Quentin Tarantino va réaliser un autre western cet été

Posté par vincy, le 13 janvier 2014

quentin tarantinoQuentin Tarantino a officiellement choisi son prochain film, un an après le triomphe populaire de Django Unchained. The Hateful Eight sera un western, qui pour l'instant ne dispose d'aucune vedette. Variety rapporte cependant qu'il aurait prévu un rôle Christoph Waltz (deux fois oscarisé grâce à ses performances dans Inglorious Basterds et Django Unchained). De même Bruce Dern (Nebraska) serait également pressenti.

Il y a deux mois Tarantino avait émis l'idée au Tonight Show de Jay Leno qu'il voulait refaire un Western : "Je me suis tellement amusé à faire Djanfo et j'adore tellement les westerns qu'après réflexion je me suis dit "OK"."

Le titre qu'on pourrait traduire par les Huit détestables est un hommage subliminal au film de John Surges, Les Sept mercenaires, avec Yul Brynner, Steve McQueen, Charles Bronson, Eli Wallach, James Coburn et Robert Vaughn.

Pour l'instant aucun studio n'est rattaché au projet. On se doute que The Weinstein Company, compagnon historique de Tarantino, sera de l'affaire.

Le tournage devrait commencer cet été. Pour une sélection à Cannes en 2015?.

Grace de Monaco : Olivier Dahan sous l’emprise « maléfique » d’Harvey Weinstein

Posté par vincy, le 18 octobre 2013

Nicole Kidman dans Grace de Monaco d'Olivier Dahan

Dans un entretien à Libération, le cinéaste Olivier Dahan (La Môme) explique pourquoi son film Grace de Monaco, avec Nicole Kidman, a vu sa sortie en salles décaler de quelques mois : "ils le sortent quand ils veulent". Mais, Dahan confie : "J’ai envie de travailler en équipe, pas de me battre avec la production ou le distributeur."

"Le film que je suis en train de terminer est compliqué à finaliser. Enfin pour moi il est fini. Il est compliqué dans le relationnel avec les uns et les autres surtout" amorce le cinéaste. Il pense même arrêter le cinéma, "vampire" qui avale sa vie.

Deux versions du film pour l'instant

"Ce qui est compliqué en ce moment, c’est de faire en sorte que vous, les critiques, vous puissiez critiquer ma version du film, et pas celle d’un autre. Mais ce n’est pas encore fini, je n’ai pas abandonné. (...) On a beau essayer de lutter, quand on affronte un distributeur américain, Weinstein pour ne pas le citer, il y a peu de solutions: soit on leur dit «démerdez-vous avec votre tas de merde», soit on s’arc-boute pour faire en sorte que le chantage opéré ne soit pas aussi violent."

Il réfléchit à quelques moyens de pression, comme ne pas signer son film. Dahan précise : "Il y a deux versions du film pour l’instant, la mienne et la sienne… que je trouve catastrophique".

De façon confuse, mais avec un propos très clair, Dahan accuse l'industrie du cinéma, l'argent, la stratégie marketing : "Ils veulent un film commercial, c’est-à-dire au ras des pâquerettes, en enlevant tout ce qui dépasse, tout ce qui est trop abrupt, en enlevant tout ce qui est cinéma, tout ce qui fait la vie.(...) Et les décisions ne sont prises que par rapport au marketing, à la sortie, etc. Tout ce qui est chiant en fait, et vient polluer un film, que par ailleurs d’autres gens ont vu, et aiment beaucoup. C’est un problème d’ego mal placé, une histoire de manipulation et de pouvoir. Pas de cinéma au sens strict. Le cinéma est très secondaire dans tout ça, d’où mon désintérêt qui commence à venir pour ce film."

Nicole Kidman et Olivier Dahan sur le tournage de Grace de MonacoLe film ne devrait pas ressembler à la bande annonce

Le cinéaste révèle aussi une tendance malsaine : "on fait une bande-annonce avant même que le montage du film soit fait. Là, en l’occurrence, ils ont fait une bande-annonce qui ne correspondait pas au film, puis ils essaient de faire en sorte que le film ressemble à la bande-annonce, c’est absurde. (...) Je comprends que le distributeur s’en charge et fasse la bande-annonce. Mais entre ça et un film, il y a un monde. Et faire ensuite en sorte que le film ressemble à la bande-annonce, c’est autre chose. Et puis Grace de Monaco est un film français, il ne faudrait pas que ça fasse jurisprudence."

