Bio express
Né en 1915 à Chihuaha (Mexique)
3 femmes : Katherine DeMille (37-63), Iolanda Quinn (66-97), Kathy Benvin (97-01)
13 enfants
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Principaux films
36 - Parole
43 - The Ox-bow Incident
47 - Sinbad the sailor
52 - Viva Zapata!
54 - La Strada
54 - Attila
56 - Notre Dame de Paris
56 - Van Gogh (Lust for life)
59 - Last Train from Gun Hill
51 - The Guns of Navarone
62 - Lawrence of Arabia
64 - Zorba the greek
91 - Jungle Fever
93 - Last Action Hero
95 - A walk in the clouds
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The Quinn is dead.
Anthony Quinn était un homme excessif, contradictoire, un de ses piliers du celluloïd que l'on reconnait immédiatement et que l'on regrettera tourjours. Quinn avait de nombreux talents : la peinture et la sculpture, notamment au crépuscule de ses jours, le cinéma, sa famille... Il avait incarné près de 200 rôles entre 1936 et maintenant, que ce soit sur grand ou petit écran, et même au théâtre, jouant Un Tramway nommé désir (son premier vrai rôle). Mais c'est surtout l'ascension d'un métisse, l'une des premières stars au sang mêlé d'Hollywood, qu'il faut noté. A l'ombre des plus grands (Brando, Douglas, O'Toole, Bergman, Crosby, ...), il volait la vedette de son regard intense et fou, de cet air méchant et imprévisible; il a fallu du temps pour apprivoiser ses nuances, explorer son regsitre et surtout lui donner ses deux personnages mythiques : Zampano en 1954 chez Fellini et Zorba en 64 chez Cacoyannis.
Il l'avouait lui même : "en Europe, le comédien est considéré comme un artiste; aux Etats Unis s'il ne tourne pas, il est un minable."
Entre son devoir de patriarche d'entretenir une famille gigantesque et son désir de saltimbanque, Quinn fera souvent le grand écart d'une grosse production sans intérêt à un chef d'oeuvre du 7ème Art, notamment à son apogée, entre les années 50 et le milieu des années 60.
Avant cela, ce fils de cameraman irlandais et de soldadera mexicaine, a grandit dans les pauvres banlieues d'une Los Angeles à l'époque encore blanche et peu latino. Cette allure à la fois latino et américaine lui auront permis d'interpréter toutes les minorités ethniques, que ce soient arabe, amérindien, italien, grec, mexicain, eskimo, basque et même bossu...
C'est aussi son passeport pour toutes les aventures et tous les cinémas : Vernueil, Kramer, Cukor, Delannoy, Dmytrick, Amato, Akkad, Zefirelly, Tony Scott, Arau... du péplum à l'épopée, de la comédie au western, de la série TV (Onassis) au polar série B, Anthony Quinn n'aura eu aucune pudeur; le cinéma lui rapporte les cachets dont il a besoin. Sa vie est ailleurs, à ce qu'il dit.
On le sait moins, mais Quinn, à l'instar d'un Jean Marais, aimait les autres expressions artistiques ; il avait étudié l'architecture, souhaitait se consacrer à la sculpture, et apprciait la littérature. Beaucoup de ses choix, parmi les plus grands films de sa carrière, illustrent ses goîûts et cassent l'image du méchant macho.
Son tempérament lui n'avait rien de tendre et cultivé : vantard, vachard, il ne se gênait pas pour mépriser ses collègues, louangé ses protecteurs et séductrices, et jouer les faux modestes, à la Mitchum, concernant son métier.
Sa monstruosité ou son affection étaient autant de contradiction enrichissant sa réputation de dur à cuire, de papa poule ou d'homme insaisissable tout simplement. Ce mercenaire du cinéma ne se souciait pas, soi disant, de la qualité de ses choix. Les Unes de journaux à sensation l'amusaient. Et de mensonges en vérités fabriqués, de scoops intimes en révélations invérifiables, l'acteur finalement prendra le dessus sur le personnage lui-même écrasant l'homme. Anthony Rudolfo Oxaca Quinn s'efface au profit d'un mélange de 6 rôles qui se mélangent dans notre inconscient de cinéphile.
On omettra les peplums archi-rediffusés et ayant valeur de retranscription historique pour se concentrer sur quelques personnages tout aussi légendaire.
En 1952, Elia Kazan le choisit pour être Eufemio, le frère de Brando (alias Zapata). Premier Oscar du meilleur second rôle amsculin pour Quinn, tandis que Brando repart bredouille. L'Histoire se répétera avec Van Gogh et Kirk Douglas. Il n'empêche, quelques temps après la pièce de Tennessee Williams, Hollywood lui apporte une reconnaissance intéressante. Quinn a progressé, sa valeur a augmenté. Il est paré pour une bonne décennie de victoires... Il fêle l'armure, abandonne la carapace et expose ses failles.
En 1954, il maestro Federico Fellini l'engage pour le rôle de Zampano, aux côtés de Giulieta Masina. La Strada est Oscar du meilleur film étrangé. Quinn y est une force de la nature, qui se révèle à un public intellectuel. Patron de cirque, sa seule richesse réside dans le visage d'une clown triste et belle. Il y apparaît fragile et vorace, les colères masquant les angoisses, la sensibilité éclorant au contact de Gelsomina.
Deux ans après, il sera l'effroyable et sensible Quasimodo dans Notre Dame de Paris. Et la même année, Paul Gauguin, le peintre ami de Van Gogh (interprété par Kirk Douglas). Vincente Minelli n'est pas son meilleur film, ni son meilleur rôle, mais il donnera le premier Oscar, celui du second rôle, à Mr. Quinn. Car la star aura souvent été dans l'ombres grands, des premiers rôles, au sein de ses plus grands films.
Les gros succès s'enchaînent; il devient une star de films d'action. En 1962, David Lean enrôle un casting 4 étoiles pour son chef d'oeuvre, Lawrence of Arabia. A.Q. se transforme en bédouin râleur et cupide, courageux et loyal, nommé Auda abu Tayi.
Mais c'est en 1964 que Anthony Quinn devient à jamais Alexis Zorba, le grec. 7 nominations aux Oscars, quelques uns grapillés. Le meilleur de Anthony Quinn dans un personnage qui retrouve son inspiration de la vie, sa source de bonheur au travers d'un héritage. C'est bien le deuil de Zorba que le cinéma célèbre en rendant hommage au comédien. Quelques petits pas simulant une danse traditionnelle sur une musique folklorique et légendaire...
Il aura bouclé la bloucle avec de mauvaises productions, des caricatures, des personnages de vieux monsieurs sages ou méchants, aux côtés de Schwarzzy, Keanu Reeves, ou Stallone. Son déclin n'a aucune importance. Sa vie fut enragée, tourmentée, confuse. A lui tout seul il symbolisait les passions d'un sang chaud et d'un artiste jamais rassasié. Il voulait incarné Picasso. Beau trophée qui manque à son tableau de chasse. Welles l'avait justement surnommé "One Man Tango". Un pas de deux et puis s'en va...
- Vincy
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