Cannes 2013 : Qui est Alex van Warmerdam ?

Posté par MpM, le 19 mai 2013, dans Cannes, Festivals, Films, Personnalités, célébrités, stars.

Alex van WarmerdamAlex van Warmerdam est ce que l'on appelle communément un "artiste complet". Très jeune, il souhaite devenir peintre et suit des études à l'Académie Rietveld d'Amsterdam dont il sort diplômé en graphisme et peinture. Pourtant, c'est vers le théâtre qu'il s'oriente finalement assez vite.

Il fonde ainsi deux compagnies mêlant musiciens et comédiens (Hauser Orkater et De Mexicaanse Hond) et met en scène de nombreuses pièces dont Regarder les hommes tomber (Zie de Mannen vallen) qui est sacré en 1980 meilleur spectacle étranger à Paris.

Vers la fin des années 70, il se tourne vers le cinéma. D'abord, il écrit deux scénarios de courts-métrages pour la troupe Hauser Orkater, puis se lance dans le format long avec Abel, l'histoire particulièrement décalée d'un trentenaire (incarné par van Warmerdam lui-même) qui n'est littéralement jamais sorti de l'appartement de ses parents. Le film est sélectionné à Venise où il reçoit le Prix de la critique internationale. Le ton ironique et original du cinéaste séduit également la presse néerlandaise qui lui décerne elle-aussi un prix.

Ainsi encouragé, Alex van Warmerdam poursuit sur sa lancée avec des œuvres atypiques et corrosives qui portent sur le monde un regard à la fois farfelu et perçant, dans lesquels il se donne malicieusement les rôles les moins flatteurs (en 2009, dans Les Derniers Jours d'Emma Blank, sélectionné aux Venice Days et à Toronto, il ira même jusqu'à interpréter... le  chien de la famille...).

Il renforce notamment sa réputation en 1992 avec Les habitants, comédie insolite sur un lotissement du nord de l'Europe où l'on croise un enfant fasciné par la guerre au Congo, un boucher obsédé sexuel, une femme qui s'entretient avec la Statue de St François, etc. Suivent La robe et l'effet qu'elle produit sur les femmes qui la portent et les hommes qui la regardent (1996), l'histoire d'une robe qui porte malheur à ses propriétaires ; Le P'tit Tony (1998), sélectionné au Certain regard cannois en 1998 ; Grimm, adaptation grinçante de Hansel et Graetel à l'époque contemporaine ou encore Waiter!, qui met en scène un personnage de fiction se rebellant contre l'écrivain responsable de son existence minable.

Alors que Les habitants a bénéficié d'une ressortie en salles en décembre 2012 (20 ans après sa création), Alex van Warmerdam a pour la première fois les honneurs de la compétition cannoise avec son nouveau film intitulé Borgman. Ce thriller noir et tordu sur un homme s'invitant dans une famille bourgeoise parfaite marque le retour d'un film néerlandais dans la course à la Palme d'or depuis Mariken van Nieumeghen de Jos Stelling il y a... 38 ans.

De quoi faire de van Warmerdam un quasi héros national, lui qui est déjà titulaire du Prix Sea Lion de bronze pour sa contribution au cinéma hollandais (en tandem avec son frère Marc van Warmerdam avec lequel il a créé la société de production Graniet Films) et dont les quatre premiers longs métrages ont été classés au top 100 des meilleurs films hollandais du siècle au Dutch Film Festival 1999. Si, en plus, il revenait tout auréolé d'une récompense cannoise, probablement deviendrait-il directement le plus grand cinéaste néerlandais de tous les temps... le plus provocateur, sans l'ombre d'un doute.

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