Pas naïf, il rappelle que ce n'est pas un film hollywoodien où le producteur a généralement le final-cut : "là c’est un film français, donc logiquement il ne devrait pas y avoir ce genre de problème. Le distributeur américain, aussi puissant qu’il puisse être, n’a pas accès aux rushes normalement." Or, Dahan avoue que The Weinstein Company s'est "arrogé le droit de le faire", à son insu. Le même Weinstein a été accusé il y a quelques semaines d'avoir tranché violemment dans Le transperceneige pour la sortie américaine du film de Bong Joon-ho (lire notre article).

En guise de réconfort, Olivier Dahan pense qu'il va en finir avec les super-productions. Il souhaite revenir à quelque chose de plus radical, de plus abrupt, comme pour ses premières oeuvres.  "Je vais certainement écrire la suite de Déjà Mort. J’avais perdu l’envie d’écrire ces dernières années, c’est pour ça que j’ai fait des films… un peu disparates on va dire."

Un biopic inspiré d’un documentaire sur l’écrivain J.D. Salinger

Posté par vincy, le 20 septembre 2013

J.D. Salinger, l'auteur du roman culte L'Attrape-coeurs, est actuellement à l'affiche aux Etats-Unis avec un documentaire sur sa vie, Salinger, de Shane Salerno. Le docu, où interviennent Philip Seymour Hoffman, Edward Norton, John Cusack, Danny DeVito, John Guare, Martin Sheen, Robert Towne, Tom Wolfe, ou encore Gore Vidal, est accompagné d'un livre que le réalisateur a cosigné avec David Shields.

Harvey Weinstein a décidé d'exploiter le filon en produisant un film à partir de ce documentaire (qu'il distribue). Le scénario se concentrerait sur la période qui va du service militaire de l'écrivain à la publication de L'Attrape-coeurs. Salerno réalisera le biopic.

Il avait commencé à travailler sur le documentaire il y a plus de 9 ans. La mort de l'auteur en 2010 a permis de nouveaux témoignages et révélations qui ont retardé de trois ans sa sortie en salles (lire aussi notre actualité du 7 février 2010).

Harvey Weinstein convoite son ancienne société Miramax

Posté par vincy, le 6 août 2013

Harvey WeinsteinCe serait une douce revanche pour Harvey Weinstein. L'histoire d'un plat qui se mange froid, à une table de Saint-Tropez, raconte le magazine Variety. Le puissant producteur hollywoodien a en effet déjeuné avec Tom Barrack, patron du fonds d’investissement Colony Capital, qui a acheté Miramax en 2010 (avec l'aide du Qatar), société créée par les frères Weinstein en 1979. Il n’y a pour l’instant que des discussions, rien n’est officiel.

De quoi ont-ils parlé ? De fusion entre The Weinstein Company et Miramax, ou, au pire, un partenariat stratégique entre les deux sociétés. Cela permettrait à Harvey Weinstein de remettre la main sur le richissime catalogue qu’il a contribué à remplir : Shakespeare in Love, Le Patient Anglais, Chicago, Scary Movie, Pulp Fiction, Kill Bill, Good Will Hunting, Aviator, Les autres

Le rapprochement serait ironique. Après l’avoir acheté à Walt Disney pour 663 M$, Colony Capital a géré le catalogue de 700 titres à travers différentes licences fructueuses (Netflix, Hulu, Facebook…). Mais de nombreux experts considèrent que ça n’a pas suffit à la rentabiliser. Surtout, Miramax n’a rien produit depuis trois ans (Une famille très moderne, avec Jennifer Aniston), ce qui ne facilite pas la valorisation du catalogue, dont la valeur fondrait au fil des mois. Évaluée à 800 M $, dont une dette de 40%, Miramax arrive à un croisement des chemins. Le numérique ne suffit pas à enrichir son propriétaire et, pire, l’exploitation des titres les plus importants a atteint ses limites. Sans management issu du cinéma, la compagnie a du mal à concrétiser ses projets cinématographiques.

