#OscarsSoWhite – Face à la polémique, les Oscars se réforment en profondeur

Posté par vincy, le 23 janvier 2016

C'était l'année de trop. Un an après la polémique autour de l'absence de nominations d'Ava DuVernay, réalisateur de sexe féminin et de couleur noire, les Oscars ont du affronter une fronde médiatique sur la question ultrasensible aux Etats-Unis de la représentation des minorités (les "non blancs représentant 40% de la population américaine). C'est désormais la question qui est posée dans chaque interview. Tout le monde se doit d'y répondre: les Oscars sont-ils racistes? (lire aussi notre article du 17 janvier) Les vétérans - de Michael Caine à Charlotte Rampling - ont beau tempéré, rien n'y fait. Le hashtag #OscarsSoWhite continue de se propager. Les Will Smith, Spike Lee (pourtant Oscar d'honneur cette année) & co ont décidé de boycotter la cérémonie, qui sera d'ailleurs animée par Chris Rock, comique afro-américain qui va devoir jongler sur le sujet avec délicatesse, ou pas. Certains activistes lui ont demandé de démissionner de son poste. Dustin Hoffman a même parlé de "racisme subliminal". Mais si la fronde provient des afro-américains, elle touche en fait toutes les minorités ethniques (asiatiques, latinos) et l'égalité hommes-femmes.

Aucun acteur, aucune actrice, aucun cinéaste n'est issu des rangs de la "diversité" cette année. Certains plaideront que noirs, latinos, asiatiques n'ont pas eu les meilleurs rôles (et la responsabilité est rejetée sur les studios), d'autres pointent des absences criantes (Idris Elba pour commencer). Au-delà du problème de couleur de peau, les Oscars sont aussi critiqués pour leur misogynie, reflet d'une industrie qui laisse peu de pouvoirs et peu de films entre les mains d'une femme - aucune réalisatrice n'est citée (une seule, française, dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère) -, et pour leur homophobie (le procès est latent depuis la défaite de Brokeback Mountain il y a plus de dix ans).

Des membres essentiellement mâles, vieux et blancs

Dans l'urgence, et afin d'éteindre le feu qui s'empare de la vénérable Académie, une réforme assez ample a été votée unanimement jeudi 21 janvier pour laisser plus de place aux femmes et aux minorités ethniques dans le corps des votants. La présidente de l'Académie, Cheryl Boone Isaacs, une femme noire qui doit se sentir blessée intimement par les attaques, a proposé une politique d'ouverture plutôt que de quotas.

Il y a actuellement 6261 membres ayant le droit de voter (sur un total de 7152). Tous travaillent dans divers métiers de l'industrie du film. La liste évolue marginalement chaque année, en s'ouvrant à ceux qui ont été nommés récemment ou à des talents reconnus dans les grands festivals. En juin dernier, 322 nouveaux noms se sont ajoutés, soit l'une des plus importantes transformations de l'histoire de l'Académie. Et on constate en effet une amélioration du côté de la diversité et de la féminisation.

Objectif: doubler le nombre de femmes et de votants issus des minorités

L'Académie souhaite désormais, d'ici 2020, doubler le nombre de femmes membres (et atteindre ainsi 48%) et de professionnels issus des minorités ethniques (et atteindre ainsi 14%). Actuellement, les membres sont vieux (en moyenne) mais surtout mâles (76%) et blancs (93%). Ava DuVernay a été l'une des premières à réagir vendredi sur Twitter: "C'est un bon pas au cours d'un chemin long et compliqué pour les gens de couleur et les femmes artistes".

Mais la réforme va bien au-delà d'une simple intention arithmétique. Car désormais, les nouveaux membres n'auront le droit de vote que pour dix ans et non plus à vie, et ce droit ne sera renouvelé que si les membres ont été actifs au cinéma pendant la décennie en question. Le droit de vote à vie ne sera obtenu qu'au bout de trois décennies actives dans l'industrie ou après l'obtention d'une nomination ou d'un Oscar.

Manière de rajeunir le panel qui est considéré depuis des décennies comme trop conservateur. Déjà, il y a quelques années, les Oscars avaient limité les campagnes de lobbying et de promotion mondaine lorsque certains outsiders ont réussi à l'emporter sur des films historiquement plus marquants.

Nouveau processus d'adhésion et fin du statut de membre à vie

L'Académie s'attaque désormais au coeur du réacteur en altérant le processus de sélection de nouveaux membres, jusque là centré sur la cooptation. Une campagne ambitieuse et mondiale pour identifier de nouveaux membres qualifiés représentant une plus grande diversité sera lancée.

