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Sorties
Pour les Oscars: 25 décembre 98
Amérique du Nord: 13 janvier 99
Europe: Février-Mars 99
Portrait de Terrence Malick
Filmographie
1973 - Badlands
avec Martin Sheen, Sissy Spacek
Meilleur film, San Sebastien
Histoire vraie des meurtres de Charles Starkweather et Caril-Ann Fugate
1978 - Days of Heaven
avec Richard Gere, Brooke Adams
4 nominations Oscars 79
Nomination meilleur film Golden Globes
Meilleur réalisateur Cannes 79 et Cercle des critiques de New York
Histoire d'un couple au début du siècle qui cherche à échapper à la pauvreté.
1998 - The Thin Red Line
Fiche technique
2000 - The Moviegoer
avec Tim Robbins et Julia Roberts
Sous les images, les messages...
Il est l'énigme de cette fin d'année. Le cinéaste dont tout le monde veut parler. L'espèce rare de l'artiste qui résiste au business et à l'entertainment. La plupart des médias ssont dirigés par des gens qui ont adoré ces films dans les années 70. Tous veulent avoir une interview, réparer l'injustice quant à son talent. Car Malick n'a que 3 films réalisés à son actif, aucun grands hits, que des films cultes. Mais voilà Malick est silencieux, ce qui ne plaît pas aux médias généralement. Alors tout le monde y va de son anecdote personnelle, de sa rumeur respectueuse, de sa connaissance vaniteuse. Mais pourtant, comme Kubrick, Malick se tait.
3 réponses au mystère Malick. C'est Peter Bart, le rédacteur en chef de Variety, qui donne la meilleure explication à cette réclusion. Et pour cause, c'est un ami, ils ont travaillé ensemble. Donc Bart a posé 3 questions à Malick, qui s'explique. Le cinéaste trouve que les auteurs sonnent prétentieux lorsqu'ils essaient d'expliquer leur travail. Malick qui a une haute idée de la notion de vie privée; il considère que ce n'est les affaires de personne de savoir ce qu'il a fait pendant 20 ans. Et d'ailleurs il n'a pas de réponse à donner. Enfin Malick n'est pas un grand orateur. Il sait très bien parler, comme n'importe quel intellectuel sortant d'Harvard, mais ses idées sont si abstraites, qu'il a tendance à se perdre dans des phrases incompréhensibles.
Terrence Malick a une idée du scénario plutôt européenne. Impossible de résumer en une phrase ses histoires. ses histoires sont souvent confuses, imprégnées de philosophie, ne répondant à aucune mécanique d'écriture en vigueur à Hollywood. En fait il se fout de l'intrigue, et se focalise davantage sur le ton et les images du film. A la manière d'un Angelopoulos.
Il filme comme s'il écrivait un poême cinématographique, où la violence est toujours confrontée à des voix intérieures, où la méditation affronte l'observation. Abstrait donc.
Puzzles poétiques. The Thin Red Line ne fait pas exception. Intense et superbe, il alterne les pensées des soldats, des hommes envoyés à l'abattoir, à des scènes d'action, de batailles, de violences autant inouïes qu'esthétiques. Il insiste sur le climat, l'atmosphère du film, davantage que sur l'histoire, l'intrigue. Il abandonne certains de ses personnages pendant une grande partie du film, avant d'y revenir. Comme s'il s'agissait d'abord de mettre en avant des visions, des propos adéquates, plutôt que de montrer des soldats auxquels s'identifier. Il déstructure totalement les conventions en réalisant un final profil bas, après nous avoir esbrouffé avec sa maestria spectaculaire.
Cohérences. Malick utilise donc toujours les mêmes techniques pour raconter des histoires incompréhensibles. Notamment cette exploitation des voix off (dans Thin red Line, plusieurs qui se font écho). Des commentaires sur l'univers, l'esprit, l'inspiration, l'amour, l'environnement. Aux combats manicchéens entre deux camps ennemis, il oppose une vision arborigène, les doutes de l'homme, les squelettes des soldats. Le tout puisant dans ses thèmes sépcifiques que sont l'amour, l'enfer, le sang, le sentiment d'évasion.
Cette philosophie filmée est propre à Malick et ravit les intellectuels. D'autant que le cinéaste insite toujours sur l'imagerie de ses films. Sur ces séquences en plusieurs couches, ces scènes superposées, ultra-esthétiques, aux couleurs chatoyantes.
Il cherchait notamment à opposer le combat physique de 2 empires à l'écologie et le rituel des arborigiènes. Une guerre moderne et bestiale face à une jungle primitive et sauvage. La destruction qui rend sourd l'harmonie paradiasique d'une île. Un chant désespéré sur notre civilisation?
En tout cas une désillusion toujours aussi présente sur l'espèce humaine, et sa bêtise.
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