Année record pour The Weinstein Company

Le retour des Weinstein permettrait sans doute de mieux développer cette stratégie avec des séries, par exemple, mais surtout avec de nouveaux films. Car Harvey Weinstein a retrouvé sa martingale depuis quelques années, entre films oscarisés et hits au box office : Django Unchained, The Artist, Le discours d’un roi, Happiness Therapy, Inglourious Basterds, The Reader, La Dame de fer, et cet été Fruitvale Station.

La solution Weinstein semble, sur le papier idéale. D’autant que la paix a été signée entre le magnat et Disney, qui avait acheté Miramax en 1993. Fâché avec le géant hollywoodien pour divergences artistiques et stratégiques, Weinstein avait abandonné à contre cœur son « bébé » en 2005. Disney a relégué Miramax dans ses nombreuses filiales, jusqu’à la fermer en 2010 puis la vendre à Colony Capital. Pendant ce temps, en octobre 2005, les frères Weinstein ont créé The Weinstein Company (TWC), qui connaît une année record en 2013 avec déjà 340 M$ au box office (5% de parts de marché !). La société a encore 12 films à sortir cette année.

Cette semaine, à la surprise générale, Weinstein et Disney ont annoncé un projet commun : l’adaptation des livres Artemis Fowl. Le producteur en avait acquis les droits pour Miramax en 2001. Disney distribuera ce qui s’annonce être le nouvel Harry Potter.

18 mois après la fusion entre Lionsgate et Summit Entertainment, ce serait une nouvelle étape dans la consolidation des studios indépendants américains. L’objectif est bien entendu de pouvoir être capable de créer des nouveaux contenus, notamment pour les chaînes web comme Netflix et Youtube, futurs nirvanas annoncés des films art & essai.

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Lire aussi : Miramax - ascension d'une star hollywoodienne

Omar Sy et Bradley Cooper dans une comédie culinaire

Posté par vincy, le 31 janvier 2013

A notre gauche, une star hollywoodienne, citée à l'Oscar du meilleur acteur ; à notre droite, l'acteur français, césarisé, le plus vu dans le monde en 2012. Bradley Cooper et Omar Sy sont prêts à faire équipe dans une comédie culinaire dont le titre provisoire est Chef. Aux fourneaux, The Weinstein Company qui a sorti Intouchables aux USA.

Ce serait le premier film en anglais pour Sy. Dévoilé lors du dernier American Film Market, le projet est toujours en développement. Mais selon Variety, les négociations sont sur le point d'aboutir.

Au scénario, on retrouve Steven Knight (Les promesses de l'ombre, Dirty Pretty Things). La réalisation devrait être confiée à Derek Cianfrance (Blue Valentine, The Place Beyond the Pines, avec Cooper mais aussi Gosling, qui sort fin mars).

Bradley Cooper incarnerait un chef cuisinier en disgrâce depuis que son restaurant parisien a perdu son étoile Michelin. Il décide de revenir sur le devant de la scène à Londres, en créant le meilleur restaurant du monde. On ne sait rien du rôle d'Omar Sy. Cooper avait déjà joué un rôle de chef politiquement incorrect dans la sitcom Kitchen Confidential une saison en 2005).

L'acteur, francophone, a mentionné le projet lors d'un entretien à RTL, à l'occasion de la promotion d'Happiness Therapy. Après avoir enchaîné les tournages (on le verra aussi à l'affiche de Serena, une nouvelle fois avec Jennifer Lawrence), il s'apprête à prendre un break. A Paris (pour assister à Roland Garros) ; puis il enchaînera avec le marathon promotionnel de Very Bad Trip III.

Fruitvale et Blood Brother primés par le jury et le public de Sundance

Posté par vincy, le 27 janvier 2013

Deux films ont reçu deux prix au palmarès de Sundance, qui se déroulait hier soir dans la ville de l'Utah.

Fruitvale, l'histoire réelle d'un jeune Noir, Oscar Grant, tué par la police à Oakland (Californie) en 2009, a été couronné à la fois par le jury et par le public. remporté samedi les plus hautes récompenses samedi au festival du film indépendant américain Sundance, à Park City (ouest des Etats-Unis). Avec ce doublé (le premier depuis Precious en 2009), il ne serait pas étonnant de le voir à Cannes, dans la sélection Un certain regard, pour sa première internationale. La distribution de Fruitvale a été acquise par The Weisntein Company, ce qui le place d'ores et déjà en bonne position pour les Oscars de l'an prochain.

