L’instant Court : L’amour à contrechamp, avec Katsuni

Posté par kristofy, le 6 janvier 2012

katsuniComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après un Retour sur 10 films marquants de l’année 2011, voici l’instant Court n° 62.

Elles ne sont pas si nombreuses les actrices françaises à avoir du succès aux Etats-Unis : Juliette Binoche, Marion Cotillard… et Katsuni.

Présenter Katsuni pour qui n’aurait jamais entendu son nom est plutôt délicat en utlisant quelques mots en français, ceux-ci se révèlent moins jolis qu’elle : actrice porno et strip-teaseuse peuvent malheureusement résonner de manière péjorative. Katsuni est une star du X en France et aux Etats-Unis, et pour une fois les mots en anglais sont préférables : la belle est une adult movies actress et une show-girl. Elle a déjà reçu une trentaine de prix internationaux,  c'est l'actrice X française la plus populaire dans le monde. Katsuni est régulièrement invitée dans des émissions de télé et de radio pour faire dresser leur audience, elle a été elle-même animatrice télé (sur MCM et sur Tps Star)… Katsuni écrit aussi des chroniques sur les coulisses de l'industrie du porno sur un blog du magazine Les InRocks.

Katsuni a déjà quelques expériences comme actrice dans le cinéma, elle est choisie par Gaspar Noé pour son court-métrage We fuck alone (un segment du film Destricted) et elle a fait une voix dans le film d’animation Les Lascars de d’Albert Pereira-Lazaro et Emmanuel Klotz. Ces deux films avaient d’ailleurs été sélectionnés par La Semaine de la Critique au Festival de Cannes.

Voila donc L’amour à contrechamp, un court-métrage réalisé par Frédéric Murarotto, avec notamment l’acteur Nicolas Ullmann (retouvez-le ici) et aussi Katsuni. On y découvre le tournage d’un film où les deux comédiens qui doivent jouer une scène d’amour se détestent…

A noter : les cinémas MK2 organisent un concours de courts-métrages, et les dix films gagnants seront diffusés en avant-séance, plus de 200 films ont été proposés dont celui-ci. On vous invite donc à voter pour L'amour a contrechamp : cliquez sur le "V" en haut a gauche de l'ecran de la vidéo pendant que le film se joue.


Le réalisateur Frédéric Murarotto nous a confié ceci : « Je connais Katsuni depuis longtemps et j'ai toujours trouvé qu'elle avait un grand sens comique. Elle n'a pas peur du ridicule et fait preuve d'autodérision ce qui constitue pour moi, une preuve de plus de son intelligence. Une des raisons qui la mette au dessus des autres d'ailleurs dans le monde du porno. »

L’actrice Katsuni nous commente l’expérience du tournage de L’amour à contrechamp :

- Ecran Noir : Qu’est ce qui est différent entre être reconnue comme une actrice professionnelle du X et devenir une célébrité publique connue plus largement par tous ? 
- Katsuni :
A partir du moment où l'on est présent dans des médias grand public, on rentre dans la sphère qui lui correspond, on n'est par conséquent plus reconnu, plus accepté, plus apprécié (si évidemment on se montre sympathique sur un plateau télé) même si on reste évidemment une bête curieuse. Les gens vous voient plus comme une personnalité qu'une "simple" actrice porno, vous prenez  à leurs yeux plus de valeur. Ils ont moins de pudeur, moins de gêne à admettre qu'ils vous reconnaissent, ils peuvent même devenir "fans" uniquement parce que vous avez fait bonne impression. Tenir un blog est une parfaite opportunité de s'exprimer pleinement, sans être censuré. On est toujours plus ou moins manipulée lors d'une interview. En écrivant je vais au-delà de l'image X, je m'exprime autrement que par mon corps et me fais connaître par mes idées. C'est une excellente manière de créer un lien avec le public quelque soit son goût ou son aversion pour le porno, et pour ne pas rester en marge. Tout cela peut en effet encourager les opportunités professionnelles puisqu'être un personnage public, plus accessible, rassure ; mais il faut rester lucide, une actrice porno garde toujours une étiquette très forte. Etre connue ne suffit donc pas forcément à briser tous les tabous et préjugés. Il faut du temps pour véritablement faire ses preuves.

