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Brendan Fraser sur Ecran Noir
The mummy returns
(Le retour de la momie)
USA / 2001
Sortie en France le 23 mai 2001

Fiche technique :
Production : Universal et Alphaville
Réalisateur : Stephen Sommers
(La Momie, Un cri dans l'océan..)
Scénario : Stephen Sommers
Photo : Adrian Biddle
Montage : Bob Ducsay
Son : Peter Glossop
Effets Spéciaux : ILM
Durée : 129 mn

CASTING :

Brendan Fraser (RickO'Connell) - Rachel Weisz (Evelyn O'Connell) - John Hannah (Jonathan) - Freddie Boath (Alex) - Arnold Vosloo (Imhotep) - Patricia Velasquez (Meela) - "The Rock"(Le Roi Scorpion)

Londres, 1935. Dix années se sont écoulées depuis la rencontre entre Rick O'Connell et la momie du terrifiant prêtre Imhotep. Depuis, notre héros vit paisiblement en compagnie de sa femme Evelyn et de leur fils Alex, qui partage déjà à l'âge de huit ans la même passion que ses parents pour l'ancienne Egypte.
Or, près de 6000 ans avant notre ère, le puissant Roi Scorpion fut damné par Anubis pour n'avoir pas respecté le pacte qu'ils avaient lié. Désormais au service du dieu destructeur, il attend dans les profondeurs des limbes que son heure vienne pour lever l'armée d'Anubis et dévaster la planète. Une secte mystérieuse s'apprête alors à redonner la vie à Imhotep, lui seul capable d'affronter le Roi Scorpion et de prendre la tête de cette armée maléfique.
Le premier épisode de La Momie est sorti le 7 mai 1999 sur les écrans américains, remportant en un week-end la somme record de 43, 3 millions de dollars. La totalité des recettes de ce film s'élève à plus de 414 millions de dollars, soit la 8e place au sommet du box-office de l'année et la 31e place des plus gros succès de tous les temps. La Momie poursuit d'ailleurs avec succès sa carrière en vidéo et DVD, se classant tout simplement première dans les meilleures ventes de l'année 99, catégorie "action - aventure".
La suite de La Momie fut envisagée par les producteurs et le réalisateur dès le début du tournage du premier opus. À la fois metteur en scène et scénariste,Stephen Sommers avoue s'être donné un champ d'écriture volontairement plus libre, en vue de cette suite éventuelle en cas de succès.
Cette suite fut ainsi conçue grâce à une intrigue habile, fondée sur la résurrection d'Imhotep, et l'implication de Rick O'Connell (Brendan Fraser)due à l'enlèvement de sa femme, puis de son fils.

Cette trame permettait en outre pour le spectateur de retrouver tous les personnages du premier épisode. La conception du Retour de la Momie s'est donc basée sur les mêmes points positifs que ceux de La Momie (les éléments qui plaisaient au public), tout en développant un nouveau contexte, plus épique encore (eh oui, c'est possible..), et en y introduisant de nouvelles émotions et une bonne part d'humour. Le tout pour que le public séduit par La Momie, le soit également, sinon plus, par Le retour de la Momie. Le travail sur les personnages et sur l'évolution de leurs caractères se justifie grâce à ce bond de dix ans en avant : Rick O'Connell demeure le même, mais sa paternité le rend plus responsable, voire même pantouflard. Mais Evelyn (Rachel Weisz), elle, s'est imprégnée du côté"risque-tout" de Rick, s'habille plus volontiers en pantalons et autres costumes taillés pour l'aventure. Elle a d'ailleurs perdu cette facette sérieuse et ingénue qui la caractérisait dans le premier épisode. Pour finir, Alex, leur fils, est un bon condensé de Rick et d'Evelyn, puisqu'il hérite de la malice et de l'ingéniosité de sa mère, et du courage de son père. L'autre élément majeur dans la construction de cette suite reste, et la bande-annonce parle pour moi, les nombreux effets infographiques. En se basant sur des effets déjà existants dans la Momie (l'invasion de scarabées, les momies à la chair décomposée..etc), l'équipe d'ILM s'est fait une joie de les diversifier et d'inventer une quantité vraiment impressionnante d'autres effets étonnants et spectaculaires. La difficulté, cette fois, c'est que sur certains plans, une armée complète de "créatures" en image de synthèse se bat contre une armée d'hommes venus aider Rick et sa famille dans leur lutte. Celles-ci devaient avoir une réalité organique convaincante et une souplesse qui les rendrait susceptible de jouer, bouger, donner la réplique comme un acteur, une entité bien vivante.
Le nouveau défi était surtout de faire d'Imhotep un être "sociable",au sens ou son rôle ne consistait plus seulement à effrayer les gens dans un fracas de son et d'action, mais aussi à communiquer réellement avec les acteurs, lui conférant ainsi une personnalité beaucoup plus riche que dans le premier épisode.

