Dinard 2009 : Hitchcock d’or pour un film coup de poing, White Lightnin’

Posté par kristofy, le 12 octobre 2009

whitelight.jpgLe 20ème Festival du film Britannique de Dinard vient de se terminer avec la révélation d’un film autant perturbant qu’épatant : White Lightnin’ réalisé par Dominic Murphy. Avant de revenir sur les découvertes en avant-première, quelques mots sur les films de la compétition.

C’est le réalisateur Jean-Paul Rappeneau (sept films dont cinq "classiques" au compteur, en attendant le huitième l'année prochaine) qui présidait le jury. Il était entouré de l’acteur Stéphane Freiss et des actrices Zoé Félix, Sarah Biasini, Julie Ferrier, de Carole Scotta (productrice et distributrice) et de Jean-Pierre Lavoignat (journaliste) mais aussi de britanniques comme Paul Andrew Williams (réalisateur récompensé du Hitchcock d’or à Dinard en 2006 pour London to Brighton) et Dallas Smith (agent), de l’acteur Hugh Bonneville et de la pétillante actrice Sally Hawkins.

White Lightnin’  de Dominic Murphy nous raconte l’histoire hallucinante et hallucinée de Jesco White qui va se venger des assassins de son père après un parcours chaotique et psychotique. C'est évidemment la surprise radicale de la compétition. C'est d'ailleurs ce film extrême qui a été choisi pour le grand prix par le jury. Et si quelques personnes ont quitté la salle avant la fin, si le public est secoué, et si les avis divergent, on entendait à chaque fois le même écho : ce film c’est vraiment quelque chose...

- Jean-Paul Rappeneau : "On tenait à saluer la diversité des films proposés en compétition. White Lightnin’  est un film avec un visuel pas ordinaire et un acteur Palmarès dinardextraordinaire."
- Carole Scotta : "White Lightnin’  n’a pas encore de distributeur en France, j’espère qu’il sera distribué et qu’il sera vu par un public français. Est-ce que ce film peut trouver une économie malgré un public probablement restreint, c’est la question. Et si ce Hitchcock d’or à Dinard peut aider ce film alors c’est tant mieux. Nous tous on a envie d’en parler, il faut peut-être qu’un petit buzz se développe."
- Stéphane Freiss : "Le personnage de White Lightnin’ ce n’est pas le genre de chose qu’on nous propose à jouer. La performance de cet acteur Edward Hogg vient sans doute de l’audace de l’écriture du film et de la complicité avec son réalisateur."
- Jean-Pierre Lavoignat : "Vous avez vu ce que fait Carrie Fisher (la princesse Léia de StarWars) dans White Lightnin’ ? Elle est incroyable." "On a choisi White Lightnin’  pour la maîtrise de l’ensemble, la mise en scène, le travail sur le son, les thèmes abordés. C’est une œuvre de cinéma évidente. En commençant les délibérations c’était presque déjà acquis que nous lui remettions le grand prix, on a même évoqué la possibilité de lui remettre tous les prix (le film a aussi eu celui de la meilleure photographie). Mais on a voulu aussi récompenser le film Jean Charles de Henrique Goldman, autre film que certains jurés ont défendu, avec le prix du meilleur scénario."

Jean Charles de Henrique Goldman fut l'autre film marquant. Il montre des immigrants brésiliens qui s’adaptent à Londres en 2005 quand vont éclater des attentats terroristes. Jean-Charles accueille sa cousine et se débrouille pour du travail pas déclaré dans le bâtiment, mais un jour il va être tué dans le métro pour avoir été confondu avec un terroriste potentiel. Ce tragique fait divers avait fait la une des journaux et inspire ce film.

La comédie In the loop de Armando Iannucci nous fait découvrir les relations diplomatiques entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis avant la guerre en Irak. Le film est un ping-pong de répliques avec pleins de jurons qui fusent, la politique n’a jamais été aussi drôle. Crying with laughter de Justin Molotnikov raconte la semaine la plus éprouvante d’un comédien de stand-up : en plus de divers problèmes d’argent, de manque d’inspiration, de dépendance à la drogue, de garde partagée des sa fillette avec son ex-femme, voila qu’une ancienne connaissance surgit pour réveiller un passé oublié… She, a Chinese de Xiaolu Guo nous arrive après avoir gagné le Léopard d’or au dernier festival de Locarno, et Sounds like teen spirit est un documentaire de Jamie Jay Johnson sur les enfants qui participent au concours de l’Eurovision junior avec leurs chansons et leur candeur.

dinard 2009Palmarès de ce 20ème Festival du film Britannique de Dinard  :
Hitchcock d’or – grand prix : White Lightnin’  de Dominic Murphy
Prix du meilleur scénario : Jean Charles de Henrique Goldman
Hitchcock d’argent – prix du public : Sounds like teen spirit de Jamie Jay Johnson
Hitchcock blanc – meilleur directeur de la photo : Tim Maurice-Jones pour White Lightnin’
Hitchcock de bronze – prix coup de cœur des exploitants de salles : Moon de Duncan Z. H. Jones

Deux courts-métrages ont aussi été récompensés ex-aequo, en plus des membres du jury la cérémonie de clôture a vu sur scène Catherine Jacob et Marc-André Grondin, le parrain Hugh Hudson et la marraine Françoise Fabian ont même entamé une valse. On n’a pas tous les jours 20 ans comme l’a chanté Sylvie Mallet, présidente du festival, alors une statuette Hitchcock spéciale 20ème anniversaire de Dinard a été remise en hommage à l’actrice anglaise préférée des français Charlotte Rampling. Elle avait d’ailleurs été présidente du jury en 1994 quand le grand prix a été décerné à Petits meurtres entre amis le premier film de Danny Boyle, qui a épaté le public du monde entier avec Transpotting et Slumdog milllionaire.

Peut-être que le Hitchcock d’or 2009 pour White Lightnin’  portera chance à son réalisateur Dominic Murphy ?