Cannes : les jurys

Posté par MpM, le 23 avril 2009

huppert_blog.jpgJury des longs métrages, sous la présidence de : Isabelle Huppert (actrice française)

James Gray (réalisateur américain)

Nuri Bilge Ceylan (réalisateur turc)

Shu Qi (actrice taïwanaise)

Robin Wright Penn (actrice américaine)

Asia Argento (actrice et réalisatrice italienne)

Hanif Kureishi  (scénariste et écrivain britannique)

Lee Chang-dong (ancien ministre, réalisateur et écrivain sud-coréen)

Jury des courts métrages et de la Cinéfondation, sous la présidence de : John Boorman (réalisateur et écrivain britannique) 

Bertrand Bonello (réalisateur français)

Ferid Boughedir (réalisateur tunisien)

Leonor Silveira (actrice portugaise)

Zhang Ziyi (actrice chinoise)

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Cannes-fest.com, le site du festival par Ecran noir

Les cavaliers de l’apocalypse : gare au jugement dernier !

Posté par MpM, le 31 mars 2009

thehorsemen.jpg"Toutes nos pistes sont dans un sac mortuaire"

L'histoire : Depuis la mort de sa femme, Aidan Breslin, un policier spécialisé dans les affaires criminelles, peine à garder un lien avec ses deux enfants, Alex et Sean. Lorsqu’il est confronté à une série de meurtres répondant à des rituels cruels et sophistiqués, il semble sauter sur l’occasion pour se jeter à corps perdu dans cette nouvelle enquête et fuir toute responsabilité parentale.

Notre avis : Dans la première demi-heure, on se laisse presque convaincre par l’ambiance ésotérique et brutale de ce Seven nouvelle génération. Ultra-rythmé, sanglant et extrêmement sombre, il nous entraîne sur la piste de tueurs en série obéissant à un schéma rigoureux et précis, incluant des tortures et des rituels dont le raffinement tout méticuleux laisse pantois.

Hélas, la comparaison s’effrite assez vite pour cause de scénario vraiment trop mal ficelé : détails volontairement passés sous silence, essoufflement dans les rebondissements, invraisemblances, fin téléphonée… Même les personnages sont mal écrits, stéréotypés jusqu’à la caricature, et quasiment desservis par des acteurs qui ont bien du mal à trouver quelque chose de consistant à jouer. Dennis Quaid trimballe perpétuellement un air fatigué et revenu de tout un tantinet monolithique, tandis que Zhang Ziyi, mal à l’aise avec la langue anglaise, se roule presque littéralement par terre pour mimer un mélange de sensualité, d’innocence et de folie…

Vers la fin, outrance et ridicule atteignent carrément des sommets, aussi bien dans les dialogues que dans la mise en scène à peine digne d’une série télévisée de seconde partie de soirée, entre voyeurisme trash complaisant et puritanisme effarouché. Ne parlons même pas de la "morale" de l’ensemble, un prêchi-prêcha qui ratisse large (éloge de la famille, dénonciation de la décadence contemporaine, récupération hâtive de concepts religieux pris au pied de la lettre…) et évite surtout d’affronter en face les réalités d’une société effectivement confrontée à des êtres en souffrance prêts à tout pour être enfin reconnus, entendus et aidés.

Berlin : Chen Kaige renoue avec l’opéra de Pékin

Posté par MpM, le 11 février 2009

mei lanfang forver enthralledContinent chéri des festivals occidentaux depuis le début des années 90, l’Asie était cette année la grande délaissée de la compétition officielle avec seulement un long métrage sélectionné, Mei Lafang (Forever enthralled,) alors que les sections parallèles regorgent d’œuvres venues de Corée du Sud, de Hong-Kong, de Chine continentale ou encore d’Indonésie. Le film, qui marque les retrouvailles de Chen Kaige avec l’univers de l’opéra de Pékin, a d’ailleurs bénéficié d’un accueil plutôt glacial lors de sa présentation à la presse. Non seulement la salle, où il ne reste d’ordinaire pas un seul fauteuil de libre, n’était pleine qu’aux deux tiers, mais en plus la moitié des spectateurs a choisi de sortir avant la fin. Ressenti mitigé, donc, devant cette fresque historique qui n’est pas sans évoquer le grand succès de Kaige, Adieu ma concubine.

Cette fois-ci, il s’agit du destin exceptionnel de Mei Lanfang, acteur et chanteur culte qui fit connaître l’opéra chinois dans le monde entier, mais au prix d’une vie personnelle constamment sacrifiée sur l’autel de l’art. Dans le rôle du chanteur, on retrouve la pop star Leon Lai (vu dans des films comme Internal Affairs III ou Seven Swords), aux côtés de la star Zhang Ziyi. Kaige a choisi une ligne narrative elliptique et subtile qui laisse le temps aux personnages de se dévoiler tout en nuances et ménage de longues séquences de chant et de représentation. Loin d’être un prétexte, l’opéra est le centre névralgique du film, celui autour duquel se nouent et se dénouent tous les conflits.

Plus que la figure mythique, c’est le rapport de l’artiste à son art qu’interroge le cinéaste, auscultant les conditions drastiques qui mènent au succès absolu et les motivations intimes de ceux qui y consacrent leur existence. Bien sûr, c’est parfois long et lent, beau mais figé, manquant d’un véritable enjeu dramatique. Pourtant, ce qui est intéressant, c’est que Mei Lanfang fut en son temps un novateur qui voulait faire évoluer le théâtre traditionnel. Son ami et mentor fustige en effet au début du film le style empesé de ces pièces destinées à endormir les consciences et maintenir les êtres dans une acceptation béate de leur condition. "Le grand théâtre doit montrer comment briser les règles", dit-il. Plus tard, il placera l’individu Mei Lanfang au-dessus du groupe et de l’intérêt collectif. Et celui-ci résistera au pouvoir dirigeant (l’envahisseur japonais) malgré les menaces et les brimades.

