|
PORTrait
par Christophe Train - Décembre 99
Un talent explosif... Avec un second prix de comédie obtenu au Conservatoire en 1954, il fait du cabaret avec Guy Bedos. Mais il préfère les bons artisans de la rive gauche et la Compagnie Grenier-Hussenot. Et en 1957, les caméras de cinéma le découvrent, après ceux de la télévision, grâce à Henri Decoin. Cela ne l'empêche pas de continuer à jouer au théâtre, car certains auteurs, alors marginaux en France tel que Pinter, ont besoin de lui. A partir de 1960, il commence sa longue carrière au cinéma. La liste est impressionnante et on y trouve peu de rebuts. Il y interprète des personnage de hâbleurs et matamores. Du coup, on le classe très vite dans la catégorie "dérision baroque" des rôles de compléments. Heureusement, Philippe de Broca lui offre l'occasion de s'épanouir en 1964, avec Un monsieur de compagnie. Plus encore avec Bertrand Tavernier dix ans plus tard dans Que la fête commence. Puis, avec Joël Séria et Les Galettes de Pont-Aven, il montre l'étendu de son talent. Avec ce cinéaste, Marielle jouera plusieurs films, comme avec Tavernier, Berri, Boisrond, et Blier. En 1986, il fera un retour au théâtre dans Clérambard, de Marcel Aymé, en jouant là un autre personnage biscornu. Alors, heureux? Dans sa longue carrière, on peut compter de nombreuses comédies, dont certaines ne sont pas des films de premier plan. Et Marielle de le revendiquer: "Ce sont des films de dernier plan". Il avoue également avoir joué sans lire le scénario. Comme si cela n'était aussi important. C'est aussi par hasard qu'on le retrouve dans des chefs-d'oeuvre. Car Marielle est un mercenaire. Bertrand Blier l'avait bien cerné quand il disait de lui: "c'est le Bob Denard du cinéma". Et comme tout mercenaire, il lui est donc arrivé de se retrouver dans de beaux combats. Marielle, c'est aussi une voix caverneuse, empreinte de vulgarité lorsqu'elle vire à la grande gueule. Du haut de son mètre 85, il est difficile de ne pas voir ce corps immense déambulant avec des lenteurs d'anthropoïde paresseux. Et son immense moustache. Il a aujourd'hui franchi le cap de la cinquantaine, ce qui représente pour lui comme une fêlure douloureuse. Pourtant, on continue de le solliciter au cinéma, au théâtre, et à la télévision, car chacun sait qu'il est capable de transcender le cabotinage en libérant un anarchisme revigorant. Il ne rêve que de devenir un "homme liquide"! Enfin, Marielle, fait partie de cette catégorie de comédiens qui sont un peu les héritiers de la l'idée que se faisait Jouvet du cinéma en le considérant comme du "gagne-théâtre"... |
Le Site web |
|
![]()
© Ecran Noir 1996-2000