JACQUES FRANCOIS
Ecran Noir

PORTrait
par Christophe Train

Le bourgeois gentilhomme

    Rien ne prédestinait Jacques François à faire le "gugusse", même si son ambition était de faire pleurer tout le monde.

    Elevé dans la soie, fréquentant les têtes couronnées, il aurait pû devenir avocat, comme son père, ou mondain professionnel, comme sa mère.

    Il devint élève de Raymond Rouleau, puis de René Simon, avant d'être admis second à la Comédie Française derrière Gérard Philippe. Juste le temps de s'engueuler avec son professeur, et monsieur François va faire le Jacques dans l'armée américaine. Son bilinguisme (sa maman était américaine) va lui faire rencontrer en temps de guerre le gros Goering, le général Végan et quelques autres autres vaincus.

    Son bilinguisme, en temps de paix, lui permet de s'exporter à Hollywood avec un contrat Universal. Jacques François le bien-élevé ne voulait pas rater son entrée dans le cinéma, il tourne dans le dernier film du tandem Astaire-Rogers "Entrons dans la danse" (1949) de Charles Walters.

    Mais c'est au théâtre qu'il vouera sa carrière. Cocteau fut son mentor, Anouilh lui confia plusieurs de ses créations. Il fréquenta Sagan, Moravia, et même Bernard Henri-Lévy, c'est dire.

    Et le cinéma dans tout ça ? En début de carrière, on trouve les noms de Dréville, Daquin, L'Herbier, Becker ou René Clair. Que ce soit "Edouard et Caroline" (1950, de Jacques Becker) ou "Les Grandes manoeuvres" (1955, de René Clair), Jacques François est dans les bons coups. La "Nouvelle Vague" le rate. Lui, il ne s'en préoccupe pas, il rigole avec son nouveau pote Jean Yanne.

    Mais les années 70 ont la fâcheuse manie de le cataloguer dans les rôles de bourgeois, ministres, énarques ou consultants de tous poils. Oury, Weber, Costa-Gavras, Zidi, Pascal Thomas, Lelouch, Blier ou Verneuil l'attirent sur leur plateau, Jacques François est devenu, ce qu'on appelle pudiquement, un grand second rôle.

    Enfin, les jeunes générations ne connaissent que lui depuis sa prestation historique en pharmacien excédé dans "Le Père Noël est une ordure" (1982, de Jean-Marie Poiré). Mais nous, il y a belle lurette que nous savons que cet acteur, ce n'est ni du "doubitchou" ni du "kloug au marron".

    En 1992, il a publié ses mémoires.


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