Vivement l'année prochaine !
L'Etrange Festival s'est fini sur un dernier chef d'œuvre, l'époustouflant Gojoe de Sogo Ishii qui renoue avec le faste des Chambarra (film de samouraï) d'Akira Kurosawa.
Salle comble hier à l'Auditorium du Forum des Images pour la clôture de l'Etrange Festival, un festival qui attire un public de plus en plus nombreux, de plus en plus curieux, grâce une programmation riche et exigeante.
Les programmateurs réalisent chaque année un véritable exploit en offrant des films inédits en France, disparus, rares et cultes. Un dur travail de dénicheur, d'archéologue du 7ème art dans des conditions financières parfois difficiles.
La fouille a été grandiose cette année, avec la découverte de deux immenses cinéastes japonais Kinji Fukasaku et Takeshi Ishii.
Le premier a signé avec Battle Royale, dont la sortie française est prévue en novembre, le film définitif sur la télé-réalité et le conflit des générations. Auparavant il avait mis en scène de véritables chefs-d'œuvre comme le film de Yakusa Le Caïd de Yokohama ou encore le burlesque et trépidant Le Lézard Noir avec l'auteur Yukio Mishima.
Le second, Takeshi Ishii est un maître de l'image. Ses polars virtuoses ont emballé le public de L'Etrange Festival. Prions désormais qu'un distributeur courageux sorte Gonin ou Black Angel en France.
Autre virtuose de l'image, Mamoru Oshii qui après Ghost In The Shell, a signé un film expérimental de toute beauté, Avalon, aux confins du jeu vidéo et de l'art contemporain.
Mais L'Etrange Festival n'a pas que célébré le cinéma asiatique. Il s'est penché avec respect sur le cinéma fantastique européen des années 60 en rendant hommage à l'actrice Barbara Steele et a montré les premiers films de futurs grands réalisateurs, William Friedkin, John Boorman et Brian De Palma. Des premiers films souvent décevants mais intéressants pour leur côté " brouillon " d'une grande œuvre.
Enfin, les programmateurs ont eu la riche idée d'inviter l'auteur Norman Mailer. Ses films proches de ceux de David Lynch, sont méconnus mais absolument remarquables.
Bref, L'Etrange Festival est une drogue, une maladie contagieuse qui rend heureux et fébrile. Vivement l'année prochaine.
Yannick