FILMOGRAPHIE

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UN FILM PARLÉ
Deneuve rêve d'un autre monde avec trois légendes...
 



Sortie France le 15 octobre 2003
Festival de Venise

Production : Gemini Films
Réalisation : Manoel de Oliveira
Scénario : M. de Oliveira
Photo : Emmanuel Machuel
Montage : Valérie Loiseleux (96 minutes)

Casting:
Leonor Silveira (Rosa Maria)
John Malkovich (Cdt. John Walesa)
Catherine Deneuve (Delfina)
Stefania Sandrelli (Francesca)
Irene Papas (Helena)


HISTOIRE

Rosa Maria, professeur portugaise, décide de rejoindre son mari, pilote ene scale à Bombay, par le bâteau, avec leur fille. L'occasion de découvrir tous ces lieux mythiques qu'elle ne connaît qu'à travers les livres : Pompéî, Athènes, Istanbul, Le Caire...
En chemin, trois femmes exceptionnelles, invitées par le Commandant, montent à bord. Réunies autour de la table, elles dissertent sur ce monde qui va mal, sur les femmes et les hommes, et sur leurs vies.
Rosa Maria est conviée à cette table, lorsqu'une menace troublera cette apparente tranquillité.


CRITIQUE

PAROLES & UTOPIES

" - Un homme à la maison est toujours utile.
- Même s¹il fait parti des meubles ! "

Ce film serait-il d¹un autre temps ? Ou déjà vain ? Ou encore pire, dépassé par son époque ? Si tel était notre constat, alors il faudrait s¹inquiéter. Car Oliveira, qui n¹en finit plus de raconter son crépuscule, porte un regard à la fois désabusé et lucide, curieux et inquiet sur son monde. Sur notre monde. Le résultat apparaîtra parfois comme trop simple, trop naïf. Il manque de profondeur parce que son cinéma est en incapable. Une image à la fois. Une image parfois symbolique, souvent très bavarde. Précise et lente, l¹image est rarement en mouvement comme pour essayer de comprendre tout ce qu¹elle comporte.
Mais la parole est tout aussi symbolique dans ce film (dont le titre est très approprié). Les métaphores sont accessibles à tous. Au point de faire apparaître le film comme une simple dissertation de lycéen. De ports en ports, nous remontons l¹histoire de notre civilisation : les découvreurs à Lisbonne et les philosophes à Athènes, l¹Egypte fascinante et le mystère de Pompéï. De Marseille à Aden, en passant par Istanbul, la caméra d¹Oliveira nous fait défiler des cartes postales universelles, des monuments, notre Histoire, le patrimoine de l¹Humanité. Ce voyage méditerranéen, qui se veut initiatique, ou en tout cas pédagogique, traverse les mythes, les légendes, les guerres.
Et comme elles, Oliveira propose trois sirènes ou trois muses, selon votre interprétation, pour expliquer le monde. Trois grâces. La blonde française douée pour l¹argent, la rousse italienne dotée de beauté, et la brune grecque sachant chanter. La confrontation des trois stars latines (Deneuve, Sandrelli, Papas) interviendra tard dans le film mais permettra au cinéaste d¹exposer ses thèses. Si dans la forme, nous critiquerons un peu sa nouvelle ¦uvre, dans le fond, que peut-on reprocher à un vieil homme qui rêve d¹une Europe unie, d'une civilisation dirigée par les femmes, qui revendique les origines orientales de sa culture, et pas seulement son héritage chrétien. De la sagesse des grecs et des doits de l'Homme français, il ne retient que l¹effondrement de notre civilisation anglophone, bureaucrate. Mais il n¹oublie pas que le pétrole et l¹économie dominent notre économie. Le Canal de Suez est alors un passage obligé dans cette odyssée fataliste. Car tut cela ne finira pas bien. Oliveira qui se complait dans les requiem, a peur : la menace du fanatisme, le rappel de l¹incendie de la Bibliothèque d¹Alexandrie, fait écho aux ¦uvres récentes de Chahine ou Arcand. La désillusion fait place à la stupéfaction. Après tout nous sommes à l¹été 2001, et ce n¹est pas une coïncidence. Après nous avoir parlé d¹amour, de séduction, de trahison, le cinéaste s¹enferme dans une vision pessimiste qui laissera l¹Américain bouche bée devant un tel acte de barbarie.
Ce film parlé se veut un témoignage - résumé de ce que Oliveira veut laisser en testament. Dommage qu¹il filme sans grandeur, sans esthétisme tant de beautés. Mais tout reste courtois, poli, cultivé, érudit, bien élevé. Par manque de moyens sans doute, ou par absence d¹ambition esthétique, la plupart des scènes n¹ont aucun autre intérêt que de les écouter. Les voir parfois est un supplice. De voir ces ruines de notre civilisation, de constater notre civilisation en ruine ne nous consolera pas. Sauf à se souvenir de cette séquence drolatique d¹un chien cherchant à retenir un bateau de pêche. Comme si le réalisateur cherchait lui aussi à ne pas vouloir voir couler sa mémoire.

(Vincy)



BUZZ
C'est la seconde fois que Deneuve tourne avec le cinéaste portugais, manoel de Oliveira. Elle retrouve par la me^me ocassion son partenaire du Couvent, John Malkovich.
En revanche il s'agit d'une première rencontre avec l'immense Irène Papas, divinité grecque, qu'on a pu admirer dans plusieurs péplums, mais surtout dans Les Canons de Navarone, Zorba le Grec, Z ou encore le récent Capitaine Corelli avec Nicolas Cage.
Stefania Sandrelli est une icône italienne. Elle débuta avec Divorce à l'Italienne, avant d'enchaîner les succès comme Tendre voyou, Le Conformiste, Police Python 357, 1900, .... Elle avait partagée l'affiche avec Deneuve dans Pourvu que ce soit une fille, en 1986. Sa carrière a été relancée en Italie avec le triomphe de L'ultimo Baccio.

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