Les grands vainqueurs. Luc Besson est incontestablement le maître du B.O. 1997. Son Cinquième Élément n'a pas égalé Le Grand Bleu, mais c'est la première fois qu'un de ses films est le plus vu de l'année.
Au delà de sa sortie, il a su attirer des fans durant tout l'été. On n'avait pas vu un tel hit depuis 1994. La Science-Fiction se porte bien. MIB est deuxième. Mars attacks!, the Lost World, et Star Wars sont dans le Top 15.
Autre champion, mais surprise celui-là: la comédie sentier La Vérité si je mens. Entre Pédale Douce et Les Aventures de Rabbi Jacob, ce pastiche d'une communauté est l'un des rares films français à avoir fait rire les français.
Arlette, Les Palmes de Mr. Shutz, Marquise, XXL, Un Amour de sorcière ont tous été des flops. Rescapés: Chabat et son Didier, Les Inconnus et leur Pari, Harrel et ses Randonneurs.
Car 97 aura bien prouvé qu'il n'existe pas de recettes. Relativement, Air Force One, Contact, Complots, Con Air n'ont pas marché en France. En revanche des films aux signatures plus fortes, comme Face/Off, Scream, Alien resurrection ont fait de très beaux scores.
Face à la lassitude des films d'actions, les films originaux se sont payer la part du lion: les comédies britanniques, Resnais, ou encore Chahine.
Quelques pots cassés. De Corneau à Arcady, de Berri à Kassovitz, les grands noms du cinéma français, les films à costumes, le label Qualité n'ont pas suffit. Seul Le Bossu de De Broca sauve la face de ce cinéma aussi conceptuel qu'un film de studio hollywoodien.
La nouvelle vague émerge (entre 300 000 et 1 million de spectateurs): Kounen, Dupontel, Bonvoisin. En revanche, malgré une assez bonne qualité, la sélection Cannoise n'a pas donné de grands succès.
Seul Western (Prix du Jury) a séduit plus d'un million de spectateurs. Le reste de la sélection a surtout conquis l'élite parisienne (entre 50 et 150 milles spectateurs).
Mais la France est bien le seul pays à faire côtoyer Besson et Guédiguian, Anconina et Gibson, Binoche et Roberts, ou The Full Monty et The Lost World dans son top 20...Des films de divertissement ou sur nos existences, des films de société ou qui nous font évader. Des films qui parlent de nous (de nos problèmes) et d'autres qui nous inventent des univers.
Et ça c'est plutôt bon signe...
Multiplexes. Cette hausse est indéniablement due à l'arrivée de ces mégas complexes de 10 salles et + qui champignonnent en France. Leur croissance (11% en un an) est bien supérieure à celle des autres salles.
35 supermarchés du film qui boostent la fréquentation et écrasent la concurrence, notamment les petites salles. Gagnant en confort, ces méga-cinémas offrent plus de salles, plus de sièges, plus de films.
La France a une particularité: aucun de ces mammouths n'appartient à un studio américain. En effet, les 3 chaînes sont Gaumont, UGC et Pathé. Plus 2 Kinépolis belges. Un circuit très national qui permet d'ouvrir les salles à d'autres films que ceux d'Hollywood.
The Full Monty faisait 14% de ses entrées parisiennes dans 2 salles de l'UGC des Halles. Cet UGC est le plus grand complexe de France, avec 2 millions de spectateurs par an.
Des films d'art et d'essai n'hésitent plus à se faire programmer dans ce genre de circuits. Au détriment des petites salles ou des cinémas plus ciblés.
Assurément 97 aura été un tournant - boulimique - pour le Cinéma en France. 2 chaînes TV satellites qui font un carton, 100 films en production, et des nouvelles salles en construction un peu partout. On n'a pas finit d'en mesurer les conséquences...
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