Le Prénom, champion de la rentabilité en 2012

Posté par vincy, le 22 février 2013

Comme chaque année, Le Film Français a calculé le ratio budget/entrées pour déterminer le taux de rentabilité des films. On en déduira que Bruel n'est pas forcément bankable malgré le carton du Prénom puisque Paris Manhattan est 57e de cette liste de 136 films. En revanche Omar Sy, Jean Dujardin, Jamel Debbouze et Fabrice Luchini méritent davantage leurs gros cachets que des Dany Boon, Gérard Depardieu, Mathilde Seigner, Gad Elmaleh, Yvan Attal et autres Audrey Tautou... D'autant que dans les 10 films les plus rentables de l'année, on compte deux films d'animation et deux films avec des inconnus en vedettes. Par ailleurs 7 films sur les 10 plus rentables ont coûté moins de 9 millions d'euros.

Le podium.

Champion toute catégorie, la pièce à succès transposée sur grand écran, Le prénom, en lice pour le César du meilleur film ce soir. Le film affiche un taux de 93,57% grâce à ses 3,34 millions de spectateurs pour un film qui a coûté 11 millions d'euros. Seuls deux autres films ont dépassé les 75% de rentabilité : De l'autre côté du périph' et Les kaïra.

Césarisables.

Parmi les césarisables pour le meilleur film, l'ordre est le suivant : Camille redouble (12e), Dans la maison (14e), De rouille et d'os (16e), Quelques heures de printemps (28e), Amour (37e, mais plus rentable grâce aux entrées à l'étranger), Les adieux à la reine (38e). Seul Holy Motors fait figure de vilain petit canard avec sa 46e place.

Animation.

Zarafa domine les films d'animation avec un taux de 52,3%. 9e film le plus rentable de l'année, il devance le troisième épisode de Kirikou, 10e. Ernest et Celestine est le seul autre film animé rentable (30e), surclassant largement Le jour des corneilles (47e) et surtout le fiasco de Patrice Leconte, Le magasin des suicides (77e). Il fait partie des 5 films ayant coûté plus de 10 millions d'euros à avoir une rentabilité de mois de 8%.

La comédie en forme.

Contrairement à ce qu'on entend depuis des mois, la comédie française ne se porte pas si mal. Ainsi Mince alors!, Les infidèles, La vérité si je mens 3 sont dans les 10 films les plus rentables de l'année. Sur la piste du Marsupilami (13e), Les seigneurs (15e), Les vacances de Ducobu, malgré des budgets supérieurs à 10 millions d'euros affichent une rentabilité supérieure à 30% et se classent parmi les 25 films les plus rentables. Parmi les budgets moyens, à ce niveau de rentabilité on retrouve Et si on vivait tous ensemble?, Les saveurs du palais, Du vent dans mes mollets, Le grand soir et Radiostars.

Petits films costauds.

Si on prend en compte les budgets inférieurs à 4 millions d'euros, on remarque quelques jolis succès financiers. Rengaine et Adieu Berthe sont ainsi 4e et 5e du classement. Le premier a coûté un demi million d'euros et a séduit plus de 109 000 spectateurs ; le Podalydès avec 702 000 entrées a couvert 63% de son budget avec les seules entrées. Ainsi dans les films ayant une rentabilité de 20% et plus, soit 40 longs métrages, 7 sont des très petits budgets.

Gros fiascos.

Chers ou pas assez populaires, Cendrillon au Far West, La traversée, Confession d'un enfant du siècle, Bye Bye Blondie, Dans la tourmente, Mauvaise fille, Do not Disturb, David et Madame Hansen, Trois mondes, Sport de filles, A coeur ouvert n'ont même pas rapporté 6% de leurs budgets. Dans une moindre mesure, Populaire, Astérix 4, Nous York, Bowling, Un plan parfait, Thérèse Desqueyroux, Comme un chef et L'oncle Charles ont beau voir dépensé de 10 à 61 millions d'euros pour leur production, ils n'ont même pas atteints les 25% de rentabilité. De même des cinéastes comme Costa-Gavras, Assayas, Arcady, Salles, ou encore Resnais n'ont pas satisfait les attentes des producteurs.

Annecy 2012 : Le Magasin des suicides de Patrice Leconte en ouverture

Posté par vincy, le 25 avril 2012

10 longs métrages en compétition, 8 hors compétition : des découvertes mais aussi des poids lourds. Le Festival international du film d'animation d'Annecy (4 - 9 juin) a reçu 2 455 films pour n'en sélectionner que 204, toutes sélections confondues. Cette année, l'Irlande est à l'honneur.

