Goyas 2012 : un polar très noir surclasse Almodovar

Posté par vincy, le 20 février 2012

No habrá paz para los malvados d'Enrique Urbizu a laminé dimanche soir La Piel que habito de Pedro Almodovar, pourtant favori en nombre de nominations (voir notre actualité du 12 janvier). Déjà récipiendaire du prix du meilleur film espagnol à Mar del Plata, ce polar conduit par un flic désespéré a été récompensé par 6 Goyas : meilleur film, réalisateur, acteur (José Coronado), scénario original, montage et son. Le film a rapporté près de 5,6 millions de $ au box office, soit le 4e succès espagnol de l'année 2011.

Almodovar n'est cependant pas reparti bredouille. Sur 16 nominations, La piel que habito a reçu 4 Goyas : meilleure actrice (Elena Anaya) et meilleur espoir masculin (Jan Cornet) pour un même personnage (une première), meilleure musique (le 10e prix Goya pour Alberto Iglesias) et meilleur maquillage.

Parmi les autres vainqueurs, on notera Eva (meilleurs nouveau réalisateur pour Kike Maillo, second rôle masculin pour Lluis Homar, et effets spéciaux), Blackthorn (costumes, décors, direction artistique, photo) et La voz dormida (second rôle féminin pour Ana Wagener, espoir féminin pour Maria Leon).

A ce palmarès qui se concentre sur 5 films, il faut ajouter le film d'animation Arrugas. Goya du meilleur long métrage animé, il repart aussi avec celui de la meilleure adaptation.

Côté documentaire, on note que la cinéaste catalane Isabel Coixet, une protégée d'Almodovar, a gagé le prix dans cette catégorie avec Escuchando al juez Garzon.

Enfin, deux films étrangers ont été honorés : The Artist en tant que meilleur film européen, prix qui s'ajoute à son long palmarès international. En tant que film français, il succède à Indochine, Bleu, Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain et Le pianiste. Seul le cinéma britannique fait historiquement mieux avec 7 Goyas. El Chino, qui vient de sortir en France a reçu le Goya du meilleur film étranger hispanophone. Le cinéma argentin continue de surclasser tous les autres dans cette catégorie, avec ce 11e gagnant (le Chili et Cuba n'en ont que trois chacun).

16 nominations pour La piel que habito aux prochains Goyas

Posté par vincy, le 12 janvier 2012

Dans la course aux prix Goyas 2012, Pedro Almodovar arrive, une fois de plus, en tête. La Piel que habito, présenté au Festival de Cannes l'an dernier, n'est ni le plus gros succès du réalisateur (même si c'est le 3e film espagnol le plus vu de l'année dans son pays) ni son film le plus primé à l'international, et pourtant, il fait figure d'incontournable dans le cinéma ibérique, malgré une forte concurrence : No habra paz para los malvados, thriller de Enrique Urbuzu, en récolte 14 et Eva, premier film de Kike Maillo en remporte 12.

Pour Pedro Almodovar, cela reste, cependant, une belle moisson. Dans sa filmographie, seul Femmes au bord de la crise de nerfs (1988), avait été autant de fois cité. La Piel que habito rejoint ainsi le club très fermé des films plus de 16 fois nommé, aux côtés de Dias contados, La niña de tus ojos, Belle époque et Celda 211. Son film le plus primé reste Tout sur ma mère (en 1999) avec 7 prix. Almodovar l'a reçu deux fois comme meilleur réalisateur (Tout sur ma mère, Volver). Avec La Piel que habito, il enregistre un record dans l'histoire des Goyas, avec 8 nominations comme meilleur réalisateur depuis la création du prix en 1986. Notons aussi qu'Antonio Banderas, nommé comme meilleur acteur, n'a jamais obtenu de Goya.

Le film d'Almodovar est cité dans 16 catégories sur 28 : film, réalisateur, actrice, acteur, révélation féminine, révélation masculine, scénario (adaptation), musique, image, montage, direction artistique, décors, costumes, maquillages, son, effets spéciaux.

Les trois autres oeuvres nommées dans les catégories du meilleur film et du meilleur réalisateur sont Black Thorn, La voz dormida et No habrá paz para los malvados. Ce dernier, beau succès critique et joli succès public pourrait créer la surprise. Notons, par ailleurs, que le triomphateur du box office espagnol, Torrente 4, repart bredouille.

Parmi les autres nommés, on notera la présence de l'allemand Daniel Brühl, révélé dans Good Bye Lenin!, pour Eva, Salma Hayek pour La chispa de la vida, Woody Allen pour le scénario de Minuit à Paris.

Dans la catégorie du meilleur film européen, Carnage, Melancholia, Jane Eyre auront face à eux le français The Artist. Dans celle du meilleur film latino-américain, le cubain Boleto al paraíso, le mexicain Miss Bala, le chilien Violeta se fue a los cielos devront rivaliser avec le favori, l'argentin Un cuento chino, gros succès de Sébastian Borestein avec Ricardo Darin.

Un Goya d'honneur sera remis à Josefina Molina Reig, réalisateur et Président d'honneur de la CIMA (Association de des femmes réalisatrices de cinéma et d'audiovisuel). Vénérable figure du cinéma espagnol (elle a 75 ans), son film Esquilache en 1989 avait été sélectionné à Berlin et elle avait été nommée au Goya du meilleur réalisateur.

La 26e cérémonie des Goyas se déroulera à Madrid le 19 février.