"L'Académie va mener le mouvement et ne pas attendre que le secteur rattrape le retard" en termes de diversité, a déclaré Cheryl Boone Isaacs. Manière de renvoyer aussi la balle enflammée aux studios. Elle reproche la lenteur des changements dans les institutions hollywoodiennes, et conforte ainsi le sentiment d'acteurs comme George Clooney qui soutient que l'Académie avait régressé sur ces points là ces dix dernières années.

Les statistiques sont sans appel

Historiquement, les Oscars ont souvent été confrontés à ce genre de crise "politique", certains refusant même la statuette.

Statistiquement, il est vrai que les Oscars sont blancs.
Afro-américains: 4 acteurs noirs ont remporté l'Oscar du meilleur acteur (19 nominations pour 13 comédiens) ; Une actrice noire a été oscarisée (10 nominations, 10 comédiennes) ; 4 acteurs ont reçu l'Oscar du meilleur second rôle masculin (16 nominations pour 14 comédiens, dont 3 ont aussi été nommés pour l'Oscar du meilleur acteur) ; 6 actrices ont été honorées d'un Oscar du meilleur second rôle féminin, dont Hattie McDaniel en 1939, pionnière en la matière (sur 19 nominations, dont 2 ont aussi été nommés pour l'Oscar de la meilleure actrice) ; et sinon les afro-américains ont récolté 70 nominations (dont seulement 3 pour le meilleur réalisateur et 6 pour le meilleur film) dans les autres catégories (une seule cette année) pour 17 victoires (2 pour l'adaptation, un seul pour le meilleur film, 6 pour la meilleure chanson, 2 pour la meilleure musique...).
Les Latinos (hors artistes d'Amérique latine) doivent se contenter de 3 Oscars (deux meilleurs seconds rôles féminins, un pour la meilleure chanson) sur 8 nominations.
Les Asiatiques de nationalité américaine ne comptent que quatre nominations dans la catégorie réalisateur et six toutes catégories d'interprétation confondues. Le nombre est beaucoup plus important si on prend en compte les artistes britanniques d'origine asiatique ou simplement les nombreux talents d'Asie qui ont collaboré à Hollywood.
Côté femmes, une seule réalisatrice a remporté l'Oscar du meilleur film et celui du meilleur réalisateur (Kathryn Bigelow). Seules trois autres réalisatrices ont été nommées dans l'histoire de la catégorie meilleur réalisateur.
Catégorie intéressante puisque les cinq derniers vainqueurs sont tous nés à l'étranger...

Oscars 2016 : Entre blancheur, oubli et hypocrisie

Posté par wyzman, le 17 janvier 2016

Jeudi dernier, l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences a dévoilé la liste des nommés aux prochains Oscars. Bien évidemment, les 12 nominations de The Revenant et le sacre à venir de Leonardo DiCaprio n'ont échappé à personne. Néanmoins, et très vite, la Toile n'a pas manqué de relever l'absence flagrante d'acteurs de couleur parmi les 20 nommés aux prix d'interprétation. Plus encore, ou plus grave si vous préférez, cette année les catégories Meilleur documentaire et Meilleur scénario original ont également été touchées par cet "oubli" des votants. Si l'on s'attarde sur l'histoire des Oscars, on constate très rapidement que ce type d'oubli (ne pas nommer des professionnels de l'industrie du cinéma de couleur) n'est pas nouveau. Mais après le tollé rencontré l'année dernière avec le hashtag #OscarsSoWhite, nous pouvions espérer que les choses allaient rentrer dans l'ordre.

Pour expliquer l'absence d'acteurs, de réalisateurs ou de scénaristes de couleur parmi les nommés, nous pourrions dire qu'aucun n'a fourni de travail suffisamment intéressant pour mériter une nomination. Mais ce serait faux. Si vous lisez Ecran Noir ou si vous êtes simplement cinéphile, il ne vous a pas échappé que cette année, certains acteurs de couleur ont livré des performances remarquables. A l'instar de The Wrap (qui a listé pas moins de 14 acteurs oscarisables), nous pensons à Idris Elba (Beasts of No Nation), Mya Taylor (Tangerine), Will Smith (Concussion), Oscar Isaac (Ex Machina), Jason Mitchell (Straight Outta Compton) et bien évidemment Michael B. Jordan (Creed). Alors comment se fait-il qu'aucun d'entre eux ne soit nommé ? Et comment peut-on penser à nommer Sylvester Stallone pour Creed et pas celui qui porte tout le film ?

