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Rédaction
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A C T U 07/09/98
Palmarès
D'un point de vue général, le palmarès a déçu. Heureusement, Manon
briand a sauvé l'ensemble grâce à un triomphe inespéré pour son film 2
secondes: prix de la mise en scène, meilleur film canadien ("Merci
beaucoup Monsieur Fedex"), meilleur film canadien du public.
La Vita è bella
a raflé le Grand Prix du Public Air Canada. Sans surprise, mais mérité.
Benigni n'était pas sur la scène, mais devrait être à Toronto.
La cérémonie fut expédiée et sans intérêt (et sans humour). Avant la prsentation
du film de Claude Lelouch, Hasards ou Coïncidences,
il y eut le discours de Serge Losique.
Irrité par les médias en colère (voir plus bas), Losique a tenté de plaider
sa cause, en reportant la faute sur la grève d'Air Canada. Deux secondes
plus tard, Losique vanatit tous les efforts de son partenaire principal:
Air Canada. Cherchez l'erreur.
Enfin il y eut une minute de silence pour Akira Kurosawa. Une minute
saccagée par les flashs des photographes aggressant les vedettes en train
de se recueillir. Sauf Lelouch qui regardait ailleurs. Après tout, combien
de gens dans la salle avait vu un film de Kurosawa??? (VinCy)
Soirée
On en aura fait une. Une soirée de strass, d'alcool, de sourires
hypocrites, de saluts futiles...
Ils étaient tous là dans la salle du Piano Nobile de la Place des Arts,
orchestre de jazz compris.
Le casting du Lelouch, les vedettes du cinéma canadien, les attachées
de presse, l'industrie en noeud pape.
Et quelques journalistes. On vous évitera la description des tenues de
mauvais goût. Ou encore celle de splats (le tout arrosé de vin et de cocktails
Smirnoff, généreux sponsor).
Lelouch est passé très rapidement juste pour quelques entrevues caméra
à l'épaule et pour manger.
D'ailleurs tout le monde n'était là que pour se goinfrer de saumon, de
sucettes, de gateaux, de fruits, de tomates-mozarella...
Les programmateurs se faisaient harceler. D'autres étaient tout heureux
de connaître quelqu'un dans cette masse de vacarme. Il y avait bien quelques
jeunes gars gominés et quelques jeunes filles au look trop étudié...
C'était distingué et guindé, coincé et triste. Personne ne souriait. On
sentait l'obligation mondaine. Y a pas à dire: les straights ne savent
pas faire la fête! (VinCy, Alix)
Conférence de presse de Lelouch
à venir
La mort du FFM
Pour une fois Nathalie Petrowski (La Presse, sponsor du FFM)
a été consensuelle. Ni Odile Tremblay (Le Devoir) ni le prestigieux Globe
and Mail ne la contrediront: le FFM est mort.
Problèmes de calendrier, de programmation, d'organisation... ce Festival
est devenu uen foire de cinéma pour tous publics et ne représente plus beaucoup
d'intérêt pour les médias, qui se nourrissent d'art, de nouveauté, de curiosité,
d'artisans (acteurs, scénaristes, réalisateurs) et d'ambiance.
Résultat: ils ne restent plus que 5 festivals qui tiennent la route dans
le monde. Dans l'ordre: Cannes, Sundance, Venise, Berlin, Toronto.
Le Globe and Mail a bien résumé le suicide du FFM lors de son édition du
7 septembre sous le titre Le FFM subit la colère des critiques
"Des critiques sévères continuent de s'entasser en parlant d'une édition
98 sans éclat. Aujourd'hui marque les dernières heures de l'édition
98 du FFM. 10 jours de films plus grand par leur nombre que par leur qualité,
de projections très attendues, de murmurres silencieux sur une direction
de festival naviguant à vue.
Ces murmurres ont trouvé une voix jeudi dernier quand Nathalie Petrowski
a jugé le FFM mort. Elle a ainsi rejoint la cohorte de critiques et d'observateurs
qui arguent que l'événement souffre d'une programmation médiocre et d'un
leadership inexplicable, ayant méchamment besoin d'une transfusion de vision
créative...."
Ce FFM a accumulé les bourdes:
D'un côté Losique affirme que le FFM est une machine anti-américaine
dans un pays américainement colonisé. Résultat il est tout fier de présenter
un hommage à Sandra Bullock
(La nouvelle "Mary Pickford") et une présentation en plein air de Titanic.
L'hommage à Bullock a surtout rendu le FFM non crédible en terme de prestige
et d'excellence.
La présidente du jury, Monique Mercure, a été présentée durant 15 jours
comme simple membre. On attendait le nom du Président...jusqu'au jour
de l'ouverture, où finalement Mercure remplaça l'inconnu président. Les
rumeurs ont alors enflée: qui a pu refusé ce poste? Corneau? Benigni?
La compétition officielle a été particulièrement faible. Mais pire,
à de rares exceptions, déjà vues dans d'autres festivals, il n'y a eu
aucun choc cinématographique.
Le FFM s'est vanté d'avoir les avant-premières nord amrécianes des cannois:
la Vita è bella, L'éternité et un jour, Aprile... Mais Benigni et Morreti
ont été absents. Par contre ils seront à Toronto!
Aucune production française majeure, à part le Lelouch, n'est venue
au FFM. Regardez la liste torontoise: Chéreau, Ducastel, Planchon, Jacquot,
Zonka...et même Le Diner de cons qui sort le 21 au Québec.
Enfin le paradoxe suprême. Le Québec a détesté Nô
de Lepage. Pourtant à lire des journaux comme Variety ou Libération, il
s'agit d'un de sfilms québécois les plus réussis depusi des années, artistiquement.
De fait l'édition du FFM a décu et réjoui. Une orgie de films étant
toujours la bienvenüe, rarement indigeste.
Cependant, cela fait 3 ans que nous claironnons que ce FFM a besoin
de sang neuf et d'une programmation plus cohérente.
Ce n'est toujours pas le cas. 380 films c'est beaucoup surtout quand
seulement une quinzaine retienne l'attention.
En se déplaçant vers la mi-août, le FFM s'octroierait des avant-premières
mondiales tant américaines qu'européennes, évitant la concurrence de
Venise, et ainsi nous permettant de croiser John Dahl ou Roberto Benigni...
Pour que le FFm soit intéressant, pour qu'une nouvelle génération s'y
intéresse, il faudra bien que les médias continuent d'en parler... de
manière intéressante. Ce n'était pas forcément le cas en 98, où les
querelles de coulisses dominaient le brouhaha du public.
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