Rideau!

Les Films qui resteront


effets s p e c i a u x
Les grands champions du Box Office international en 1996 ont laissé la vedette aux effets numériques, à ceux assistés par ordinateurs, à ces effets visuels plus technologiques qu'issus de Méliès.
De tornades virtuelles en enigme biblique sur Internet, des OVNIS aux martiens, en passant par des chiens qui parlent et un homme qui se transforme en jaguar, tout y passe.
Jusqu'à froler l'overdose en 1997 avec les films catastrophes. Dommage que ces prouesses artistiques ne conduisent qu'à d'excellentes campagnes marketing, en oublaint la sève même d'un bon film: un scénario solide, des dialogues inoubliables, des personnages captivants.


studios vs. i n d i e s
Les grands perdants de l'année sont les studios d'Hollywood. Mal partis pour les Oscars, peu de films de grande qualité, et surtout un dérapage incontrolé des coûts.
Ne pensant qu'à remplir des multiplexes, avec des produits insipides, au nom d'on ne sait quelle logique commerciale, ils produisent des photocopies des ynopsis décalqués sur des plagiats. On s'ennuie à force de connaître la fin à l'avance.
Pire. Puisque désormais ces studios sont dominés par des financiers, des wall-street boys, des businness-men qui ne connaissent rien au show, à l'art, à la créativité, les voici piéger dans une spirale monétaire: 20 millions pour un acteur, 13 pour une actrice....désormais entre 30 et 40 millions de $ pour une campagne de pub.
Obligés de partagés les coûts entre eux face à des monstres de 100 millions de $, on pourrait croire à leur extinction....comme des dinausores.
Pendant ce temps, les libellules, moustiques, insectes insignifiants, les indépendants, les étrangers fabriquent des films qui touchent de mieux en mieux, et de plus en plus le grand public, en manque d'émotions vraies.
En prenant des risques, en se contentant des marges limitées de leurs circuits de distributions restreints, les indépendants frappent fort avec des histoires originales, et en attisant le désir du spectateur avec le rire, le plaisir, et parfois les pleurs.
Aujourd'hui cette niche ultra-profitable et très sélective (élitiste?) est convoitée par les plus gros.


Tea P a r t y
Un cinéma en forme depuis quelques temps, presque au sommet d'une nouvelle vague, c'est celui venant du Royaume Uni: d'Écosse, d'Irlande, d'Angleterre.
Limité dans son budget, visant avant tout un public international (90% des films vus en Angleterre sont américains), il cherche à atteindre sa cible avant même de se préoccuper de la forme.
Des films réalistes, pas forcément esthétiques, mais très humains. Ils parlent des gens, des sentiments. Sur un mode ironique ou acide. Les happy-ends sont le résultat d'un véritable tour de force: l'accomplissement moral du héros.
Des histoires simples, des personnages actuels. Bonne recette cuisinée de mains de maîtres.


Il était une f o i s
On a eu Babe, vedette des Oscars, Mel Gibson qui a ramené deux de ces trophées.... L'Australie et les îles aux alentours demeurent un vivier unique pour le cinéma d'aujourd'hui.
Le dernier exemple se nomme David Heffgot, personnage réel et central de Shine, qui emporte l'adhésion du public, des critiques, et quelques prix au passage.
Aucune surenchère, la note juste à chaque scène, l'art de narrer une histoire et la forme pour montrer l'invisible. Avec des sujets forts, des acteurs extraordinaires, et un visuel parfois insolite, on a l'impression de découvrir un cinéma révolu.


Le m e n s o n g e (et la vérité)
Obsession de notre époque: le mensonge et la vérité. Le corrompu, et les honnêtes. L'ambiguïté d'un pêché et l'impureté d'une qualité.
De Beaumarchais à Ridicule, en passant par Lelouch et les films à procès (Grisham), de Mission: Impossible à Un air de famille...le thème est relaté de manières différentes à chaque fois.
Mais le but est le même. Doit-on tout dire, doit-on juger?
Hollywood dans son esprit mannichéen classique (le bien, le mal) a vite fait de répondre en jouant les prêcheurs, et en oubliant la complexité humaine.
Mais à voir Secret and Lies ou Un héros très discret, on comprend que ce n'est pas si simple. Que parfois même le mensonge est plus beau, rend service à nos douleurs, à nos rancoeurs.
Sophie Marceau a écrit dans son livre publié cette année: "La vie est plus belle quand on l'écrit soi-même". Il ne faut pas chercher la morale. Il n'y en a pas. Il n'y a que des doutes.

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