93% des votants aux Oscars sont blancs

Premier élément de réponse : Hollywood est l'incarnation même de l'hypocrisie. Récemment, nous évoquions son sexisme apparent (11% de femmes scénaristes, sérieusement ?) Comme le dit si bien Spike Lee : "Nous pourrions remporter un Oscar maintenant ou plus tard, mais un Oscar ne va pas fondamentalement changer comment Hollywood fait du fric. Je ne parle pas des stars hollywoodiennes. Je parle des cadres. Nous ne sommes pas dans la pièce." Et le réalisateur de Inside Man voit juste : rares sont les personnes de couleur qui ont du poids à Hollywood, qui prennent les décisions qui importent, qui sont prêtes à investir dans des projets "orientés" vers les gens de couleur, hormis quels comédies "ciblées" pour la communauté afro-américaine, où la mixité n'est jamais flagrante. Les Oscars ne sont ainsi que la résultante de la "blanchitude" de la chaîne de valeur. En décembre 2013, le Los Angeles Times portait un constat effarant : sur les 6028 votants, 93% d'entre eux étaient blancs, 76% étaient des hommes et la moyenne d'âge était de 63 ans. Oui, oui, 63 ans ! Voilà sans doute pourquoi 6 des 8 films nommés pour l'Oscar du Meilleur film cette année sont portés par des hommes d'origine caucasienne.

Deuxième élément de réponse : la diversité se trouve du côté de la série télé. Après l'annonce des nominations, Fusion n'a pas tardé à lister tous les acteurs de séries qui comptent aujourd'hui. De Viola Davis (How to Get Away with Murder) à Taraji P. Henson (Empire) en passant par Gina Rodriguez (Jane the Virgin), Aziz Ansari (Master of None) et Constance Wu (Fresh Off The Boat). Bref, et comme le précisait Viola Davis lors de son discours aux derniers Emmy Awards (elle était la première afro-américaine à recevoir ce prix!), il est impossible pour des acteurs de couleur de remporter des prix lorsque les rôles intéressants n'existent pas. Mais vous conviendrez que depuis Grey's Anatomy, la télévision américaine n'a eu de cesse de se colorer efficacement, lentement et sûrement. Merci Shonda Rhimes !

Troisième élément de réponse : les critiques n'atteignent pas la télévision. La 88ème cérémonie sera retransmise sur ABC le 28 février prochain et les patrons de la chaîne n'ont pas choisi n'importe quel hôte : l'acteur noir Chris Rock. Comique apprécié, rentable (Tout le monde déteste Chris, Madagascar, Empire) et pragmatique, il ne fait aucun doute que les blagues à caractère racial iront bon train ce soir-là. Après Diana Ross (1974), Richard Pryor (1977, 1983) et Whoopi Goldberg (1993, 1995, 1998, 2001), Chris Rock n'est que la quatrième personnalité de couleur à se faire le présentateur de cette cérémonie. Et bien qu'il l'ait déjà fait en 2005, il est important de préciser que Chris Rock suit Ellen DeGeneres (2014) et Neil Patrick Harris (2015), deux acteurs ouvertement homosexuels et donc membres de ce que l'on appelle encore une "minorité".

Quatrième élément de réponse : les grands rôles au cinéma sont souvent des clichés. Précisons qu'ici il est question de rôles destinés à des acteurs de couleur. A Hollywood, les rôles destinés aux acteurs non-Caucasiens sont de trois types : criminel, comique ou figure historique. Et ils sont le plus souvent l'œuvre de scénaristes blancs. Voilà pourquoi le dernier black à remporter l'Oscar du meilleur acteur était Forest Whitaker pour Le Dernier Roi d'Ecosse (2006). Du côté des femmes, c'est la violence (psychologique ou physique) subie par leur personnage qui détermine leur oscarisation. Et les nominations passées d'Angela Bassett (Tina - 1993), Halle Berry (A l'ombre de la haine - 2001), Gabourey Sidibe (Precious - 2009), Viola Davis et Octavia Spencer (La Couleur des sentiments - 2011) et Lupita Nyong'o (12 Years a Slave - 2013) en sont la preuve ! Que ce soit pour le box office ou les Oscars, les minorités subissent la Loi hollywoodienne (à savoir fédérer le plus grand nombre). Or, les studios ont su fabriquer des stars "blacks" bankables et respectables dans les années 90 (Denzel Washington, Morgan Freeman, Will Smith, Samuel L. Jackson) mais en ont été incapables depuis quinze ans. Il y a de grands acteurs, de grandes actrices, mais apparemment, personne ne les voit. Et pire, personne ne peut penser qu'un James Bond soit noir, malgré les rumeurs / fantasmes autour de cette hypothèse, ou que la couleur de peau ne change rien à un personnage principal d'un drame oscarisable.

