleure image), et donc, Gravity.

Egalement producteur de films de Guillermo del Toro (Le labyrinthe de Pan) et Alejandro Gonzales Inarritu (Biutiful), Cuaron a aussi réalisé l'un des meilleurs épisodes de la franchise Harry Potter (Le Prisonnier d'Azkaban), A little Princess et De grandes espérances (adapté de Charles Dickens).

Il succède à Alexandre Desplat, dont le jury avait récompensé Un pigeon perché sur une branche philosophait sur l'existence, actuellement à l'affiche en France.

Venise 2013 : pronostics sur la prochaine Mostra

Posté par kristofy, le 21 juillet 2013

Palais des Festivals de Venise

Comme chaque année la Mostra de Venise s’impose comme un des festivals majeurs, le calendrier cinéma fait se suivre à environ trois mois d’écart Berlin puis Cannes et enfin Venise en septembre. Ce triumvirat s’attache à sélectionner les meilleurs films du moment, tant européens que asiatiques avec en mêmes temps les noms américains les plus prestigieux. A noter que dans l’intervalle le Festival de Karlovy Vary a primé Ben Wheatley d'un prix spécial du jury pour A Field In England. Courant août se tiendra le festival de Locarno qui vient de révéler sa sélection.

Qu’en sera-t-il de Venise dont l’édition 2013 sera celle de son 70ème anniversaire ?

Le film d’ouverture est le très attendu Gravity de Alfonso Cuaron et sa mise en scène audacieuse dans l’espace, avec George Clooney et Sandra Bullock (voir notre actualité). Autre film confirmé : The Canyons de Paul Schrader (voir notre actualité).

Revue de détails des titres forts qui seront très probablement sur le Lido :

Les films les plus attendus :

Déjà il y aura logiquement les films que Cannes voulait avoir quand ils n’étaient pas encore terminés, à commencer par Twelve Years A Slave de Steve McQueen avec à l’époque de l’esclavage son acteur fétiche Michael Fassbender, et aussi Chiwetel Ejiofor, Brad Pitt, Paul Dano… Et Snowpiercer de Bong Joon-Ho pour son premier film en langue anglaise (adaptation de la bande-dessinée Le Transperceneige, coproduit avec Park Chan-wook) avec au casting Chris Evans, Tilda Swinton, John Hurt, Jamie Bell… Captain Phillips, le nouveau Paul Greengrass, avec Tom Hanks, pourrait aussi faire le voyage.

La compétition verra probablement le retour de Kim Ki-duk (qui a remporté le Lion d’or l’année dernière pour Pieta) avec son déjà sulfureux Moebius (les autorités coréennes demandent pour leur pays la coupe d’une vingtaine de minutes pour divers violences), le retour de la réalisatrice Kelly Reichardt (après Meek’s cutoff) pour Night Moves (avec Jesse Eisenberg, Dakota Fanning, Peter Sarsgaard…), le retour de Denis Villeneuve (après Incendies) pour An Enemy (avec Jake Gyllenhaal, Melanie Laurent, Isabella Rosselini…).

On attend aussi The Disappearance Of Eleanor Rigby de Ned Benson avec la séparation d’un couple selon les deux points de vue de Jessica Chastain et James McAvoy, et White Bird In A Blizzard de Gregg Araki avec Eva Green.

Les stars :

Venise bénéficie souvent de certains des films américains qui sont lancés simultanément au festival de Toronto. Il ne serait pas étonnant d’y voir certains films comme A Most Wanted Man de Anton Corbijn d’après un roman de John Le Carrré (avec Philip Seymour Hoffman, Willem Dafoe, Rachel McAdams...), Diana, le biopic avec Naomi Watts, Therese de Charlie Stratton d’après le roman Thérèse Raquin (Elizabeth Olsen, Oscar Isaac, Jessica Lange), Her de Spike Jonze (avec Joaquin Phoenix et Amy Adams), Under The Skin de Jonathan Glazer (avec Scarlett Johansson), The Zero Theorem de Terry Gilliam (avec Matt Damon, Tilda Swinton, Christoph Waltz, Ben Whishaw), Le majordome de Lee Daniels (avec Forest Whitaker et Oprah Winfrey). Sans oublier Blue Jasmine de Woody Allen, habitué du Lido.

Les films français :

La présence française sera à priori une nouvelle fois à trouver du côté des sections parallèles, où des premiers films y sont découverts comme Angèle et Tony ou Crawl pour les années précédentes. Et peut-être feront le voyage Abus de faiblesse de Catherine Breillat (avec Isabelle Huppert, Kool Shen),Welcome To New-York de Abel Ferrera (avec Gérard Depardieu, Jacqueline Bisset), Jacky au royaume des filles de Riad Sattouf (avec Charlotte Gainsbourg, Michel Hazavanicius, Vincent Lacoste...), Mon âme par toi guéri de François Dupeyron (avec Grégory Dubois et Céline Sallette).

Et d'ailleurs....

Côté Asie, en plus de Kim Ki-duk et Bong Joon-Ho, il y aurait The Wind Rises le nouveau film d’animation de Hayao Miyazaki, qui sort ce week-end au Japon, The Assassin de Hou Hsiao-Hsien (si il est terminé).
On espère aussi voir Tom à la ferme de Xavier Dolan, A Los Ojos de Michel Franco et Vicky Franco, Amour Fou de Jessica Hausner, In The Basement de Ulrich Seidl, Serena de Susanne Bier (avec Bradley Cooper, Jennifer Lawrence, Toby Jones, Rhys Ifans),

Les films de minuit :

Après y avoir présenté Machette, Robert Rodriguez viendrait faire découvrir la suite Machette Kills. Eli Roth pourrait venir avec son The Green Inferno, et pourquoi pas aussi Alex Aja avec Horns (avec Daniel Radcliffe et Juno Temple).

Le 70ème Festival de Venise se déroulera du 28 août au 7 septembre, et l'annonce officielle des différentes sélections aura lieu cette semaine.