Mélopées islandaises et mix monstrueux pour des films cultes

Posté par Claire Fayau, le 6 juillet 2009

En tant que partenaire, Ecran Noir vous convie aux événements festifs de Sinny & Ooko (tout l'agenda), pour faire le  plein  de cinéma et de musique.

Cela commencera dès le 11 juillet avec le ciné-concert de Laurent Levesque et Jonas Hellborg autour de la musique du film de Johnnie To, Vengeance. Le Forum des Images (Paris) à partir de 20h. Dans le cadre dy cycle "Vengeance" programmé par le Forum cet été, la Ciné Party rendra hommage aux Arts martiaux.

Le 2 octobre, pour la nuit blanche de Metz, l'islandais Bardi Johannsson fera un cinemix unique en son genre autour du film  muet Haxan, réalisé par Benjamin Christensen en 1922 .

Toujours dans la ville de Lorraine, le 8 novembre, au Festival de Musiques volantes, Montgomery continuera la tournée de son ciné-concert Mad Max, premier épisode de la franchisee post-apocalyptique. Le groupe breton vient de sortir un album, Stromboli.

Et le 21 novembre, il ne faudra pas manquer "Le cinéma de Sigur Ros" à l'Elysées Biarritz (Paris). Les islandais ont souvent contribué à des bande originales de films comme Vanilla Sky, Les fils de l'Homme, La vie aquatique, Immortel (de Bilal) ou la scène final de Mysterious Skin, et même Slumdog Millionaire (pour la bande annonce).

Slumdog Millionaire finit en fanfare son tour du monde

Posté par vincy, le 5 mai 2009

slumdog millionaireLes pays asiatiques ont été les derniers à voir le film aux 8 Oscars, Slumdog Millionaire. Alors que les Américains en sont déjà au DVD (les français attendront le 1er juillet), Chinois et Japonais ont du patienter pour le découvrir.

Sorti le 26 mars en Chine, le film a fait un excellent démarrage : il a pris la première position du box office et récolté 2,3 millions de $. Slumdog a été l'un des rares films étrangers à être autorisé. Madagascar 2 avait réalisé un premier week end équivalent. Sans être phénoménal (le record est détenu par la deuxième partie des Trois Royaumes de John Woo : 14,8 millions de $), il s'agit quand même d'une prouesse dans un pays qu'on disait peu cinéphile. Ironiquement, d'ailleurs, l'autre nouveauté de ce week-end là, la version Redux des Cendres du temps de Wong Kar-wai, se retrouvait troisième, derrière Dragonball Evolution. Cherchez l'intrus...

Au Japon, sans casser la baraque mais avec beaucoup moins de salles que ses concurrents, Slumdog, sorti le 18 avril, a déjà ramassé 3,6 millions de $. C'est autant que Watchmen en 9 semaines.

En Corée du Sud, après une domination du box office lors de sa sortie le 19 mars, il a déjà cumulé 5,2 millions de $. A Taiwan, où il a régné sans partage durant trois semaines en mars, il est le plus gros succès de l'année avec 1 million de $ au total.

Mais Slumdog Millionaire ne réussit pas partout où il passe: aux Philippines, il n'est arrivé que 7e lors de sa sortie le 8 avril.

En dehors de l'Asie, le dernier grand pays qui a reçu le film, c'est l'Allemagne. En salles depuis le 19 mars, sans jamais avoir été leader du box office, Slumdog a tracé son chemin. Après un démarrage honorable (2e avec trois fois moins de salles que le 1er), le film, en siième semaine, est ... 2e. Il totalise 12,6 millions de $ de box office.

Ce n'est pas encore suffisant pour battre les Espagnols et les Australiens. Le film a rapporté 343 millions de $ dans le monde, soit largement plus que Fast and Furious 4, Taken ou Watchmen. En revanche, Monstres contre Aliens devrait le dépasser.