Cinquante nuances de Grey logiquement favori des Razzie Awards 2016

Posté par vincy, le 13 janvier 2016

C'est une sorte de plaisir caché mais jouissif. s Razzies nous rappellent que Hollywood nous a fait bien rire, jaune, ou bien ennuyé, avec certaines productions et des performances risibles. Le nanar élevé au rang d'honneur. Avec 6 nominations, Cinquante nuances de Grey restera même dans les annales. Pire film, pire acteur, pire actrice, pire couple à l'écran, pire réalisatrice, pire scénario. On ne peut pas faire pire. Ah si: Pixels, Paul Blart's Mall Cop 2 et Jupiter Ascending en reçoivent aussi six chacun. Tous nominés dans la catégorie meilleur film, aux côtés des Fantastic Four (seulement 5 nominations).

Côté acteurs on retrouve Johnny Depp, Channing Tatum, Adam Sandler (un habitué), Eddie Redmayne (pourtant oscarisé en février dernier) et Kevin James (dans deux catégories, un must). Côté actrices, Jennifer Lopez, Gwyneth Paltrow, Mila Kunis, Rooney Mara (dans Pan), Julianne Moore (oscarisée elle aussi) vont pouvoir engueuler leur agent.

Les Razzies flinguent aussi les remakes et autres sequels inutiles comme Alvin et les Chipmunks, Human Centipede 3, Hot Tub Machine 2. Globalement, les nominations se concentrent sur les mêmes films (même si Pan et Mortdecai s'ajoutent à la liste à cause des comédiens).

Nul ne doute que ces films ne passeront pas à la postérité. Mais pour bien en être sûr, il suffit de lire l'intitulé de la catégorie "pire duo à l'écran" de l'année pour se rappeler à quel point le producteur du film a manqué de flair ou de goût: les quatre acteurs qui forment les 4 Fantastiques (dommage, un cinquième aurait peut-être pu éviter ce désastre) ; Johnny Depp et sa moustache factice (regrettable, c'est la seule originalité du jeu de l'acteur et le running gag du film) ; Jamie Dornan et Dakota Johnson (dur dur d'être crédible dans le porno quand il n'y a aucune alchimie) ; Kevin James et sa moustache factice ou son Segway (c'est vrai qu'un mec moustachu sur un segway, ça donne pas envie d'en acheter un) ; Adam Sandler et n'importe quelle de ses paires de pompes (dans The Cobbler du réalisateur Tom McCarthy, l'un des favoris pour les Oscars avec Spotlight).

Notons que les Razzies innovent avec une catégorie de la rédemption (des acteurs souvent nommés et qui ont réussi à faire un bon film). Elizabeth Banks, gagnante d’un Razzie mais à l'affiche de deux gros hits (Hunger Games et Pitch Perfect 2) ; M. Night Shyamalan, qui cumule 9 nominations aux Razzies (et 4 gagnantes), qui s’est rattrapé avec The Visit ; Will Smith, qui a retrouvé le chemin de la respectabilité après le flop After Earth, grâce à Seul contre tous ; et Sylvester Stallone, recordman des nominations aux Razzies, et pourtant enfin vainqueur d'un Golden Globe avec Creed.

A Hollywood et en France, la diversité c’est maintenant ?

Posté par wyzman, le 3 octobre 2015

La diversité. Voilà plusieurs années qu'à Hollywood, c'est le seul mot qu'il convient d'avoir à la bouche pour évoquer les personnages, les acteurs, les scénaristes, les réalisateurs, les producteurs. Bref, toute la chaîne de commandement du septième art ! Qu'il s'agisse de genre, d'orientation sexuelle, de religion ou d'environnement social, l'audiovisuel américain fait son possible pour mettre en avant ses minorités. Et si aujourd'hui le mot nous intéresse plus que jamais, c'est parce ses "effets" se font (enfin) sentir. Si vous suivez l'actualité du box office américain, il ne vous aura pas échappé que durant 5 semaines consécutives, ce sont des films portés par des acteurs de couleur qui en ont pris la tête. Il y a d'abord eu Straight Outta Compton, le biopic basé sur l'histoire du groupe de hip-hop N.W.A. Puis est venu War Room, un drame marital et religieux au succès inespéré. Et une semaine plus tard, c'est le thriller The Perfect Guy qui faisait des merveilles. Comme le fait The Wrap, nous nous demandons si l'intérêt soudain des spectateurs pour ces films va attirer l'attention des grandes pontes d'Hollywood.

