Cannes 2013 : Qui est Oscar Isaac ?

Posté par MpM, le 20 mai 2013, dans Cannes, Festivals, Films, Personnalités, célébrités, stars.

Oscar Isaac

Oscar Isaac fait partie de ces acteurs dont on retient le visage presque malgré soi, à force de le croiser au détour de films et de rôles variés. Habitué aux rôles secondaires, mais de plus en plus importants, il a prouvé ces cinq dernières années qu'il est à l'aise avec tous les registres.

Le jeune acteur d'origine sud-américaine (père cubain, mère guatémaltèque), qui a grandi à Miami, se destinait pourtant à l'origine à une carrière musicale. Il a notamment chanté dans le groupe The Blinking Underdogs avant de partir tenter sa chance à New York pour devenir comédien.

En 2005, il sort de la prestigieuse Juilliard School et obtient l'un des rôles principaux de la Nativité de Catherine Hardwicke, celui de Joseph, aux côtés de Keisha Castle-Hughes (la jeune comédienne nommée à l'Oscar pour Paï (Whale Rider)). Il enchaîne alors les petits rôles dans des productions d'envergure internationale comme PU-239 aux côtés de Paddy Considine (2006), Mensonges d'état de Ridley Scott (2008) ou Che : 1e partie de Steven Soderbergh (2008), présenté en compétition à Cannes.

En 2009, c'est le début de la reconnaissance avec le rôle d'Oreste, préfet d'Alexandrie, dans Agora d'Alejandro Amenábar, hors compétition à Cannes cette fois-ci. Rival de Max Minghella (l'affranchi Davus, devenu chef de file des chrétiens) et soupirant de Rachel Weisz (l'astronome Hypatie), il joue la carte de la diplomatie et de la retenue.

Mais il rompt presque immédiatement avec cette image positive en enchaînant deux rôles brutaux et antipathiques. Il est d'abord le roi félon Jean sans Terre dans le Robin des bois de Ridley Scott (2010), qui ouvre le Festival cette année-là ; puis Blue Jones, le responsable cruel et inhumain d'un asile psychiatrique terrifiant imaginé par Zack Snyder pour Sucker Punch (2011).

L'année suivante, il prend part à l'aventure Drive de Nicolas Winding Refn où il incarne le mari ex-taulard de Carey Mulligan. Tout le monde ne retiendra que la prestation de Ryan Gosling et la mise en scène (méritoirement primée à Cannes), mais Oscar Isaac impose en quelques scènes son style de jeu ambivalent et nuancé. Sa performance, entre intimidation et émotion, apporte un relief supplémentaire au film en faisant de son personnage de malfrat un homme révolté pris en otage de son propre passé.

La stratégie est payante : non seulement les réalisateurs n’en finissent plus de lui offrir des rôles, mais surtout ils l’imaginent tous dans des personnages radicalement différents les uns des autres. Ainsi, il est un immigré russe qui s'éprend d’une New-yorkaise malheureuse en ménage (W.E. de Madonna), puis une machine à tuer froide et insensible (Jason Bourne : L'Héritage de Tony Gilroy), un amant meurtier (Thérèse Raquin de Charlie Stratton) et même un homme qui enquête sur la mort suspecte d’un chien (Revenge for Jolly ! de Chadd Harbold) !

Puisqu’il peut tout jouer avec la même aisance, rien d’étonnant à ce que les frères Coen lui aient finalement donné le rôle titre de leur nouveau film, Inside Llewyn Davis, qui évoque le quartier new-yorkais de Greenwich village à travers la vie d’un chanteur de folk en galère. Le film est l'un des films les plus attendus de la compétition cannoise. Une occasion en or de constater que ce comédien multitâche n’a pas fini de nous surprendre et de lui offrir, enfin, la reconnaissance qu’il mérite. Sous forme d’un prix d’interprétation ?

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