Fatih Akin ne viendra pas à Cannes

Posté par vincy, le 15 avril 2014

fatih akin cannes 2007Le distributeur Pyramide vient d'annoncer que le réalisateur allemand Fatih Akin ne souhaitait pas participer au Festival de Cannes avec son dernier film The Cut, "pour des raisons personnelles". Sans plus de précisions.

The Cut, avec Tahar Rahim, George Georgiou et Akin Gazi, est un film muet qui croise Chaplin et un Western à la Sergio Leone. Ce film annoncé comme philosophique suit un père de famille dans son tour du monde, à la recherche de ses enfants disparus lors de la première guerre mondiale.

On peut imaginer que le réalisateur veuille aller à Venise à la fin de l'été. The Cut est le dernier épisode d'une trilogie - L'amour, La mort, Le mal - commencée en 2004 avec Head On, Ours d'or à Berlin et prolongée en 2007 avec De l'autre côté, prix du scénario à Cannes. A chaque épisode son festival?

Outre De l'autre côté, Akin avait aussi présenté hors compétition à Cannes ses documentaires Crossing the Bridge : The Sound of Istanbul en 2005 et Polluting Paradise en 2012.

Le cinéaste d’Alabama Monroe embarque Matthias Schoenaerts dans les nuits de Gand

Posté par vincy, le 18 février 2014

matthias schenaerts stef aertsPour son nouveau film, le cinéaste belge Felix van Groeningen (nommé cette année à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère pour The Broken Circle Breakdown/Alabama Monroe) a enrôlé le plus célèbre des flamands, Matthias Schoenaerts (Bullhead, De rouille et d'os).

Avec le jeune Stef Aerts (Oxygène), ils tiendront les rôles principaux de Belgica.

Cinquième film de van Groeningen, Belgica est l’histoire de deux frères qui évoluent dans le monde de la nuit à Gand. A deux, ils tiennent les rênes du Belgica, un bar à succès où se jouent petites et grandes comédies humaines, entre racisme et camaraderie, fraternité et rivalité.

Le scénario est coécrit par le réalisateur et Arne Sierens. Le film est une co-poroduction belge (Menuet), néerlandaise (Topkapi) et française (Pyramide).

Van Groeningen, 37 ans, né à Gand, a reçu de nombreux prix avec Alabama Monroe (prix du public de la sélection Panorama à Berlin 2013, meilleur scénario à Tribeca) mais aussi avec La merditude des choses (Grand prix du Festival d'Istanbul, prix CICAE à Cannes).

Zvyagintsev à Cannes cette année?

Posté par vincy, le 7 février 2014

Le cinéaste russe Andrey Zvyagintsev, Prix spécial du jury Un certain regard à Cannes en 2011 avec Elena et Lion d'or à Venise en 2003 avec Le Retour, vient de terminer tournage de son nouveau film, son quatrième long métrage, Leviathan.

Le film sera distribué en France par Pyramide, qui avait déjà diffusé Elena. Ecrit par le réalisateur et Oleg Negin, ce drame est une transposition moderne de l'histoire biblique de Job et traite des enjeux sociaux dans une Russie contemporaine et insécure. Une histoire d'amour et une tragédie traversées par des gens ordinaires, selon les propos d'Eric Sagesse, patron de Pyramide.

Le film a été tourné l'automne dernier dans la péninsule de Kola, entre la mer blanche et la mer de Barents, pas si loin de la Finlande. Le casting de cette oeuvre chorale comprend Alexey Serebryakov, Elena Lyadova et Vladimir Vdovichenkov.

Le film sera prêt pour le prochain festival de Cannes. Reste à savoir s'il sera sélectionné.

Fabienne Vonier, fondatrice de Pyramide, s’éteint

Posté par vincy, le 30 juillet 2013

pyramideLes pyramides d'Egypte accompagnées de la signature d'Youssef Chahine sont en deuil. Le Film Français a annoncé la disparition de Fabienne Vonier, fondatrice de Pyramide, société de production et de distribution française, à l'âge de 66 ans.

Elle avait débuté dans le secteur de l'exploitation, à Strasbourg, Lyon puis Paris, avant de créer Pyramide en 1989, avec Louis et Vincent Malle, Francis Boespflug, Claudie Cheval et Micgel Seydoux. Le premier film produit fut Milou en mai de Louis Malle.