Il s’agit donc d’une histoire volontairement contestataire (contre les règles, les traditions, la politique…) qui place l’art au-dessus de tout le reste. Le parallèle avec le cinéma est tentant qui, en Chine, accueillerait avec joie un assouplissement des règles, et ne devrait supporter aucune compromission scénaristique ou esthétique. Le retour du chef de file de la 5e génération à un cinéma engagé ? A moins que le contexte particulier de la Chine ne donne tout simplement envie de voir dans chaque film une sorte de manifeste sur la situation politique actuelle…

Glamour et paillettes : qui croisera-t-on à Berlin ?

Posté par MpM, le 3 février 2009

clive owen naomi wattsLe rêve de tout festival, c’est probablement le doublé réussi par la Mostra de Venise en août dernier : s’offrir en même temps Brad Pitt et George Clooney sur le tapis rouge. Mais ce n’est pas mal non plus de créer l’événement quotidiennement en proposant une ronde continuelle de vedettes et de célébrités. De ce côté-là, le pari risque de s’avérer fructueux pour la 59e Berlinale qui pourrait voir défiler du 5 au 15 février prochains Naomi Watts et Clive Owen (L’enquête de Tom Tykwer, en ouverture), Sean Penn et Gus van Sant (Milk, cité dans huit catégories aux Oscar), Kate Winslet (The reader de Stephen Daldry), Gael García Bernal et Michelle Williams (pour Mammoth de Lukas Moodysson), Zhang Ziyi (Forever Enthralled de Chen Kaige), Keanu Reeves, Julianne Moore et Robin Wright Penn (The Private Lives Of Pippa Lee de Rebecca Miller), on en passe et pas des moindres.

Le glamour français ne devrait pas être en reste, puisque La journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld, qui compte Isabelle Adjani dans son casting, est présenté en section Panorama. Kate winslet La présence de la star dans les rues de Berlin pourrait faire considérablement grimper la température… On attend également Julie Delpy qui présente The countess, son nouveau film, Chiara Mastroianni et Agathe Bonitzer réunies par Sophie Fillières dans Un chat, un chat ou encore Roschdy Zem qui joue, aux côtés de Brenda Blethyn (Secrets et mensonges), dans le dernier Rachid Bouchareb, London river.

Enfin sont assurés d’être là Tilda Swinton (dite : "Madame la Présidente du Jury") qui aux côtés notamment du cinéaste Wayne Wang et de la réalisatrice Isabelle Coixet aura la lourde tâche de décerner l’Ours d’or, Arta Dobroshi, l’impressionnante Lorna du Silence de Lorna (jury des courts métrages), Maurice Jarre, qui recevra un ours d’or d’honneur venant couronner toute sa carrière et Claude Chabrol récompensé par la "Berlinale camera" (prix décerné à une personnalité ou une institution auquel le festival est particulièrement attaché) en même temps que le producteur allemand Günter Rohrbach.

Certes, tout cela réjouit avant tout les journalistes, que la célébrité attire en masse (on se souvient de la quasi émeute lors de la présence de Madonna ou encore le duo Natalie Portmann / Scarlett Johansson l’an dernier), mais également le public berlinois qui a la possibilité d’assister aux différentes projections et même de rencontrer certaines équipes de film. Un festival d’envergure internationale qui pense aux simples spectateurs de proximité, ce n’est pas si courant ! Pendant dix jours, c’est certain, Berlin va être la capitale du cinéma, du glamour mais aussi de la cinéphilie.

Le « bon » Jung Woo-Sung

Posté par vincy, le 16 décembre 2008

jung woo sungJung Woo-sung est né en 1973, abandonnant vite l’école pour atteindre son rêve : jouer. Ce coréen, mannequin au Japon et réalisateur de vidéo-clips dans son pays, est devenu, dès les années 90, parmi les acteurs les plus prometteurs d’un cinéma en pleine croissance. En à peine dix ans, il affirma sa popularité. C’est le film de gangsters Beat, en 1997, qui le propulse parmi les stars d’un public friand de violence, sang et de codes dignes du Western hong-kongais. Quatre ans plus tard, il est le héros de Musa, la princesse du désert, énorme production sino-coréenne, où il côtoie l’étoile montante du cinéma chinois, Zhang Ziyi.

Il marque davantage les esprits cinéphiliques dans le drame émouvant A moment to Remember, prix du scénario aux « Oscars » coréens. Face à la maladie d’Alzheimer de son épouse, il incarne, sous quatre facettes différentes, de la comédie dramatique au mélo le plus sensible, un mari qui doit se confronter à une relation qui s’efface avec le temps. Il enchaîne alors les succès en salles. Andrew Lau, ancien chef op de Wong Kar-wai et réalisateur des Internal Affairs, l’engage sur un film hongkongais, Daisy. Il interprète un tueur non dépourvu d’âme et de sentiments. Toujours du côté des « bons » quand il y a des méchants. Il a aussi été boxeur (City of the Rising sun), guerrier (dans le film fantastique The Restless), pompier amoureux d’une femme sourde (dans la comédie Sad Movie).

Véritable star au box office rassurant pour les producteurs, le comédien, qui use de sa plastique pour séduire son public, est choisi pour jouer le bon dans Le bon, la brute et le cinglé, œuvre épique et tonitruante présentée en avant-première mondiale à Cannes. Un des rares acteurs qui pourrait faire croire que le gentil n’est pas sympathique, même par vengeance.