Cannes 2016 – Télex du Marché: Bruno Dumont, Joaquin Phoenix, deux belges aux USA et Paul Verhoeven à Lyon

Posté par vincy, le 13 mai 2016

- En compétition avec Ma Loute, Bruno Dumont prépare toujours la suite du P'tit Quinquin pour Arte. mais entre temps, cet été, il tournera une adaptation de Charles Péguy, Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc. Le film sera musical, chanté et dansé, et filmé dans le Nord, même si l'action se passe en Lorraine.

- Joaquin Phoenix sera un vétéran de guerre dans le prochain film de Lynne Ramsay (We need to talk about Kevin), You Were Never Really here. Le personnage qu'incarnera l'acteur américain est chargé d'extraire des filles de bordels illégaux, jusqu'au jour où cela se passe mal.

- Les réalisateurs de Black, les belges Adil El Arbi et Bilall Fallah, se lancent à l'assaut de la télévision américaine avec un drame, Snowfall, co-écrit avec John Singleton, à propos de l'épidémie de crack et de cocaïne dans le Los Angeles des années 80. La Fox les a aussi enrôlés pour réaliser The Big Fix, un film sur les matchs arrangés dans le football.

- En compétition avec Elle, film adapté d'un roman français, entièrement tourné avec des acteurs français, le néerlandais Paul Verhoeven s'intéresse désormais à une histoire qui se déroule durant la seconde guerre mondiale, au sein de la Résistance française. Lyon 1943, titre provisoire, n'en est qu'au stade le d'écriture, et se pencherait sur cette année si particulière où cohabitaient dans la même ville Jean Moulin et Klaus Barbie. Verhoeven cherche aussi à faire revivre son projet de film sur Jésus Christ, abandonné depuis bientôt dix ans.

Quand Hollywood va sur Mars, c’est souvent le crash

Posté par vincy, le 24 octobre 2015


Seul sur Mars connaît un très beau succès en salles, au point de devenir l'un des films les plus populaires de Ridley Scott mais aussi pour son acteur Matt Damon. Mercredi, il a attiré 176000 spectateurs en France. Il a déjà rapporté 330 millions de $ de recettes dans le monde.

Ce n'est pourtant pas le premier film à fantasmer sur la Planète rouge. Et d'ailleurs, hormis quelques rares exceptions, Mars a souvent joué les décors de séries B ou même de navets.

Pas vraiment sur Mars, mais plein de martiens, Mars attaque! de Tim Burton (1996) reste l'un des meilleurs films du genre, à la fois drôle et cruel, gore et foutraque. Un délire complet mais il se déroule sur Terre pour une majeure partie de l'action (enfin ce qu'il en restera puisque les sales petits hommes verts détruiront à peu près tout).

Si cinq films se détachent dans notre classement (complètement subjectif), qui n'intègre pas Seul sur Mars, mentionnons quand même quelques autres oeuvres SF. John Carter, le plus récent (2012) d'Andrew Stanton, avec Taylor Kitsch: le film a été parmi les plus gros bides de cette année-là. Et si on remonte le temps: Mars needs Moms (2011), produit par Zemeckis, flop financier monstrueux et ratage intégral, Doom film naze d'Andrzej Barktowiak (2005), avec The Rock, Ghosts of Mars de John Carpenter (2001), très bon film du samedi soir avec Ice Cube, Natasha Hentsridge, Jason Statham et Pam Grier, Rocketman (1997), fiasco sidéral avec Harland Williams, le désastreux My Favorite Martian (Mon martien favori, 1999), adapté de la sitcom éponyme , avec Doc Christopher Lloyd, ou encore Martians Go Home (1990), adaptation du roman de Frederic Brown, avec Randy Quaid, et qu'on a vite fait d'oublier.

Parmi les anciens films, il ne faut pas oublier Invaders from Mars (Les envahisseurs de la planète rouge, 1953), de William Cameron Menzies, avec Helena Carter et Jimmy Hunt, complètement barré au niveau du script et métaphore anti-communiste durant la guerre froide (un remake en 1986, L'invasion vient de Mars, enlevait toute la saveur du propos). Tous les prétextes sont bons pour Hollywood qui a aussi imaginé un Santa Claus Conquers the Martians en 1964, réalisé par Nicholas Webster. Plus loin dans le temps, Abbott et Costello sont aussi allés sur Mars (Abbott and Costello Go to Mars, 1953), enfin ils ont essayé, parce qu'ils ont plutôt fait escale sur Vénus. Et encore plus loin, en 1952, Harry Horner a réalisé Red Planet Mars.

