Marion Cotillard se sépare d’Asghar Farhadi qui la remplace par Bérénice Bejo

Posté par vincy, le 24 août 2012

berenice bejoLe prochain film d’Asghar Farhadi avait été annoncé au printemps. Le réalisateur d'Une séparation avait confirmé alors, au Festival de Cannes (voir actualité du 17 mai), ses deux têtes d'affiche : Marion Cotillard et Tahar Rahim.

A quelques semaines du tournage - qui démarre début octobre à Paris et en région parisienne - nous apprenons que Cotillard, pour des raisons d'emploi du temps incompatibles avec la production, se désiste. Elle est remplacée par Bérénice Bejo, Prix Romy Schneider, César de la meilleure actrice et nommée aux Oscars pour le meilleur second rôle féminin pour son interprétation dans The Artist. Si Bejo n'a pas la notoriété ni le glamour de Cotillard (égérie Dior), elle a l'avantage d'être reconnue des deux côtés de l'Atlantique. Cet été, pendant que Cotillard se faisait parodier sur sa façon de mourir dans The Dark Knight Rises, la franco-argentine BB donnait sa voix française à la princesse de Rebelle. Avec Populaire, qui sort le 28 novembre, et Au Bonheur des ogres, prévu pour 2013, elle a deux films potentiellement intéressants qui sont en boîte.

Cotillard, qui fait la promotion internationale du Audiard, De Rouille et d'os et qui sera à Toronto en début de mois prochain, vient de boucler deux tournages : un film de James Gray et Blood Ties, film américain de son compagnon Guillaume Canet. Hormis le Farhadi, elle n'avait aucun autre projet. La raison de planning qui a été invoquée semble du coup un peu caduque. Mais peu importe.

Pour Bejo, c'est un joli coup. Malgré son César et le succès de The Artist, elle traîne toujours l'image d'une jolie femme douée pour la comédie. Avec Farhadi, elle devrait trouver un rôle bien plus dense.

Tahar Rahim et Ali Mosaffa (réalisateur du récent Pele Akher/The Last Step, présenté à Karlovy Vary début juillet, avec Leila Hatami, la star d'Une séparation) sont toujours au générique. Le film a obtenu il y a quelques jours l'avance sur recettes. Produit par Memento Films, et toujours sans titre, ce projet devrait, logiquement, être à Cannes en 2013.

Un polar réunit Gilles Lellouche, Emir Kusturica, Tahar Rahim et Riccardo Scarmacio

Posté par vincy, le 8 mai 2012

Après 4 ans de développement, Gibraltar, polar scénarisé par Abdel Raouf Dafri (Mesrine, Un Prophète, Braquo 2) et réalisé par Julien Leclercq (Chrysalis, L'assaut), est en tournage depuis trois semaines.

Adapté du livre L'aviseur de Marc Fiévet (édité chez Michel Laffont), ce Donny Brasco à la française est l'histoire largement autobiographique d'un français expatrié (l'auteur du livre) à Gibraltar, devenu agent d'infiltration pour le compte des douanes françaises.

Avec un gros budget de 18,9 M€, cette coproduction franco-canadienne (Studio 37, Transfilm et Chapter 2) a mis les moyens sur son casting. Gilles Lellouche incarnera Marc Fievet. Il aura pour partenaire Emir Kusturica, Tahar Rahim, Mélanie Bernier et Riccardo Scarmarcio (Romanzo Criminale, Polisse).

Le tournage se déroule entre l'Espagne, le Canada (Montréal essentiellement) et la France. Le distributeur SND n'a pas encore donné de date de sortie.

Cannes a refusé Une séparation

Posté par vincy, le 30 août 2011

Dans une interview au Film Français, Alexandre Mallet-Guy, cofondateur de Memento Films, distributeur du film iranien d'Asghar Farhadi Une séparation, révèle que le Festival de Cannes n'avait pas sélectionné le film, qui lui avait été proposé.

Le distributeur se rappelle ainsi de sa première projection : "Dès qu'un premier montage a été terminé, il me l'a de suite montré. J'ai pris de suite les droits France, puis les droits monde avant la présentation berlinoise à la société Dreamlab. J'ai vu le film en décembre, en même temps que la sélectionneuse de Berlin. En janvier, Cannes l'a refusé pour la compétition. Et à Un certain regard, il ne pouvait avoir sa place garantie" explique-t-il.

