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Réalisme poétique
Nous sommes les derniers hommes libres...
Jean Becker dresse le portrait d'un groupe de 4 personnages qui vivent autour d'un étang marécageux. Pour cela, il prend le regard d'une petite fille (Cricri) qui raconte son enfance, présentant son père (Jacques Villeret) bouleversé par la perte de l'amour de sa vie, son ami, Garris (Jacques Gamblin), avec qui il partage la plupart des moments de son quotidien.
Et il y a aussi Amedée, ce bourgeois ne faisant pas cas de la différence sociale les séparant, admirablant interprété par un André Dussolier sensible. Et, enfin, nous retrouvons Michel Serrault (très touchant dons son rôle de riche malgré lui), Pépé, qui donne notamment une formidable leçon de pêche à la rainette.
Ce quatuor fonctionne merveilleusement bien. Dans ce film, on a la chance de voir travailler des comédiens magnifiques ayant de la présence, de la force et du tempo. Ils nous font vivre des moments simples: une vente de muguet, la naissance de l'amour (entre Garris et Marie, mais surtout entre les deux jeunes enfants, Cricri et Pierrot), des enfants qui rêvent, une ballade en vélo, et surtout le bain de jouvence d'un vieil homme riche qui n'a pas oublié ses origines modestes.
Comme son père, le cinéaste sait toucher le spectateur juste ce qu'il faut avec des images justes, des mots simples et des émotions vraies. Il a en outre su mettre au service des comédiens sa mise en scène. Il adore les acteurs, ça se voit.
Cette réalisation qui mêle mélancolie, humour, émotion est également servie par des seconds rôles surprenants. On trouvera notamment Eric Cantona qui semble ici chez lui dans le rôle de ce boxeur soupe au lait. Et Isabelle Carré jouant les "Jean Harlow" briseuses de coeur.
Une histoire simple avec des personnages attachants. Tout est là pour nous rappeler le bonheur des choses a priori sans intérêts, mais tellement riches. C'est pour cela que le personnage de Dussolier est attiré par ces "enfants du marais" ; tout comme Serrault qui fait un retour aux sources au grand dam de sa famille.
Bref, voilà un film qui véhicule les vraies valeurs humaines qui, parfois, se perdent de nos jours. Un film à savourer seul, avec des amis ou en famille.
Chris
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BUZZZZZ
Jean Becker, qui avait lu le livre de Georges Montforez, a eu la chance d'avoir pu réaliser ce film grâce à Christian Fehcner avec lequel il est très lié, notamment depuis le succès d'Elisa.
Son scénariste et dialoguiste de L'Eté meurtrier, Sébastien Japrisot, adapte le roman. Il a su ainsi y apporter tout ce qu'il est: un poète, un formidable conteur d'histoires qui emmène le spectateur là où il veut, posant délicatement ses petits cailloux tout au long du parcours.
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