Enfin il y a le cas de La Guerre des mondes. Les deux films adaptés du roman d'H.G. Welles, celui de Byron Haskin en 1953 et celui de Steven Spielberg en 2005, ne vont pas sur Mars, mais, une fois de plus, les créatures qui en viennent sont hostiles (bande de jalouses) à la Planète bleue. Les deux films ont le mérite d'être de bons produits dans leur genre.

1. Total Recall (1990). Le film de Paul Verhoeven (pas son remake certes efficace mais inutile de 2012), inspiré du classique de Philip K. Dick, est le chef d'oeuvre du genre. L'un des meilleurs films avec Arnold Schwarzenegger aussi, et l'occasion de découvrir une certaine Sharon Stone pré-Basic Instinct. Tout y est démesuré. De l'action aux décors. Mais le plaisir du divertissement produit persiste 25 ans après son carton en salles. On reste toujours scotchés à son sofa face à ce film qui transforme la perte d'identité et de mémoire en délire héroïque et paranoïaque.

2. Mission to Mars (2000). Brian De Palma adapte une attraction de Dineyland avant l'heure, et avec quelques vedettes: Tim Robbins, Gary Sinise,  Connie Nielsen et Don Cheadle. Ce n'est pas le meilleur De Palma, mais c'est aussi un film largement sous-estimé. Si le scénario manque de singularité, l'aspect esthétique, visuellement superbe, et la mise en scène en font un film kubrickien (on parlerait même de plagiat). Mais il y a pire référence. Et De Palma a voulu insuffler un peu de réalité scientifique en collaborant avec la NASA (déjà) plutôt que de jouer sur les fantasmes habituels.

3. Robinson Crusoe on Mars (Robinson Crusoe sur Mars, 1964). Byron Haskins, spécialiste du genre SF pop, utilise toute la technicolor de l'époque pour une fresque où un astronaute (Paul Mantee) et un singe se crashe sur notre voisine, où l'attend son Vendredi. Drôle de mixe. A l'époque, on voyageait dans l'espace mais on ne connaissait pas encore la lune. Fantasmagorie sous acide, c'est surtout un merveilleux exemple de ce que l'on peut faire à partir d'un roman classique en le transposant dans un imaginaire futuriste. Et pour une fois, Hollywood n'a rien gâché avec un remake.

4. Red Planet (Planète rouge, 2000), d'Antony Hoffman, avec Val Kilmer, Terence Stamp et Carrie Anne-Moss. Pas forcément meilleur que les autres, ce film est lance la veine "survivaliste" dont va s'inspirer Seul sur mars (les deux ont d'ailleurs été tourné en Jordanie) et tant d'autres films. Sorti simultanément à Mission to Mars, les deux films se sont neutralisés après une âpre bataille entre les deux studios (Disney pour De Palma, Warner pour de Hoffman). De bons effets spéciaux, un script plausible, et un genre plus réaliste qu'effrayant: le film est avant tout un drame existentiel en milieu hostile, alors que le public s'attendait à un pop-corn movie.

5. Stranded de María Lidón (2001). Un film espagnol réalisé par une femme? Et oui, c'est la petite découverte du classement. Inédit en France, ce film sélectionné au Festival de San Sebastian, a quasiment la même intrigue que Seul sur Mars, même si là il n'y a aucune aventure solitaire puisqu'il s'agit d'un groupe (où l'on croise Vincent Gallo et Maria de Medeiros). Plus psychologique que terrifiant, ce film de survie (et de sacrifice) est avant tout un portrait réaliste de ce que l'être humain est capable de faire (ou pas) en milieu étranger.

Verhoeven plonge Huppert dans l’univers de Djian

Posté par vincy, le 22 septembre 2014

C'est forcément l'un des projets les plus excitants qui vient d'être confirmé. Paul Verhoeven (Basic Instinct) dirigera Isabelle Huppert dans une adaptation d'un roman sulfureux de Philippe Djian, Oh!. Le film est réintitulé Elle.

