1956
Le monde du silence

de Jacques-Yves Cousteau , Louis Malle
(France)
Zoom sur l'année 1956
Les Prix et Jurys

«À cinquante mètres de la surface, des hommes tournent un film. Munient de scafandres autonomes à air comprimé, ils sont délivrés de la pesanteur. Ils évoluent librement».

Ces mots, en guise d’introduction Au Monde du Silence, résument bien l’essence du film. En fait, Jacques-Yves Cousteau assisté de Louis Malle, ont réalisé ensemble ce documentaire qui, pour l’époque, constituait les premières images couleurs sous-marines existantes de la Méditéranné, de la Mer rouge, de l’Océan Indien et du Golfe Persique. Ce film est une sorte de récit d’aventure moderne dans un navire (La Calypso) véritable laboratoire flottant. Mais historiquement, Le Monde du Silence propose bien plus que cela.

À prime abord, les années cinquante ont connu une révolution dans l’histoire de l’océanographie. Le commandant Jacques-Yves Cousteau en est le principal artisant. Ce dernier révolutionna la plonger sous-marine en développent un scaphandre autonome léger qui libéra le plongeur par la souplesse et maniabilité de son équipement. De plus, André Laban (un membre de l’équipage) conçu la fameuse caméra sous-marine qui a rendu les images des profondeurs marines possibles. Le Monde du Silence à donc émergé grâce à plusieurs novations techniques nées de l’équipe de Cousteau.

D'un point de vue cinématographique, ce documentaire prend les allures d’un exercice formelle. Il exploite à merveille les vertus de fluidité du mouvement rendus possible grâce au mariage du scaphandre autonome et la caméra sous-marine portable. De longs travellings sont réalisés au coeur des récifs de corail et des bancs de poissons, et ce, baignées dans des déplacements vertigineux alliant avec perfection , tantôt la rapidité et tantôt la délicatesse. La couleur est également un acteur important du film. Le bleu abyssal percé par de puissants projecteurs hydrofuges, laisse entrevoir les couleurs uniques des poissons tropicaux agencés à une poésie musicale et visuelle.

Le Monde du Silence constitue une exception dans l’histoire du Festival de Cannes. Pour la première (et dernière jusqu’à aujourd’hui) on attribua une Palme d’or à un documentaire. Film unique et poétique sur l’exploration des fonds marins, Le Monde du Silence se révéla comme une surprise à sa projection lors du festival.

Steve Rioux


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