Le film obtiendra finalement l'Ours d'or à Berlin (amplement mérité) et séduira 850 000 français cet été (un record pour un film iranien, et l'un des meilleurs box office pour un film asiatique depuis 10 ans en France.

Memento, qui avait déjà distribué le film de Farhadi A propos d'Elly en 2009, produira le prochain film du cinéaste. "Nous serons présents en production déléguée, sur le nouveau film d'Asghar Farhadi, un long-métrage 100 % français, qui sera tourné à Paris en langue française avec Tahar Rahim. Les premières prises de vue sont prévues au printemps prochain avec un budget d'environ 4 M€" annonce M. Mallet-Guy.

Une séparation sortira le 8 novembre en DVD et Blu-Ray. Memento prévoit de mettre en place 40 000 unités. Un coffret avec les cinq films du réalisateur est prévu pour 2012.

Joachim Lafosse enrôle Tahar Rahim et Émilie Dequenne

Posté par vincy, le 7 février 2011

L'un des cinéastes belges les plus prometteurs, Joachim Lafosse (Élève libre, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs, Nue propriété, en compétition à Venise), commencera le tournage en Belgique et au Luxembourg de son cinquième long métrage en novembre. Nos enfants (anciennement Aimer à perdre la raison) réunira Tahar Rahim (Un prophète) et Émilie Dequenne (La fille du RER, Rosetta).

Le projet avait été annoncé lors du dernier festival de Cannes.

Fin de tournage mouvementé dans une Tunisie bouleversée pour La soif noire

Posté par vincy, le 19 janvier 2011

La révolte tunisienne risque de ne pas faire les affaires du producteur Tarak Ben Ammar, neveu de l'épouse de l'ancien président Habib Bourguiba. Exilé en France depuis que sa tante a été répudiée par le régime de l'époque, il a pu revenir en grâce auprès du pouvoir tunisien, dans son pays de coeur, au début des années 2000 grâce à son portefeuille et ses relations : ainsi il fait venir le tournage de Star Wars dans le sud-tunisien. Copropriétaire de la chaîne de télévision Nessma (avec Silvio Berlusconi), actionnaire principal du groupe Éclair, fondateur du groupe Quinta Communications (distributeur, spécialiste en post-production), il a aussi lourdement investit dans les studios de cinéma d'Hammamet, l'Empire Studios, qui s'étendent sur 10 hectares pour accueillir les productions internationales les plus massives. C'était ici que furent tournés en leurs temps Le Messie de Rossellini, Les Aventuriers de l'arche perdue de Spielberg, Jésus de Nazareth de Zeffirelli, La Dernière Légion de Doug Lefler, Pirates de Roman Polanski ... Il en a fait le QG des tournages des séries des télévisions et des plus importants budgets cinématographiques italiens de Silvio Berlusconi comme Baaria, de Giuseppe Tornatore.

Cependant, ces liaisons dangereuses risquent de lui coûter cher.

Actuellement, son principal souci n'est pas la fuite de son "ami" Zine el Abidine Ben Ali. Il a beau jeu sur Europe 1 (hier matin) de trouver "salutaire" la révolte tunisienne. Mais ce proche des princes des Emirats et d'Arabie Saoudite a bénéficié des décisions de Ben Ali, notamment en 2004 quand il a pu lancer sa chaîne de télévision. Si aujourd'hui il se félicite de cette "révolution populaire exceptionnelle" et s'il justifie sa ferveur en soulignant qu'il a donné la parole sur sa chaîne de TV à des opposants et des journalistes censurés, il aurait aussi signé une pétition en août 2010 appelant Ben Ali à un nouveau mandat en 2014. Mais c'est aussi vrai que sa chaîne de télévision a été la première à diffuser des images du soulèvement dans la rue.

Face à ses paradoxes, Ben Ammar  a envoyé un communiqué de presse, voulant sans doute rassurer ses partenaires financiers sur sa production actuelle, La soif noire (Black Gold), de Jean-Jacques Annaud (voir actualité du 18 mai 2010). Manière de dire : "tout va bien, Madame la Marquise" et de protéger ses intérêts en Tunisie. D'autant qu'avant la révolte, il avait déjà du gérer le délicat problème d'un décès de figurant sur le plateau, en novembre.

