Production : Les Films Alain Sarde
Réalisateur : Jean-Paul Salomé (Restons groupés)
Scénario : Jérôme Tonnerre, Jean Paul Salomé et Danielle Thompson
(librement inspiré de l’oeuvre de Arthur Bernède)
Photo : Jean François Robin
Chef décorateur : Michèle Abbe
Son : Laurent Poirier
Musique : Bruno Coulais
Montage : Sylvie Landra
Effets spéciaux : Duboï
Durée : 97 mn

Casting:

Sophie Marceau (Lisa/Belphégor)
Michel Serrault (Verlac)
Frédéric Diefenthal (Martin)
Julie Christie (Glenda Spencer)
Jean-François Balmer (Bertrand Faussier)
Lionel Abélanski (Simmonet)
Françoise Lépine (Suzanne Dupré)
Patachou (Geneviève)
Juliette Gréco (la dame en noir)

 

 
Dossier EN
Sophie Marceau sur EN
Frédéric Diefenthal sur EN
Michel Serrault sur EN

Site officiel

  (c) Ecran Noir 96-01
Belphegor, le fantôme du Louvre 
France / 2001 / Sortie France le 04 avril 2001
 
Les conservateurs du musée du Louvre découvrent dans un des sous-sols du bâtiment un sarcophage égyptien contenant une momie remisée là depuis plusieurs dizaines d’années. Quelques heures plus tard, Lisa, une jeune femme dont l’appartement fait face au célèbre musée, s’aventure un soir dans le chantier souterrain qui se trouve sous la chaussée de son immeuble et parvient à s’immiscer dans le Louvre par un escalier discret. Peu après, l’esprit maléfique de la momie ramenée à la lumière va donner naissance au fantôme Belphégor, qui hante désormais le musée du Louvre à la nuit tombée en terrorisant les gardiens et dérobant des objets d’art égyptien. Le directeur aidé de l’inspecteur Verlac vont tenter de percer le mystère de cette créature surnaturelle.
 
   [Voir dossier]
 
 
MEME PAS PEUR !

Bon, surtout ne rien oublier : un bon morceau de série culte à remanier au fouet, une pincée d’acteurs connus et appréciés, un zeste de frissons, quelques cuillerées d’humour, on saupoudre le tout d’effets spéciaux impressionnants et on fait mariner l’ensemble une bonne heure et demie. Voilà, tous les ingrédients sont réunis pour obtenir un plat savoureux à la sortie du four...

Ben non, il est pas vraiment savoureux le plat, sauf si on aime le gratin de navets !

Quitte à démolir les efforts ( évidemment hypocrites) des acteurs en pleine campagne de promotion, cette renaissance du fantôme du Louvre défigure allègrement le mythe de Belphégor, celui-là même qui éclipsa les élections municipales de 1965 et tenait la France en haleine devant l’insoutenable suspense de la série télé en noir et blanc.

Bien sûr, les temps ont changé, le spectateur est devenu moins impressionnable, et puis Jean Pierre Salomé s’est davantage inspiré du roman original d’Arthur Bernède, et moins du feuilleton de Claude Barma. Reste que Belphégor nouvelle formule n’en demeure pas un moins un film fade, frisant le ridicule en permanence, ennuyeux et pas inquiétant pour un sous. L’histoire souffre en parallèle d’un fouillis narratif qui part dans toutes les directions en évitant soigneusement l’essentiel, avec en prime la bonne idée d’expliquer la présence de Michel Serrault grâce à un lien idiot (bravo le noir et blanc) censé jumeler le film avec la série des années 60. Les personnages, trop nombreux, demeurent superficiels et vides, et force est de reconnaître que le joli minois de notre Sophie Marceau nationale ne parvient pas à faire oublier le regard sombre et troublant de Juliette Gréco (même avec les lentilles pour soirée techno).

Reste une série d’effets spéciaux plutôt efficaces, une jolie visite nocturne du plus beau musée du monde, et un panel d’acteurs sympathiques, comme Frédéric Diefenthal, Michel Serrault ou Lionel Abélanski, malheureusement tous bien mal exploités. Mais comme tout navet qui se respecte, on ne peut s’empêcher d’être partagé entre une impression d’agacement et une forme d’attachement toute naïve pour un film tellement raté qu’il en devient réjouissant. C’est aussi pour cette raison, et malgré les apprioris négatifs que vous aurez à la lecture de ces quelques lignes, qu’il est impossible de détester Belphégor, de la même façon qu’il est impossible de haïr la fresque superbement grotesque qu’est Vercingétorix.

Pour audacieux que le ridicule n’effraie pas, un seul remède après la projection :

Louez vite La Momie, et vous vous direz alors après réflexion que ce film n’est pas si mauvais.

Un conseil néanmoins, empruntez plutôt l’intégrale de la série originale de Belphégor, rentrez vous mettre au chaud, et revivez les grands moments de cette aventure qui, si elle ne vous fera sans doute plus trembler, n’a rien perdu de sa force ni de son mystère.

- Romain