Un autre film a réalisé le doublé, le documentaire américain Blood Brother, de Steve Hoover, lui aussi titré par le jury et par le public : un portrait de Rocky Braat, militant américain, en voyage de villégiature en Inde, qui s'est installé dans ce pays pour aider une population touchée par le Sida. C'est la première fois depuis 2006 que le jury et le public de Sundance récompensent deux films identiques.

Le palmarès a par ailleurs récompensé des films aussi variés qu'un documentaire sur les Pussy Riot, une fiction sur l'exode rural aux Philippines, un scénario afghan qui suit une jeune fille enceinte malgré elle, un documentaire sur la révolution égyptienne, un drame chilien autour de la drogue, un documentaire cambodgien sur la crise environnementale, ou le film sud-coréen Jiseul, qui retrace le massacre de civils par l'armée coréenne en 1948, Grand prix du jury pour les fictions étrangères.

Le Palmarès

Grand prix du jury / Fiction US : Fruitvale de Ryan Coogler, avec Michael B. Jordan, Octavia Spencer

Grand prix du jury / Fictions étrangères : Jiseul, de Muel O (Corée du sud), avec Min-chul Sung, Jung-won Yang et Young-soon Oh

Grand prix du jury / Documentaire US : Blood Brother de Steve Hoover

Grand prix du jury / Documentaires étrangers : A River Changes Course, de Kalyanee Mam (Cambodge)

Prix du public / Fictions US : Fruitvale de Ryan Coogler, avec Michael B. Jordan, Octavia Spencer

Prix du public / Fictions étrangères : Metro Manila, de Sean Ellis (Philippines/Royaume Uni) , avec Jake Macapagal, John Arcilla et  Althea Vega

Prix du public / Documentaires US : Blood Brother, de Steve Hoover

Prix du public / Documentaires étrangers : The Square (Al Midan), de Jehane Noujaim (Egypte)

Prix du public / Best of NEXT : This is Martin Bonner, de Chad Hartigan, avec Paul Eenhoorn, Richmond Arquette et Sam Buchanan

Prix de la mise en scène / Fictions US : Afternoon Delight, de Jill Soloway

Prix de la mise en scène / Fictions étrangères : Crystal Fairy, de Sebastián Silva (Chili)

Prix de la mise en scène / Documentaires US : Cutie and the Boxer, de Zachary Heinzerling

Prix de la mise en scène / Documentaires étrangers : The Machine Which Makes Everything Disappear, de Tinatin Gurchiani (Géorge/Allemagne)

Prix Waldo Salt du scénario / Fictions US : In a World..., de Lake Bell

Prix du scénario / Fictions étrangères : Wajma (An Afghan Love Story), de Barmak Akram (Afghanistan)

Prix du montage / Documentaires US : Gideon's Army, de Dawn Porter

Prix du montage / Documentaires étrangers : The Summit, de Nick Ryan (Irlande)

Prix de la photo / Fictions US : Bradford Young pour Ain’t Them Bodies Saints et Mother of George

Prix de la photo / Fictions étrangères : Lasting, de Jacek Borcuch (Pologne/Espagne)

Prix de la photo / Documentaires US : Dirty Wars, de Richard Rowley

Prix de la photo / Documentaires étrangers : Who is Dayani Cristal?, de Marc Silver (Royaume Uni)

Prix spécial du jury pour la mise en scène / Documentaires US : Inequality for All de Jacob Kornbluth et American Promise, de  Joe Brewster et Michèle Stephenson

Prix spécial du jury pour l'interprétation :  Miles Teller et Shailene Woodley dans The Spectacular Now, de James Ponsold

Prix spécial du jury pour le son / Fictions US : Shane Carruth et Johnny Marshall pour Upstream Color, de Shane Carruth

Prix spécial du jury / Fictions étrangères : Circles, de Srdan Golubovic (Serbie / Allemagne / France / Croatie / Slovénie)

Prix spécial du jury pour l'esprit punk / Documentaires étrangers : Pussy Riot – A Punk Prayer , de Mike Lerner et Maxim Pozdorovkin (Russie/Royaume Uni)

Prix du public du court métrage : Catnip: Egress to Oblivion?, de Jason Willis

Une suite à Tigre et Dragon, mais sans Ang Lee

Posté par vincy, le 26 janvier 2013

The Weinstein Company veut produire une suite à Tigre et Dragon. Fianncièrement, ça se comprend. Ce film d'Ang Lee sorti en 2000 a rapporté 215 millions de $ dans le monde, alors qu'il est en langue chinoise. Aux USA, il détient toujours le record pour un film en langue étrangère avec 128 millions de $ au box office. Par ailleurs, il avait récolté 4 Oscars sur dix nominations...