- Ecran Noir : Comment le réalisateur Frédéric Murarotto vous a convaincu d’apparaître dans son projet de court-métrage ?
- Katsuni : Il n'a pas eu besoin de me convaincre ! Pour être honnête, il a suffi qu'il me parle de son projet en me faisant le lire le script pour que je suis sois partante. L'amour à contre-champ est très bien écrit, très drôle. J'ai adoré y participer, et je serai la première à répondre présente le jour où Frédéric me propose un deuxième projet. Peu importe si le rôle reste un clin d'œil. Ce qui importe est de participer à quelque chose qui m'interpelle et m'amuse.

- Ecran Noir : Le cliché d’un fossé infranchissable entre le monde du ‘film X’ et celui du ‘cinéma traditionnel’ semble-t-il toujours aussi profond ?
- Katsuni : Infranchissable je ne pense pas, tout est possible, c'est une question de «bon moment » mais il est vrai que jusqu'à présent il reste un clivage très fort entre ce qu'on appelle, dans notre industrie, le “tradi” et le porno. Il y a un snobisme évident de la part du cinéma mainstream, et même une maquilleuse ou un photographe de plateau usera en général d'un pseudonyme s'il travaille dans les deux milieux de peur d'être rejeté de la sphère traditionnelle. Ce tabou existe également aux Etats-Unis. Il est vrai qu'on fait aussi appel aux actrices porno uniquement pour des apparitions sexy ou dénudées, parfois même, simplement pour de la figuration érotique. Ça ne m'intéresse pas. En revanche un petit caméo est sympathique. J'ai par exemple dernièrement fait une apparition dans le long-métrage Les Kaïras de Franck Gastambide. J'ai aussi travaillé avec Gaspar Noé, la série Les Lascars... Dans tous les cas je reste dans mon propre personnage de “Katsuni actrice porno”. C'est d'un côté la preuve que ma notoriété suffit à me faire inviter dans des projets mainstream mais je n'ai pas encore franchi la frontière et fait mes preuves en tant qu'actrice au sens fort du terme. Ca viendra. Je le veux et j'en suis absolument capable. Reste à trouver les bonnes personnes qui auront assez de tripes pour relever le défi avec moi.

- Ecran Noir : La technique du champ-contrechamp qui est si bien expliquée ici est-elle ou pas une pratique courante aussi dans le X ?
- Katsuni : Plus dans les tournages de film érotique que dans le porno. Dans les films X actuels on ne découpe plus  autant de cette manière et on ne simule pas. Au contraire on suit l'action, les mouvements de caméra sont fluides et mobiles. Il y a simplement ce qu'on appelle des plans de coupe pour certaines transitions, avec des gros plans sur les visages, des parties de corps.

- Ecran Noir : Tu es aussi passé derrière la caméra en devenant productrice et réalisatrice de films X, qu’est ce que ça change ?
- Katsuni : Ça change tout ! C'est difficile d'être à la fois actrice et réalisatrice de son film, tu ne peux pas te laisser aller mentalement, tu dois rester dans le contrôle, mais c'est très stimulant et ça permet de montrer beaucoup plus de sa propre sexualité, de ses propres délires. Dans mes castings par exemple j'adorais montrer que l'on pouvait se faire plaisir et se laisser aller sans aucune expérience, avec spontanéité. C'était parfois très drôle. Je travaille actuellement sur un film scénarisé pour Dorcel. C'est un vrai défi car je veux parler d'émotions, pas simplement de sensations.  Dans l'immédiat je vous recommande l'orgie que j'ai réalisée pour Dorcel. Ce fut ma 1ère expérience pour un projet de cette ampleur. Pas facile, mais j'apprends !

- Ecran Noir : De toutes les situations de comédie de ce court-métrage, tu as été confrontée auxquelles lors de tes tournages ?
- Katsuni : J'ai déjà vu des acteurs et actrices se faire la gueule mais pas vraiment se disputer. Ca rendrait le rapport impossible, il faut forcément que chacun prenne sur lui. S'il y a vraiment prise de tête pour des raisons personnelles ou professionnelles, les acteurs annulent la scène mais c'est vraiment une situation rare. Les retouches maquillage sont systématiques. Une maquilleuse peut tout à fait intervenir sur un plateau alors que la fille est en levrette sur un canapé et venir retoucher sa bouche qui vient de s'activer sur son partenaire ! La présence de personnes étrangères au tournage pendant la scène hard n'est pas tolérée. Même les journalistes sont rarement acceptés, ou les amis, la présence des proches, du petit-ami...ce n'est pas pro et ça perturbe les acteurs. En ce qui me concerne je n'ai pas de problème à tourner avec quelqu'un que je n'aime pas, à moins que ma répulsion soit trop forte et dans ce cas je le mets en “blacklist”. A partir du moment où il est pro et me respecte on fait tous les deux notre boulot et je me conditionne de telle sorte qu'il me plaise le temps de la scène. Parfois même ce type de relation peut pimenter le rapport sexuel. On est alors dans un rapport de force et cela peut donner une bonne énergie visible à l'image.

