Les Césars Anthologie

Le Meilleur

En réponse aux Oscars, d'une manière très tardive, le cinéma français créé sa cérémonie de prix en plein déclin: la nouvelle vague est loin, les américains débarquent (Lucas, Spielberg, Scorsese, Coppola), et la Télévision est quasiment dans tous les foyers.
Les Césars sont avant tout un moyen pour les professionnels du 7e Art de récompenser les oeuvres selon leurs critères, leurs goûts. Ce sont donc des artistes qui votent pour d'autres artistes, loin des critiques aigris et d'un public mauvais juge. Le consensus idéal reste le cumul critique-public-professionnel.

Avec le temps, et en suivant l'évolution de l'industrie, les Césars sont devenus un outil marketing. Les films connaissent plus ou moins un effet César en salles, et les jaquettes vidéo arborent la sculpture.
Une sorte de Label Qualité Française pour professionnels de la profession. Et de plus en plus, les artistes du métier ont les même goûts que le public, sans prendre de risques.
Ainsi, les Césars offrent une palette de nominations de plus en plus variée: de la comédie au film d'époque, en passant par des drames ou des films grand spectacle. Il y en a pour tous les goûts.

Parmi les chouchous: Tavernier, Arbogast, Rousselot, Adjani, Bacri-Jaoui, Azéma, Serrault, Rochefort, Yoyotte, Resnais, ...
De nombreux grands cinéastes ont réussi à obtenir une fois (ou plus) la consécration aux Césars: Corneau, Rappeneau, Truffaut, Blier, Leconte, Tavernier, et Resnais ...
Le cas Resnais est particulier: 7 Césars pour Providence, puis 5 pour Smocking-No Smocking, et enfin 12 nominations pour On connaît la Chanson. Il symbolise assurûment cette vision de ce que doit être le bon cinéma français: intellectuel, parisien, bavard, l'image épurée et le montage exemplaire.

Les Césars ont aussi révélé des acteurs en tant qu'espoir (Sophie Marceau, Romane Bohringer) qui ont depuis fait leurs preuves en haut de l'affiche. Ont aussi été récompensés des acteurs ou actrices plus singuliers comme Coluche (un an avant sa mort), Valérie Lemercier, Sandrine Bonnaire, Jacques Dutronc, Philippe Torreton...
Les acteurs se divisent en deux catégories: les Césars qui couronnent une carrière à travers un grand rôle (Deneuve, Depardieu, Belmondo, Noiret, Moreau) et les acteurs dont la performance écrase le film (Parillaud, Bonnaire, Auteuil, Miou Miou, Binoche, Bohringer).
De même pour les films, on peut voir que selon les années, ce sont de grosses productions qui raflent la mise ou alros des films au style profondément original: La Haine, Les Nuits fauves, Les Roseaux Sauvages, Thérèse, 3 Hommes et un couffin...

Côté films étrangers, les français ne font pas comme tout le monde. Ils choisssent des films offrant un vrai plaisir au spectateurs, souvent par les dialogues, le scénario... On retrouve de nombreuses comédies comme 4 mariages et un enterrement ou 2 Woody Allen.
Enfin, les deux films les plus primés sont Cyrano (10 prix + le César des Césars) et le Truffaut (Le Dernier Métro). Deux films ultra-académiques, mélangeant romanesque, destins, histoire et divertissement, de grandes stars.
Cela symbolise bien ce que recherche la profession: le prestige. Pas forcément la créativité.

Anthologie des Césars


(C) Ecran Noir 1996-1999