Et si on binge-watchait… Atypical sur Netflix

Posté par wyzman, le 23 avril 2020

En attendant l’éventuelle libération du 11 mai, Écran Noir continue de vous accompagner durant ce confinement. En plus des films, la rédaction est mobilisée pour vous faire découvrir de nouvelles séries. Aujourd’hui, parlons un peu de notre coup de coeur pour Atypical !

C’est une série profondément humaine. A 18 ans, Sam Gardner est un adolescent atteint d’un trouble autistique qui vit avec sa famille dans le Connecticut. Tout semble aller pour le mieux jusqu’au jour où il déclare à ses proches qu’il aimerait bien rencontrer des filles et avoir une petite amie. L’annonce fait l’effet d’une bombe et rapidement, sa mère Elsa, son père Doug et sa soeur Casey doivent se faire à l’évidence : Sam grandit et devient un homme.

Principalement centrée sur la quête d’indépendance de Sam, Atypical vaut le détour pour la représentation juste et poussée d’une jeunesse autistique loin d’être aussi fragile qu’on ne le pense. Au cours des 28 épisodes de 30 minutes que comptent les trois premières saisons d’Atypical, nous suivons ainsi Sam dans sa découverte des interactions sociales, physiques et émotionnelles.

Extrêmement proche de sa mère depuis sa naissance, il se rapproche de son père dès lors qu’il est questions des filles/femmes. L’occasion pour la créatrice Robia Rashid de permettre des discussions particulièrement pertinentes sur la place de l’homme et du sexe dans notre société.

Le casting d’Atypical est parfait. A l’instar de The Good Doctor, Atypical s’intéresse à un personnage principal autiste incarné par un acteur non-autiste. Et tout comme Freddie Highmore, Keir Gilchrist (27 ans) fait un travail remarquable pour apporter consistance, cohérence et sensibilité au personnage de Sam. Une véritable réussite tant son interprétation est touchante et ne cesse de questionner le spectateur sur son propre rapport aux différences des autres.

Pour jouer ses parents, la production a choisi Jennifer Jason Leigh (Les Huit Salopards) et Michael Rapaport (Boston Public). Mais c’est bien évidemment l’actrice qui joue la soeur de Sam qui retient une grande partie de l’attention : Brigette Lundy-Paine. Au fil des épisodes, le personnage de Casey passe du stéréotype du jeune garçon manqué à celui d’adolescente qui explore pleinement sa personnalité. A eux deux, Keir Gilchrist et Brigette Lundy-Paine inspirent toute une génération d’adolescents toujours plus à même d'écouter les besoins de leur corps.

Autour d’eux gravite en outre une belle brochette d’acteurs remarquables : Nik Dodani excelle dans le rôle du meilleur ami stupide de Sam, Graham Rogers trouve une nouvelle jeunesse grâce au personnage du petit ami de Casey. Et quand ce n’est pas Raul Castillo de Looking qui joue les barmans anormalement sexy dans les deux premières saisons, c’est Eric McCormack de Will & Grace qui s’improvise enseignant d’art à l’Université dans la troisième salve d’épisodes.

C’est un programme pour les adolescents et les adultes. Parce qu’Atypical s’intéresse avec beaucoup de sincérité aux changements que peuvent connaître les familles dont l’un des membres est autiste, son propos s’avère destiné au plus grand nombre. Car lorsque l’on ne suit pas les aventures de Sam dans sa vie amoureuse ou estudiantine, Atypical nous dévoile les failles d’un couple qui a cessé d’être un couple à la naissance de leur fils et les multiples questionnements d’une adolescente qui découvre sa sexualité.

Avec humour et tendresse, le programme de Netflix — dont la quatrième et dernière saison est attendue pour 2021 — a de quoi vous régaler. On n’y rit pas des autistes mais bien avec eux. Leurs moments de doute, de joie, d’incompréhension ou de rejet… Atypical montre tout sans jamais être moralisatrice. Une sacrée réussite !

Atypical, les trois premières saisons disponibles sur Netflix ici.