Slumdog, de l’usage d’être un bon millionnaire ou pas.

Posté par vincy, le 19 avril 2009

rubiana ali oscarsSlumdog Millionaire a rassemblé un pactole de 330 millions de $ dans les salles de cinéma du monde entier. Outre les Etats-Unis, le film a trouvé son public le plus important au Royaume-Uni, en France, en Australie et en Espagne.

Cela a entraîné des profits monstrueux pour les producteurs. Ils ont donc décidé de reverser 570 000 euros en faveur d'enfants démunis des bidonvilles de Mumbay. Cela permettra la mise en place d'un programme quinquennal humanitaire, basé sur la santé et l'éducation.

En Inde, le père de Rubiana Ali, qui jouait la jeune Latika, a profité du phénomène autrement. Il a cherché à vendre sa fille pour 310 000 euros. De quoi devenir millionnaire sans faire de jeux télévisés. Il se justifie en cherchant à garantir l'avenir de sa fille. Le père s'est fait piégé par un reporter de News of the World qui s'est fait passer pour une famille adoptante. Ironie du sort, le tabloïd News of the World est une propriété de News Corp (de Rupert Murdoch), qui possède aussi la 20th Century Fox, distributeur de Slumdog Millionaire. Le père a tenté de démentir malgré les preuves de la négociation filmée en vidéo.

Il était dans "le nez" des médias depuis qu'il s'était plaint de n'avoir pas pu bénéficier financièrement du succès de sa fille, alors que la production a versé des fonds à un trust pour assurer l'éducation de la petite fille et son logement.

Slumdog déjà piraté en Russie

Posté par vincy, le 11 mars 2009

slumdog milionaire en russieOn savait qu'en Chine, les vendeurs de DVD pirates, malins, se positionnaient devant les (rares) multiplexes des grandes villes.

Mais les Russes font plus fort.

Tandis que le film sept fois oscarisés, Slumdog Millionaire, attire les foules dans 160 salles du pays (3 millions de $ de recettes cumulées au box office), les passagers à l'aéroport de Moscou, dans un café type "Irish Pub", peuvent regarder le film gratuitement, impunément et dans son intégralité.

Il s'agit évidemment d'une version piratée, doublée en russe.

slumdog millionaire à la télévisionEcran Noir a mis deux extraits sur son compte YouTube:
- extrait 1
- extrait 2

(c) photos : vincy thomas

Des Oscars prévisibles… ou évidents?

Posté par vincy, le 23 février 2009

oscars slumdog millionaire

Pas de doute c'était l'heure du conte de fée. Celui de Slumdog Millionaire, petite production partie d'un roman indien captivant et qui faillit ne jamais sortir aux Etats-Unis... Aujourd'hui le film atteint 200 millions de $ au box office. La Fox Searchlight doit jubiler d'avoir récupéré les droits de distribution à Warner Independant Pictures. Aujourd'hui Slumdog remporte 8 Oscars (sur 10)! Il s'inscrit dans la petite histoire du 7e Art et la grande des histoires des Oscars. A cela s'ajoute la reconnaissance pour le cinéma indien et notamment, l'un de ses plus brillants artistes, le musicien A. R. Rahman.

L'Inde a même gagné, au passage, un prix en supplément : le meilleur court documentaire.

A côté de cela peu de surprises, hormis le film japonais Departures qui bat les favoris Valse avec Bashir et Entre les murs. On peut aussi considérer que le second Oscar pour Sean Penn, excellent dans Milk, a défié les pronostics qui espéraient un sacre de Mickey Rourke.

Penelope Cruz rentre dans les manuels du 7e art en étant la première actrice espagnole a gagné la statuette; Heath Ledger est le premier comédien a recevoir un Oscar posthume depuis 1977; et Kate Winslet est enfin montée sur scène, au bout de la sixième nomination... à 33 ans!

