STEVEN SODERBERGH




BIO
14 janvier 63, Baton Rouge, Louisiane, USA
Marié à Jules Asner (depuis oct.2001)
Divorcé de Betsy Brantley - 1 enfant (Sarah, 90)
Plus jeune cinéaste à obtenir la Palme d'or
Vice Président de la Director's Guild of America
Membre du jury - Festival de Cannes 2003

Palmarès:
- Sexe Mensonges et Vidéos: Palme d'Or / nominations Golden Globe, Oscar et BAFTA du meilleur scénario / Meilleur réalisateur (Indie Spirit Awards) / Prix du Public à Sundance / nomination César du meilleur film étranger.
- Out of Sight: Meilleur réalisateur (National Society of Film Critics Awards)
- Erin Brockovich : nomination Oscar, Golden Globes et BAFTA du meilleur réalisateur
- Traffic : Oscar du meilleur réalisateur / nomination Golden Globes et BAFTA du meilleur réalisateur / nomination César du meilleur film étranger
- Ocean's 11 : nomination César du meilleur film étranger

Sélections Ecran Noir:
- Cinéma 98
- Cinéma 2000

FILMO

Réalisateur
2002 - Full Frontal (+ chef op), Solaris (+ scénariste, chef op, monteur)
2001 - Ocean's Eleven (+ chef op)
2000 - Erin Brockovich
2000 - Traffic (+ chef op)
1999 - The Limey (L'Anglais)
1998 - Out of Sight
1996 - Gray's Anatomy
1996 - Schizopolis (+scénariste, chef op, acteur)
1995 - Underneath (+scénariste)
1993 - Fallen Angels (TV)
1993 - King of the Hill (+scénariste, monteur)
1991 - Kafka
1989 - Sex, Lies and Videotapes (+scénariste, monteur)
1986 - 9012 Live (Video)

Autres films
2004 - A Confederacy of Dunces (scénariste + producteur)
2002 - Welcome to Collinwood (scénariste), Insomnia (producteur), Far From heaven (scénariste), Confessions of a dangerous mind (scénariste)
1998 - Pleasantville (producteur)
1998 - Nightwatch (scénariste)
1997 - Mimic (scénariste)
1996 - The Daytrippers (producteur)
1993 - Suture (producteur)

    SCHIZO POLI

    - Vincy

    julia roberts stven soderbergh

    Soderbergh a beau avoir réalisé un des films cultes de ses 20 dernières années, le web n'offre aucun site voué à ce réalisateur. Le style ne suffit pas: son manque de popularité n'en fait pas un cinéaste à la mode. Bien sûr, il y a quelques explications.
    Sa carrière a commencé en 1986, en tournant la vidéo-documentaire d'un concert live du groupe Yes. Ce jeune surdoué à 23 ans. Il a été monteur, scénariste, ses deux professions de base, et se retrouve alors nominé aux Grammy Awards.
    Ce passioné de cinéma a débuté à 13 ans avec des petits films en super 8. Il apprendra le métier de monteur, et réalisera quelques courts mtrages tout en écrivant des scénarii. Débuts à la fois laborieux et précoces. On peut le qualifier d'auteur, dans la grande tradition de la Nouvelle Vague. Il travaille à partir de scripts qu'il écrit, et toute la reconnaissance de son cinéma d'auteur - entre Godard et Melville, pour faire un raccourci cinéphilique: Godard pour la recherche et Melville pour le genre - se fera à travers les européens ou les Indie Spirit Awards, dont il deviendra le chouchou. Et un symbole.

    En 89, il écrit, réalise et monte un petit film avec Andie MacDowell et James Spader, au titre intriguant: Sexe Mensonges et Vidéos. Le film révéèle les deux acteurs. Sundance en fait son coup de coeur. Wenders découvre MacDowell (avec qui il tournera The End of Violence en 97) et couronne Spader d'un Prix d'interprétation et surtout Soderbergh d'une Palme d'or. Il a 26 ans, c'est son premier film.
    Ce film, outre l'exercice de style indéniable, est une quintessence de son cinéma; tous ses thèmes, toutes ses richesses s'y retrouvent. A commencer par son amour pour les acteurs, et le jeu des acteurs. Mélange de naturel (d'impro?) et de dialogues ciselés, il se rapproche presque de réalisateurs comme Blier ou Truffaut. Il choisit des acteurs qui vont développer l'imaginaire du spectateur, des comédiens qui ont de la trempe. Ils apportent leur caractère. Bref Soderbergh laisse vivre les personnages dans une histoire donnée, avec son style de cadrage, de montage et même de mixage sonore. Tout est étudéié. Il y a bien un style Soderbergh, et même un esthétisme.