- Ecran Noir : une étude américaine a comparé une centaine de films de cinéma qui ont eu le plus de succès au box-office ( 100 films de 2009 avec 4342 personnages...) pour trouver que 25,8 % des personnages féminins apparaissent en tenue légère contre 4,7 % des hommes , qu’est ce que ça vous inspire ?
- Katsuni : Je ne suis pas étonnée. On est dans une industrie de l'image. Les films qui cartonnent ne sont pas les films d'auteur mais des blockbusters comme Transformers où l'on va jusqu'à choisir l'actrice uniquement pour sa plastique.  Une jolie femme c'est vendeur. Une jolie femme dénudée ça l'est encore plus ! Mais attention on parle ici d'une étude américaine et j'ai quand même l'impression que le cinéma là-bas et son public ne sont pas forcément les mêmes qu'en France non ? Enfin il serait intéressant de voir la proportion de réalisateurs hommes et femmes. Peut-être que cela joue également. Au final nous savons bien que ce n'est pas ça qui fait un bon film.

Katsuni vous propose de la suivre sur son twitter.

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film L’amour à contrechamp.

L’instant Court : le clip de Loredana en 3D avec Nicolas Ullmann

Posté par kristofy, le 26 août 2011

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après La 40ème marche réalisé par Nicolas Saada avec Grégoire Leprince-Ringet (et après une pause estivale avec la vidéo Experiencing Deathly Hallows réalisée par une fan de Harry Potter), voici l’instant Court n° 42.

Déjà une quarantaine de films courts avec une multitude de formes : en couleur ou en noir et blanc, filmé avec une caméra ou un appareil photo, fiction ou clip musical, court métrage photographique ou animation, vidéo amateur ou film récompensé en  festival… Pour cette semaine de rentrée de l’Instant Court, un format original : un clip en 3D !

Voila donc le clip de la chanteuse Loredana pour la chanson Rain Rain, qui présente la particularité d’être particulièrement hybride : des scènes de comédie sont intégrées dans les séquences musicales et il a été filmé avec une technique d'images en 3D. Ce clip a été sélectionné en compétition dans différents festivals : le 3DFF film festival à Hollywood, le 3D stéréo média festival à Bruxelles, et catégories innovation et effets spéciaux pour le UK music vidéo award.

Le voici en version 2D pour internet, mais il a été conçu pour une version 3D anaglyphe (avec des lunettes rouge et bleue) et surtout pour une version 3D side by side cinéma (pour les téléviseurs 3D).

C’est l’occasion pour nous d’évoquer le parcours du comédien Nicolas Ullmann qui commente l’expérience de ce tournage en compagnie du réalisateur Julien Rocher.

Ecran Noir : Quel est ton parcours de comédien avant ce tournage en 3D ?

Nicolas Ullmann : J’ai commencé la comédie pendant ma scolarité, les salles de classes furent mes premières planches et les élèves plus que les profs ont été mes premiers spectateurs. J’ai ensuite suivi un cours à l’américaine basé sur la méthode Actor’s Studio, il m’a permis de rencontrer John Strasberg (le fils de Lee Strasberg, le fondateur de cette légendaire méthode) qui venait y faire deux stages par an et avec qui j’en fis trois. Le jour où j’ai rencontré Patrice Leconte qui cherchait un acteur, pour une scène avec Vanessa Paradis pour son film La jeune fille sur le pont, et qu’il m’a posé des questions sur ma formation, j’ai vu que le côté "école américaine" ne l’a pas trop inspiré. Du coup, j’ai varié les plaisirs pour équilibrer la balance de ma formation en allant dans un cours bien plus français avec un ancien de la Comédie Française, Raymond Aquaviva. Au bout d’un an de cours, j’ai joué au théâtre La Ronde de Schnitzler, ce qui m’a valu de trouver mon premier agent.