40 millions d'euros, la Warner et Universal en distributeurs internationaux et un casting hollywoodien (Antonio Banderas, Tahar Rahim, Freida Pinto, Mark Strong) : voilà l'un des films les plus périlleux de l'année.

Les émeutes révolutionnaires ont "officiellement" peu affecté le tournage. Le clap de fin devait être donné il y a quelques jours. Finalement, il a pris un peu de retard. Deux jours selon le producteur, qui devraient servir à des scènes intérieures.

Si Pinto est restée sur place, Banderas en a profité pour quitter la Tunisie, pour raisons professionnelles. Et avec Ben Ammar, ils ont été contraints à un "plan média" très select, là encore pour rassurer, et se mettre dans le bon camp.

Ironiquement le film traite des conflits de la Péninsule Arabe au moment de la découverte de l'or noir, quand tradition et modernité, religion et capitalisme commençaient à s'affronter.

Le tournage a donc continué, vaille que vaille, vendredi (quand Ben Ali s'est enfui) et samedi avant d'être interrompu en début de semaine, pour reprendre jeudi 20 janvier. Les équipes n'étaient pas coupées des événements, mais la pression était suffisamment intense pour ne pas se déconcentrer. Antonio Banderas a déclaré il y a quelques jours à CNN, sur son lieu de travail, qu'il espérait une issue pacifique et que le pouvoir prendrait en compte les aspirations de ces jeunes générations qui feront la Tunisie de demain. "Il faut qu'ils croient en eux et il faut qu'ils se battent pour ça."

Kusturica sur le point d’enrôler Tahar Rahim

Posté par vincy, le 26 mars 2010

Le beau parcours international de Tahar Rahim, César du meilleur acteur et du meilleur espoir masculin pour Un Prophète, continue. Emir Kusturica est sur le point de l'enrôler pour être l'un des frères de son film Cool Water. Une comédie "palestinienne" qui se tournerait cet automne. Il s'agit de l'histoire de deux frères palestiniens pris dans une spirale tumultueuse pour faire passer leur père tout juste décéder de Jérusalem à Ramallah, en évitant la police israélienne et les maffieux russes.

Ce film, en grande partie allemand (scénariste, production...) est budgété modestement à 4,5 millions d'euros. Le financement reste à boucler. Kusturica souhaite tourner le film rapidement avant le tournage de Sept amis de Pancho Villa et la Femme aux six doigts, dont Johnny Depp sera la vedette.

Bilan 2009 : Kad Merad et Jean Dujardin, premiers de la classe

Posté par vincy, le 2 janvier 2010

merad-dujardin.jpgDeux hommes ont su conquérir à la fois les médias et les salles de cinéma cette année. Issus sensiblement de la même génération, étiquetés comiques, alors qu'ils ont aussi brillé dans le dramatique, Kad Merad et Jean Dujardin sont les deux comédiens les plus populaires en France, cette année encore.

Kad Merad a une longueur d'avance cependant. D'une part, comme Sophie Marceau chez les femmes, son capital sympathie est au plus haut chez les Français. Ensuite, il est le père du Petit Nicolas,  qui, avec ses 5,5 millions d'entrées sera le plus gros succès français de l'année. Pour l'acteur c'est un remake de 2008, puisqu'il était aussi à l'affiche du carton de cette année-là (et de la décennie), Bienvenue chez les Ch'tis. Tandis que son collègue Dany Boon n'a jamais pu dépasser les 2 millions de spectateurs par film (De l'autre côté du lit : 1,8 millions ; Le code a changé : 1,6 millions ; Micmacs à tire-larigot : 1,3 millions), Merad cumulait avec Safari (près de 2 millions de touristes), qu'il portait seul sur ses épaules. Et RTT est la comédie française de cette fin d'année (avec déjà plus de 800 000 glandeurs). Champion du rire.

Bien sûr il n'est pas le seul. Et Jean Dujardin n'a pas démérité cette année, une fois de plus. Loin de Un gars, une fille, définitivement détaché de son image de Brice de Nice, il parvient à séduire petits et grands sur des projets aussi différents que OSS 117, Rio ne répond plus et Lucky Luke. Dans le premier (2,5 millions de fans), il confirme son sens de la dérision, sa classe et un talent incontestable pour se glisser dans le costume d'un agent secret nullissime. Dans le second, malgré la très grande faiblesse du script, il incarne un Lucky Luke (1,9 millions de curieux) crédible à l'écran. Ses anciens films cartonnent à la télé. Et son mariage avec Alexandra Lamy fut un événement de la presse people cet été.