Au final, on retiendra surtout l'échec de Benjamin Button qui n'a reçu que trois oscars "techniques", mais, selon nous, les seuls qu'il méritait. Des Oscars qui sont plus évidents que prévisibles.

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Tout le palmarès

Pourquoi Slumdog Millionaire attire la polémique?

Posté par vincy, le 23 février 2009

slumdog millionaire Un film vire au phénomène de société quand les éditorialistes des pages société, monde ou économie en font une référence ou même un sujet. Avec plus d'un million de spectateurs en France, Slumdog Millionaire est déjà catalogué dans les films venus de nulle part et arrivé au firmament de la gloire.

En Inde, cependant, le film est contesté. Il ne séduit pas vraiment le public, que ce soit les classes urbaines aisées ou les provinciaux hindis, préférant les comédies optimistes et divertissantes de Bollywood, ou les blockbusters hollywoodiens. Slumdog est tout le contraire : un film produit par le Royaume Uni, l'ancien colonisateur, et la mise en lumière des bidonvilles, contre-exemple de ce que le pays veut montrer au monde moderne. Là bas, la misère est cachée, détestée.

Les intellectuels et artistes indiens ont donc envahi les médias locaux pour critiquer avec virulence ce film qui plaît tant en Occident. Ainsi The Hindu a fait paraître une tribune du réalisateur Hariharan, sous le titre acerbe de Orientalisme pour un marché mondialisé.

Slumdog, film pornographique? 

Si l'on en croit la plupart des critiques rapportées par la presse occidentale, ce film est un fantasme, une fiction pornographique de la misère pour montrer les affres du libéralisme et la face sordide d'un pays toujours considéré comme étant "en développement". Or, l'Inde, qui compte 450 millions d'habitants très très pauvres, souhaite ne "communiquer" que su sa croissance et sa puissance.

Soyons cynique, à l'instar de Good Bye Lenin! ou Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, il existera sans doute des circuits touristiques retraçant l'itinéraire des gamins du film, des objets reprenant l'expression Slumdog ou encore des studios locaux pour produire le remake version Bollywood.

Il serait temps de rappeler que Slumdog est une fiction, pas un documentaire. Sa part de réalisme réside dans les lieux de tournages, qui existent bel et bien. A partir de ce moment là, toute critique sur la déformation, politique, culturelle ou artistique, dont le film aurait la responsabilité est un débat vain. Slumdog n'est j'amais qu'un conte de fée enraciné dans un contexte social et culturel différent, parfois difficile.

La violence, la mafia, la drogue, la prostitution, les jobs précaires, les combats religieux, le vol, la corruption, l'exploitation des enfants sont des éléments qui n'ont pas été inventés par Simon Beaufoy, le scénariste, mais bien retranscrits par l'auteur du livre, le diplomate indien Vikas Swarup.

Une polémique vaine et un débat détourné 

La polémique est donc vaine. Elle sert le film, qui fait parler de lui. Idéal pour une campagne des Oscars. Elle sert aussi un orgueil national aussi, teinté parfois d'anglophobie. Nul ne doute que si un Oscar va être remis à un Indien (il y en a deux cette année), les gagnants sernt en une des journaux le lendemain.

Après la plainte d'une association de bidonville (voir actualité du 24 janvier), la production a du se justifier sur tous les plans : salaire des enfants (onvités aux Oscars, quel contraste!), redistribution des profits, dons caritatifs ... Une véritable campagne de communication "éthique".

Les critiques comparent Boyle à Mair ou Ray, les grands cinéastes indiens. Cependant ce cinéma indien est quasiment inexistant ces dernières années. Mira Nair a même du partir à Hollywood pour pouvoir travailler. Et défendre le fait que seul un Indien peut faire un film sur l'Inde c'estoubler que Renoir y a réalisé l'un de ses plus beaux films.