Depuis je navigue entre comédie et entertainment, comme par exemple la web-série L.A Project qui suivait mes aventures en les parodiant pour aller découvrir la ville tant rêvée de Los Angeles alors que j’avais perdu mon passeport ou le clip Ten or Fifteen – Rock you tonight où je réalise mon rêve d’incarner une rock-sar le temps d’une publicité en hommage à Spinal Tap dont je suis un grand fan. Je joue aussi le connard du lycée qui emmerde le héros dans le court-métrage Le tocard de la fac de Rodolphe Pauly. Parmi les autres bons souvenirs, il y a aussi bien Old School mon premier film de cinéma, où j’ai mis à profit mes talents de transformistes en jouant 5 rôles différents, qu'une tournée théâtrale en Egypte et en Turquie avec Raymond Aquaviva pour Tartuffe.

EN : Tu as un goût particuliers pour les déguisements les plus divers, ces costumes sont-ils un moyen de se retrancher derrière un personnage ou au contraire est-ce que ça permet de s’exposer davantage ?

NU : J’ai toujours aimer me déguiser. Déjà, ado, je piquais les vêtements de mes parents. Je mettais du pq dans les chaussures de mon père pour pas qu’elles me sortent des pieds et je prenais ses chemises et cravates pour m’habiller en ‘adulte’ en allant à l’école : toute sa vie ça l’a rendu fou que je lui emprunte ses affaires. J’empruntais aussi les vêtements de ma mère en imaginant faire glam, androgyne, sexy… En fait j’étais plutôt ridicule mais il fallait me démarquer avec les moyens du bord des trop classiques adolescents de mon entourage bourgeois ! A l’époque des Guns N Roses je mettais des kilts, je me suis fait renvoyer de l’école avec l'ordre de revenir en pantalon.

J’ai toujours été un grand timide malgré mon excentricité et le fait de me déguiser m’aide à faire des choses que je ne pourrais peut-être pas faire sans l’aide d’un masque, un syndrome Clark Kent/Superman. Je compte faire une exposition sur mes transformations qui s’appellerait "l’homme aux mille visages". C'est d’ailleurs le titre d’un film sur la vie de Lon Chaney, un des maîtres du transformiste.

EN : Ce clip Rain Rain pour Loredana est visible en 2D mais il a été conçu pour être regardé en 3D. Jouer un rôle sur un plateau avec cette technologie à la mode du relief, ça change quoi par rapport à un autre tournage ?

NU : Le tournage a duré 2 jours, puis il y a eu plusieurs mois de post-production. Le premier jour c’était en plein désert jusqu’au coucher du soleil.

Julien Rocher [le réalisateur] : Le premier jour de tournage, nous avons dû acheminer 50 personnes dans le désert de sel d’El mirage à 160km de Los Angeles. On se serait cru sur mars ! La température de 45°C à l’ombre était insoutenable. Pour que cela ne se ressente pas à l’image, nous avons dû installer un véritable village en plein milieu de nulle part afin de faciliter le tournage. Ce fut une expérience humaine très intense.

Le deuxième jour s’est déroulé dans le diner d’un motel de la banlieue de LA, le Pink Motel, un lieu extrêmement cinématographique avec la véritable âme des années perdues. Pour la petite histoire, le propriétaire possédait derrière le motel une casse de voitures anciennes avec près de 100 voitures d’époque, magnifiques ! La scène de la piscine s’est déroulée près de la piscine de l’hôtel qui en fait était complètement vide et sert de piste de skate aux teenagers du coin. L'eau dans cette séquence est complètement fausse.

NU : Ce qui m’a le plus marqué c’est le charisme et la diversité des figurants : des motards barbus, des tatoués, une femme plus que felinienne… Sinon je précise que je suis censé jouer un Français et que je suis conscient de mon déplorable accent anglais.

EN : A propos de cette expérience : jouer un rôle avec à la fois des partenaires en chair et en os ET aussi avec des objets en 3D, quel est le plus difficile ou le plus amusant ?

NU : Pour la séquence du bar où tout le monde est figé, nous avons dû nous immobiliser en vrai tandis que la chanteuse marchait au milieu de nous.

JR : J'avais déjà utilisé cette technique pour le trailer d'un jeu vidéo qui s'appelle Ruse, c'est une technique déja connue qui s'appelle le BulletTime. Il me semblait intéressant de réactualiser cet effet pour la 3D et d'explorer ainsi la sensation visuelle que cela pouvait produire. Pour obtenir ce rendu, la scène à été tourné avec tous les figurants à l'arrêt, seule la chanteuse se déplaçait au milieu d'eux. Comme il était assez difficile de tenir longtemps en suspension, certains ont tout de même bougés et nous avons dû les immobiliser numériquement en post-production.