A ces deux beaux gosses, il faut ajouter Gad Elmaleh pour compléter le podium. Coco, qu'il a écrit, réalisé et interprété, est l'un des quatre films français à avoir dépassé les 3 millions de tickets gold. Un exploit pour une comédie très faiblardre, qui prouve l'immense popularité du comédien, sur scène comme à l'écran. Car pour le reste, le bilan est contrasté.

Parmi les acteurs qui ont marqué l'année, on retiendra quand même Denis Podalydès. Son Bancs Publics a été un flop, mais en second rôle masculin dans Neuilly sa Mère!, La journée de la jupe et Rien de personnel, omniprésent sur les planches, il reste l'un des comédiens les plus intéressants et éclectiques de sa génération. Vincent Lindon, quant à lui, est proche de son premier César (il a déjà été nommé trois fois) grâce à Welcome (1,2 millions de généreux), l'un des meilleurs films européens de l'année, et Mademoiselle Chambon (presque 500 000 amoureux). En plus d'être attachant, ses prises de position citoyennes l'ont aussi rendu plus visible dans les médias.

Soulignons aussi les succès personnels avec des films au genre prononcé de Guillaume Canet (le thriller L'affaire Farewell), Daniel Auteuil (le mélo Je l'aimais), Albert Dupontel (la comédie décalée Le vilain). Tous ont su capter le public. Ce qui n'est pas le cas, par exemple, de François Cluzet, pourtant impeccable dans A l'origine, et d'une justesse impressionnante dans Le dernier pour la route, ou encore de Jean-Hugues Anglade, dont c'est le retour en grâce avec le beau Villa Amélia, le troublant Persécution et la série TV de Canal +, Braquo. Côté comiques, Franck Dubosc (Incognito) l'a emporté sur Elie Seimoun (Cyprien), mais les deux prouvent surtout l'impact du petit écran sur les entrées : soyez partout, dans n'importe quelle émission, un jour ça paiera.

Le bilan s'achèvera en fait sur un nouveau talent. Meilleur acteur européen, favori pour le César du meilleur espoir, en course pour tous les prix de l'hiver, Tahar Rahim, alias Un prophète (1,2 millions de spectateurs), a surgit de nulle part. Et emporté tout avec lui ...

Les European Film Awards confirment Le Ruban Blanc

Posté par vincy, le 13 décembre 2009

12 décembre, au coeur de l'Allemagne industrielle, les Oscars européens, appelés European Film Awards, ont été décernés dans la plus grande discrétion. Michael haneke en sort grand gagnant. Il avait déjà emporté le trophée en 2005, avec Caché. Son Ruban blanc remporte les trois récompenses les plus convoitées : film, réalisateur, scénario. Il ne laisse au Prophète d'Audiard que l'intérprétation masculine et un prix d'excellence pour le son. Avec les honneurs pour Loach et Huppert, on aurait pu se croire dans une filiale du Festival de Cannes.

Le public, sans surprise, a voté poru Slumdog Millionaire. Aussi coloré et vif, contemporain et musical que Le Ruban blanc est en noir et blanc, contemplatif, historien et philosophique.

Le Ruban blanc : meilleur film ; meilleur réalisateur (Michael Haneke) ; meilleur scénario

Un prophète : meilleur acteur (Tahar Rahim) ; prix d'excellence pour le son

The Reader : meilleure actrice (Kate Winslet)

Slumdog Millionaire :  Prix du public ; Meilleure photographie (ex-aequo)

Antichrist : Meilleure photographie (ex-aequo)

Etreintes brisées : Meilleure compositeur musical (Alberto Iglesias)

