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Jean-François Lepetit
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MERCREDI 7 AVRIL

Rencontre avec Jean-François Lepetit

En ce premier jour du Festival du Film de Paris, les producteurs sont à l’honneur. Le premier à ouvrir les rencontres entre public et professionnels du cinéma est Jean-François Lepetit, producteur de long métrage au sein de la société Flach Films. Il recevra d’ailleurs dans le cadre du festival le prix Marcel Dassault, distinction honorifique récompensant chaque année un producteur.

SEQUENCE 1 ­ INT/JOUR - PARCOURS
Passionné de cinéma, Jean-François Lepetit a dès l’âge de 15 ans appartenu à un ciné-club, puis un caméra club, puis à un journal de lycée, utilisant tous les organes mis à sa disposition pour étancher sa soif de cinéma, et faire partager sa passion. De fil en aiguille, il a dirigé une cinémathèque régionale, et a rejoint une société de production avant de créer la sienne. Flach Films, qu’il dirige depuis une quinzaine d’années, compte aujourd’hui une dizaine de permanents, et a produit de nombreux films parmi lesquels La vie de famille, de Doillon, Trois hommes et un couffin, de Coline Serreau, Le grand chemin, de Jean-Loup Hubert, Sous le soleil de Satan, de Maurice Pialat, Les caprices d’un fleuve, de Bernard Giraudeau ou encore plus récemment C¦ur Allumé, d’Hector Babenco ou Romance, de Catherine Breillat, tous deux présentés dans le cadre du festival du film de Paris cette année.

SEQUENCE 2 ­ INT/JOUR ­ LE CHOIX DES PROJETS
Flach Films reçoit environ 300 à 400 projets de films par an, que ce soit sous la forme de scénario structuré ou de simples synopsis de quelques pages. Jean-François Lepetit lit directement les projets des célébrités. Les autres sont confiés à un comité de lecture, et si les fiches de lecture sont favorables, Lepetit se penche alors sur ces projets. Actuellement la majorité des sociétés de production appliquent ce système qui, même si il est imparfait, a toutefois le mérite de donner sa chance à tous, même si il est évident que le scénario d’un inconnu n’est pas appréhendé de la même façon que celui d’une célébrité .
Le choix de produire ou non un film s’effectue ensuite selon plusieurs critères, et ce n’est pas forcément la perspective financière qui intéresse d’emblé Jean-François Lepetit. A titre d’exemple, il a refusé de produire Après le guerre, de Jean-loup Hubert, au motif que le scénario ne lui plaisait pas, alors qu’il avait obtenu un grand succès commercial avec Le grand chemin du même Hubert, et pouvait par conséquent espérer rentrer dans ses frais. Donc la logique économique ne s’applique pas forcément. Chez Flach Films, la priorité est donnée à l Œenvie de faire le film, que ce soit par coup de c¦ur pour le scénario, par envie de travailler avec un auteur... Ensuite, une fois que l’envie existe, il faut effectivement songer aux moyens de produire le film, et donc se poser la question du financement, et trouver les conditions matérielles et financières nécessaires au projet.
Pour Lepetit, la question de produire ou non le film se pose alors en d’autres termes : évaluer les pertes si le film marche très mal, et si ses recettes annexes, provenant essentiellement de la vente de ses précédents films aux télévisions, peuvent lui permettre de combler le déficit ainsi évalué. Il a ainsi pu résister à certains échecs, et notamment celui du film Le Brasier, qui fut un véritable four, grâce aux reventes en TV pour des rediffusions de certains grands succès comme Trois hommes et un couffin ou Le grand chemin.

SEQUENCE 3 ­ EXT/JOUR ­ LE FINANCEMENT DES FILMS
Auparavant, une bonne part du financement des films provenait des distributeurs, qui assuraient la diffusion dans les salles. Au moment où se montait le budget du film, ils donnaient au producteur un minimum garanti, qui était un à valoir sur les recettes en salles.
Aujourd’hui, la part des salles a considérablement diminué, et c’est désormais les préventes du film aux télévisions qui constituent la part la plus importante du financement : il est quasiment impossible de monter un film sans une pré-vente à Canal Plus et à au moins une télévision hertzienne, alors que le tournage commence souvent sans accord avec un distributeur. Deux exemples en ce sens : le distributeur des Caprices d’un fleuve n’a été trouvé qu’après 15 jours de tournage, sur visionnage des rushes. Alors qu’en ce moment, il ne parvient pas à monter son nouveau projet, le premier long métrage d’un jeune auteur, faute de trouver une prévente TV, ce malgré l’accord de principe d’Elodie Bouchez et Aure Atika.
Le montage financier des films peut se faire en coproduction avec l’étranger, mais incluse rarement les préventes dans les territoires étrangers. Les produits de ces ventes sont en plus, destinés à rétablir l’équilibre financier le cas échéant ou entrer dans le calcul des bénéfices.

SEQUENCE 4 ­ EXT/JOUR ­ ETAT DE LA PRODUCTION FRANCAISE
Environ 140 films sont produits chaque année en France et parmi eux on recense en moyenne 35 premiers films. La part du cinéma français dans les salles représente environ 28 à 35% de la part de marché, suivant les années. Cette production est très diversifiée, contenant à la fois des films grand public tel qu’Astérix et des films d’auteur, plus intimistes. Le cinéma français est donc à la fois capable de se renouveler, tout en maintenant une part de marché en ce sui concerne les films locaux nettement supérieure à celles des autres pays européens.

L’aventure du moment : Romance, de Catherine Breillat
« J’étais intéressé par l’univers de Breillat », raconte Jean-François Lepetit, « c’est ce qui a motivé ma décision de le produire ».
Pari risqué vu le sujet, celui de la sexualité d’une femme. L’intérêt de Lepetit résidait essentiellement dans le regard pouvait porter une femme sur ce thème et la traduction visuelle qu’elle pouvait en faire. Dans sa réalisation, Breillat est restée libre : sa seule contrainte était de veiller à ce que le film ne puisse pas être classé X. « Dans ce genre de risque, le producteur n’est pas le seul à se mouiller : les acteurs et le réalisateur s’exposent aussi ».

France-Marie

 
 

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