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FFM 98


A C T U 05/09/98

Programme du 7 septembre
A la demande du public, ces films vont être diffusés lundi 7, au Parisien 2.
10.00 Dis moi que je rêve
13.00 The Day of the full moon
15.00 Sunbird
17.00 3 Uomini e una gamba
19.00 Dance me to my song
21.00 Paris
(VinCy)

Chronique d'une journée de FFM
La journée commencera avec un film français et une interview de Cédric Vieira (Dis-moi que je rêve). Le réalisateur (Claude Mouriéras) se joindra d'ailleurs à l'improviste...
Le foyer du Wyndham est désert. Pour la presse, ça ressemble à la grande déprime. Alors que le public se rue pour aller voir des films de toute sorte. Et justement quels films va-t'il voir? Pourquoi? C'est ce que nous avons voulu savoir.
Au film finlandais, toujours le club des québécoises du style "matante" qui squattent les mêmes sièges salles après salles, années après années. Peu aimables mais dévoreuses de pellicules.

Le slip de Cédric, le café de Marie
On croise Mourieras et Vieira de nouveau, juste avant la projection de leur film. Dehors, une vache brune, symbole du film, trône rue Ste Catherine et fait meuh meuh...(Cédric avouera que l'idée n'est pas très bonne)
"On fait la photo?". Claude demande: "On la fait tout nu?" Alix rétorque "Non juste en caleçon" Et Cédric du tac au tac: "Désolé moi j'ai un slip..." (Ambiance). Finalement Cédric posera devant des Hots dogs.
Mourieras attend que le film démarre pour vérifier le son (il le fera monter). Le commerciale du film m'avoue qu'il plaît aux gens par sa chaleur, sa tendresse, son humanité.
Marie T. (TV Ontario) arrive en retard - comme d'habitude - pour la projection, café à la main. Elle prend quand même le temps de me donner l'horaire de demain pour l'émission...Elle sera aussi dans les premières à sortir pour faire une interview à la sortie du cinéma.
L'ouvreur me raconte qu'ils n'ont pas le temps de regarder les films. Il jette juste un coup d'oeil de temps en temps...Alors je jette un coup d'oeil: Je vois le pis d'une vache à travers les portes de la salle, les sous titres: "Tu ne sais même pas marcher, et tu veux apprendre à danser???"

Nachos et parasites
Un étage au dessus, Marie Claude sert les boissons et les pop corns. Mais ce qui se vend le plus c'est les nachos (3 $ 92 + taxes). En moyenne, les gens dépensent 10 $. Engagée juste pour le FFM, elle travaille 6 jours de suite, 5 à 7 heures par jour. Un client commande alors des nachos natures.
La file pour le Theo Angelopoulos s'agrandit. La salle est d'avance complète. On voit la fin du film précédent Run Lola Run, film allemand présenté à Venise.
Un homme issu de la génération peace and love, barbe blanche, en short. Sorte de soixantehuitard intello nous citant Proust. "Le Angelopoulos est mon 10ème film. Mon favori c'est Feuerreiter , d'Allemagne. Ma plus grosse déception c'est Lulu on the bridge, qui a tous les tics de Godard, trop maniérié, et la superficialité de la philosophie de Lelouch. J'ai aussi aimé Las Ratas et Le Nain Rouge."
Cet homme vient tous les ans. Il achète un carnet de 10 et c'est son premier Angelopoulos. A part ça il trouve que les journalistes sont des enfants gâtés, des parasites culturels, et que ses amis et lui n'en ont rien à faire des vedettes. Seuls les films comptent. Forcément on en débat.
Une vieille blonde emperlousée se fait engueulée par son mari en sortant de Run Lola Run. "Je te dis que le synopsis ne racontait pas ça" se justifie-t-elle. Une autre qui place une dizaine de bulletins du concours Air Canada (pour le Prix du public ET le concours) et qui nous avoue avoir détesté le film.
Une odeur de graille remonte. Les nachos???