Katalin Varga : Prix de la découverte

Mia et le Migou : Meilleur film d'animation 

Poste Restante : meilleur court-métrage

The Sounds of Insects - Record of a Mummy : prix ARTE du meilleur documentaire

Tatarak : prix FIPRESCI de la critique

Prix pour l'ensemble d'une carrière : Ken Loach

Prix pour la contribution européenne au cinéma mondial : Isabelle Huppert

Le prophète contre Slumdog aux prix du cinéma européen

Posté par vincy, le 9 novembre 2009

A quoi servent les European Film Awards? A rien. ils seront remis le 12 décembre prochain. Tout le monde y est indifférent. Cela n'impacte sur rien : ni sur le box office ni sur le prestige du film. Un comble au bout de 22 ans. La faute au calendrier déjà. A la fin de l'année, avec un règlement incompréhensible, les prix du cinéma européen récompensent des films qui ont déjà eu les honneurs des Oscars ou de Cannes. Le Festival de Cannes reste d'ailleurs le principal foyer de films pour les nominations. Pour les stars, on prend souvent les européens nommés aux Oscars. Mais rarement la cérémonie ne préfigure le succès d'un film aux Oscars, ou pire, n'accompagne le film dans un succès au box office.

Cette année, le cinéma français a séduit. Le Prophète de Jacques Audiard cumule six nominations (dont film, réalisateur et acteur). L'Oscar du meilleur film (Slumdog Millionaire), la Palme d'or (Le ruban blanc) ou encore Fish Tank rivaliseront dans la catégorie du meilleur film. Plus intéressant le choix du meilleur réalisateur : Almodovar, Boyle, Haneke, Von Trier, Audiard et Arnold. Les jeunes dev Patel et Tahar Rahim sont reconnus parmi les meilleurs acteurs, face au vétéran Steve Evets (Looking for Eric). Penelope Cruz et Kate Winslet, oscarisées, font face à Charlotte Gainsbourg et Yolande Moreau mais aussi aux fraîches Noomi Rapace et Katie Jarvis.

Enfin notons que Mia et le Migou fait partie des trois films d'animation nommés dans sa catégorie et que Les plages d'Agnès d'Agnès Varda est en lice pour le meilleur documentaire.

Toutes les nominations
Choisissez le meilleur film pour le prix du public

Cannes 2009 : Qui est Tahar Rahim ?

Posté par vincy, le 26 août 2009

tahar.jpgNé le 4 juillet 1981, à Belfort, Tahar Rahim vient d’une famille de neuf enfants. Fac de sport, fac d’informatique, … et enfin fac de cinéma. Strasbourg, Marseille, Montpellier. La voie est trouvée. Il écrit, il réalise, il produit des petits films, des courts. Mais c’est le métier de comédien qui l’intéresse.

Il débute en 2005 dans un docu-fiction, Tahar l’étudiant, exercice reflétant son propre quotidien, une série de galères. Le réalisateur, Cyril Mennegun, l’avait rencontré à la fin des années 90, dans sa ville natale. Leur passion du cinéma les a unis.

Repéré par l’inévitable Dominique Besnéhard,  il vogue au gré des opportunités - Théâtre, petits rôles (A l’intérieur, il y joue un policier municipal) - jusqu’à celle de Canal + qui l’engage pour la série "La commune". Audiard le choisit après de nombreux essais s’étalant sur trois mois et en fait son Malik dans Un prophète : « J'ai toujours été attiré par des prototypes masculins un peu juvéniles, qui ne sont pas caractérisés par leur degré de testostérone. A plus d'un titre, je pourrais faire le rapprochement entre Mathieu Kassovitz (…) et Tahar Rahim. Non pas que l'un me fait penser à l'autre, mais tous les deux sont des prototypes masculins auxquels je suis sensible ».

Il succède ainsi à Kasso, Cassel et Duris dans l’univers masculin et sensible d’Audiard. Le film, encensé par la critique, va le propulser sous les spots des médias. Son personnage est singulier dans le cinéma français : un arabe prisonnier et candide devenu caïd et cynique, un rôle principal, ni un gentil, ni un méchant, rien de caricatural. « Entre l’Enfant sauvage de Truffaut, quand il ânonne «canard» au cours d’une classe de lecture, et Scarface de De Palma, quand il esquisse un sourire en plein massacre, il porte le film à bout de bras, comme une dépouille, comme un trophée » selon Libération.

D’un naturel angoissé, plutôt pragmatique, un tantinet mystique, Tahar "le pur" n’a plus qu’à croire en son destin. Il va retrouver son complice Mennegun pour le film Dans sommeil, où il devra interpréter un schizophrène.