Production: El Deseo Filmes, Pathé, Renn Productions
Réalisation: Pedro Almodovar
(Talons Aiguilles, En Chair et en Os)
Scénario: Pedro Almodovar
Photo : Alfonso Beato
Musique : Alberto Iglesias
Son : Miguel Rejas
Montage : Jose Salcedo (100 mn)

Casting:
- Cecilia Roth (Manuela)
- Marisa Parédès (Huma Rojo)
- Penelope Cruz (Hermana Rosa)
- Antonio San Juan (La Agrado)
- Eloy Azorin (Esteban)

 

 

 
Critique, Notes du réalisateur
Site officiel du film (USA)
Sites sur Pedro Almodovar
Portrait de Antonia San Juan (Libé)
Todo sobre mi madre / Tout sur ma mère 
Espagne / Europe /1999 / Festival de Cannes 99 
FCMM 99 / Sortie France 19 mai 1999 / Sortie USA 19 novembre 99 
 
All about my mother, tdo sobre mi madre, tout sur ma mere
 
Esteban vit seul avec sa mère, Manuela. Il rêve d'être écrivain, et vient de débuter un roman, Tout sur ma mère, inspiré de All about Eve, le film de Mankiewicz. Pour son anniversaire, sa mère l'invite à voir Un tramway nommé désir au théâtre. Un fantasme, l'actrice. Une révélation, son père. Et c'est tout le destin d'Esteban qui s'écroule lorsque ses pas croisent les roues d'une voiture: il meurt. Manuela fuit Madrid, et s'en va rechercher le père de son fils.
 
   Après une année honorifique, l'égérie de la Movida espagnole reçoit enfin sa place parmi les grands réalisateurs (voir Critique du film, notes du réalisateur). Depuis quelques films, son style flamboyant s'est assagit au profit d'une vision plus mature des femmes, des hommes, des couples. Le sexe est un peu plus bancal. Les apparts un peu plus froids. Les relations un peu moins folles. Mais les névroses toujours présentes, pesantes. Filmant comme personne, inventant des cadrages et des images colorées et baroques, le juré 92 mérite sa réputation et possède tous les ingrédients pour embraser la croisette.

Pathé inaugure sa nouvelle image avec ce film et celui de Carax, aussi en compétition à Cannes. C'est aussi un renouveau pour le cinéma espagnol, jusqu'ici réduit à être représenté par Carlos Saura (par ailleurs ignoré de la sélection avec son Goya). Il signe donc un mélo, style Douglas Sirk, dédié "à Bette Davis, Gena Rowlands et Romy Schneider. A toutes les actrices qui ont joué des actrices. A toutes les femmes qui jouent. Aux hommes qui jouent et deviennent femme. A toutes les personnes qui veulent être mère. A ma mère."
Cinéaste qui filme les femmes, il retrouve Cecilia Roth (Qu'est ce que j'ai fait pour mériter ça?), Marisa Parédès (Talons Aiguilles) et Penelope Cruz, l'actrice ibérique la plus hot du moment (En chair et en os). Almodovar ose transformer cette femme pulpeuse en nonne. Marisa Parédès était aussi en compétition à Cannes dans Pas de lettre pour le Colonel.

Depuis Almodovar a réuni 2 millions de spectateurs en France (battant son record de Talons Aiguilles), et attire toutes les récompenses : Prix de la mise en scène (Cannes), Meilleur film, réalisateur et actrice (European Film Awards), Meilleur film étranger (critiques de New York, de Los Angeles, de Boston, du National Board of review), nomination aux Golden Globes (meilleur film étranger)... et Film de l'année selon les lecteurs d'Ecran Noir. Une année incroyable qui signe la reconnaissance d'un style, d'un cinéaste, d'une vision mélodramatique et tolérante.