Dreadline.com affirme que le tournage de la suite débuterait en mai, sans son réalisateur Ang Lee. Il faut savoir que les frères Weinstein avaient négocié avec leur ancienne société, Miramax, depuis passée sous le giron de Disney, la possibilité de réaliser des suites aux films qu'ils avaient produits à l'époque. Ainsi The Weinstein Company réfléchit également à une suite pour Rounders : le poker devenant un phénomène mondial à la télévision.

La suite a été écrite par John Fusco (Hidalgo, Le royaume interdit) et pourrait être filmée par Ronny Yu, plus habitué aux séries B de genre, actuellement en négociation. L'histoire est adapté du cinquième livre de la série "Grue de fer" de Wang Du Lu (Tigre et Dragon était l'adaptation du quatrième), Silver Vase, Iron Knight (publié en 1942).

L'histoire se concentre toujours sur le personnage de Yu Shu Lien, interprété à l'origine par Michelle Yeoh. On ignore si les comédiens reprendront leurs rôles.

Hollywood annule ses soirées glam après la tuerie de Newton

Posté par vincy, le 20 décembre 2012

C'est Noël au box office, mais les traditionnelles avant-premières festives ont été annulées. Après la tuerie de l'école élémentaire de Newton, les studios ont préféré faire preuve d'humilité, de gravité, et la rigueur financière n'est pas pour leur déplaire.

Bref, pas question pour les stars de fouler le tapis rouge et de défiler au bar à cocktails. The Weinstein Company a a annulé la soirée prévue pour l'avant-première de Django Unchained. La Fox a rayé de l'agenda "people" l'avant-première et la soirée de Parental Guidance (titre ironique faisant référence aux niveaux de censure des films aux USA) et retardé l'avant-première de Pittsburgh de Jack Reacher.

Il faut dire que le débat est passionnel aux USA. Suite au massacre de Newton, la NRA (National Rifle Association) a logiquement accusé Hollywood d'être responsable de la violence ambiante du pays et rappelé que le droit de posséder une arme était constitutionnel en Amérique. Aucune étude ne prouve les propos de ce lobby surpuissant. C'est d'ailleurs Absurde quand on sait que la violence dans les films ou les jeux est encadrée par un système de "protection" des mineurs assez rigoureux, même si ce système de classification est très hypocrite, plaçant un sein dénudé au même rang qu'un meurtre de sang froid...

Mais, quelques mois après la folie meurtrière d'Aurora à une avant-première de The Dark Knight Rises, les Américains commencent à s'interroger sur ce droit constitutionnel d'accéder facilement à des armes lourdes. Tous les Américains ne s'en plaignent pas puisque les armes à feu ont été l'un des cadeaux vedette de Noël. Entre ceux qui sont partisans d'un contrôle plus strict et d'autres qui préfèreraient donner des armes aux enseignants, le président Obama, qui tend vers la première option, devra faire preuve de pédagogie.

On n'y croit moyennement. Déjà après le carnage de Columbine (qui a inspiré le roman puis le film We need to talk about Kevin, la Palme d'or Elephant et le documentaire Bowling for Columbine), on imaginait que les mentalités allaient changer. Michael Moore a d'ailleurs diffusé gratuitement son docu sur le Net juste après les événements de Newton. Et pourtant les mentalités ne changent pas et une étude récente montrait même que le nombre d'actes gravement violents avait doublé en 50 ans dans les James Bond.

Toujours plus? Mais jusqu'à quand?

Intouchables cartonne à l’étranger et Harvey Weinstein le prend en main aux USA

Posté par vincy, le 5 mars 2012

7,3 millions d'entrées dans le monde : Intouchables a déjà dépassé les 55 millions d'euros de recettes hors territoire français. Son total mondial en fait le 2e film de l'année, juste derrière Voyage au centre de la terre 2. Un score exceptionnel pour un film produit en dehors d'un studio hollywoodien.