Car, qu'on se le dise, cette succession de films comportant une majorité d'acteurs noirs est un cas rare, si ce n'est unique. Va-t-elle se reproduire ? Personne ne peut le prédire. On a déjà débattu de la question de savoir s'il y a trop de noirs à l'écran. Mais en attendant, ce phénomène peut être mis en parallèle avec le succès d'une série telle qu'Empire. Parce que cette dernière compte essentiellement des acteurs noirs (Terrence Howard, Taraji P. Henson, Gabourey Sidibe, etc.), il n'est pas étonnant de voir que les Afro-Américains y soient très réceptifs. Les audiences le prouvent, les taux sur les 18-49 ans (la cible préférée des annonceurs) l'attestent. Malheureusement, il ne faut pas nous emballer. Si la sauce prend aux Etats-Unis, ce n'est malheureusement pas le cas ailleurs.

Dans un pays comme le Royaume-Uni qui ne connaît pourtant pas la barrière de la langue, ils étaient à peine plus de 500.000 curieux à regarder le season premiere. Plus encore, et alors que le DVD de la saison 1 devrait sortir en France le 12 novembre, on ne peut que s'inquiéter de la VF que le Groupe M6 tentera au moment de diffuser la série. Nos oreilles vont saigner - et pas qu'un peu ! L'Amérique semble de plus en plus fière de ses minorités (cf. notre article sur les derniers Emmy Awards) mais préfère les projets portés par des stars déjà bien établies - et supposément bankables. On pense ainsi à Vin Diesel (saga Fast & Furious) chez les Latino-Américains et Denzel Washington (The Equalizer) et Will Smith (saga Men In Black) pour les Afro-Américains. Quant aux Asiatiques, si le nombre d'acteurs engagés est de plus en plus important, aucun d'entre eux n'est à même de faire décoller un blockbuster. Ils restent des seconds-rôles même s'il s'agit de stars en Chine, à Hong Kong ou en Corée du sud. Pour le moment en tout cas.

Quid de la France ? Si le cinéma tend à aborder la diversité avec une décomplexion parfois simulée (souvenez -vous de Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu?), le public français n'est pas si réceptif que ça aux œuvres "destinées aux noirs". Samba n'a attiré "que" 3,1 millions de curieux en salles, ce qui semble dérisoire face aux 19,4 millions d'entrées d'Intouchables… En deux semaines, Straight Outta Compton n'a réalisé que 360 000 entrées. Quand How to Get Away with Murder, le thriller produit par Shonda Rhimes et porté par Viola Davis, a attiré 3,3 millions de curieux lors de son lancement, ils n'étaient plus que 399 000 devant le dénouement ! Quant aux œuvres françaises, si elles comptent indéniablement des acteurs de couleur, ce ne sont pas eux qui font décoller les audiences. A titre d'exemple, la série Nos chers voisins ne compte qu'un seul acteur récurrent de couleur (Issa Doumbia). Idem pour Scènes de ménages (Loup-Denis Elion).

Du côté du cinéma français, à l'exception d'Omar Sy, d'une génération déjà bien passée (Roschdy Zem, Sami Bouajilah, Pascal Legitimus) et d'autres humoristes bien identifiables (Jamel Debbouze, Elie Semoun, Gad Elmaleh), ce n'est vraiment pas United Colors of Benetton. Combien de fois une Firmine Richard ou un Isaak de Bankolé se sont plaints d'avoir peu de rôles à jouer... Dans les pays anglo-saxons on est capable de faire jouer Marius des Misérables par un "black". En France, la Comédie Française est désespérément "white". Vous l'aurez compris, en termes de diversité, les Etats-Unis ont un léger coup d'avance et, comparativement, la France semble toujours très blanche... Et plus le temps passe, plus il devient difficile de trouver une explication crédible !

Jared Leto, Will Smith et Tom Hardy dans la Suicide Squad

Posté par vincy, le 3 décembre 2014

Le casting de Suicide Squad, la réponse de Warner aux Avengers de Disney, est officialisé. Le film sera réalisé par David Ayer (Fury) et tourné à partir d'avril à Toronto au Canada. Il sera en salles début août 2016.

Jared Leto – The Joker
Will Smith – Deadshot
Tom Hardy – Rick Flag
Margot Robbie (Le Loup de Wall Street, Tarzan) – Harley Quinn
Jai Courtney (Terminator, Invincible) – Boomerang
Cara Delevingne (Pan) – Enchantress

Il ne reste plus qu'à finaliser le contrat avec Jesse Eisenberg pour reprendre son personnage de Lex Luthor qu'il tient dans le prochain Batman (Batman v Superman: Dawn of Justice) et à trouver l'actrice qui incarnera Amanda Waller (la superviseuse de l'équipe). Parmi les comédiennes envisagées: Viola Davis, Octavia Spencer et Oprah Winfrey selon les informations de Variety.