Pyramide devient rapidement l'une des sociétés les plus dynamiques dans le secteur art et essai. Elle porte des films aussi variés qu'Angèle et Tony, Barbara, Beijing Bicycle, Belle Epine, Bord de mer, Cantique de la racaille, Daratt, De l'autre côté, Drôle de Félix,Hors Satan, Intervention Divine, Irina Palm, L'autre, L'homme sans passé, La désintégration, La petite Lili, Le Barbier de Sibérie (qui avait fait l'ouverture de Cannes), Le Destin, Le Havre, Les Caprices d'un fleuve, Les invasions barbares, Smoking/No Smoking, Oncle Boonmee (Palme d'or), Reines d'un jour, Soleil trompeur, Soul Kitchen, Tomboy, Un homme qui crie, Vénus Beauté (Institut), Y aura-t-il de la neige pour Noël?... Au total, un catalogue de plus de 250 titres, pas mal de Césars, quelques prix prestigieux comme le Louis-Delluc, de nombreux prix à Cannes et des nominations aux Oscars.

Ainsi elle soutient fidèlement des cinéastes du monde entier tels que Fatih Akin, Alain Resnais,  Catherine Corsini, Aki Kaurismaki, Tony Gatlif, Tonie Marshall, Yousri Nasrallah, Alain Cavalier, Elia Suleiman, Andreï Zviaguintsev,  William Friedkin, Paolo Sorrentino, Nuri Bilge Ceylan, Benoît Jacquot, Claire Denis, et bien entendu Louis Malle et Youssef Chahine.

Côté distribution, la liste est tout aussi classe : Woody Allen, Jim Jarmusch, Alejandro Gonzales Inarritu, Abel Ferrara, Mike Leigh, Sean Penn, James Ivory... Il y a 5 ans, Fabienne Vonnier avait cédé cette activité à Eric Lagesse pour se concentrer uniquement sur la partie production.

Pyramide a sorti ces dernières semaines Djeca, Quartet et Polluting Paradise. Les Apaches, présenté à la Quinzaine des réalisateurs, sera en salles le 14 août. Wakolda, de Lucia Puenzo, projeté à Un certain regard, devrait sortir d''ci le premier trimestre 2014.

Céline Sciamma tourne Bande de Filles

Posté par vincy, le 29 juillet 2013

Après le remarqué Naissance des pieuvres (prix Louis Delluc du premier film) et le marquant Tomboy, Céline Sciamma a débuté la semaine dernière le tournage de Bande de filles.

Toujours axé sur la jeunesse, son film suivra une adolescente de 16 ans, Marienne, dans un parcours d'obstacles : les interdits, la loi des garçons, l'école... Tout changera lorsqu'elle rencontrera une bande de filles qui lui apprendront leurs codes et leurs rituels, entre amitié et violence.

Film budgété à moins de 3 millions d'euros, coproduit par ARTE France Cinéma, Hold Up Films & Productions et Lilies Films, Bande de filles, qui a obtenue l'avance sur recettes, sera distribué par Pyramide et sortira au premier semestre 2014.

Le Festival du film Francophone d’Angoulême aux couleurs du Sénégal

Posté par vincy, le 3 août 2012

Le 5e Festival du film Francophone d'Angoulême s'ouvrira avec Stars 80 de Frédéric Forestier le 24 août. J'enrage de son absence de Sandrine Bonnaire, présenté à la Semaine de la Critique à Cannes en mai dernier, est produit par Dominique Besnehard, créateur du festival. Le film fera la clôture de la manifestation le 28 août.

Le jury est composé cette année de Denis Podalydès, président, entouré de Marthe Keller, Marie-Josée Croze, Audrey Dana, Natacha Regnier, Désirée Nosbusch, Raja Amari, Florence Ben Sadoun et Sonia Rolland. Ils auront à départager 10 films de la compétition :

  • Augustine– Alice Winocour (France)
  • Catimini – Nathalie Saint-Pierre (Canada)
  • Mariage à Mendoza – Edouard Deluc (France)
  • Mauvaise fille – Patrick Mille (France)
  • Mobile home – François Pirot (Belgique)
  • Opération libertad – Nicolas Wadimoff (Suisse)
  • La pirogue – Moussa Touré (Sénégal)
  • Le repenti – Merzak Allouache (Algérie)
  • Rengaine – Rachid Djaïdani (France)
  • Sous le figuier – Anne-Marie Etienne (Luxembourg)
  • Par ailleurs, le FFA se mettra aux couleurs du cinéma sénégalais avec une sélection des films des réalisateurs les plus connus. L'hommage au Sénégal débutera avec la projection du film sénégalais de la compétition La pirogue (sélectionné également à au Fesyival du film francophone de Namur). Cette projection se tiendra en présence de Youssou N’Dour, ministre de la culture du Sénégal et de Moussa Touré, réalisateur du film.

  • Lettre paysanne de Safi Faye
  • Hyènes de Djibril Diop Mambéty
  • La petite vendeuse de soleil de Djibril Diop Mambéty
  • Deweneti de Dyana Gaye
  • Un transport en commun de Dyana Gaye
  • Aujourd’hui d'Alain Gomis
  • Moolaade d'Ousmane Sembène
  • Le focus sera consacré à la cinéaste Anne Fontaine, qui présentera Augustin (1995), Nettoyage à sec (1997), Comment j’ai tué mon père (2001), Entre ses mains (2004 )et Mon pire cauchemar (2011).