Huppert incarnera Michelle, qui, à la veille de Noël, se réveille chez elle, sur le sol, après avoir été violée. Elle ne se souvient pas de son agresseur mais elle le sent roder. Le "monstre" la traque alors qu'elle cherche à reconstruire les événements, où s'entremêlent le sexe et la mort. On comprend ce qui a intéressé Verhoeven dans ce suspense psychologique,.

"Le script est très intelligent mais c'est du pur Verhoeven, extrêmement érotique et pervers, ce qui veut dire que l'actrice devra être prête à assumer" expliquait en mai le producteur Vincent Maraval. Huppert va ainsi retrouver un rôle dans la lignée de La Pianiste, de Michael Haneke.

Isabelle Huppert a été à l'affiche d'Abus de faiblesse et de La ritournelle cette année. The Disappearance of Eleanor Rigby a été présenté à Cannes et à Deauville. Et en 2015, elle sera au générique de Louder than Bombs, le nouveau film de Joachim Trier.

Paul Verhoeven n'a rien tourné depuis Black Book (2006), son premier film européen en 23 ans, hormis Steekspel, moyen métrage réalisé en 2012.

Les romans de Philippe Djian ont souvent séduit le cinéma : Bleu comme l'enfer, 37°2 le matin, Impardonnables et récemment L'amour est un crime parfait d'après son livre Incendies.

James Franco fera partager ses rêves à Rome

Posté par vincy, le 31 octobre 2012

La section CinemaXXI du Festival de Rome (9-17 novembre) accueillera le nouveau court métrage de James Franco, Dreams. Le film ne dure qu'une minute. La star hollywoodienne sera également présente pour la projection du long métrage Tar. Ce film collectif rassemble James Franco, Mila Kunis, Jessica Chastain, Zach Braff, Henry Hopper et Bruce Campbell. Il s'agit d'un biopic du poète C.K. Williams, qui est interprété par Franco (et Henry Hopper quand il est plus jeune). Le film a été réalisé par des étudiants de la New York University et supervisé par l'acteur.

CinemaXXI est une nouvelle sélection dédiée à un cinéma expérimental. On y trouvera cette année un moyen métrage de Paul Verhoeven (Steekspel/Tricked).  Un film collectif d'Aki Kaurismäki, Pedro Costa, Victor Erice et Manoel de Oliveira (Centro Histórico) ouvrira le programme et un autre signé Atom Egoyan, Lai's Bodanzky, Jerzy Stuhr, De Oliveira, Marco Bechis, Wim Wenders et Theo Angelopoulos (Mundo Invisivel/ Invisible Word) devrait faire l'événement.

On retrouvera aussi deux cinéastes a priori attendus dans des sections plus "classiques" : Peter Greenaway avec Goltzius and the Pelican Company (avec F. Murray Abraham) et Mike Figgis avec Suspension of Disbelief (avec Sebastian Koch). Côté français, notons la présence de Photo, du portugais Carlos Saboga, avec Anna Mouglalis et Marisa Paredes.

Un jury, présidé par l'artiste Douglas Gordon et composé d'Hans Hurch, Ed Lachman, Andrea Lissoni et Emily Jacir, décernera trois prix le prix CinemaXXI et le prix spécial du jury (longs métrages) et un prix CinemaXXI Cortometraggi e Mediometraggi (courts et moyens métrages).

Cannes 2012 : Qui est Matthias Schoenaerts ?

Posté par vincy, le 17 mai 2012

Cette masse physique a 35 ans. Né en pays flamand, dans la ville des diamantaires, il est plutôt brut mais bien taillé. Et quand il joue, Matthias Schoenaerts est aussi délicat qu'une pierre précieuse. Cela fait 20 ans qu'il tourne et 12 ans qu'il brille, étoile montante du cinéma belge.

Fils d'acteur (Julien Schoenaerts), il connait parfaitement les rouages du métier et enchaîne courts métrages, séries télévisées, premiers films. Il est souvent enrôlé pour des personnages violents, cassés par le destin, conflictuels. Puis Paul Verhoeven (Basic Instinct, Total Recall) l'engage pour un second rôle important dans Black Book. Sa notoriété prend son envol. Malgré une incursion en France en gothique dans La Meute, rien qui ne le fasse vraiment connaître en dehors du Royaume de Belgique.

