Once upon a time
Fiche technique
Production : Andrea Calerwood
Réalisation : Shane Meadows
Scénario : Paul Fraser, Shane Meadows
Montage : Peter Betson, Trevor Waite
Photo : Brian Tufano
Son : Catherine Hotgson
Musique : John Lunn

Durée : 104 mn

Robert Carlyle (Jimmy)
Rhys Ifans (Dek)
Shirley Henderson (Shirley)
Kathy Burke (Carol)

Festivalcannes.org
Quinzaine des Réalisateurs
Robert Carlyle
 
 

Once Upon a Time in the Midlands

Grande-Bretagne / Allemagne / 2002 /
présenté à la Quinzaine des réalisateurs le 20 mai 2002

Dek et Shirley vivent avec Marlene, 12 ans, la fille de Shirley et de Jimmy, son ancien compagnon, un séduisant délinquant qui a disparu des années plus tôt sans laisser de nouvelles. Dek est sympathique mais un peu ennuyeux et maladroit : il aime tellement Shirley qu'un jour, l'humiliant publiquement, il la demande en mariage sur une chaîne de télévision nationale. Proposition qu'elle décline en direct. Comme tout le monde, Jimmy qui était devant son poste à ce moment là qui de quitter Glasgow pour venir la reconquérir.

Shane Meadows a suivit des cours de photographie à Nottingham (où a été tourné "Once upon a time in Midlands" et commencé à réaliser de courts- métrages en 1994. Ces petites comédies anarchiques, réalisées avec sa famille et ses amis, attirent l'attention des critiques et des festivals. "TwentyFourSeven" , son premier long-métrage, a été présenté au festival de Venise en 1997 et reçu entre autre le prix des critiques de la FRIPRESCI pour le meilleur premier film. Son second, intitulé "A Room for Romeo Brass", a été sélectionné au festival de Toronto, et a lancé les carrières de Paddy Considine et Andrew Shim.

Un an après "Human Nature", le colocataire de "Coup de foudre à Notting Hill" (avec Hugh Grant et Julia Roberts), le Galois Rhys Ifans, revient sur la croisette. Et Shirley Henderson présente pas moins de trois films cette année à Cannes : le court-métrage "the Girl in the red dress", "24 hours" et donc "Once upon in the Midlands". Enfin on notera la présence de Robert Carlyle, déjà vu notamment dans "The Full Monty" et "Trainspotting" de Danny Boyle ("La plage")

 

 

TROP BELLE POUR TOI

J'adore tes yeux. Les deux.

Qu'on ne s'y trompe pas. Malgré son titre en forme de conte de fée (littéralement "Il était une fois à Midland"), le dernier film de Shane Meadows ne comporte pas d'éléments féeriques à proprement parler. Pas de question de tomber dans la tristesse pour autant. On connaît la savoir-faire des anglais en matière de comédie teintée de réalisme social. "Once upon a time in the Midlands" s'inscrit dans cette veine. Une sorte de "Snatch" saupoudré d'une touche de romantisme. Dans la lignée donc de "The Full Monthy" (avec Robert Carlyle déjà) et des "Virtuoses", le film de Shane Meadows navigue entre rire et émotion. La recette est sensiblement la même que dans les films précités : des seconds rôles peaufinés et foncièrement délirants (le beau-frère de Jimmy qui commande des pizzas par téléphone depuis ses toilettes), des situations et objets improbables (tel cette voiture rose comme un cochon sur trois roues, la sucette au gruyère) sans omettre des dialogues pétillants ("vas m'acheter un Kebab s'il te plait. Pas de problème, je vais à la nage en Turquie et je te le rapporte bien frais"). Voilà pour le décor et l'ambiance.

L'interprétation est à la mesure du talent du metteur en scène. Rhys Ifans se complait dans le rôle du romantique éperdu qui se fait avoir par le bourreau des cours. Robert Carlyle joue non sans une certaine délectation les fauteurs de trouble dans un couple paisible. Et après "The Girl in the dress" et "24 hours", Shirley Henderson confirme tout le bien qu'on pensait d'elle. Les seconds couteaux sont tout aussi admirables, que ce soit Kathy Burke en soeur déchaînée ou encore Ricky Tomlinson en marge de la société dans laquelle il vit.

Seul le rythme inégal vient plomber quelque peu un ensemble très convaincant. Le film commence très fort avec un braquage en .mini et se poursuit agréablement jusqu'au deuxième tiers où hélas les allers-retours incessants entre les deux amants devient vite lassant. Heureusement, l'ensemble est suffisamment de bonne facture pour séduire tout aussi bien les cours d'artichauts que les amateurs de dialogues bien sentis.

 

  (C)Ecran Noir 1996-2002