Alors, oui, Slumdog n'est pas authentique, n'est pas si choquant et n'a rien de réel. Mais c'est une fiction qui fonctionne du début à la fin, maîtrisée de bout en bout, dans tous ses corps de métier.

Le rêve sera sans doute pour Azharuddin, qui incarne le grand frère, Salim, enfant, de fouler le tapis rouge du Kodak Theater alors que la ville de Mumbay vient de raser son quartier. Son espoir c'est d'avoir une nouvelle maison, et plus une cabane au toit en tôle. Après les avoir inscrits dans une école anglophone, et en plus de leurs cachets, on suggère aux producteurs de lui payer la maison...

Plutôt que de débattre sur le titre d'un film ou son "authenticité", peut-être que les intellectuels et artistes feraient mieux de se préoccuper de cette Inde laissée au bord du monde.

Le box office américain profite peu des Oscars

Posté par vincy, le 17 février 2009

oscars preparatifsLes votes sont quasiment finis. La cérémonie se prépare déjà. Les Oscars hésitent désomrais sur le scénario. Un film a remporté tous les prix de la saison : la statuette suprême peut-elle lui échapper? C'est hautement improbable tant le film est en train de compenser sa seule faiblesse par rapport au marketing de Benjamin Button : sa popularité.

Depuis la révélation des nominations le 22 janvier, le box office des films nommés n'est pourtant pas à la hauteur des espérances. Les cinq productions nommées dans la catégorie du meilleur film n'ont accumulé que 90 millions de $ en trois semaines, soit un tiers des recettes globales accumulées. Et en fait seul un film a cartonné : Slumdog Millionaire. Pour l'instant, il a rapporté autant de dollars avant les nominations qu'après, un exploit en soit. Surtout, avec 42 millions de $ de bonus, il fait largement mieux que les 18 millions de $ de Benjamin Button et les 11 millions de $ de The Reader.

Benjamin Button, malgré ses 13 nominations, n'a pas été en mesure de transformer cet avantage en plébiscite. Le film se hisse difficilement dans le Top 20 annuel 2008 et a séduit 85% de son public avant l'annonce des Oscars.

En fait, ce sont les films oubliés des Oscars ou nommés dans des catégories moins visibles qui attirent les spectateurs. Ainsi la nomination de Mickey Rourke a presque triplé le box office de The Wrestler.Les noces rebelles est passé de 6 millions de $ de recettes à 21 millions de $. Ainsi Kate Winslet fait un plus gros succès avec le film où elle n'est pas nommée qu'avec le film où elle est citée (The Reader).

Mais surtout, Hollywood est confronté à un phénomène nouveau. Habituellement, le mois de janvier permet aux films des fêtes de finir leur carrière en douceur et aux films art et essais, oscarisables, de conquérir les salles. Cette année, les films des fêtes se sont crashés juste après les vacances, ayant fait, pour la plupart 90% de leurs recettes en trois semaines. Les films art et essai, hormis Slumdog Millionaire, Doute et Milk, n'ont pas dépassé les 25 millions de $ de recettes totales. Aucun film étranger sortis après octobre n'a percé au delà des 2 millions de $.

En fait, et c'est nouveau, ce sont des blockbusters qui ont pris possession du marché hivernal. En premier lieu, Clint Eastwood, leader du mois avec Gran Torino et ses 130 millions de $. Du jamais vu depuis Impitoyable pour le mythe. Paul Bart : Mall Cop a aussi dépassé le cap des 100 millions de $ et Taken a fait largement mieux qu'espéré avec 80 millions de $. Des films de genre (comédie romantique ou horreur) ont démarré en trombe durant leur premier weel end. Résultat, les films à Oscars n'ont pas pu résister à cette concurrence.

Alors que le box office a progressé de 20% par rapport à 2008, les huit films nommés dans les quatre catégories artistiques et encore en cours d'exploitation, n'ont contribué qu'à 20 % des recettes depuis trois semaines. Merci Slumdog.