    Enfin, la section "bijoux de famille" honorera cette année le distributeur Pyramide, qui proposera cinq de ses films les plus emblématiques : Milou en mai de Louis Malle (1989), Y aura t-il de la neige à Noël ? de Sandrine Veysset (1996), Venus beauté de Toni Marshall (1999), Les Invasions Barbares de Denys Arcand (2002) et Le Havre d'Aki Kaurismaki (2010).

    Youssef Chahine, fils du Nil, s’en va… (1926-2008)

    Posté par vincy, le 27 juillet 2008

    chahine.jpgSes Pyramides et sa signature introduisaient tous les films de son distributeur français, Pyramide. Youssef Chahine, le plus grand cinéaste d'Egypte, et sans doute l'un des plus grands du monde arabe, vient de mourir, le 27 juillet, des suites d'une longue maladie, à l'âge de 82 ans. Une hémorragie cérébrale l'avait plongé dans le coma depuis plusieurs semaines.

    Né le 25 janvier 1926 à Alexandrie, il étudiera le cinéma en Californie juste après la seconde guerre mondiale. Il réalise son premier film, Papa Amin, en 1950. Son dernier, Chaos, a été produit en 2007.

    Dès 1951, il entamera une grande histoire d'amour avec le Festival de Cannes (six sélections). Si Berlin lui offre un Ours d'argent pour Alexandrie, Pourquoi ? (1978), c'est avec Le destin (1997) qu'il atteindra sa reconnaissance mondiale quand la présidente du jury, Isabelle Adjani, lui remettra le prix du 50e anniversaire du Festival de Cannes pour l'ensemble de son œuvre. Ce film, aux allures de fresque populaire, est inspiré de la vie du philosophe arabe (et tolérant) Averroès. Chahine, très fortement engagé politiquement, n'avait pas pu empêcher la censure de son film dans son propre pays. Le destin dénonce justement l'intégrisme et les conséquences de l'ignorance et de l'aveuglement. A l'époque, nous écrivions sur "cette poésie optimiste et révoltée" : "Ce film plein de vie bascule entre l'exubérance des sages, et la dureté froide des puissants. N'y cherchons aucune fidélité historique dans les paysages, retenons juste l'universalisme des messages, et fatalité des visages."
    Notablement opposés au régime d'Hosni Moubarak, perpétuel président égyptien, mais surtout aux islamistes et aux fanatiques, rêvant d'un monde arabe éclairé et démocratique, ses films heurtaient la censure et provoquaient des embrasements dans son pays. Youssef Chahine dénonçait la bêtise et l'impasse de l'intégrisme.

    Surtout ses films faisaient preuve, malgré, parfois, le manque de moyens, d'une véritable audace dans la forme, et surtout d'une fraîcheur revigorante. Il aimait les mélos et les musiques, flirtant ainsi avec un côté Bollywood dans certaines de ses œuvres. A l'instar de ces chanteurs de variété qui collent des rythmes dansants sur des textes graves... Cela ne l'empêchait pas de faire de grandes reconstitutions historiques (Adieu Bonaparte). De ses quarante films qui évoquent l'Egypte sous toutes ses coutures, de la misère à l'indépendance politique, on retiendra surtout sa trilogie autobiographique, tel un roman sur une Egypte disparue, d'avant guerre : Alexandrie, pourquoi ? (1978), La mémoire (1982) et Alexandrie encore et toujours (1989).

    Figure de proue du cinéma égyptien, Youssef Chahine était davantage reconnu à l'étranger que dans son propre pays. La télévision égyptienne n'a fait que le strict minimum lors de l'annonce de sa mort, passée en deuxième plan dans la hiérarchie des informations. Il avait pourtant eu les honneurs d'une rétrospective complète à Locarno en 1996. Il avait même mis en scène Caligula d'Albert Camus à la Comédie Française en 1992.

    Mythe du monde du cinéma arabe, marié à une française, honni par les "censeurs" de son pays, les artistes égyptiens n'ont pas hésité à louanger Chahine, rappelant qu'il avait découvert l'autre monstre sacré du cinéma égyptien : Omar Sharif. Il l'avait fait jouer dans Les eaux noires (1952). Il avait aussi magnifié Dalida peu de temps avant sa mort dans Le sixième jour (1986).

    "Un cinéaste du tiers-monde n'est jamais assez engagé", racontait-il en 2007 dans Le Monde. "Chaque fois qu'il fait un film, il écrit trois scénarios: l'histoire qu'il veut raconter, l'éloge du gouvernement qui le commandite et le combat qu'il mène contre les adversaires politiques."

    Espérons qu'il ait des héritiers, en Egypte et ailleurs...