Les nominations des Césars
présidence Daniel Auteuil
Meilleur film de l'année:
Le goût des autres de Agnès Jaoui
Meilleur réalisateur:
Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien)
Meilleur acteur:
Sergi Lopez (Harry, un ami qui vous veut du bien)
Meilleure actrice:
Dominique Blanc (Stand by)
Meilleur acteur dans un second rôle:
Gérard Lanvin (Le goût des autres)
Meilleure actrice dans un second rôle:
Anne Alvaro (Le goût des autres)
Meilleur jeune espoir masculin:
Jalil Lespert (Ressources humaines)
Meilleur jeune espoir féminin:
Sylvie Testud (Les blessures assassines)
Meilleur film étranger:
In the mood for love de Wong Kar-Waï
Meilleur scénario original ou adaptation:
Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri pour "Le goût des autres"
Meilleure première oeuvre de fiction:
Ressources humaines de Laurent Cantet
Meilleur court métrage:
Salam de Souad El Bouhati
Un petit air de fête de Eric Guirado.
Compte rendu
Les quelques 3000 membres de l'Académie des Arts et Techniques ont consacré cette année le jeune cinéma français avec une avalanche de prix pour des premiers et des seconds films.
Les votants ont rejoint les goûts du public en récompensant abondamment deux succès du cinéma d'auteur : Le Goût des autres d'Agnès Jaoui et Harry Un ami
qui vous veut du bien. Le premier film d'Agnès Jaoui a obtenu les prix récompensant le meilleur scénario, écrit avec l'aide de son mari Jean-Pierre Bacri (4ème
César du meilleur scénario pour les Jabac), le meilleure second rôle masculin - Gérard Lanvin, pourtant hostile à toute compétition entre comédiens, le meilleur
second rôle féminin pour la magnifique Anne Alvaro très émue et enfin, le plus prestigieux César, celui du meilleur film français de l'année. De bons augures avant
la cérémonie des Oscars, le film figurant en effet parmi les nominés dans la catégorie des films tournés en langue étrangère.
Oubliée l'absence du palmarès du Festival de Cannes Cannois pour Dominik Moll et son producteur Michel Saint-Jean, Harry Un Ami qui vous veut du bien, le
thriller à la française, a également glané quatre récompenses : meilleur réalisateur pour le jeune franco-allemand Dominik Moll dont c'est seulement le second
long-métrage, meilleur acteur pour l'espagnol Sergi Lopez qui a partagé son César avec l'ensemble de la distribution du film et remercié les siens en catalan,
meilleur montage et meilleur son.
Autre triomphateur de la soirée, le film Ressources Humaines. Ce premier film tourné initialement pour le petit écran mis en scène par Laurent Cantet, récit d'un passage de témoin
générationnel sur fond de passage aux 35 heures, a obtenu 2 César. Le César du meilleur premier film et le César du meilleur jeune espoir masculin reçu par Jalil Lespert. La troublante
Dominique Blanc s'est vue décernée, elle, le César de la meilleure actrice pour son interprétation d'une femme en déroute dans Stand-By de Roch Stephanik, encore un premier film. Une
divine surprise pour l'actrice. Le film avait en effet souffert d'une sortie en plein été et n'avait pu trouver son public, n'attirant qu'un peu plus de 26000 spectateurs. Une ressortie est
désormais envisagée. Sylvie Testud a été récompensée par le César de la meilleure jeune espoir féminine pour son interprétation de Christine Papin, l'une des surs meurtrières des
Blessures assassines. Pour être tout à fait complet, Jean Rabasse, nominé au Oscar a obtenu le César des Meilleur Décor pour Vatel, Edith Vesperini et Jean-Daniel Vuillermoz celui des
meilleures costumes pour Saint-Cyr de Patricia Mazuy, Agnès Godard, le César de la Meilleure Photo pour le magnifique Beau travail de Claire Denis. La partition de Vengo a permis à
Tony Gatlif et ses collaborateurs d'obtenir un deuxième César de la meilleure musique après celui reçu pour Gadjo Dilo et le divinement sensuel In The Mood For Love de Wong
Kar-wai a été récompensé du César du meilleur film étranger. Enfin, le César du meilleur court métrage a dû être, fait rare, partagé entre Salam de Soaud El Bouhati et Un Petit air de
fête d'Eric Guirado.
Les grands perdants de la soirée ont été Les Rivières Pourpres et Une Affaire de Goût, deux films rentrés bredouilles malgré leurs 4 et 8 nominations respectives.
La cérémonie a été inaugurée par un hommage à Robert Enrico. Le réalisateur du Vieux Fusil (Premier César du meilleur film en 1976) et de Les Grandes Gueules est décédé dans la nuit
de jeudi à vendredi. Cette 26ème Nuit des César présidée par Daniel Auteuil, a été marquée par un double sceau : celui de l'émotion lors de la remise des Césars d'Honneur à Charlotte
Rampling, Darry Cowl et Agnès Varda dont le sourire a illuminé la soirée et celui de l'humour grâce à la présentation très pince sans rire du clown triste Edouard Baer, citant parmi les
nominés pour le meilleur film, son propre long-métrage, La Bostella et à la reprise par Jean-Pierre Darroussin de propos de Michel Platini.
Yannick