Entre les murs, meilleur film étranger des Image Awards

Posté par vincy, le 14 février 2009

jennifer hudsonLa NAACP - National Association for the Advancement of Coloured People - célébrait ses quarantièmes Image Awards jeudi 12 février, à Los Angeles. Ils étaient présentés par Halle Berry et Tyle Perry. Grand vainqueur, Le secret de Lily Owens (The Secret Life of Bees) qui a reçu les prix du meilleur film et du meilleur réalisateur.

Entre le jordanien Captain Abu Raed, le russe Mongol, l'iranien Avaz-e Gonjeshj-ha (The Song of Sparrows), et le mexicain La Misma Luna, les votants ont préféré Entre les murs. Une récompense non négligeable alors que le film débute sa carrière aux Etats-Unis (à date il a récolté 600 000$ dans un circuit de 27 salles).

Sept Vies a été récompensé à tarvers ses deux comédiens, Rosario Dawson (meilleure actrice) et Will Smith (meilleur acteur). Pour Smith, c'est une première fois, après dix tentatives. Traji P. Henson (la mère adoptive de Benjamin Button), par eilleurs nommé aux Oscars, a obtenu le prix du meilleur second rôle féminin. Columbus Short a été primé pour son second rôle masculin dans Cadillac Records.

Pour son script de Rachel Getting Married, Jenny Lumet a emporté le prix du meilleur scénario. Slumdog Millionaire a continué sa moisson en étant choisi comme meilleur film indépendant.

L'actrice Jennifer Hudson (oscarisée pour sa performance dans DreamGirls), ex participante de la Nouvelle Star américaine, fut la grande gagnante de la soirée. Entre le cinéma et la musique, elle était citée dans sept catégories. Elle est repartie avec le prix du nouveau talent musical, le prix du meilleur duo ou collaboration (avec Fantasia) et le prix du meilleur album. Dimanche dernier, elle avait déjà gagné un prestigieux Grammy Award du meilleur album R&B. De quoi mettre du baume sur les plaies de l'azutomne dernier où trois membres de sa famille -sa mère, un de ses frères et un jeune neveu - avaient été assassinés.

Musicalement, on note aussi des vainqueurs qui sont souvent présents sur le grand écran : meilleur artiste masculin? Jamie Foxx ; meilleure artiste féminine? Beyoncé Knowles. Angela Bassett, quant à elle, grâce à sa paricipation dans "Urgences", a gagné son dizième Image Awards de sa carrière. Le record est toujours détenu par les 14 prix de Denzel Washington.

Slumdog en position de favori pour les Oscars

Posté par vincy, le 9 février 2009

slumdog millionaire baftaAprès les producteurs, les réalisateurs et les acteurs, c'est au tour des auteurs d'avoir récompensé le film de Danny Boyle, Slumdog Millionaire, dans la catégorie meilleure adaptation - Milk, de Gus Van Sant a reçu le prix de la Guide des scénaristes américains pour son scénario original. Autant dire qu'il a eu 100% des votes de chaque caste hollywoodienne et que l'événement est rare. L'an dernier, pareille belle aventure était survenue à No Country for Old Men ; et même Le seigneurs des anneaux en 2003 n'avait pas fait aussi bien (manquant le prix du scénario). Cela signifie aussi que Slumdog Millionaire est désormais en position de favori pour les Oscars. Ce n'est plus un outsider. Cela va contraindre le duo Warner / Paramount a faire un lobbying intense en faveur de Benjamin Button, pourtant leader en nominations.

Le problème est que Benjamin Button, beau succès en salles aux Etats-Unis, est en train de se faire rattraper par Slumdog Millionaire aux Box office. La popularité n'est donc plus son atout unique. L'autre souci réside dans la faiblesse de son palmarès : trois British Awards (maquillage, décor, effets visuels), deux prix du Bureau national des Critiques (meilleur réalisateur, meilleur scénario) et rien d'autres. les critiques plus influents de New York, Chicago et Los Angeles l'ont snobbé; les guildes ont considéré que les nominations suffisaient; les Golden globes l'ont zappé...

