Cannes 2018: Nos retrouvailles avec Isabelle Adjani

Posté par vincy, le 11 mai 2018

Elle est rare. Ou abonnée aux longues absences. 5 ans entre Camille Claudel et Toxic Affair. 6 ans entre Diabolique et La repentie. Autant d'années entre Bon voyage et La journée de la jupe. Isabelle Adjani nous quitte souvent mais revient toujours. Deux ans après le téléfilm Carole Matthieu, avouons-le médiocre, elle est de retour. Dans Le monde est à toi de Romain Gavras. Le film est présenté à la Quinzaine des réalisateurs. C'est la première fois depuis La Reine Margot, en 1994, que l'actrice accompagne un film à Cannes.

Pourtant Cannes, elle connaît. Elle en a même été l'une des abonnées. Prix d'interprétation en 1981 pour Possession et Quartet, l'actrice cinq fois césarisée, deux fois nommée à l'Oscar, Ours d'argent à Berlin, a été LA star du cinéma français dans les années 1970-1980. Avant qu'une autre Isabelle ne prenne le pouvoir. Avant que la Catherine ne se visse à son trône. Avant que Juliette puis Marion s'imposent jusqu'à Hollywood.

Adjani a fait l'objet d'un véritable culte. Par son apprentissage au théâtre, elle semble une tragédienne née. Grâce à des films aussi différents que L'été meurtrier (5 millions d'entrées) de Jean Becker, La gifle de Claude Pinoteau, Subway de Luc Besson, Camille Claudel de Bruno Nuytten et Tout feu, tout flamme de Jean-Paul Rappeneau, elle atteint un large public dans les salles.

Grâce à François Truffaut, André Téchiné, Roman Polanski, Walter Hill, Werner Herzog, James Ivory, Carlos Saura, Claude Miller, elle a construit une filmographie internationale et cinéphile. Grâce à ses engagements, ses passions, elle réussit des coups d'éclat qui font date, des discours qui marquent.

Depuis 25 ans, Isabelle Adjani est comme un spectre qui hante nos mémoires de spectateurs. Parfois elle s'incarne, chez des jeunes cinéastes, chez des réalisateurs étrangers, dans des comédies déjantées. Malheureusement, le plus souvent, elle "fait" du Adjani. Ce personnage caricaturé par Florence Foresti, diva lunatique à la Garbo avec ses lunettes noires. C'est presque l'image de son personnage de Mammuth du duo Delépine/Kervern: L'amour perdu.

Il y a un peu de ça dans notre liaison sporadique avec Isabelle A. L'aventurière, libre, préfère dérouter, s'inviter dans des projets décalés, peut même rire d'elle-même (Dix pour cent). Cette année, elle enchaîne les lectures de Marguerite Duras et autres grands écrivains. Elle délire dans "Opening Night", mix entre Tchekhov, Rilke et Cassavetes. Elle incarnera Maria Casares dans une lecture de correspondances avec Albert Camus à Avignon en juillet.

Elle est notre Dame aux Camélias.

On est heureux quand même de la retrouver sur la Croisette, qui, cette année, n'a ni Huppert, ni Binoche, ni Deneuve. Elle arrive avec un film barré, mère de Karim Leklou, et entourée de Vincent Cassel et François Damiens, tels trois pieds nickelés. Evidemment, dans Le monde est à toi, la chef de gang porte encore ses lunettes noires. Après tout, c'est une star, à l'image de celle de Sunset Boulevard.

L’instant Court : Signatune de DJ Mehdi, réalisé par Romain Gavras.

Posté par kristofy, le 16 septembre 2011

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Bluff Road, un court-métrage réalisé par Nicolas Romieu, voici l’instant Court n° 45.

Cette semaine, l’artiste DJ Mehdi a fait une chute mortelle, il avait 34 ans. Une vague de messages de deuil a enflé sur internet, de part et d’autre de l'Atlantique, en France (Pedro Winter, Cut Killer, Uffie, Rockin' Squat…) comme aux Etats-Unis (Pharrell Williams, Katy Perry, Scott Sanders…).

Du coup, des communiqués officiels ont suivis pour lui rendre hommage. Le Ministre de la Culture Frédéric Mitterrand veut reconnaître "un magicien des platines mais aussi producteur audacieux, virtuose du métissage des genres musicaux complètement différents, qui a su faire résonner la musique électro à la française à travers le monde", et pour Jeannette Bougrab, la Secrétaire d'Etat à la jeunesse et à la vie associative, "DJ Medhi incarnait le rêve à la française, jeune des quartiers populaires de la ville de Gennevilliers, il a réussi dans un domaine difficile : la musique. Il a su faire aimer à un public toujours plus nombreux les musiques urbaines, son talent irremplaçable manquera".

DJ Mehdi avait développé son goût des instrumentations avec le rap (avec Ideal J, 113) en devenant producteur, puis il était devenu un compositeur qui explore un groove protéiforme (à l’instar de RJD2 ou de Beat Assaillant) avec par exemple son disque The story of espion. Il s’est ensuite dirigé plutôt vers l’electro et des remix, et il était devenu une nouvelle figure de la ‘French touch’ (aux côtés de Cassius et de Justice).

Parfois, certaines de ses musiques se faisaient entendre dans des bandes-originales de films comme Femme fatale de Brian de Palma, Rois et Reines de Arnaud Desplechin, Sheitan de Kim Chapiron ou Taxi 3. Son disque Des friandises pour ta bouche était accompagné d’un dvd avec le court-métrage Megalopolis (en collaboration avec le collectif Kourtrajme).

Voila donc Signatune, un titre de DJ Mehdi dont le clip est signé par le réalisateur Romain Gavras. On remarque ici l’acteur Olivier Barthelemy dans un environnement qui évoque le nord de la France, des éléments qui allaient par la suite se retrouver dans le premier long-métrage de Romain Gavras Notre jour viendra

Costa-Gavras retrouve Kassovitz pour un thriller financier

Posté par vincy, le 1 juin 2011

Costa-Gavras revient au cinéma, deux ans après Eden à l'Ouest, et retrouve Mathieu Kassovitz, 9 ans après Amen. Le Capital sera un thriller dramatique où l'acteur-réalisateur incarnera Marc Tourneuil, pur produit de  l'Ecole Polytechnique à la tête d'une des plus grandes banques d'investissements européennes. Sa banque fait l'objet d'une OPA hostile par un fond d'investissement américain.

Entre mécanique de pouvoir et coulisses de la finance, ce film sera tourné en français et en anglais. Gabriel Byrne fera partie des actionnaires de la banque.

Le scénario a été écrit par le fils du réalisateur, Romain Gavras, Jean Claude Grumberg et Karim Boucherka. Il s'agit de l'adaptation du roman éponyme publié en 2004 chez Grasset. La satire est toujours présente dans le script mais selon le réalisateur, le banquier est plus humain et moins cynique. Le film s'annonce donc moins noir que Le couperet.

Le tournage de ce film budgété à 8 millions d'euros débutera en septembre et fera des détours à Paris, Londres, Miami, New York et Tokyo. La sortie en salles est prévue pour 2012.

Kassovitz sera aussi à l'affiche de L'ordre et la morale, qu'il a réalisé. Il n'avait pas tourné, en tant que comédien, depuis 2005 (Munich).