filmo
 

2000
The Hollow Man ­ L¹homme sans ombre ­
avec Kevin Bacon, Elisabeth Shue
L’histoire : des scientifiques américains isolent la formule moléculaire de l’invisibilité. Sébastien Caine décide de tester cette découverte sur lui.

1997
Starship Troopers
avec : Michel Ironside, Casper Van Dien, Denise Richards
L’histoire : Le 24ème siècle : la Terre est en guerre contre de terrifiants insectes. On suit l’apprentissage de jeunes soldats.

1995
Showgirls
Avec : Kyle MacLachlan, Elizabeth Berkley, Gina Gershon
L’histoire : Las Vegas ton univers impitoyable. Nomi, une strip-teaseuse qui veut devenir danseuse est prête à tout...

1992
Basic Instinct
Avec : Sharon Stone, Michael Douglas, Jeanne Tripplehorn
L’histoire: L’inspecteur Nick Curran enquête sur un meurtre commis avec un pic à glace. Ce crime suit l’histoire d’un roman écrit par la sulfureuse Catherine Tramell.

1990
Total Recall
Avec : Arnold Schwarzenegger, Sharon Stone, Michel Ironside...
L’histoire: Doug Quaid rêve chaque nuit de Mars. Un nouveau concept de loisir est né : son nom Rekall. Il offre la possibilité de vivre son rêve grâce à une puissante drogue.

1987
RoboCop
Avec: Peter Weller, Nancy Allen, ...
L’histoire : Détroit. Pour lutter contre la criminalité, on crée un nouveau super-héros des forces de l’ordre. Robocop, mi homme-mi robot.

1985
La Chair et Le Sang (Flesh & Blood)
Avec : Rutger Hauer, Jennifer Jason Leigh,...

L’histoire : Le moyen-âge : une troupe de mercenaires terrorise la population. Prenant en otage la promise du Prince, ils se réfugient dans un donjon.

1983
La Quatrième Homme (De Vierde man)
Avec : Jeroen Krabbé, Renéee Soutendijk,...
L’histoire : Gérard Reve est un écrivain au bout du rouleau, alcoolique et désabusé. Il rencontre une femme Christina, une veuve noire en réalité.

1980
Spetters

1977
Soldaat van Oranje (Soldier of Orange)

1975
Keetje Tippel

1973
Turkish Delight

1971
Wat zien ik? (Diary of a Hooker)

1- Total Recall
2- Basic Instinct
3- Hollow man

  

 
 
 
 
 
 

 
- Un site de passionné sur Robocop et Starship Troopers:
- Un super site sur la science-fiction au cinéma et plus particulièrement l’œuvre de Paul Verhoeven :  
 
  L'orange enragé

Sulfureux, violent, ambigu, autant d’adjectifs qui collent à la peau de Paul Verhoeven, 62 ans au compteur et toujours autant d’énergie pour provoquer et choquer les bonnes consciences . Souvent oublié par les cinéphiles, le cinéaste Hollandais est pourtant un artiste majeur, l’égal de David Cronenberg ou David Lynch, autres créateurs de malaise sur pellicule.
Son plus grand tort est d’être un auteur qui a du succès, l’un des rares réalisateurs capable de livrer cours à ces obsession dans des blockbusters, américains de surcroît. Toujours sur le mince fil entre la provocation gratuite et la vraie réflexion, il joue constamment du second degré pour montrer une Amérique au bord du fascisme gangrenée par la corruption, l’argent et la sexualité en tant que rapport de force.

Le quatrième hommeNé en 1938, il grandit dans des Pays-Bas occupé par les soldats nazis. Il s’oriente dans des études scientifiques, obtient un doctorat en mathématiques et en physique, mais c’est l’art qui l’intéresse. Il suit des cours de peinture et réalise quatre petits courts métrages. Au sein de la Royal Netherland Navy dans laquelle il s’engage, il réalise des documentaires vantant les mérites des militaires. Des producteurs de la télévision néerlandaise remarque alors son talent et lui commande un documentaire sur la vie d’Anton Adriaan Mussert. Il enchaîne ensuite avec une série moyenâgeuse, Floris avec dans le rôle principal, l’acteur Rutger Hauer, avec qui il tournera 7 films.
Il réalise un premier film, Wat Zien Ik en 1971 puis signe le déjanté et sombre Turkish Delight (1973). Avec cette histoire romantique unique (Rutger Hauer le héros se fait une moustache avec des poils de pubis…), Paul Verhoeven se fait un nom et une réputation. Le film est un succès considérable en Hollande, mais cause au réalisateur, ces premiers tourments avec la censure et les ligues de moralité bien pensantes.
Désormais, il créera à chaque film l’événement et causera inévitablement le scandale. Il met en scène la résistance hollandaise pendant la seconde guerre mondiale avec Soldier Of Orange (1977) puis donne sa vision de la jeunesse de la fin des années 70.
Spetters (1980), le portrait d’une jeunesse obsédée et marginale, est si brut, si « réaliste » qu’il provoque un véritable tollé en Hollande. «Un comité a été créé pour interdire le film, jugé immonde. Si j'ai quitté mon pays, c'est en grande partie parce que le gouvernement me jugeait indécent et décadent - ce qui est probablement vrai - et ne voulait plus me donner de subventions pour tourner.»
Car il faut bien le reconnaître Paul Verhoeven n’a peur de rien. Dans Le Quatrième Homme (1983), il ose une version fantasmé du catholicisme. Le héros Gérard Reve caresse longuement le christ, deux hommes font l’amour dans un caveau, la femme est une mante religieuse carnassière : scandale. On taxe Paul Verhoeven de misogynie et de propos blasphématoires. Cependant, le film n’est pas dénué de sens artistique. Le Quatrième Homme baigne dans une ambiance quasi-surréalisme avec des scènes oniriques(les rêves) proche du Chien Andalou de Bunuel. Le film franchit les frontières, intéresse les cinéphiles du monde entier et obtient le prix de la Critique au festival de Toronto..