Même Crash (Collision) qui avait doublé sur la ligne finale Brokeback Mountain pour empocher l'Oscar du meilleur film, avait eu des reconnaissances mineures plus importantes. On voit mal Benjamin Button inverser la tendance en une semaine (les votes pour les Oscars sont terminés le 17 février).

Les jeux seraient-ils faits? Les British Awards n'ont pas hésité. Remis samedi 7 février, ils ont récompensé Slumdog Millionaire (meilleur film, réalisateur et scénario adapté), Kate Winslet (meilleure actrice), Mickey Rourke (meilleur acteur), Heath Ledger et Pénélope Cruz (meilleurs seconds rôles). Sensiblement, les vainqueurs pressentis si l'on en croit les professionnels, les bookmakers et les prix donnés ces dernières semaines.

Slumdog a aussi reçu des prix dans des catégories techniques : photo, montage, son, musique... Un triomphe pour Danny Boyle, douze ans après Trainspotting.

Les britanniques ont aussi récompensé Il y a longtemps que je t'aime (film étranger), Wall-E (film animé), Man on a Wire (film documentaire), Noel Clarke (espoir), Steve McQueen (nouveau talent pour son film The Hunger), et Wallace & Gromit (court animé).

Les Oscars à l’ère du zapping…

Posté par vincy, le 4 février 2009

oscars 2009Les Oscars doivent subir au minimum une cure de botox, au mieux, un sérieux lifting. L'enrôlement de Hugh Jackman comme Maître de cérémonie donne le La. La période humoriste est, pour l'instant, révolue. Le comédien, que l'on verra bientôt dans Wolverine dont il vient de tourner quelques nouvelles scènes, a fait appel à Baz Luhrman, son réalisateur sur Australia, pour le "coacher".

Changement de producteurs (ceux de la comédie musicale Dreamgirls sont aux commandes), de présentateur, mais pas seulement. Avec son plus bas niveau d'audience en 34 ans en 2008, le déclin est amorcé : l'enjeu des gagnants n'est plus si dramatique. Souvent les favoris se retrouvent bredouilles. Et l'absence de blockbusters dans les principales nominations détournent le grand public, qui désormais zappe à chaque moment ennuyeux, notamment quand les remerciements n'ont aucune intensité.

Ainsi, le président de l'Académie des arts et des sciences du cinéma, Sid Ganis, a assuré que "le spectacle prendra des risques audacieux".

Le New York Times a ainsi divulgué quelques pistes : l'abandon du monologue d'introduction (oh non!!!!), la diminution du nombre dépisodes déjà en boîtes au profits de numéros en direct. Les remettants ne seraient pas connus avant la cérémonie, afin de préserver le suspens. Et surtout les Oscars, trois semaines après le Superbowl, pourraient devenir une rampe de lancement pour des films à venir (des blockbusters évidemment) en passant au cours de la soirée des extraits exclusifs.

Les organisateurs espèrent aussi que les nommés auront des discours "brefs, personnels, sincères", c'est-)-dire mémorables, émus, dramatiques. de quoi retrouver les 40 millions de spectateurs que les Oscars attiraient il y a encore quelques années.

Pourquoi n'étaient-ils que 32 millions l'an dernier? Selon les deux journaux spécialisés d'Hollywood, le format est trop long, inadapté à l'ère du web, incitant au zapping. Et surtout, parmi les films sélectionnés pour l'Oscar du meilleur film, il n'y avait qu'un hit (Juno). Hélas cette année, si deux films (Benjamin Button et Slumdog) peuvent être considérés comme populaires, les trois autres ont des box offices très confidentiels. Espérons que les stars brilleront pour attirer le téléspectateur.