Pour la Warner, il s'agit de redéfinir la conception de héros et de vilains, mais surtout le projet est vu comme un Ocean's Eleven des comicbooks. La BD de DC Comics réunit les grands méchants des aventures de ses super-héros. Le gouvernement leur donne une seconde chance mais la mission qu'on leur donne pourrait tous les tuer.

Les stars les mieux payées aux USA en 2013/2014

Posté par vincy, le 23 juillet 2014

robert downey jr Le magazine Forbes a évalué les revenus gagnés entre juin 2013 et juin 2014 par les comédiens américains (hors contrats publicitaires) à partir des données recueillies auprès des agents, producteurs, et avocats. Cela comprend leur cachet comme leur pourcentage sur les recettes ou les revenus annexes en tant que producteur exécutif (par exemple).

Deux choses sont à signaler : certains sont clairement sous-payés. Et les comédiennes sont clairement sous évaluées par rapport à leurs collègues masculins, à résultats équivalents au box office.

Top 13 par ordre de revenus (entre parenthèses, le box office mondial de l'acteur sur la période mai 2013/mai 2014)

1. Robert Downey Jr. – 75M$ (1241M$)

2. Dwayne Johnson – 52M$ (1251M$)

3. Sandra Bullock - 51M$ (946M$)

4. Bradley Cooper – 46M$ (613M$)

5. Leonardo DiCaprio – 39M$ (743M$)

6. Chris Hemsworth – 37M$ (735M$)

7. Liam Neeson – 36M$ (843M$)

8. Ben Affleck – 35M$ (63M$, mais l'essentiel de ses revenus proviennent de son avance sur le Batman/Superman)

9. Christian Bale – 35M$ (265M$)

10.  Jennifer Lawrence - 34M$ (1852M$, record de l'année)

11. Will Smith – 32M$ (244M$)

12. Mark Wahlberg – 32M$ (386M$)

13. Jennifer Aniston - 31M$

Robert Downey Jr. continue de dominer le classement. les revenus d'Iron Man 3 lui rapportent gros et le prochain Avengers devrait le conforter en pôle position.  Bradley Cooper est surcôté, tout comme Will Smith et Christian Bale. En revanche Mark Wahlberg est clairement sous-évalué.

La surprise provient avant tout d'acteurs et de comédiens qui ont rapporté beaucoup plus au box office, à commencer par ceux qui ont joué dans au moins deux films ayant récolté plus de 100M$ au box office mondial: Chris Evans (798M$), Jonah Hill (1256M$), George Clooney (871M$), Hugh Jackman (1273M$), Channing Tatum (1113M$) ou encore Seth Rogen (380M$) et Melissa McCarthy (632M$). Ainsi on remarque que Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie, Cameron Diaz, Scarlett Johansson, Amy Adams, Natalie Portman et Kristen Stewart, qui sont les 7 autres actrices les mieux payées d'Hollwyood (entre 12 et 19 millions de $) gagnent moitié moins que la plupart des 10 acteurs les mieux payés.

Les 10 acteurs cumulent donc 419M$ quand les 10 actrices ne reçoivent que 226M$.

Will Smith renonce à un blockbuster pour un drame politico-sportif

Posté par vincy, le 5 juin 2014

will smith

Comment relancer la carrière de Will Smith? Depuis le succès de Hancock en 2008, l'acteur hollywoodien le plus lucratrif de la période 1996-2008 ne cesse de dévisser. Seven Pounds (70M$), Men In Black 3 (un décevant 180M$) et surtout After Earth l'an dernier (60M$) n'ont pas satisfait les attentes.

Sony mise pourtant sur la star pour un film autour de la Ligue nationale de football. Game Brain est adapté d'un article paru  en 2009 dans GQ et rédigé par Jeanne Marie Laskas. Peter Landesman (Parkland) réalisera le film. Cette annonce coïncide avec l'annonce récente que l'acteur renonçait au projet Brilliance, un thriller de Science-fiction. Problème d'agenda : les deux tournages se télescoperaient.

Dans son article, la journaliste suivait l'itinéraire du Dr. Bennet Omalu, neurologue, qui a découvert et révélé le premier cas d'encéphalopathie traumatique chronique chez des joueurs de la ligue national de football américain, après les multiples commotions subies lors des matchs. Le film s'inscrirait dans la veine de The Insider (L'initié) qui évoquait le scandale sur l'industrie du tabac.

Will Smith est attendu dans Focus, une comédie indépendante qui sortira en février 2015.