Une bonne sélection...
Un membre du Cinéma Prestigieux ne rate aucun film de la sélection officielle qu'il a toruvé bonne, particulièrement The Interview et Las Ratas. Une jeune fille, Stéphanie, qui a acheté 5 billets, avait déjà vu Le Regard d'Ulysse.
"Je vais voir le Angelopoulos parce qu'il a gagné un prix à Cannes. J'ai aimé tous les films que j'ai vu. Festen...j'avais déjà vu Les Idiots. La Vie est belle. Il a vraiment pris un pari. C'est drôle, humain...je pensais jamais que quelqu'un pourrait faire ça. Pleine Lune aussi, A L'Ecole avec papa sur le dos. J'ai tout aimé sauf la musique. C'est un peu trop beau..." Sur la banquette, un jeune homme, fatalement gay, plutôt mignon, habillé très mode. Jean-Frédéric.
"C'est pas moi qui ait choisi les films. C'est mon ami. C'est ma première année. Le début était plutôt décevant. Mais depuis quelques jours c'est bon. Extras, j'ai bien aimé ça. J'ai beaucoup aimé Dance me to my song, même si c'est difficile; on se sent mal à l'aise. La Vie est belle, j'ai adoré, c'est vraiment mon genre de film. J'ai vu aussi une histoire d'inceste hier soir..."
Il ne s'en souvient plus. On cite Sitcom. "Non je ne l'ai pas vu parce qu'il va sortir en salles" On lui montre le programme. "Festen! Au début la caméra me gênait mais j'ai compris que ça ne pouvait pas être tourné autrement. Sex Life in L.A. c'est "poche". On n'apprend rien. la scène de masturbation est ridicule."
Ils ont choisi leurs films en lisant les journaux, et par rapport aux commentaires de Cannes. Son ami lui fait la queue. Quand on lui parle de Sandra Bullock, il fait une moue ironique. "Les films qu'elle a fait sont tous des flops!". Il ne va pas voir les films américains parce qu'ils sortiront bientôt en salles. Et puis enfin il se rappelle qu'il a vu Dr Akagi. "Le final dans l'eau est beau. Mais c'est un sécnario décousu..."

A promouvoir
Laetitia Masson patiente devant la salle 4. Son film A Vendre est en train d'être projeté.
Elle est entourée du distributeur et de l'attachée de presse. Elle ira parler dans la salle à la fin du générique. Ses vieilles tennis contrastent avec son ensemble beige.
J'en profite pour me faire dire l'avenir par Esmeralda. 25 cents dans une machine toc entre deux étages du cinéma. Quel intérêt? Créativité et Amitié au top. "Des vacances à la mer se préparent. Je dois m'entraîner à la nage sur le dos."
Une femme sort de la salle 5 (Dis moi que je rêve) pour se précipiter vers la salle 6 (au dessus) via l'escalator. plus tard un organisateur-micro-oreillette dira: "Essaie de l'assoir quelque part en lui disant "Ecoutez Madame, vous n'aviez qu'à arriver à l'heure..." Pourtant le film n'a pas commencé.
Un punk rejoint aussi la salle 6. Les gens commencent à sortir de A Vendre. les avis sont partagés: "L'ambiance est très bien. J'aurais aimé que le personnage soit plus clair dans ses motivations. J'ai beaucoup aimé l'actrice principale". "Je suis juste un peu déçue par rapport à son premier film. Ça tourne un peu en rond."
Le public est très varié. Une vieille dame anglophone nous répond : "Le rythme est très bien. Le jeu est très bon, l'histoire aussi. J'ai beaucoup aimé."

Visages inexpressifs
Il est étonnant de constater que les gens ressortent d'une salle avec une tête d'enterrement souvent. Sans sourire, sans larmes aux yeux, et presqu'en silence...
Pour Dis Moi que je rêve, là encore les avis ont mitigés. Certains trouvent le film noir, sombre gratuitement ou encore : "ça me laisse perplexe. Je trouve ça excessif. Une démonstration par l'extrême..."
Mais d'un point de vue général le public est "touché", admire "les personnages, la fragilité", "le jeu excellent".
Le constat définitif est assurément d'une femme un peu snobbe qui assène: "Il a fait un premier long métrage qui essaie des choses!"
Cédric Vieira sort alors du cinéma, avec sa petite famille...

Pas de secrets
Le public du FFM est curieux, boulimique (en moyenne 5 à 10 films par festivals) et surtout va voir les films qui ont peu de chance d'être distribués à Montréal.
On sort du Parisien. La vache a disparu. On passe sous la caméra de Marie T. qui ne peut pas s'empêcher de rigoler devant nos clowneries, alors qu'elle interview sérieusement une jeune femme.
Où est la vache? On pose la question à la vendeuse du Merchandising. Le Tee-shirt avec l'affiche, et le poster, sont les deux produits qui se sont le plus vendus.
Un peu plus bas sur Ste Catherine, Place des Arts, en plein air est diffusé Secrets et Mensonges de Mike Leigh. Le public est nombreux, assis sur les bancs ou par terre, debout dans la rue devenue piétonne.
On se croierait dans Cinéma Paradiso...(VinCy, Alix)

Bullock
Pas de conférence de presse pour Sandra...

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