Il faut attendre 2011 pour que Schoenaerts devienne un comédien qui compte. D'abord avec Bullhead, sorti en février en France, qui lui a permis de récolter tous les prix belges cette année. En paysan trafiquant des hormones (et s'en injectant), le corps transformé, ressemblant à un taureau prêt à boxer, il épate. Lorsque Jacques Audiard le choisit pour le rôle principal de son nouveau film, De rouille et d'os, aux côtés de Marion Cotillard, l'acteur change de dimension. Cannes va sans doute le révéler à de nombreux spectateurs. Il reviendra dans le remake américain de Loft, thriller belge qui a triomphé au box office il y a quelques années et où il était l'un des rôles principaux. Là il sera "rétrogradé" dans le générique, mais promu aux yeux des producteurs américains. Il tourne actuellement sous le regard de Guillaume Canet, Blood Ties, toujours avec Marion Cotillard.

Paul Verhoeven revient derrière la caméra

Posté par vincy, le 26 septembre 2010

Quatre ans après Black Book, le réalisateur néerlandais Paul Verhoeven va revenir sur les plateaux de cinéma. Le cinéaste à qui l'on doit Total Recall, Basic instinct et Starship Troopers, a annoncé qu'il filmerait Hidden Force.

L'histoire se déroule à Java (Indonésie), dans les années 1900, à l'époque où les Pays-Bas en étaient le colonisateur. Adapté du roman de Louis Couperus (La force des ténèbres, 1900, roman épuisé), auteur admiré d'Oscar Wilde et influencé par Flaubert et Balzac, le scénario ne pouvait que fasciner Verhoeven. Comme Couperus à son époque, le cinéaste a en effet vécu là-bas lorsqu'il était enfant.

L'histoire est focalisée sur Van Oudijik, qui affiche une réussite professionnelle dans la province de Labuwangi et tente de déménager de Batavia (ancienne Jakarta). Il a moins de chance du côté des femmes, qu'il ne sait pas choisir, déjà divorcé et père de quatre enfants. Le roman détaille les vies de chacun. Il s'agit surtout de démontrer la futilité et l'impact négatif du colonialisme à travers cette chronique familiale dramatique et vivante.

Le cycle de Fondation enfin adapté au cinéma

Posté par geoffroy, le 19 janvier 2009

Pour tous les fans de science-fiction, de littérature et d’Isaac Asimov, le célébrissime cycle de Fondation, œuvre phare du maître des Robots, de Tyran, des Robots de l’Aube et de nombreux ouvrages de référence faisant d’Asimov l’un des papes de la science-fiction de la deuxième moitié du XXe siècle, va prochainement être adapté au cinéma. En effet, le studio Columbia Pictures vient d’acquérir au nez et à la barbe de la Warner Bros. et du cinéaste attaché au projet, Alex Proyas, les droits d’adaptation sur l’œuvre de l’écrivain.

Mais au-delà de cette bataille juridico-financière, une donnée essentielle devrait secouer, pour ne pas dire refroidir, les fans qui attendaient ce moment depuis longtemps : la lourde tâche d’adaptée ce monument de la SF a été confiée au célèbre réalisateur teuton, Roland Emmerich. Et là, le risque d’une polémique grandissante sur la toile dans les mois à venir n’est pas à exclure. S’il convient d’être prudent (nous sommes qu’au stade du développement du projet), il est légitime de se demander si Emmerich est vraiment l’homme de la situation. Son cinéma, plus apocalyptique que vraiment ancré dans un univers de pure science-fiction (à sa décharge, peu de réalisateurs se sont aventurés dans ce genre cinématographique avec succès, exceptés Steven Spielberg, James Cameron, Georges Lucas ou bien encore Paul Verhoeven), pose la question de sa capacité à retranscrire les subtilités d’un monde complexe aussi visionnaire

Pour l’instant, l’adaptation ne concerne que les trois tomes du cycle originel (Fondation (1951), Fondation et Empire (1952) et Seconde Fondation (1953)) et devrait s’articuler sous la forme d’une trilogie.