NU : Vous remarquerez que la petite fille du bar (qui est celle de la chanteuse) cligne des yeux à un moment. Pour le nuage de pluie qui me poursuit, il y avait un accessoiriste qui m’arrosait avec un tuyau d’arrosage pendant que je me déplaçais comme un crabe de droite à gauche. J’ai failli attraper la crève en été car toutes ces prises se tournaient plus de fois que pour un tournage normal. Dans les plans larges, l’eau est fausse. Dans le désert je marchais et je faisais ce que le réalisateur me criait dans le vent : "sautes, cours, tu as peur, tu es émerveillé..." Je m’imaginais comme James Stewart dans La mort aux trousses poursuivis par un avion qui me voulait du mal, et aussi comme un enfant en train de chasser des papillons géants.

JR : Le design des éléments graphiques n'était pas encore précis au moment du tournage. J'ai donc donné de vive voix les instructions à Nicolas qui a su faire fonctionner son imaginaire. Cela ressemblait à : "Attention, derrière toi ! Un vaisseau géant ! Au dessus, un dinosaure se penche sur toi...etc." Pour la petite anecdote, une tornade s'est formée dans le désert au moment du tournage, nous avons donc pris l'opportunité de la filmer pour, au montage, expliquer l'arrivée des origamis géant.

Pour les plans serrés, nous avons installé un système de douche au-dessus de Nicolas afin de donner un vrai effet "mouillé". L'eau des plans larges est fausse, comme celle de la piscine.

NU : Le plus dur finalement n’était pas de jouer en imaginant ce qui m’entourait mais plutôt de faire la chorégraphie de la bagarre dans le bar. Je devais mettre sans faire exprès un coup dans le grand baraqué aux cheveux longs à un moment précis de ma phrase, et c’est cette prise que nous avons dû faire le plus de fois !

EN : Ce clip est coproduit par Pitof (Vidocq, Catwoman), qu’est ce qu’il devient ?

NU : Pitof habite en ce moment à Los Angeles, il est en train de développer des projets personnels en tant que réalisateur et parallèlement il produit des pubs et des clips avec ses proches. Sa participation au clip était l'occasion pour lui de prêter main forte à son ami Julien Rocher, mais aussi d'explorer la 3D sur un cas concret.

Voici ce que Pitof a dit de ce tournage : « J’ai vécu sur ce tournage ma première expérience en tant que producteur. J’avoue que ce fut assez plaisant d’avoir le recul de cette fonction, car grâce à toute l’expérience accumulée sur mes tournages auparavant, j’ai pu orienter et aider le réalisateur dans ces choix artistiques tout en anticipant les problèmes liés à un projet de cette envergure. En effet, le développement des projets de films en relief amène tout un tas de problématiques complexes auxquelles il faut savoir répondre sans dénaturer le scénario. Dans la continuité de mon travail de réalisateur cela m’intéresse de me poser les bonnes questions sur cette nouvelle orientation technologique. Car il ne faut pas oublier que cet effet doit servir l’émotion qui seule subsistera au final. »

EN : Nicolas, quels sont tes projets de comédien ?

NU : J’étais récemment sur le tournage d’un film indépendant réalisé par une star de la pub, Lars Knorn, j’ai un des rôles principaux qui change de mon image de comique : un photographe de mode déjanté qui réalise son 1er film. J’ai aussi un petit rôle dans Comme un chef , un film de Daniel Cohen, une petite scène avec Michael Youn et Jean Réno. Enfin, je développe en ce moment une nouvelle web-série avec notamment Christophe Turpin (scénariste de Jean-Philippe et qui vient de réaliser son premier long-métrage) et David Azencot (un comique qui joue en ce moment un one man show).

Je rêve de jouer dans un film d’horreur, un de mes genres de prédilection. Sinon j’ai plus d’un projet dans mon sac dont plein d’idées folles avec Rodolphe Pauly : un génial acteur et réalisateur qui me trouve toujours un rôle dans ses tournages. Nous sommes un peu les Scorsese/De Niro français et underground (rires). On lui a même fait récemment une rétrospective à la Cinémathèque dans laquelle je me suis vu vieillir et mûrir depuis la dizaine d’années que je tourne avec lui. Notre premier court-métrage, il y a plus de dix ans Little Box, a été mon premier film en pellicule.