Phénomène européen

En Italie, où il vient de démarrer sa carrière en tête du classement, Quasi Amici, titre italien du film, a attiré 226 000 spectateurs le premier week-end. Ils se sont ajoutés au million d'entrées en Suisse (record depuis plus de 20 ans) et aux 900 000 en Belgique. Et surtout aux 5,5 millions d'Allemands (dont 440 000 Autrichiens) qui ont déjà été le voir en salles, devenant ainsi le film en langue Française le plus populaire depuis plus de trente ans (Le Gendarme et les Extra-terrestres). Cela fait sept semaines de suite qu'Intouchables (Ziemlich beste Freunde en allemand) domine les autres films Outre-Rhin. A lui tout seul, il a attiré autant de spectateurs germanophones que tous les films français l'an dernier.

Il va désormais affronter le marché espagnol (Intocable, 9 mars) et surtout américain (25 mai). Aux USA, le film est entre les mains d'Harvey Weinstein, qui vient de remporter un joli succès personnel avec The Artist, en passe de devenir l'un des cinq plus important succès de sa nouvelle compagnie de distribution, The Weinstein Company. "Un film français, c'est ce qu'il y a de plus cool en ce moment" a-t-il confié.

Polémique sur le racisme présumé du film

Le dernier nabab du cinéma américain a déjà commencé à déminer le terrain. Intouchables est en effet au coeur d'un mauvais buzz depuis sa sortie en France. Accusé de racisme par la critique américaine, Weinstein anticipe. Il a notamment dénoncé les propos de Jean-Marie Le Pen qui s'en prend à un film où un "délinquant immigrant" aide un handicapé : "Il y a cet homme politique en France, (...) il a dit que le personnage de François représente la France handicapée et que le personnage d'Omar représente les immigrés, et que la France ne sera pas sauvée par ces immigrés." Il a ajouté : "Jean-Marie, j'ai deux mots pour vous, et ce n'est pas "happy birthday" !" Le producteur et distributeur américain se dit effrayé par le soutien populaire à la candidate éventuelle Marine Le Pen et répugné par l'opinion - "bigote" selon Weinstein - du père sur Intouchables. "Ce serait un désastre pour la France si ces idées se répandaient".

Jeudi dernier, Intouchables vient de débuter sa série d'avant premières en ouvrant les Rendez-vous du cinéma français à New York. L'accueil a été chaleureux. Mais tout le monde a en tête la critique de Variety cet automne (voir notre actualité du 24 décembre), où la comédie était qualifiée de film raciste et Omar Sy de "singe savant". Le New York Times n'a pas été plus tendre en février :  "une grossière fiction qui exploite tous les vieux stéréotypes de l'homme noir en libérateur de culture".

A cause de leur histoire, les Américains voient du racisme partout. Viola Davis, citée à l'Oscar de la meilleure actrice pour son rôle de bonne dans La couleur des sentiments, en a fait l'expérience l'an dernier. Un film est considéré comme raciste si le Noir est dans le rôle du "soumis". Il ne l'est pas si les personnages peuvent être interchangeables et le scénario indifférent à la couleur de peau. Apparemment, cela vaut quelque soit le message ou le contexte historique.

Le Monde a interviewé Manthia Diawara, Américain d'origine malienne, professeur à l'université de New York et auteur d'African Film : "c'est un film inoffensif et plutôt drôle" mais "le Blanc s'éloigne par sa rationalité ou par une manière de négliger l'intuition, l'émotion, et, de temps en temps, il a besoin du Noir pour lui rappeler qu'il est humain. C'est son contemporain primitif". Omar Sy ne serait donc qu'un Noir malin et amusant.

Harvey Weinstein honoré à Paris en juin

Peu importe qu'Intouchables séduise ou pas les Américains. Weinstein peut toujours en faire un remake puisqu'il en a acquis les droits en juillet dernier. Selon Olivier Nakache, "c'est dans les tuyaux". Pour l'instant, il prépare la bande annonce, les affiches et a programmé le film dans différentes avant premières. On parle aussi d'un événement à Cannes pour célébrer le succès phénoménal du film.

