Off-courts Trouville 2013 : un palmarès qui souligne la vitalité du court métrage francophone

Posté par MpM, le 16 septembre 2013

off courtsC'est à l'issue d'une semaine riche en projections, ateliers et événements en tous genres que la 14e édition du Festival Off-Courts de Trouville a dévoilé son palmarès.

Les compétitions séparées (France/Québec/Reste du monde) ont permis aux différents jurys de souligner l'émergence de jeunes talents des deux côtés de l'Atlantique sans créer de rivalité artificielle.

Côté Québec, c'est donc Là où je suis de Myriam Magassouba qui a remporté le prix du jury. Le film est la chronique ultra-sensible d'un travail de deuil tout en retenue. La danse y joue notamment un rôle à la fois de catharsis et d'hommage, qui s'expriment avec une extrême douceur dans la séquence finale. Une mention spéciale a également été attribuée à Nicola sans s de Xavier Havitov, film d'animation sur le syndrome d'Asperger.

Côté français, Les perruches de Julie Voisin, comédie débridée sur la maladie, a convaincu à la fois le grand jury qui lui décerne son grand prix et le jury jeunes, qui lui remet le Prix de l'Office franco-québécois pour la jeunesse.

Deux mentions récompensent par ailleurs des œuvres diamétralement opposées : le très maîtrisé et bouleversant Bout du fil de François Raffenaud (également prix de la Critique), qui suit le quotidien d'une vieille comédienne en attente d'un rôle, et Les deux morts de Parfait de Leila Fenton, chronique à hauteur d'enfant, plutôt niaise, et au fort pouvoir lacrymal rapidement exaspérant.

A noter également que le prix Unifrance revient au très réussi Retour de Yohann Kouam, dans lequel un jeune adolescent est bouleversé par la découverte de l'homosexualité de son frère aîné.

Enfin, sans surprise, les trois prix du public récompensent des comédies (Diagnostic, pochade un peu poussive de Fabrice Bracq, et Le toasteur de Michaël Lalancette farce familiale dans lequel un homme tente de se suicider avec son grille-pains) et un pseudo-drame à l'idéologie douteuse qui semble démontrer (assez caricaturalement) le dysfonctionnement inévitable d'une cellule familiale différente du modèle classique homme/femme/enfant (Elektric Indigo de Jean-Julien Colette).

Un palmarès assez représentatif de l'hétérogénéité d'une sélection 2013 qui mêlait des œuvres extrêmement maîtrisées à des propositions de cinéma plus inabouties, voire ratées. La sélection française, notamment, proposait 23 films de qualité variée, où la légèreté l'emportait sur la drame, et où les bons sentiments le disputaient souvent au désir d'aborder des thèmes de société. On sent que les réalisateurs sélectionnés ont des envies et des ambitions, voire d'excellentes idées de départ, mais qu'il leur manque trop souvent la possibilité d'aller au bout de leur projet.

A défaut de chefs d’œuvre d'originalité et de maîtrises, on a donc pu découvrir des films qui osent, qui expérimentent, et qui se trompent parfois, laissant rarement indifférents ceux qui les regardent. En plus des lauréats déjà cités, on peut ainsi retenir le troublant Je t'attends toujours de Clément Rivière, vrai-faux documentaire sur la disparition d'un enfant amateur d'ovni, Duku Spacemarines, pur délire d'étudiant en cinéma qui essaye de pitcher son prochain film et se laisse emporter par son enthousiasme, ou encore 5 mètres 80 de Nicolas Deveaux, ballet aquatique de girafes spécialistes de plongeons acrobatiques.

Tous les prix

Prix du jury
Là où je suis de Myriam Magassouba

Mention spéciale
Nicola sans s de Xavier Havitov

Grand Prix
Les perruches de Julie Voisin

Mention spéciale
Le bout du fil de François Raffenaud et Les deux morts de Parfait de Leila Fenton

Prix de la critique
Le bout du fil de Francois Raffenaud

Prix Office franco-québécois pour la jeunesse
Les perruches de Julie Voisin

Prix Spirafilm
Mila de Kristina Wagenbauer

Mention prix Spirafilm
Le grand voyage d'Elastika de Guillaume Blanchet

Prix Unifrance
Le retour de Yohann Kouam

Prix du public pour un film européen et/ou francophone
Elektric Indigo de Jean-Julien Colette

Prix du public pour un film québécois
Le toasteur de Michaël Lalancette

Prix du public pour un film français
Diagnostic de Fabrice Bracq

14e édition Off-courts de Trouville : le monde leur appartient

Posté par MpM, le 11 septembre 2013

off courtsLe Festival Off-Courts de Trouville, dont la 14e édition se déroule jusqu’au 14 septembre, se veut un "mélange de réalisme et d’utopie" qui réunit des artistes issus de toutes disciplines culturelles (cinéma, vidéo, musique, photo, arts visuels…) et venus du monde entier.

Cette année, une nouvelle section compétitive ouverte sur le monde s’ajoute à la sélection de films français et à celle des films québécois. En tout, ce sont ainsi près de soixante courts métrages qui seront soumis au regard des différents jurys, parmi lesquels des œuvres de Madagascar, du Liban et de Bulgarie.

En parallèle, une multitude de projections, événements et journées spéciales viennent ponctuer la manifestation : une carte blanche au prix SNCF du polar, une sélection de fausses bande-annonces québécoises, des films réalisés à partir de jeux 8-bits (les jeux à gros pixels des années 80), un temps fort sur la thématique de l’eau, des films trashs, des projections en plein air, des films engagés, etc.

Par ailleurs, Off-courts propose différents laboratoires de création permettant à de jeunes réalisateurs venus du monde entier de réaliser un court métrage en 48h, de créer des clips ou encore de développer des bandes originales de films.

Enfin, la manifestation organise son propre marché du film où les 2200 films reçus en 2013 sont disponibles. Acheteurs, distributeurs, producteurs, réalisateurs et programmateurs peuvent ainsi y découvrir les auteurs de demain, mais également les partenaires potentiels pour de futures réalisations.

Des concerts, des ateliers pédagogiques, une programmation jeune public et bien d’autres événements complètent ce programme déjà bien rempli qui fait de Trouville, l’espace d’une semaine, la capitale du court métrage international.