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Di Caprio pour le chaud

  Mais Berlin, froide et un peu austère, tente de mettre un brin de glamour à son hiver. La Berlinale pour l'occasion, s'offre un palais, simplement appelé Berlinale Palast. Ce coeur bat dans un nouveau quartier, la Postdamer Platz, à deux pas de la Porte de Brandebourg et du Reichstag. Tout respire le neuf : ce centre d'affaires et de loisirs, conçu par les plus grands noms de l'architecture, ressemble un peu trop à une ville américanisée, et pas assez à une ville de demain.
Quelques touches ici et là permettent de donner une dimension cinématographique : deux cinémas IMAX, le plus grand multiplexe de la ville (Cinemaxx, 2200 places), une école de cinéma (100 étudiants) ou encore le café Billy Wilder, où des serveuses blondes qui ne parlent pas un mot d'anglais savent vous faire patienter... Le palais s'érige, quant à lui, sur la bien nommée Marlène Dietrich Platz. C'est ici que les attroupements se font, entre le MacDo, un gigantesque centre commercial et le Palais. Un grand écran diffuse différents montages des événements du Festival, des coulisses de l'événement, ou des pubs des sponsors.

Ironique lorsque sur l'écran on voit l'hommage à Jeanne Moreau, ses films en noir et blanc, la musique de Miles Davis, alors que la foule de jeunes filles hystériques ne crie que " Léo " à en perdre la voix. Elles ont attendu toute la journée devant le Palais. De temps en temps des caméras viennent les filmer, pour alimenter les journaux, les médias en images sensationnelles. On leur faire crier des " Léo ich liebe dich ". Léo ne passera que 30 secondes entre sa Mercedes et le tapis rouge. Le phénomène Di Caprio a aussi contaminé la presse. La salle de conférence de presse était bondée. Des plumes réputées étaient debout. Reuters essayait de filmer la caméra à bout de bras. Avec un quart d'heure de retard tout le casting de The Beach est arrivé. Pour une petite demi-heure de questions. Supercherie qui atteindra son comble avec le contenu des questions : toutes dirigées vers Di Caprio, plus ou moins personnelles (ses origines allemandes par exemple). Plusieurs fois, le Directeur de la Berlinale, a du intervenir pour demander de poser des questions aux autres acteurs, au réalisateur, au scénariste à l'auteur du livre. Plusieurs fois, il du insister pour que les questions portent sur le film, pas sur une personne. Le sommet fut atteint avec la question d'un journaliste autrichien qui lui demanda ce qu'il pensait de la situation politique viennoise. La salle siffla, et Di Caprio se tut. Sensationnalisme quand tu nous tient...


 

 
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