Le tournage du Retour de la Momie a débuté au Maroc en mai 2000. Mais de nombreuses scènes qui nécessitaient des effets numériques en incrustation ont été tournées quelques mois avant lors de la préproduction pour permettre aux équipes d'ILM de gagner du temps. Différents lieux ont été choisis dans le monde arabe, notamment le désert de Jordanie, les gorges de Petra et une gare proche d'Amman. L'équipe et les acteurs se sont ensuite établis dans le désert Marocain, puis à Ouarzazate à l'endroit où furent tournées la plupart des scènes de Star Wars.
Enfin, l'ensemble des scènes d'intérieur fut filmé à Londres dans les studios Shepperton.

LES CHIENCHIENS A SA MUMMY

"Oh non ! pas encore ces gars-là !"

Amateurs de grand-guignol convulsif, de spectaculaire pétaradant, ou tout simplement nostalgiques des aventures de Tintin, Scoubidou et le reste de la bande : Réjouissez-vous !
Voici sans aucun doute le seul film de l’année pour lequel le mâchonnement de pop-corn en baril de 5 kgs est rigoureusement conseillé, mieux, « il » est fait pour ça !
Digne successeur du premier opus sorti en salle il y a deux ans, Le retour de la Momie tient toutes les promesses que la bande-annonce laissait envisager, ce qui est aussi positif que négatif : des effets spéciaux impressionnants et omniprésents, un casting identique au premier épisode (avec « Rock »,la star américaine de catch en bonus), et une bêtise jouissive jusque dans la moëlle de ce brave Imhotep. En ce point, le film est particulièrement réussi d’ailleurs, du moins s’il s’affirme comme tel. Cela ne signifie nullement que Stephen Sommers soit un grand, ni même un bon cinéaste, non, mais accordons-lui un certain génie pour le divertissement hautement référencé (nombreuses citations de classiques qui ont fait leurs preuves).
Rares sont les films qui en jettent autant au visage avec autant d’efficacité, et surtout sans aucun temps mort.
Car même si Sommers tire et étire encore dangereusement la corde (2H09), Le retour de la Momie n’est jamais ennuyeux, juste un brin fatigant…
En fait, si deux mots définissent à merveille ce pur produit Hollywoodien, c’est « pénible » et « réjouissant ». En poussant et repoussant les limites de la parodie, on finit par se parodier soi-même. C’est néanmoins le risque pleinement assumé par le film, et c’est pourquoi il offre deux niveaux de lecture.
Subtil ? Ne poussons pas.
Dommage surtout que Stephen Sommers ne fasse pas vraiment bon ménage avec l’art de la narration, coupant deci-dela au hasard des actions et s’octroyant le raccourci abusif comme baguette magique pour se dépêtrer d’explications qui se révèleraient utiles si les morts-vivants de synthèse de la séquence suivante ne s’impatientaient pas. Applaudissons toutefois le travail souvent époustouflant d’ILM pour qui « impossible » est un mot définitivement rayé du dictionnaire. Jamais image de synthèse ne semble avoir trouvé meilleur support (quoique Jurassic Park III sorte cet été).

- Romain 

 (C) Ecran Noir 2001