Berlin 2015: des Teddy Awards très latino-américains

Posté par vincy, le 14 février 2015

nasty baby

Après un film brésilien l'an dernier, les historiques Teddy Awards ont récompensé un cinéaste chilien habitué des festivals. Sebastian Silva revient de la Berlinale avec le plus convoité des prix cinématographique labellisé LGBT. Nasty Baby, qui réunit la vedette américaine Kristen Wiig (Mes meilleures amies, La vie rêvée de Walter Mitty), le réalisateur lui-même et Tunde Adebimpe, est l'histoire d'un artiste homosexuel qui désire obsessionnellement un bébé. Avec son partenaire, il parviennent à convaincre leur meilleure amie d'être la mère porteuse. Mais c'est, évidemment, plus compliqué que ça en a l'air. Le film, présenté dans la sélection Panorama, avait fait son avant-première mondiale à Sundance il y a trois semaines.

Dans la catégorie documentaire, c'est l'uruguayen Aldo Garay qui repart avec le trophée pour son film El Hombre Nuevo (Le nouvel homme). Le film est centré sur Stephania, transsexuelle, né "garçon" au Niracagua, adopté en Uruguay où elle est devenue une femme.

Le Teddy du court-métrage a été décerné à San Cristobal du chilien Omar Zúñiga Hidalgo.

Hormis ces trois Teddy tous latino-américains, le jury a distingué d'un prix spécial Stories of our Lives du kenyan Jim Chuchu, qui a aussi reçu la 2e place du jury Panorama parmi les innombrables prix de la Berlinale.

udo kierEnfin, un Teddy Award d'honneur a été remis à Udo Kier, acteur légendaire du cinéma allemand (et réalisateur d'un seul film). A 70 ans, le comédien  ouvertement homosexuel et aimant se travestir, s'est fait connaître très tôt en mannequin. Proche de Jean Marais (on les a d'ailleurs vus ensemble dans la série Joseph Balsamo), protégé de Rainer Werner Fassbinder, ami fidèle de Lars von Trier, acteur culte de Gus Van Sant, il a cinquante ans de carrière à son actif et une quantité infinie de navets aux titres risibles. Mais on l'a surtout remarqué dans Andy Warhol's Frankenstein (de Paul Morrissey, produit par Vittorio de Sica et Roman Polanski), Histoire d'O, La femme du chef de gare, La troisième génération, Lili Marleen, Lola, Europa, My Own Private Idaho, Ace Ventura, détective pour chiens et chats, Blade, Johnny Mnemonic, Breaking the Waves, The End of Violence (de Wim Wenders), Dancer in the Dark, End of Days (avec Schwarzzy), Dogville, Grindhouse, Soul Kitchen (de Fatih Akin), Melancholia, Nymphomaniac... Enfin, Madonna l'a aussi fait travaillé dans ses clips sulfureux Erotica et Deeper and Deeper en 1992.

Cannes 2013 : Qui est Juno Temple ?

Posté par vincy, le 23 mai 2013

juno templeJuno Temple a des airs d'Ellen Page, le même côté femme-enfant. Britannique de naissance, elle a déménagé aux USA dès l'âge de 4 ans, avant que sa famille ne retourne en Angleterre. Mais pour elle, à 4 ans, ce fut un autre voyage qu'elle commença : une vocation d'actrice, en regardant La belle et la bête de Jean Cocteau. Adorant s'habiller avec des vêtements colorés et ethniques, elle n'a pas besoin de convaincre son père, Julien Temple, réalisateur de comédies musicales, documentaires rock et vidéos clips, qu'elle peut jouer. La gamine débute à 9 ans avec Vigo, histoire d'une passion sous la direction de son père. Elle tournera également pour lui dans Pandemonium.

Etudiante moyenne, elle se lance dans le métier, sérieusement, à 15 ans. Pour son premier rôle important, elle joue la fille, pétulante et tourmentée, de Cate Blanchett (Chronique d'un scandale). Mais c'est Joe Wright qui lui propose sa première transformation en la teignant en rousse dans Reviens-moi. Elle impressionne. Dans les deux volets des comédies déjantées St. Trinian's, elle fait mouche en jouant sur l'excentricité. Manquant un rôle dans Harry Potter, après quelques films anglais oubliés, sentant que sa carrière commence à frémir, elle s'envole pour Los Angeles rejoindre son fiancé et convaincue que le "business" est en Californie.