Copains pour toujours 2 domine les nominations des 34e Razzie Awards

Posté par vincy, le 16 janvier 2014

Copains pour toujours 2
Il y a du lourd cette année aux Razzie Awards. Johnny Depp (une première dans sa carrière!), Naomi Watts, Will Smith sont invités à recevoir éventuellement le titre de pire comédien de l'année. Mention spéciale à Adam Sandler, nommé comme pire acteur pour la 9e fois et vainqueur en 2000, 2012 et 2013). C'est outrancier, parfois injuste, mais avouons-le assez amusant.

La 34e édition des Razzie Awards ne manque pas de dérision : pire couple à l'écran pour cause de népotisme concernant les Smith père et fils, triplé perdant pour Sylvester Stallone (qui hérite de sa 31e nomination toutes catégories confondues), Tyler Perry nommé dans la catégorie actrice... Certains films, parmi lesquels de gros fiascos, ont été oubliés (les chanceux : on pense à Cartel, RIPD Brigade Fantôme, White House Down, 47 Ronin...).

9 nominations.

Copains pour toujours 2 : pire film, pire acteur (Adam Sandler), pire second rôle masculin (Taylor Lautner et Nick Swardon), pire second rôle féminin (Salma Hayek), pire casting, pire suite/prequel/remake, pire réalisateur, pire scénario.

6 nominations.

After Earth : pire film, pire acteur (Jaden Smith), pire second rôle masculin (Will Smith), pire casting, pire réalisateur (M. Night Shyamalan), pire scénario.

A Madea Christmas : pire film, pire actrice (Tyler Perry), pire second rôle masculin (Larry the Cable Guy), pire casting, pire réalisateur, pire scénario.

Movie 43 : pire film, pire actrice (Halle Berry, également pour The Call, et Naomi Watts également pour Diana), pire casting, pire réalisateur (il sont 13), pire scénario.

5 nominations.

The Lone Ranger : pire film, pire acteur (Johnny Depp), pire suite/prequel/remake, pire réalisateur, pire scénario.

2 nominations.

Scary Movie 5 : pire second rôle féminin (Lindsay Lohan), pire casting

1 nomination.

Jobs : pire acteur (Ashton Kutcher)

Bullet to the Head, Escape Plan, Grudge Match : pire acteur (Sylvester Stallone)

The Canyons : pire actrice (Lindsay Lohan)

Getaway : pire actrice (Selena Gomez)

Battle of the Year : pire second-rôle masculin (Chris Brown)

The Big Wedding : pire second rôle féminin (Katherine Heigl)

Temptation : Confessions of a Mariage Counselor : pire second rôle féminin (Kim Kardashian)

Machete Kills : pire second rôle féminin (Lady Gaga)

Very Bad Trip 3 : pire suite/prequel/remake

Les Schtroumpfs 2 : pire suite/prequel/remake

Michael Clarke Duncan (1957-2012), éternel John Coffey de La Ligne Verte

Posté par vincy, le 4 septembre 2012

Michael Clarke Duncan, 54 ans, ancien garde du corps devenu vedette de cinéma, est mort cette nuit à 54 ans. Il avait subi un infarctus du myocarde le 13 juillet dernier. L'accident lui a été fatal.

Né le 15 décembre 1957 à Chicago, cette armoire à glace d'1m96 avait été élevé par sa mère célibataire. Résistant à l'environnement violent de son quartier, il s'est concentré sur sa scolarité avant de vouloir devenir, en grand fan de sports, footballeur professionnel. Activité trop brutale pour sa mère, il poursuit ses études avant de rejoindre Hollywood. Il ne sera pas immédiatement comédien. Avant d'apparaître dans "Le Prince de Bel Air", série qui révéla Will Smith, il fut le garde du corps de la star. Son physique massif, sa voix caverneuse, son sourire généreux ne suffisent pas à séduire les producteurs.

Au milieu des années 90, il débute avec des petits rôles, notamment à la télévision, dans différentes séries.

Tout se débloque en 1998 avec le mastodonte Armageddon du "léger" Michael Bay. Enorme blockbuster de cet été là, le public remarque sa présence charismatique, insolite, si peu équivalente à Hollywood (hormis peut-être chez les méchants de James Bond). L'année suivante, il émeut le public dans La Ligne Verte de Frank Darabont. Film qui, à travers les années, construit doucement une sorte de culte auprès des cinéphiles.

Dans le rôle d'un condamné à mort, à deux pas de la chaise électrique, et doté de pouvoirs guérisseurs, son personnage de John Coffey impressionne avec la douceur de son regard, sa fragilité mentale et sa force physique. Il est nommé à l'Oscar et au Golden Globe du meilleur second rôle masculin.