Harvey Weinstein sera ensuite en France début juin pour l'hommage qui lui sera rendu au premier Champs Elysées Film festival (6-12 juin, voir notre actualité du 23 octobre 2011). C'est bien le minimum pour celui qui a permis à un film français d'obtenir l'Oscar suprême avec The Artist. Il avait déjà distribué l'autre film phénomène des années 2000, Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, et produit Le Patient anglais, qui avait valu un Oscar à Juliette Binoche. Le Festival lui décernera un trophée pour l'ensemble de sa carrière et projettera une sélection des plus grands films qu'il a produit (y compris durant la période Miramax).

5 Oscars pour The Artist et Jean Dujardin lâche un « putain » à la TV américaine!

Posté par vincy, le 27 février 2012

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Tout le palmarès des Oscars
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Jean Dujardin a lâché la phrase juste : "Ouah! Putain! Merci! Formidable!" Normalement "fuck" est bippé aux USA mais les censeurs n'ont pas du comprendre le mot "Putain". Pourtant ça résumait bien la soirée vécue par The Artist. 5 Oscars au compteur, en plus de ses 6 Césars de vendredi soir, et sans oublier un prix à Cannes, les Golden Globes, les Spirit Awards, les British Awards... C'est la première fois qu'un film non anglophone reçoit l'honneur de l'Oscar du meilleur film.

Dujardin est le premier acteur français à recevoir un Oscar dans un rôle principal. Chapeau l'artiste. Avec le César d'Omar Sy vendredi soir, ce sont deux enfants de la télé, deux princes de comédie qui ont gagné. Car c'est aussi cela qu'il faut noter : en ces temps de crise, c'est la comédie qui a été couronnée.

The Artist c'est évidemment la victoire de Thomas Langmann, producteur. Mais c'est aussi le come-back d'Harvey Weinstein, grand monopolisateur d'Oscars dans les années 90, qui a fait un travail de lobbying et une campagne de marketing impeccables. Weinstein est le grand vainqueur hollywoodien de la soirée.

Bien sûr il ne faut pas s'étonner que ce soit ce film français, qui devait être hors-compétition à Cannes, avant de rentrer in extremis dans la liste des films du jury de la compétition, qui réussisse cet exploit : une oeuvre hommage à Hollywood et ses origines muettes, en noir et blanc mais consensuel, tournée à Los Angeles avec une partie de son équipe artistique et technique américaine.

Mais The Artist montre aussi que rien n'est impossible pour un film français : Michel Hazanavicius est le premier français (hormis Polanski) à gagner l'Oscar du meilleur réalisateur, et l'un des rares étrangers de l'histoire de la cérémonie. Ludovic Bource rejoint la longue liste des compositeurs français primés, mais le dernier en date était Gabriel Yared en 1996!

The Artist finit donc ex-aequo avec Hugo Cabret, qui a aussi remporté cinq Oscars, dans les catégories techniques, faisant entrer la 3D au tableau d'honneur.

Pour le reste la soirée a oscillé comme une montagne russe, avec quelques très bonnes idées visuelles, des présentations parfois inspirées (le casting de Mes meilleures amies, les déclarations d'amour de Natalie Portman et Colin Firth aux acteurs et aux actrices nommés) ou pas (qu'Angelina Jolie était froide), des séquences impressionnantes (le spectacle du Cirque du soleil sur la musique de Danny Elfman) et des moments un peu plus plats. Il y a eu peu de surprises au final. Harvey Weinstein a confirmé son rôle de faiseurs de rois, entre The Artist et La dame de fer, qui a valu un troisième Oscar à Meryl Streep, 20 ans après le dernier (Le choix de Sophie), et avec un record de 17 nominations.

Une séparation, récompensé comme on s'en doutait de l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, permet à l'Iran de gagner son premier Oscar.

Christopher Plummer, avec sa statuette de meilleur second rôle masculin, devient le plus vieux gagnant pour un Oscar d'interprétation. A 82 ans, il a tout juste deux ans de moins qu'Oscar.

On ne portera, pour une fois aucun jugement. Le palmarès était sans doute plus prévisible qu'on ne voulait l'anticiper. Reste la débauche de moyens pour glorifier le 7e Art hollywoodien, qui cette année avait une "french flavor" inhabituelle.