Le festival s'ouvrira avec le très attendu premier film d'animation de Patrice Leconte, Le magasin des suicides. Pas de Pixar mais deux blockbusters hollywoodiens, deux films sélectionnés à la Quinzaine des réalisateurs et les récentes productions les plus marquantes venues d'Asie, du monde hispanophone et d'Europe centrale...

Les longs métrages en compétition

  • Arrugas (Rides), Ignacio Ferreras, Espagne. Une adaptation de la BD de Paco Roca. Deux prix Goyas (scénario, film d'animation).
  • Asura, Keiichi Sato, Japon. Une adaptation de la BD de George Akiyama.
  • Couleur de peau : miel, Laurent Boileau et Jung Henin, France / Belgique. Une adaptation de la BD de Laurent Boileau.
  • Le Voyage de Monsieur Crulic, Anca Damian, Pologne / Roumanie. Mention spéciale à Locarno.
  • The Dearest, Sun-ah Kim et Se-hee Park, Corée-du-Sud.
  • Voyage vers Agartha, Makoto Shinkai, Japon
  • Le Tableau, Jean-François Laguionie, Belgique / France. Nommé aux Césars 2012.
  • Ronal le Barbare, Thorbjørn Christoffersen, Kresten Vestbjerg Andersen, Danemark.
  • Tad, the Lost Explorer, Enrique Gato, Espagne
  • Zarafa, Rémi Bezançon, Jean-Christophe Lie, France / Belgique. Plus de 1,3 million de spectateurs en France.

Les longs métrages hors compétition

  • Anima Buenos Aires.
  • Delhi Safari.
  • Berserk: The Golden Age Arc I "The High King's Egg".
  • Jean de La Lune.
  • A Letter to Momo.
  • Selkirk, le véritable Robinson Crusoé.
  • The King of Pigs. Sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes.
  • Zambezia.

Les autres films présentés en avant-première

  • Le magasin des suicides. Ouverture. Une adaptation de la BD de Jean Teulé.
  • Madagascar 3 : Bons baisers d'Europe. Sélectionné hors-compétition au Festival de Cannes.
  • Le Jour des Corneilles. La nouvelle production Gebeka.
  • Le Lorax. 210 millions de $ au box office US.
  • Ernest & Célestine. Sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. Scénario écrit par Daniel Pennac.

Ciné-Junior 2012 : une ouverture de haut vol avec Zarafa

Posté par MpM, le 6 février 2012

C’est Zarafa de Rémi Bezançon et Jean-Christophe Lie qui a officiellement ouvert la 22e édition de Ciné-Junior, manifestation de cinéma "jeunes publics" qui se tient jusqu’au 14 février dans le Val de Marne. L’œuvre animée, qui s’inspire de l’histoire de la première girafe en France, est à l’image de la programmation du festival : intelligente et exigeante, mais aussi ludique et drôle. De quoi séduire les jeunes spectateurs présents (le film est recommandé à partir de cinq ans) ainsi que leurs parents.

L’accueil chaleureux réservé à Zarafa a par ailleurs dû rassurer l’organisation du festival, qui avouait en préambule les doutes permanents auxquels elle est confrontée : peur d’avoir choisi des films "trop durs ou trop tristes", inquiétude sur la réception que vont en faire les enfants, angoisse sur l’accessibilité de certaines œuvres… Doutes évidemment balayés au bout de deux jours, tant le jeune public est avide de découvrir ce cinéma différent. L’occasion de rappeler "qu’il ne faut jamais sous-estimer l’intelligence et la curiosité des enfants".

Une curiosité qui va parfois se nicher dans les plus petits détails, comme ont pu le constater Rémi Bezançon et Jean-Christophe Lie lors du traditionnel échange de questions-réponses à l’issue de la projection. Un feu nourri d’interrogations, qui allait des origines du projet aux inspirations artistiques, en passant par la possibilité de voir apparaître sur les écrans un Zarafa 2…

On retiendra l’engagement dont a voulu faire preuve Rémi Bezançon en écrivant le scénario du film. "Je voulais dénoncer la bêtise des hommes qui prennent un animal dans leur pays et l’envoient vivre dans un autre. Il y a deux cent ans, c’était Zarafa. Aujourd’hui, ce sont deux pandas envoyés en France par la Chine !", explique-t-il. D’où la volonté de s’inspirer d’une histoire vraie pour réhabiliter le destin de la première girafe envoyée en France, et à travers elle, de tous les animaux étrangers venus peupler les zoos français.

Incontestablement, le message est passé auprès des plus jeunes spectateurs, qui ont quitté la salle avec des images de girafes libres plein les yeux ! De quoi lancer en beauté ce 22e Ciné-Junior qui propose pendant encore dix jours une compétition internationale de longs et courts métrages, un hommage au cinéma italien et de nombreux ateliers.

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Horaires et informations sur le site internet de la manifestation.