Mais Juno Temple est curieuse, avide d'expériences singulières et ne se contente pas d'attendre un projet de studio. Elle fait ainsi le grand écart entre la comédie américaine Year One, avec Jack Black et Michael Cera, et l'oeuvre fantastique et sensible de Jaco Van Dormael, Mr. Nobody. Deux flops.

Elle n'hésite pas à se mettre en danger, et sortir ainsi des critères hollywoodiens ; par exemple, en réalisant un sketch parodique ou en s'invitant dans le casting du délirant Kaboom de Gregg Araki, Queer Palm à Cannes. Elle allume Eva Green dans Cracks, donne la réplique à Ben Stiller dans le drame léger Greenberg, joue les Lolitas "gay friendly" dans Dirty Girl, n'a pas de pudeur pour être une lesbienne (un brin schizophrénique) dans Jack & Diane (à l'origine le personnage était pour une certaine Ellen Page) et file à l'anglaise pour suivre des skateboarders dans Little Birds... Insaisissable, elle incarne Anne d'Autriche dans Les trois mousquetaires de Paul W.S. Anderson.

Premier rôle de films indépendants, second rôle de grosses productions : elle avance. Et parfois épate comme dans Killer Joe de William Friedkin, où elle interprète la soeur pas très nette d'un tueur minable et machiavélique (Matthew McConaughey). On l'aperçoit aussi dans The Dark Knight Rises de Christopher Nolan, qui voulait, à l'origine retrouver Ellen Page pour ce personnage de Jen.

Mais c'est bien cette année, que Temple commence à intriguer les festivaliers. A Sundance, elle présente Afternoon Delight, comédie dramatique de Jill Soloway, qui reçoit le prix de la mise en scène. A Berlin, elle accompagne Lovelace, biopic sur l'actrice porno. Temple y est la meilleure (et sincère) amie de Linda Lovelace. A Cannes, elle vient présenter à la Quinzaine des réalisateurs Magic Magic du chilien Sebastián Silva. Pas étonnant qu'elle reçoive en février le prix BAFTA du talent de demain, choisie par le public. Mélancolique ou rieuse, se complaisant dans les déguisements, fragile et déterminée, elle est tout cela à la fois : de la pâte à modeler pour les réalisateurs.

Peu connue, ayant pourtant joué avec les stars du moment, Juno Temple a un agenda rempli. On la verra dans Horns d'Alexandre Aja, Sin City 2 de Robert Rodriguez et Frank Miller, en fée dans Maléfique avec Angelina Jolie, Truck Stop... "Je veux juste travailler. Je n'ai pas peur d'essayer quoi que ce soit. Si ça ne marche pas, je ne le referai plus... J'ai juste 23 ans, je donne ma chance à tout" explique-t-elle en guise de profession de foi.

Paris Cinéma récompense le film géorgien L’autre rive

Posté par Claire Fayau, le 13 juillet 2009

Paris cinéma, cette année, c'était des avant- premières , un pays à l'honneur (la Turquie) , une nuit du cinéma , une brocantes cinéma , des conférences , des ciné-concerts et une grande fête ce soir au Cent-quatre avec Héléna Noguerra.
La cérémonie de Remise des Prix organisée en ce lundi 13 juillet au MK2 Bibliothèque s'est conclue avec l'avant-première de Taking Woodstock (Hotel Woodtsock), de Ang Lee.

Le jury du Festival Paris Cinéma a choisi, parmi les 12 longs en compétition, un film géorgien L'autre rive de George Ovashvili. Le public a préféré La Nana du chilien Sebastián Silva. Enfin le jury de l’Avenir, composé d’étudiants d’universités parisiennes encadrés par Charlotte Rampling, marraine du Jury, a couronné Vegas : based on a true story d'Amir Naderi (USA).

Pour les courts métrages, le public a primé Diplomacy de Jon Goldman (USA), le prix Cinécinéma a été décerné à Vostok' du français Jan Andersen et le jury Kookaïf ilms a remis son prix de l'émotion à L'autre monde d'un autre français Romain Delange.

Le festival a rassemblé cette année plus de 75 000 spectateurs (soit une hausse de 12% par rapport à l’édition 2008) au cours de plus de 300 projections et événements proposés pendant 13 jours. La Première Nuit du Cinéma, qui a ouvert les festivités, a été plébiscitée par 2 000 jeunes spectateurs noctambules et la Brocante cinéma a attiré quelques 10 000 visiteurs.