ecran noir, le ciné zine de vos nuits blanches

Ecran Noir est né le 12.07.96.
Crée à partir d'un Pentium 100,
dans un appart, par un j.h. surnommé VinCy.
Comme un bébé, il a grandit,
mûri, changé. Et il coûte
de + en + cher, comme
n'importe quel gosse.
Il a des idées plein la tête.
Ecran Noir a eu une petite soeur,
Cannes, en avril 97.
Et s'en va sur la croisette le mois suivant!
Avec Titanic, le site passe
au dessus des 500 000 pages lues par mois.
En février 98, Ecran Noir accueille
les pages du cinéma français de Christophe Train.
En mars 98, Ecran Noir rejoint Allociné,
sur les Champs Elysées à Paris.
Et désormais sur www.ecrannoir.fr.

lutte

Ecran Noir lutte contre le SIDA, le Racisme et l'AMI.

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Café In, webzine d'opinions

Blues Blanc Rouge

La Fête nat' du cinéma en France n'a pas lieu le 14 juillet (ni même le 12, surtout pas le 12) mais durant le dernier week-end de juin.
L'été est plutôt saison morte, Mondial ou pas, Champions du monde ou survitaminés du tour: le cinéma frenchy débande les beaux jours venus. La France "hiberne" et fuit les salles de ciné; à une époque on maudissait le manque de climatisation, mais avec les multiplexes, on constate surtout que la programmation n'a rien d'excitant, et refroidrait le plus fidèle des cinéphages.
Depuis quelques années, pourtant, entre la fin juin et la fin août, les studios US investissent le créeneau.
1 Pour désengorger l'automne
2 Pour créer une demande estivale
Ainsi Robin Hood, Lethal Weapon 3, ou Men In Black furent de gros hits. Et toujours, un autre film créait la surprise: Shallow Grave, Usual Suspects, ou Scream.
Mais quid des films français? Le désert. On sort les séries B et les comédies pour cette Fête du ciné, histoire de doper les recettes d'un navet. Après, prière de patienter jusqu'au 20 août.
Depuis Cannes - dont seul le Chéreau est sortit en salles simultanément - aucune grosse production n'a bénéficié d'un lancement sous le soleil exactement.
Quand bien même le contexte. Ce mondial de rêve. La fête du ciné a quand même profité à 3 millions de spectateurs, et aux "vétérans" du printemps: Le dîner de cons, Taxi,... Déjà en 97, La Vérité si je mens et Le Cinquième Élément avaient eu les faveurs des "Fête-du-cinéma-philes".
A croire que le B.O. froggy s'arrête de croasser quand celui des US fait le beau.
2 fautes majeures et une excuse. Mais de quoi éliminer l'Équipe de France dès le 1er tour:
1) Les producteurs. Incapables de mettre en marché un film. Les zéros du merketing, Excepté Gaumont, le cinéma français ne sait pas se vendre au public, sans un bouche à oreille favorable. Au lieu de créer le besoin, ces conservateurs ne bousculent pas le marché, le croyant immuable. Comment faire aimer un cinéma adeptes de flops artistiques et comptables (moins de 400 000 entrées France): Le Clone, Folle d'Elle, La Mort du chinois...Incapables de fabriquer des produits, donc.
2) les médias. Cantona en cover de Studio. Réno à nouveau en première de Première (3 fois en 2 ans). Et sinon, aucune couverture de grands magazines. Les médias français, au contraire de leurs collègues US, n'alimentent pas le star-system. Les stars se répètent (vieillissent même). Rares sont les nouvelles têtes. Hollywood, en 2 ans, a fait émerger une vingtaine de stars (Damon, Campbell, Diaz, Affleck, Di Caprio..). En France, qui connaît les visages de Carré, Bouchez, Poupaud, Magimel...?
Qui a mis Lhermitte, Berling ou Nacery à sa une? Pourquoi seules les vedettes made in TV ou venant de la scène semblent plus "vendeurs"?
Cette carrence d'initiative, cette absence de motivation coûte cher à une industrie fragile. Elle l'empêche de se régénérer, et de refléter les attentes d'un public majoritairement jeune.
Maintenanat il y a une excuse à cette frilosité: un film américain fait 50% de ses recettes aux USA. Il n'a donc pas le même enjeu qu'un film français qui dépent à 80% de son public. C'est certain que personne ne se risquera à louper sa sortie sur son propre territoire.
A l'heure o;u les français se battent contre l'AMI, les multiplexes et pour l'exception culturelle, o;u toutes sortes de lobby émergent, il est étonnant de constater que ces producteurs et artistes ne dominent pas mieux le marché.
Car la seule arme que connaît Hollywood, la seule qui nous permette de jouer les David contre Goliath, c'est le Marketing. Et tous ses vices.

entre le 3 et le 21 Juillet 98 - Montréal


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