RobocopGrâce à ce film et à ces succès non démentis auprès du public, il traverse l’Atlantique avec Jan De Bont son chef opérateur (futur réalisateur de Speed et Twister) et Rutger Hauer son acteur fétiche. Seulement Paul Verhoeven est un malin. Il va donner sa vision du monde et de l’Amérique sous le masque du film de genre. Déjà, le moyenâgeux La Chair et Le Sang (1985), son premier film américain, montre une bande de mercenaires sans foi ni loi qui ne recherchent qu’une chose, l’argent. Mais c’est surtout avec sa trilogie de Science-fiction, Robocop (1987), Total Recall (1990) et Starship Troopers (1997) qu’il décrit avec le plus de venin la société américaine. En effet, le futur selon Paul Verhoeven est soumis à un gouvernement fasciste, un consortium géant gouverné par des élites corrompus usant d’une propagande étatique omniprésente. Les hommes politiques sont main dans la main avec les trafiquants de drogue (Robocop). On n’offre au citoyen, au travailleur que la possibilité d’une révolte dans une vie virtuelle (Total Recall). Certains critiques américains ont accusé le réalisateur d’affirmer dans Starship Troopers une glorification de l’esthétisme nazi. Certes le livre adapté est très ambigu, mais le film prend justement le parti de la caricature pour se moquer des films flattant l’âme militaire et patriotique comme Rambo et le récent L’Enfer du Devoir.

Starship troopersLa violence est omniprésente dans ces films mais n’est jamais gratuite. S’il offre un panoplie de déchiquetage en tout genre, de mutilations et autres démembrements, le déchaînement de la violence est toujours une conséquence d’actes passés et n’est jamais exposé comme un jeu. Plus troublant par contre, est le rapport de Paul Verhoeven avec le sexe. L’amour chez Verhoeven est forcément bestial, impliquant un rapport de force entre les deux amants.
Basic instinctAvec son compère Joel Esthezas, il renouvellera le thriller érotique. Basic Instinct (1992) provoque le scandale au festival de Cannes et établit Sharon Stone en sex symbol interplanétaire grâce à un interrogatoire très osé. Pourtant, le film n’est en définitive qu’une relecture sexy du Quatrième Homme, avec Catherine Tramell en mante religieuse et Michael Douglas en proie facile. Le mélange sexe-polar attire les foules et Basic Instinct est un énorme succès.
Paul Verhoeven pense alors que le public le suivra à condition de satisfaire ces pulsions voyeuristes. Il réalise donc son seul film qui ne soit pas de genre, une vision sans fard ni culotte de l’univers des strip-teaseuses de Las Vegas. Showgirls (1995) est l’unique bide de sa carrière. Un film d’une cruauté extrême, avec des acteurs à la dérive. Incompréhensible de la part d’un auteur comme Paul Verhoeven ? Certainement pas, Showgirls est un film personnel, dans lequel le réalisateur expose certaines de ces obsessions et montre l’Amérique, Las Vegas avec un froid réalisme. Au pays du roi-dollar, le sexe est un instrument pour arriver à ses fins.
Avec Hollow Man, L’Homme sans Ombre, il renoue une nouvelle fois avec le film fantastique. Une variation sur l’homme invisible. Une nouvelle fois il s’est heurté à la censure américain confirmant sa réputation d’auteur sulfureux. Loin du gentil homme invisible habituel son héros est jaloux, voyeur et violent. Le portrait du cinéaste ?

Yannick
 

 
bio
 

 
Né à Amsterdam en 1938
Doctorats de Mathématique et de Physique à l’Unversité de Leiden
Etude d’arts plastiques
Engagé dans la Royal Netherlands Navy

RECOMPENSES :

Locarno International Film Festival
2000 Prix du Public pour Hollow Man
Leopard d’honneur

Nederlands Film Festival
1999 Meilleur film Néerlandais du siècle pour Turkish Delight

Razzie Awards
1996 : Plus mauvais Réalisateur pour Showgirls

Toronto International Film Festival
1983: Prix de la Critique Internationale pour Le Quatrième Homme

 

  
«La provocation m'inspire, réplique-t-il. C'est l'une des raisons qui me pousse à me lever le matin et à faire des films. J'en tire un vrai plaisir. Ce n'est pas la priorité qui me guide, mais c'est certainement présent dans mon travail.»
L’Express du 17/08/2000

« Dans son livre La République, Platon disait que si un homme devenait invisible, il entrerait dans les maisons pour tuer l’homme et violer la femme. Il deviendrait Dieu. »
Première Septembre 2000

« Le futur décrit dans le film (Space troopers) prend certainement en compte, en l’exagérant, la dérive de tendances fascisantes qui existent aujourd’hui en Amérique : la prolifération des armes, la volonté d’accélérer les procédures conduisant à l’exécution des condamnés à mort, le recours à la force armé pour résoudre des problèmes internationaux….. »
Première Février 1998


 

 

 

 

 
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