Depuis, il traîne sa carrure dans différents films de studios : Mon voisin le tueur, avec son copain Bruce Willis, La planète des singes (version Tim Burton), Le roi Scorpion, Daredevil, Sin City, The Island, ... Hollywood n'a jamais su apprivoiser le comédien, trop souvent vu comme un "freaks". Pourtant, il connaîtra une belle carrière grâce à sa voix ; on peut ainsi l'entendre dans Green Lantern, Comme chiens et chats (et sa suite), Kung Fu Panda, Frère des ours, et de nombreux jeux vidéos...

Il n'a jamais arrêté de tourner, pour le petit comme pour le grand écran. Mais il restera dans nos mémoires comme l'éternel John Coffey, rejoignant les esprits en s'évadant dans la campagne américaine... Ultime escapade.

Selon Forbes, Tom Cruise est l’acteur le plus riche et le plus puissant de l’année

Posté par vincy, le 5 juillet 2012

Forbes a rendu son classement annuel des acteurs et actrices les mieux payés d'Hollywood (et donc du monde, puisqu'aucun acteur international n'atteint ces niveaux de revenus).

L'étude révèle une inégalité flagrante entre les hommes et les femmes. Les 10 acteurs les mieux payés cumulent 361 millions de $ de revenus quand les 10 actrices se contentent de 200 millions de $.

Prenant en compte les salaires touchés entre mai 2011 et mai 2012, incluant les pourcentages sur les recettes des films sortis à cette période, Leonardo DiCaprio perd sa première place de 2011 (77 millions de $ grâce à Inception) au profit de Tom Cruise, qui enchaîne les tournages et bénéficie du bon box office de Mission Impossible III. Notons, cependant que DiCaprio reste celui dont le cachet par film reste le plus élevé en moyenne. On peut rester surpris, par ailleurs, des revenus d'Adam Sandler, qui aligne les flops. De même, la star de série B Dwayne Johnson étonne en partie avec son entrée directement à la 4e place.
Cette année, Tom Hanks et Robert Downey Jr sont sortis du classement. Tout comme Reese Witherspoon, Jennifer Aniston, Sarah Jessica Parker et Angelina Jolie. Ces deux dernières étaient, l'an dernier, les deux actrices les mieux payées d'Hollywood. Jolie ayant fait une pause, elle reste cependant à un haut niveau, devant Charlize Theron et Julia Roberts, qui forment le quintet des comédiennes les mieux payées cette année. Mais en 2012 c'est Kristen Stewart, la plus jeune du classement, qui progresse fortement et devient ainsi la star féminine la plus "bankable" de la planète.

A noter que Forbes réalise aussi un classement des 100 célébrités les plus influentes et puissantes de la planète (incluant leur visibilité et impact sur les réseaux sociaux). Le cinéma reste très modeste comparé à la télévision et a musique. Tom Cruise n'arrive ainsi que 9e, devant Steven Spielberg (130 millions de $ de revenus, 10e), Angelina Jolie (13e), Jennifer Aniston (22e), Brad Pitt (28e), Michale Bay (35e), George Lucas (36e), Kirsten Stewart (43e), Leonardo DiCaprio (46e), Ashton Kutcher (51e), Sandra Bullock (55e), Johnny Depp (56e), Adam Sandler (57e), Will Smith (58e), Cameron Diaz (59e), Tom Hanks (65e), Taylor Lautner (67e), Dwayne Johnson (70e), Ben Stiller (72e), Charlize Theron (75e), Alec Baldwin (78e), Julia Roberts (80e), Meryl Streep (83e), Sarah Jessica Parker (86e),  Reese Witherspoon (90e), Zooey Deschanel (96e) et Tim Allen (98e).

Les 14 acteurs et actrices les mieux payées

1 (+13). Tom Cruise : 75 millions de $
2 (-1). Leonardo DiCaprio : 37 millions de $
3 (=). Adam Sandler : 37 millions de $
4 (E). Dwayne Johnson : 36 millions de $
5 (+13). Kristen Stewart : 34.5 millions de $
6 (E). Cameron Diaz : 34 millions de $
7 (-1). Ben Stiller : 33 millions de $
8 (E). Sacha Baron Cohen : 30 millions de $
9 (-7). Johnny Depp : 30 millions de $
10 (-6). Will Smith : 30 millions de $
11 (-1). Mark Wahlberg : 27 millions de $
12 (E). Taylor Lautner : 26,5 millions de $
13 (+5). Robert Pattinson : 26,5 millions de $
14 (E). Sandra Bullock : 25 millions de $

(source Forbes, entre parenthèses : l'évolution par rapport à 2011)