    Après sa Palme d'Or, la pression fut énorme. Il choisit donc des projets singuliers. Des films hermétiques ou expérimentaux, explorant ses obsessions et faisant varier les nuances. Pas un ne dépassera les 2 millions de $ de recettes au Box Office américain. Soderbergh alimente les magazines pour cinéphile, garde son statut en France, mais se fait totalement oublier du grand public. Pourtant, il ne manque pas d'ambition. Soderbergh apprend, écrit et réalise des brouillons, se coupe du système comme par rebellion, tel un ado se révoltant contre se sparents. Par principe. la liberté a ses limites: l'argent. Ses films on beau recevoir des louanges, des nominations, des prix, Soderbergh s'isole et l'ange déchoit.
    Il s'est interrogé sur les relations homme-femme, sur la dépendance de l'être humain à l'égard du système, sur la servitude de l'homme par les systèmes de communication. Il est obsédé par la trahison. Thème récurrent. Ses couleurs chaudes, crues, contratsées révèlent un goût certain pour la passion.

    Pourtant, Soderbergh filme avant tout la nuance. Ses personnages ne sont ni blanc ni noir. Plutôt entre gris clair et gris foncé. Jamais vraiment méchants ou gentils. La flic Jennifer Lopez s'amourache d'un braqueur de banque au grand coeur (George Clooney). Terence Stamp est un tueur-qui-fait-la-gueule prêt à venger sa fille qu'il n' a jamais pu aimer comme il le souhaitait....
    Depuis sa renaissance, Soderbergh a repris goût pour le cinéma avec des films de genre: le polar, la comédie, la SF. Out of Sight, l'un des meilleurs films de 98, a donné la part belle à un duo explosif. En maîtrisant l'écriture et le montage, il s'offre une vraie liberté où la sponténéïté est calculéet le plaisir du spectateur décuplé. Il mêle toujours fantsmes et réalité, fiction à venir et flash backs explicatifs. Il a su créer une façon de raconter une histoire, en composant son film comme un puzzle où le temps, l'espace, les vies sont dissociés, et cohérents.
    Avec L'Anglais, il poursuit son itinéraire en faisant référence aux films noirs,aux thrillers des années 7à, avec deux acteurs symboles de cette époque. Rien de manichéen. Le vice est une vertue ou en tout cas il est pardonnable. Soderbergh est subtil : ce sont ses "héros" qui font la narration. Sa acméra ne fait qu'aider à comprendre ce qui se passe dans leur tête. Cela peut devenir un effet de répétition d'une image, entrecoupant des scènes. Ou encore un effet sonore rappelant le souvenir d'un personnage. Un langage cinématographique qui lui est propre.

    En 2000, tout s'accélère. Il réunit Julia Roberts et Albert Finney, couple insolite; Instinctif et intelligent. Steven Soderbergh devrait alors devenir très "in". Tout en ayant été intègre avec sa vision du 7ème Art. Erin Brockovich donnera un oscar à Julia et sera un énorme hit dans la veine des films activistes très seventies, qui 'lisnpirent plus que jamais. Le rétro sera remis au goût du jour avec le méga succès d'Ocean's 11, film chorale avec un casting d'enfer et un casse de rêve. Soderbergh a braqué Hollywood et acheté sa liberté. Il filme ainsi un film audacieux et politique, complexe et dramatique sur la drogue. Traffic lui vaudra son Oscar de meilleur réalisateur. Et de nouveau un triomphe public. Il attire les plus belles actrices, les plus grands acteurs, révèlent Del Toro et sublime son pote Clooney et sa fidèle Roberts. Avec elle, il fera Full frontal, exercice vain, cheap et capricieux. Avec lui, il refera Solaris.
    Le firmament est toujours proche.

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    Vincy